METHODE c V R A T O li¬
re de la maladie Venerienne, vulgai¬
rement appelléegrojjè vairolle,z^ de
la dmerjité dejesjymptomes.
Compofée par Thierry deHery,lieutenant
généra l du premier barbier Chirurgien
i ‘* r>
^ejÀuec priuilege dû Roy, 5 ç de
ia Court de Parlement.
A PARIS,
Tar Matthieu Dauid, en larue des aman •
diers^à l’enfeigne delà Mérité.
Etau falais,en la boutique d‘^irnoul
idangelier»
& A LA REPVBL T/ ^
que Fr^nçoife.
A principale intention
a première deuotion 3 en affiu
U fignant le proie éî de ce pe^\ ,^Tw
-I ttt traïélé de la méthodi¬
que curation de la Vairoîle 3 a eflé de
publier ce que îay entendu par la rai-
fon 3 & congneu par expérienceéfirofi-
ter, & firuir necejfairement a la çon*
gnoiJJance 3 & curation de la maladie ,
a fin d'aider du peu que ie fcay 3 0*
d’aduancer du plus que ie puis le pro¬
fit de laJante publique . Et ay touf-
lours fondé ce fie mienne intention fur
ce quajfeure Platon au dialogue pre- .
mier de la république 3 ou ildiB 3 Que
tout ce que nous faifons particulière¬
ment pour nous file fi afiis fur profit 3 nè
aiij*
noflre bourfe 3 mais fi nous tappuyosfur
l'honneur, eft d'autant plus honnora-
ble quil touche plus communément ou
auproufitdeplufieurs,ou au publique
falut.^Aufii ma ilfembléefire,comme
Ciefl à la vérité J 3 office de l’ouurier ex -
pofant fin art 3 & fa diligence au fer u
uice de tout Vn pais , de dreffer tous les
traiél% de Je s trauaulx au but de ce
bien publique 3 & le deuoir auquel tout
home efi obligé par la nature, & par
le fort de laffociable humanité>eftre
aufi ciuilgy humain, quil efipoliti -
quement regardant le comun efiat des
cite^& la generale commodité de lu
niuerfité des republiques 3 & de tous
les hommes, & les corps qui en font
les chefs, & les membres. Ne méfiant
donques propofé en labourant les feil-
Ions de ce labourage rien de mon par¬
ticulier aduantagegains- ayant femé ce
mien labenr pour donner leplaifir de
fes fleurs au lefleur dofle & fludieux,
& le proufit de fon fruiêl a chafcun à
qui plaira le cueillir pour en ayderd
ceulx qui en auront befoingge ne puis
plus commodément ne plus fauorable -
ment m adreffer qud toy^rancoife ré¬
publique,qui es en ta grandeur fouue
rame fioufienue des plus grands d'Eu¬
rope: ne plus propremet dedier les pre¬
miers fruifl^ de mon champ, quatoy
pour qui ie ïay femé } labouré 3 & cul-
tiue.Aufii eflce a toy que ie madref-
que ie choifis pour receuoir la fa
tigue de ces miens tel% quel% labeurs,
& les appuyer fur la force de ton nom
trefcler, trefilluflre, & tresfloriffant .
Grand foulas fentirois ie fi ie les con -
a. iij.
gnoiffoye par toy bien receu^fauori^
& approuue^ : mais au moins plaifn '
te fera ce de me fentir ajfetfionné a ton
entretien 3 & accroiffement: efquel^fi
par mon impuijjance ïe riauray peu
aduenir 7 en le Voulant, & ni y effor -
. çeant 3 tu ne maccuferas de iauoirvou
lu.fileflvray ce quediil lepoëte 3 quç
ce foit df[e% d’auoïr voulu es glus gra¬
des chofes.
&*AVX LECT.EVRÎ
de bon vouloir Salut.
r—=== E diuin Platon (com^
St 09 P ar tout a-illeürs) âinâs^, . ?
H §110 ^ diuinement bien di£t\w^
au dialogue de lafanté*-
que les altereatiôs & difputes mo¬
dérées efclarciffent la veritédes co-
tentions & côtrouerfes excefïïues
entre les opiniaftres oblcurcifîent
les tenebres d’ignorance: Ce que
vous auez peu^amis ledeurs 3 prou-
üer en mainte autre chofe 3 & ie l’ay
nagueres expérimenté en la cura¬
tion de la maladie Veneriéne,vul¬
gairement appellée la vairolle, en
laquelle i’ay defcouuert des tant
fortes dilfcnfions entre les do&es
méthodiques^ les ignorans em-
piriquesjcpe ie ne fuis plus efmer-
ueillé, &: ne vous debuez plus ef-
bahir J côment,&: pourquoy par cy
deuant tant de pauures perlonnes
font peries:attendu que tout ainfi
qu’vn ballon tortu ne le peult.bo-
nementredrelfer, nvn viel arbre
trâlplaté reieéterdes boutos verds
G f e kdï ( c ^ me di6t Galien apres le poete)
fênencç des ne plus ne moins ell il malaifé.que
pouls ' celuy qui ell enuieilly en vne opi¬
nion tât foit elle euidément faulfe
ôc abfurde 5 la laiile pour adhérer à
laverité:pource q l’amour de foy-
mefmc 3 ioin<3; auec le delîr de gloi¬
re & reputatiô 3 l’empefche de fe ré-
géra ce quil côgnoill autrement
efcre plus certain & plus véritable.
Dôques pour efclarçir les doubtes
nées de tant diüçrfes opinions.
& pour foulager félon mon pou-
uoir, & le debuoir de ma profef-
fion en celle curation tant cornu-
ne que difficile, vous ieunes eftu-
diants de bon vouloir , pour lef-
quelz,& pour la patrie, ie me re-
congnois auec Cicéron ellre au¬
tant né,quepour moy,i’aytrauail-
lé àefcrire,&vous communiquer
ce que fuyuant la méthodique rai-
fon i*ay expérimenté en la quoti¬
dienne curation de la vairolleÆx-
perimenté dyie.protellant ne vous
dire rien, forts ce dot auec longue
expérience fay fai£l feure proba¬
tion côferméeparla méthode que
i’y ay toufiours côioinâre.Car i’ay
toujours craint ce que Galien à re
proche à ie ne fcay quelz empiri¬
ques , qu’ilz faifoyent gain de ce
Cicéron li-
ure 3. des Of
fices.
dont ilz eftoyét plus ignorans.*co-
mefôt auiourd’huy vn tas de vieib
les matrones y tailleurs de pierre,
prebftres,&: autres de telle farine:
lefqüelzferoyet beaucoup mieulx,
pour le bien du pauure peuple,de
rexercer en ce qu ilz fcauent, que
d’entreprédre la pradiquede mé¬
decine & chirurgie,ou ilz n enten
dent art ny raifon : & moy auec
tous ceulx de ma profelTion,mon-
ftrants par effed auec Galien,que
railbn fan s expérience eft peu de
choie,expérience fans raifon n’eft
rien,forts vn coufteau en la main
d’vn maniaque . Ce que tous les
iôürs monftre à l’œil la déplora¬
ble perte de plufieurs pauures ma¬
lades traidez (ie diroye mieulx
tuez) de ces téméraires plus pro-
premét appeîlezThdfaliqueSjque
empiriques. Pour feruir donques
au proffit publique pourfuyuanr
mon prefent deflein.,nmiteray au
plus près que ie pourray les plus
dodes ôc expers médecins Ôc phi-
lofophesjparacuiarifant en la ge¬
nerale méthode curatoire des ma¬
ladies en ce traidé de la vairolle,,
ôc y touchant fommairement les
plus feures opinions roborées de
l'experience des plus grandz chi-
rurgiens 3 ôc de celle qu’il a pieu au
Seigneur me departir 3 auec les in¬
dications 3 ôc tout ce que iepen-
feray tat vtile que neceflàire, pour
congnoiftre ôc bien guérir fi faf-
cheufe maladie . Or ie n’eferips
point aux dodes: car ilz n ont af¬
faire de moy 3 ne demp indrudio:
moins parle ie aux ignares mefdi-
tEunuch. en ^ ns & enmieux : car telz ne trou¬
vent rien bon, fil ne part de leur
officine. Iemecômunique a vous
ieunes gens de bon vouloir, à fin
devousftimulerà charitablement
pourfuyure le fecours que vous
debuezaux affligez de ce mal fuy-
liant méthode & raifon,& au con
traire vous reuoquer de tant pe-
rilleufe entreprinfe, comme eft la
curation de la vairolle, fans con-
gnoiftre les indicatios prinfes des
chofes naturelles, non naturelles,
& contre nature,neceflaire en ceft
cndroid. Et fi vous difant ce que
1 en penfè,& vous recommandant
l’argent vif, comme propre &: ne-
cefïaire à curer cefte maladie,ié re-
ueîlle maints do des homes a blaf-
mer luy,fon vfage, Sc moy qui le
rec5mande,à me reprouuer:ie les
fupplieray hüblemet de nous enfei
gner par leurs efcripts meilleurs,
& plus certains remedes:& no de
famufer à chercher par vaine di-
Ipute, côbie eft en Target vif plus
propre,& plus prompt Teffed de
trop nuyre, que de peu ayder, de
nelaifferay ce pendât à vous prier,
& eulx aulïi de ne ineftre en lifant
céfeurs tat feueres, qu’ilz ne m’ex-
cufent en mes faulteàdefqu elles ie
aduoue corne homme prompt &:
fubied à faillir,& recognois tout
le bien (fi bien fy retrouuera) du
feul autheur de tout bien.
$ft Priuilege du Roy.
EN RT par la grâce de Dieu
Roy de France auxPreuoft de
Pans j Baiüif de Rouen, S.enef
chaulxde Lyon, Thculoufè ,
& a tous les Iujliciers de nojîre royaulme , ou
leurs lieutenats,Salut . Receue auons l’humble
jûpplicatïo de nojîre cher&bien aimé Thierry
de Hery, lieutenant general de nojîre premier-
barbier- cotenant qu’il a copofe aucus hures in¬
titule 1 ^ Lamaniere & méthode de guérir de la
maladie appeüe'e lagrojfe ~Vairolle 7 auecJes câu -
fes,<&Jymptomes ; Lefquelzjiures il ferait yo-
Imtiers imprimeront en Latin quen Fraçois,
pour le bien & Utilité du bien public : Mais il
doubte qu’apres ladicîe imprefion aucuns im¬
primeurs, ou autres ne les imprime depraue'met
du grandpreiudice, dommage, tant defon
imprimeur,que de luy, humblement requérant
Jùr ce par nom y eJlrepourueu.Pource ejl il que
nous tnclinans liberalemet a lajupplicatio du -
di6l de Hery, luy auons de nojîre grâceJjecia-
le permis, & permettes,par cesprefèntes, qu’il
puijfe,& luy fit loijiblefaire imprimer,tat en
Latin quen François,publier,expofèi/,^ met -
tre en héte par tel libraire que bon luy femble-
rafefdiélzjiures cy dejfus déclarez^ compofez^
par ledicl de Hery.Enfaifànt aufurplws expref
fees inhibirios } & defenfes d tous les imprimeurs
& libraires de nojlre royaulme de n imprimer 3
expofer 3 ou mettre en 1/ente lefdiélz^liures in s-
titulez^ comme dejfus 3 durât le temps de quat re
ans , d compter du tour qu’iceulx diclz^ liures
feront acheueç^ d’imprimer 3 fans le congé 3 &
permifiion dudiél expofetnt. Et cefur peine ar¬
bitraire d nous appliquer, & confifeation defe
diSlzJiures . Si l>ou$ mandons 3 & d chafeun
de 1 om fi corne d luy appartiendra,que de no ^
prefentes grâce, permifeion 3 & deffenfe 1/om
faiEles, & feuffrezjouyr 3 h fer lediclfùp-
pliantplainement, & paifeblement 3 fans luy
faire 3 ou donner aucun defeourbier 3 ou empefe
chement } lequel fifaicl eftoit 3 reparez^> & re¬
mettez^ incontinent , & fans delay au premier
ejlat 3 & deu: Car tel ejl nojlreplaifer, nonob-
fiant quelconques chofes d ce cotraires. Donné
d Chaaüons le 18 . iour de Mars, L’an degrace
i y 5 i.Et de nojlre régné le cinqiefme .
%?.Par le Roy enfen confeil,
Huraulu
LA METHODE C V R A-
toire de la maladie Venerienne, vulgaire¬
ment nommée Groflè vairolle, auec Tes
eaufes & lÿmptomes.
’IL eft ainfiquela do&rine du Deux choies
vray & parfaid chirurgien cofî- *î u , oy ^ on
n ■ i -or «fte la do-
fte partie en la théorique & fpe- arine <iucM
eulation des chofes vniuerfelles rurgien.
& particulières, appartenâtes à
l’art de chirurgie: partie en la pratique qui eft
vn vfage &: exercitation des chofes preceden¬
tes , entre lefquelles principalement eft com-
prife la cognoiflànee de la maladie. le ne puis Galiefi en fi,
penfer que celuy, qui par bonne & vraye me- méthode,
thode vouldra curer la maladie Venerienne,ap
pelléedu cômun grofle vairolle ypuilfe faire
chofe qui vaille,fans en adoir la congnoiflànce
telle qu’il appartient, attendu que de la con-
gt&iffance de la maladie procédé la cure &lm
uention des remedes. Ayant donc délibéré en
efcrire la curation en ce petit traidé, i’ay efti-
méque ce feroit pour le mieulx, fi ie commen
cois par l’explication de la nature d’icelle,com
METHODE
rn enceat à fon origine plus remote & premie-
re:laquelle félon les autheurs qui en ont efcrjpt
Manard au incertaine & doubteufe . Difent aucuns
f ^iïtres. ^ lle ^ e nouuelle, &aprins naiffancede ce
temps.Les autres qu’elle eft vieille & à efte co-
gneue des fiecles paffez, f acquérant feulemec '
par cotagion ou attouchement, & pour côfir- <
mation de leur dire,alleguent que fi elle eft ré¬
cente il n’y auoit perfone au precedent de qui
par contagion elle peuît eftre gaignee. Si elle
eft acquife par contagion feulement, elle ne
peult eftre nouuelle, par ce qu il eftoit quel¬
qu’un au precedent de qui elle feroit venue*
Pour reipondre à ces opinions, aucuns main-
tiennent fon origine eftre prouenue d’vne ifle-
incogneue aux anciens, & n a pas long temps
defeouuerte par lés Eipaignolz nauigans,en-
uirotî le teps quelle nous eft apparue,& quen
cefte ifle telle maladie eft toute cômune, dont
auffi elle fuft par eulx apportée en ces pais.Les
autres difent,&eft l’opinion plus cÔmune,que
Le Roy lorsque le Roy Charles huyââefme paffa en
çiarles 8. à Italie l’an 14,93. pour la redu&iô de Naples,vn
Naples. gentilhomme lepreux, eftant à Valence en Ef-
paigne,achapta la nui& d’vne dame cinquante
efcus,laquelle puis apres infe&a plufieurs ieu-
nes hommes,qui eurent auffi côpaignie d’elle,
dont aucuns fuyuirent le camp du Roy &y
CVRATOIRE. 3
efpandirent cefte pernicieufe fêmence,qui de¬
puis à régné non fêulemêr en France & Italie:
mais aufsi en toute l’Europe, & quafi vniuer-
fellemetpartoutlemôde.ToutesfoisjfîChre- L’opinion
fHennement & félon l’experieee, nous faifons de Faucheur.
iugement,il fe trouuera que non feulement les
chofès deffus alléguées: mais aufsi que ny l’air
corrompu,nyl'infe&iondeseaues,ou autres
aliments, font caufe fuffifante de la génération
de telle maladie. Qu'ainü Toit n’a Ion pas veu,
tant ou parauat que la vairolle apparuft, qu’au
mefme temps & depuis, pîufieurs çôuerfêr en
air putride &infe&,vfer de mauuaifes eaues
& autres alimetz vitiez & corrompuz? N y a il
pas eu des ladres, qui ont eu compaignie de
leurs femmesautres, auec lefquelles plu-
fieurs autres ont depuis habite? Maintz hÔmes
ont ilz pas habite auee leurs femmes, qu^fî en
tout temps de fannee, icelles ayas leurs fleurs
ou menftrues,rouges,blaches,ou pafles,& au¬
tres mauuaifes indifpofitions corporelles: lef-
quelz toutesfois ont efte exemptz de telle ma¬
ladie? Pource donc , debuons nous referer
fon origine à l’indignation & permifsion du
Créateur & difpenfateur de toutes çhofes : le¬
quel pour refrener la trop lafciue,pétulante ôC
libidineufe.volupté des homes , a permis que
telle maladie regnaft entr’eulx^en vengeâce 5c
METHODE
4
punition de 1 enorme peche de Luxure. Aufsi
bien que Dieu ëommenda à Moyfe ieter én
l’air pouldre, en la prefenee de Pharaon, afin
qu’en toute la terre d’Egypte les homes & au¬
tres animaulx feufTent affligez d’apotémes,
Exod. 9. excitas vlceres,c6meiletditenExode?.eha.
cüap. Mais fans nous confbmmer en telles drfpütès
non neceflairés à la matière prefênte, Côtaéiï-
cons à expliquer fa nature, fans laquelle Étft
pas pofsible méthodiquement fuyure fa güé-
rifôn, ce que nous ferons en vfànt clairement
ôc briefuement de ce que les philofophes dia¬
le ticierts ont appelle diffinition , ou en foû
deffault de defcription. Puis fi la chofe dont
fera tenu propos & qüetion n’et fimplé, aies
compofe'e.-nous la diuiferons en les parties,&
traiterons particulièrement fês efpeces, dé¬
clarais la nature de chaféurtè d’icelles, iouxté
la méthode que Platon à aprins d’HipocrateS,
comme récité Galien en fes commentaires fùf
le liure de Natura humàna. Et pource qu'il
net CnCor bien congtteu ny manifète, corné
on doibt appeller la chofe,dont nous voulons
traiter: nous luy impoferons nom conuena-
ble à là nature, laquelle confite én fès câufeS,
defquelles (corne nous montrerons cy âpres)
Le nom de principale et late de Venus, dont me fetn-
la maladie, ble qu’a bone raifondoibt etre nomrnee ma-
CVRATOIRE.
S
ladie Venerienne : mais pour autant que nous
auons iareceuen noftre langue Francoifê ce
terme de Vairolle, & que le vulgaire entend
mieulxjpar ce mot, la maladie dont nous vou¬
ions parler, nous vferons aucunesfois de l’vn,
aucunefFois de l’autre , laifïas la refte des noms
qui luy ont elle 7 impofez par ceulx qui font
particulièrement affeéèez contre les nations.
Aufsi que (comme cfcript Galien) il ne fauk
eflre tat curieux des noms,pourueu qu’on en¬
tende la chofe par eulx fignifiee. Or puifque
toute tra&ation méthodique fe doibt comen-
çerpardiifînition, pour auoir congnoifTance _ -
de la chofê fubiede & traiâable (fuyuant Ci- p r emTer de
ceron au premier de les offices ) le prendray /es offices,
mon exorde à la diffinition d’icelle.
• . ■-/*?(. ■
%*Diffinition de la Vairolle.
- _ Aladie Venerienne ou groffe vairolle
eft vneindifpofition contre nature,cau-
fée de vapeur yeneneufe, par attouche¬
ment , principalement en côpagnie charnelle
(auec qualité occulte) comenceant le plus par r
vlçeres des parties hôteufes,pullules en la telle
& autres parties extérieures: laquelle fe cachât
puis apres aux.interieures, caufe douleurs aux
articles ,Ie plus foutiet noâurnes, tophes fcir-
a. iii.
6 METHODE
rheux, &par fuccefsion de temps corruption
des os, Scautres parties fpermatiques. Si au¬
cuns penfënt qu’en cefte defcriptio nous n ay¬
ons affez foingneufement obfêruéla naturel¬
le briefuete qui y eft requife, ie les prie confî*
derer que la nouueaulte' de cefte maladie beau¬
coup plus frequente & commune, que con-
gneue, m’a contraint d’affembler tout ce qui
lapouoit rendre certaine & differente des au¬
tres,fuyuât les philofophes dialeticies, qui au.
defâult de ce qui naturdlemêt eft propre à vne
chofe, 8 c qui la fait différer d’un autre, font
contraints pour expliquer fa nature, d’amaf-
fèr tout ce qui Iuy peult adueiiir,que les Gréez
appellent fymptomes ou accidens,&en fai¬
re Vne defeription, qui autrement eft appelles
diffinition accidentale. Or par cefte diffini-
tion nous auons la parfaite 8 c entière intelli¬
gence d’icelle maladie, corne plus amplement
fera déduit en traitât de fes efpeces,différen¬
ces & caufês, laquelle encore nous donne à en
ta vcirol- ^Ddrejque la vairolle eft vne feule, & non plu
le eft vne fieurs maladies,contre l’opinion d’aucuns qui
& nô plu- la difbyent eftre complication 8 c affemblee de
Jacües™ a ~ ^ n ^^°^ ons : &q ue la curation de l’une fe
f pouoit faire fans l’ablation de l’autre, qui eft
chofe fàulfè, comme iournellement nous en
voyons l'experience. Pourçe qu’encor que les
C R A T O I R E. 7
puftulles & vlceres foyentcurees, &les dou¬
leurs appaifees > fî la caufe d'icelles n’eft exter¬
minée,la maladie ne fauîdra à recidiuer & ren-
cheoir,Ne plus ne mois que quiauroit ofté en
vn febricitat l'aridité & feichereffe.grande de
la fleure,ou la foif,le laiflTant toufîours en pof-
fefsion de fa fleure . Ou en vn abfces 3 quiofte-
roit l’inteperie, delaiffant les deux autres gen¬
res de maladie,qui eft vne chofe impofsible &
hors de toute raifon*D’auantage,fi ainfî eftoit,
il ne fàuldroit pour la chaflêr & ieéter hors,v-
ne feule curation : mais autant qu’il fe trouue-
roit d’afFe&ions enfembîe compliquées. Or
nous voyons au contraire,que par vn feul mé¬
dicament & vne feule intetion, la curp&gue-
rifon f en enfuyt. Qui vouldroit touteffois
dire cefte maladie Ample, particulière & deter
minee: il feroit deceu, attendu la multitude &
bande de maladies, qui fouuet fe voyent con-
■ fufes auec elle, & les efpeces de fymptomes,
que Ion voit fourdre, félon la nature de ceuîx
qui infeârent ou font infeéfcez j& l’intempe-
rie ou cachexie des corps.
Oultre il nous fault en icelle former & com¬
prendre vn qtiatriefme genre de maladie îie-
ceffaireà congnoiftre ,puifque (fuyuant Hip-
pocrar.Galien ôc tous autheurs.) l’indication
première 6c principale (fans laquelle la cura-
a. iiii.
Galien au
?.& 4.de
la métho¬
de.
La yairol-
Ie curee
parvn.feul
medscamét
& vne feu
le intétion.
8
METHODE
tio ne Te peult methodiquemet fairejeftprinfe
de la maladie: car fi c’eftoit intempérie feule S c
fîmple,elle feroit chaulde, froide, humide,fei*
che ou côplique'e d’ieelles.Etlors auee mediea
mens contrarians par leur feule qualité froide,
chaulde,feiehe, humide,ou mixtionez enfera-
ble feroit curee. Si e’eftoit ineômoderation ou
male cÔpofîtion, elle feroit en indecente con¬
formation ou fïgure,en nombre, en magnitu¬
de,ou en fîtuation. Si c eftoit folution de con-
tinuitéjCe feroit erofîon,incifîon,perforation;
morfure,ruption, diftenfion ou cotufïon : lef-
quelles auec les remedes deferiptz des anciens
pour la curation de telles maladies, feroyent
gueries. Mais nous voyons que à telz remedes
cômuns, elle ne veult ceder, par la preuue que
iournellement nous en auons en pîufîeurs,qui
pour vne douleur de tefte ou autre fluxiô (que
Ion penfera fimple catharre) vfëront de diuers
preparatifz, régime, purgations, phleboto -
mies, par plufîeurs fois reiterez, 8 c toutef*
fois ne feront gueriz, de forte qu'ilz feront eo*
train&z (auec quelques lignes allez obfcurs)
venir aux remedes propres operans par leur
propriété' fpecifique 8 c occulte. Ce qu encor
nagueres nous auons pratique en deux homes
8 c vne femme, l’vn ayant vne ophthalmie en
l’ççil feneftre : laquelle il jiuoit porte"’bien par
CVRATOIRE. $
neufmoys,auec fluxions & douleurs repeten-
tes ordinairement en iceluy. L’autre auoit
vne douleur intolérable en la telle : laquelle
auoit dure bien près d’vn an. Et la tierce qui
eftoit vne femme auoit porte r par plus de trois
ans rognes en la tefte,péiànt eftre la tigne auec
fluxions, & catharres quelquesfois dillillant
en l’eftomach & en la bouche,fâilâns petis vice
.res en forme d’efehauffures nômez de Galien
en fon lîxielme liure Catatopus ou félon les
parties,aphtæ.Pourla curation defquelz,plu-
fieurs remedes communs auoyent efte^admi-
niftrez, fans pouuoir les guérir. Et au bout du
teps iefuzmâde pour en délibérer, ou (apres
plufieurs difcours)fut eôclud que tout ce pro-
uenoit de lavairolle, & qu’on y debuoit pro¬
céder auec remedes propres à elle. Ce qui fut
fkiâ, & par telz remedes,furent gueriz tous
trois. Puis donc, que par tous remedes com¬
muns & propres à la curation de ces trois gen
res de maladie,elle ne peult élire curee: il fault
cofelTer qu’il ya vn propre, & ie ne Icay quoy^
qui ne le peylt bonnement dire(làuf meilleur
iugementque le mien) que nous dirons dire
vn quatriefme genre de maladie, & tout aiqlî
corne il nous eft occulte ôC cache f , il a befoing
pour l’ablation & curation delby (oultreles
chofes communes ) de quelque médicament
10 METHODE
alexipharmac, opérât par propriété 7 fpecifique
& occulte.Corame il eft pratique 7 en epilepfie,
que nul médicament chault, froid, fec ou hu¬
mide , fera tel effeét que fera quercinum
l>nicornu,o\.\ la racine de Peonia di&Piuojne en
François,opérant par ladiâ:e faculte:come def-
cript Galien au £.liure des Amples,chapitre de
Peonia.Bien eft vray quoultre îadi&e proprié¬
té occulte, il y a chofes manifeftes 8c Comunes
aux autres genres de maladie, qui font les fim-
ptomesou accidens furuenas à icelle, comme
nous deduirous cy apres.
&*Des efpeces & différences de
la Vairolle.
M Aintenant defcrirons les efpeces & dif¬
férences , lefquelles feront prinfes des
accidens manifeftes, pluftoft que de la
nature incongneue de foymefme : comme fi
elle eftrecente,le plus fouuenton la voit a-
uec puftules de diuerfe-forme , aucunesfois
particulièrement en la tefte ou au front, es
emun&oires des parties nobles ou vniuerfel-
îemet par tout le corps. Auffi mainteffois elle
fapparoift auec ardeur d’urine on piflechàulde
benigne 8c doulce, médiocre,ou violente , 8c
accôpaignee de plufieurs 8c diuers accidens,
G V R A T O I R EIl
CÔmmVd’un fpafme ou contradion particu¬
lière , lors que la nuid fpecialemét fe faid ere-
dion de la verge, Toit en ce que les Gréez ap¬
pellent Sâtyriafîsou bien Priapifmus,dequoy
parle Galien au fîxiefme liuréde locis affedis.
Pareillement d’ulceres au col de la vefeie & Vlceresau
voye de l’urine . Au moyen dequoy fenfuyt
grande acrimonie & cuiffon enl’emifsion de
l’urine, à quoy ayde beaucoup la chaleur & a-
cnité d’icelle,procedente quali ordinairement
de la chaleur du foye, ou des reins, ou de tous
deux enfemble, & aucunesfois f’y engëdre vn
Sarcôma ou carnofite^de difficile curatiô, dot
nous parlerons cy âpres. Semblablement viceres ca
fouuëtefteoplieque’e auecvlceres cacoethes, coethes.
malings,ehanereux,& fer.pents ,que les Greez
appellet Eftyomeneux, & autres efpeces d’ul¬
ceres en la verge, en la gorge, aux toniîlles ou
amygdales,enlabouche,au palais,quelquefois
auec corruption de l’os d’iceluy,(dontfenfuic
grande deprauation delà parolle)auxpaIpe-
bres des yeulx, & aux autres parties du corps,
qui fouuent refiftent&ne veulent cederàla
plus part des remedes. l’en ay traide main¬
tes (ïpecialemët femmes) aufquelleselleeftoit Efcrouei-
eompliquee auec ftrumes ou efcroueîles , les les *
vnes vleerees,les au tres non. Aucunesfois eft j) ou ] eurs
auec douleurs, fouuet mobiles en quelque par mobiles.
METHODE
ïi
lie, comme en la telle,efpaules > bras,iambes,&
poidrine,ou vniuerfellemet par tout le corps,
occupansles articles ouioindures, ou eourâs
le long des mufcles,tendons, & autres parties
nerueulês,eomme les périodes,qui font metu
Alopécie, branes couurant les os. Aulsi auec alopécie ou
cheute & déperdition du poil de la telle, fur-
cilles,barbe, & autres parties, que communé¬
ment on dit lapellade. Ielay veu àaucuns
O Ktlial- meflee auec vne extreme fluxion fur les yeulx,'
mie. & par default d’auoir congneu la caufe (non-
obdantles remedes cômuns )il feneft enfuiuy
perdition de la veue, aux autres erolion d’une
bône partie des paulpieres. A d’autres font fur*
Vlceresau uenues des ozenes & vlceres au nez,auec carie
nez * & corruptiô de la fubftace des os, & fans carie
aucuneffbis de trefdifficile eonfolidation.
Vairolle S I elle eft inueteree, lors font les dou- ;
inueten?e. î eurs defdides parties arrefte'es, profondes &
Douleurs nodurnes, fouuët aux iambes fur la région de
noâumes l’osdiâ; cneme vulgairement appelle les gre-
ues.Semblablement aux bras enuiron les mem
branes couurant les os d’iceluy. Aufsi en la
telle & autres parties du corps. Et aduiennent
ces douleurs fpecialement quand les patients,
font tenuz chauldement, par ce que lors la
chaleur commence à efmouuoir la matière.
Pareillement furuiennent tophes ou noeudz
C V R A T O I R. B. 13
fcirrheux, communément appeliez nodus,
& autres de diuerfe nature , comme Athero-
mes, Steatomes, & mélicerides ,founent a-
uec carie ou corruption de la fu bilan ce des os.
Quelquefois fàifant luxation es articles, au-
cüneffois fraâure au milieu des os. Es
vns auec plufîeurs herpes, ou dartres, aucu-
nesfois fcameulès, dont aucunes viennent es
plantes des pieds, & creux des mains. Les au¬
tres en yne, ou plufîeurs parties, comme non
feulement en la telle, vilàge & col : mais aufsi
es bras, iambes, & la relie du corps, mefînes
loquet entourent, & eiiueloppentîaplusgran
dé partie du membre qu’elles allàillent, quafî
comme vne ceinéture. Et pour ce Cornélius
Celfus la appellee Zona. Bien fouuent on la
voit couuerte en telle indilpofîtion des parties
nerueufes (aulquelles elle eft principale enne¬
mie) que â d’aucuns furüient Ipafme oucon-
tra&ion d’vne ou plufîeurs parties. Es au¬
tres lé faid auec telle relaxation d’icelles, que
Paralyfîe generâlle fen ehfuÿt (priuât de mou
uement toute lamoytie du corps) ou particu¬
lière, farrellant feulement en vne partie. Telz
y en a, efquelz ellef’ell monllree auec vrayc
&perpetüellê àrthritis ou goutte en vn,ou plu
lièurs articles, differete d auec lés autres gout¬
tes , par ce que celles qui ne font meflees auec
Toptes^
ou neudz.
AtKero-
mes,
Steatomes
Meliceri*
des.
Spalrne.
Gouttes.
Epilepfîe.
Ariftote en
fes problè¬
mes.
lepre.
Fiebure
lente.
14 METHODE
cefte maladie(que Ion did gouttes naturelles)
ont certains periodes,paroxifmes, &interual-
les : mais celles iey font prefque continuelles,'
î’aypenfe 7 homme plus de fixans a, qui auec
cefte maladie ,eftoit tourmente d’vne epilepfie*
& eftant traide feulement auec les remedes
propres pour la vairolle, fut guety de l’vne &
de l’autre maladie,de forte que depuis il ne fen
eftfentu. Qui vouldradoncques cognoiftre
combien l’exercice immodéré de Venus peult
affeder le cerueau , voir mefmes cauferperdi-
tion de mémoire : Aufsi epiïepfie par la trop
grande & frequente exagitation de la partie
pofterieure du cerueau, auec I’efpine d’orfaleg
Life Ariftote en fes problèmes en la troifiefme
fèdion, problème neufiefme. Aucunes fois
elle dégénéré en elephantie,vulgairemet dide 1
lepre, tant par foy , que principalement apres
auoir efte penfe par gens fans méthode & rai-
fon , ou en ceulx defquelz le corps eftoit pré¬
paré 7 par intempérance de viure,ou par herita-
ge &i delignee. Autrefois en vne fieure len- |
te, qui a conduit les malades iufques àlacon-
fumption, que les Gréez appellent Phthifîs,
les Latins Tabes, fouuentenuieilliflànt auec
les ieunes ,& mourant auec les vieulx.
Finablement ie concluz qu elle fe voit iour-
cellement compliquée auec tous genres & ef-
C V R A T O I R E. If
peces de'maladie.,prouenant de caufe interne, ta vairolle
lefquelles(comme recite Galien & Guidon de fe côplique
Cauliac des trois genres de maladie contenuz S®
en apoftemejfbnt aflémblez en vne grandeur,
qui eft à dire, que l’un ne peult parfaitement i a( fc es .
eftre cure fans l’ablation de l’autre.Et ces fÿm-
ptomes aux vns font petis , remis, & peu
douloureux,aux autres grâds,violents,&auec
extremes douleurs,félon les differêces deffuf-
dites. Et pource il eft necefiàire congnoiftre
& diligemment cofîderer les differêces, chaf-
cune en fon efpece, attendu que d’icelles font
principalemet prinfes & tirees les indications
curatoires.
&ftDes caufes de Vairolle.
Aintenant nous refte à déclarer quelles ^ es cau{ f s
font les caufes de cefte maladie : & fault vai *
entendre qu’il y en a de deux fortes, les
vues externes, que les Gréez appellent Proca- La caufe
tartiquesrc eft a dire primitïues. Les autres in- pnmitiue.
ternes,appellees des Gréez proigomenes, qui
vault autant à dire comme anteeedentes. La
première non feulemet confifte es ehofês com
munes & manifeftes:mais aufsi (comme nous
auôs dit en la diffinition) es ehofês occultes,
qui prouiennent des aftres & influences cele r
\6 M E T H O D B
fies,que nous appelions forme ou faculté'fpe*
. cifique & occulte, lefquelles ne font fubie&es
àdemonftrations. Pource delaiflonsàceulx
qui fuyuent la provision d’aftrologie, l’inqui-
fition de la concurrence des planetres infor¬
tunées, aufsi les eelipfes qui furet lors que pre
mierement telle maladie apparulh Nous nous
la vairol- côtenterons de dire que la côtagion caufc ex*
le fe peult terne ce fte maladie eft diuerlê,en ce que no
Iarece^tiô f eu l ement e ^ e eftacquife par l’aâe Venerien:
de Pair in- maisaufsi/elô aucuns, par lareeeptio del'ha-
fe&. laine infeâee de tel venin & corruption,côme
gês do&es & dignes de foy ont tefmoigne fa¬
lloir veu par experiece,& moymefmes ay pele
quelques ieunes enfans delà vairolle,eftans le
pere & la mere làxs,& ne le trouuat en la nour
rilfe vilitee ligne aucun de celle maladie, ne
trouuames autre eaufe,linon par auoir elle bai
lêz, ce qui n eft eftrange ny hors de railbn, car
par l'abodante réception de l’air ôc vapeurs ve*
neneufes & corrompues de tel poifon vn ieu*
ne enfant(aydant à ce la tendreire,mollelTe, &
rarite'puerile) la peult prendre aufsi faeilemet
Pline au li comme par l’authorite de Pline au temps pâlie
ure au feprenoit lichen ou mentagra, quieftoit vne
maladie allez femblable à la vairolle, & com-
mentagra. mencoit Ipecialement auec pullules ordes, fe _
par autho rides,& puantes, qui couloyet 8crongeoyenc
lïcé.
C v R. A T O I R E. 17
vnebone partie du vifage. Aufsidit Galien,il Galien en
eft périlleux fréquenter les tabides,& généra- fonliu.dcs
lementauee ceulx quihalener puant, de forte fi £ urcs 3.
que le domicilie auquel ilz couchent fent mal. p *
Maiftre Anthoine le Coq do&eur regent en Hifîoirerë
la faculté de medicine, homme do&e & d’au- pçree ^ P ar
thorité afferme au liure qu’il a faift de ligno fin
Bo ncnpertmjcendo, qu’il a côgneu fage femme, •“
laquelle en receuant l’enfânt à vne femme vai-
rollee, gaigna ladiâe vairolle (l’enfant fain ôc
non affeéte d’icelle) qui n’eftoit que par la ré¬
ception de l’air & vapeur veneneufe receue afi
fez promptement Ôc plustoft parles porofi-
tez des mains & bras, qui plus difficilement
peuuent infe&er les parties noble§., que par la
refpiration qui fe faift par la bouche.
Par fîmilitude nous voyons les ophthalmies
(qui font maladies des yeulx) auoir telle con- ®
tagion,que par le feul regard fe peuuent com¬
muniquer & prendre des vns aux autres. Le
femblable eft de la pefte,pareillement delale-
pre & autres telles maladies,qui iourneliemet
font veues eftre de fi violente contagion, que^
par la feule réception del air, elles f’aquierent
eftans les corps difpofez.
Par expérience fe voit ordinairement que Par eXpe-
gens de toutes natures,fexés,& complexions,
foyent enfans,adolefceas,ou hommes en aage
' " b.u - ' ■}
'f
METHODE
18
confiftant,folides,& robuftes, couchants auec
autres infedez de telle maladie fans aucune
compaignie charnelle, fen trouuent aufsi fur-
pris & attainds. Tout autant en peult aduenir
' vairolle^ * vne nourr iÆ* e j qui donnera àteter àvn en¬
fant vairollé, encor que les premiers rie pùif-
fent receuoir des infedez (auec lefquelz ilz
couchent ) ny la nourriflê attirer de l’enfant
qu’un air veneneux & vapeur corrompue de ,
tel venin, laquelle encor ne fe reçoit en refpi-
rapt par la bouche, ou par le nez, pour immé¬
diatement eftre communiquée aux parties no*
bles(commele cueur & le cerueau) ains feule¬
ment parla tranfpiration,qui fê faid parles po
res &ouuertures es vns de tout le corps, & es
nourriffes delà mammelle feulement.
Par cou - ne P as en atten d re moins de celuy
cher au lift qui couchera au lid d’un vairollé,fi la fueur in-
des vairol- fèdee,& la couuerture des lidz imbutz de tel*
* ez# le humidité veneneufê le viét àattaindre, pria
cipalement. fi celuy qui y auroitau parauant
couché,auoit tophes,ou neuds.,puftules,ou rl
ceres,iedans virus ou fanie . Pour ce que lors
par la réception dudit virus ou efprit corrom¬
pu d’iecluy, fans autre ade Venerien,petis en¬
fants, adolefcens,& vieilles perfonnes fontin-
fedez parles railons fufHides, aydant à cela
préparation des corps,dequoy nous parlerons
CVHATOUE. I?
cy apres. Autant en eft du boire & du man¬
ger, & detout ee que nous prenons par la bou
che, quadil eft corrompu par queleun qui au¬
ra la vairolle. Ce que entre autres aduiet es ieu
nés enfàns, quad ilz tetet nourrilfes entachées
de telle maladie.Qui eft choie bie à noter pour
les accidens prefque irréparables qui nailfent
quafî tous les iours, voire en l’endroit des hon
neftes femmes,vertueufes, & le plus fouuent
de grand eftat &reputation,lefquelles('failânt
a&e de vraye mere)veulent eftre nourrilfes de
leurs enfans: & pour aide & foulagemét pren¬
nent vne nourriflejaquelle ayant la vairolle la
donnera à l’enfantjl’enfant à lamere, & la me-
reaupere. Lefemblable aduiendrapar em¬
prunter nourrilfes, ou faire teter Ion enfant à
autres vne, ou deux fois feulement. Iacoitce
quelles foyent femmes de bien. Car de l’un à
l’autre(chofe au iourdhuy trop commune)fa¬
cilement ce mal peult eftre communiqué , &
par telz moyens (6 chofe fort deplorable)font
luruenuz grands inconueniens en beaucoup
de bonnes & honneftes mailbns.
Aufli aduient & plus fouuet par habiter char
nellemétaùec les perfonnes infedes de tel ve¬
nin: car par telle cohabitation,moyennat aufli
îa compofition de la verge,& de la vulue,(qui
entre autres parties font côpolèz de chair rare
Par le boi¬
re 8c le ma*
§ er ;
Par le coït.
Z O M E T H O D. E
& fpongieufe, de nerfz 1 , veines & artères) &
la cofpiration de telles parties en tout le corps.
Ledid venin fe communique, &eft porté es
parties principalles : Aydant a ce les coinci¬
dents,.& coadiuuans : comme fe deleâer trop
longuement en tel a&e, quant l’hommeoula
femme infe&z font plains de mauuais fuc, oij
que la femme a quelques fluxions blanches,
pafles ou autrement decolore'estou que recen-
tement elle a eu compagnie d’aucun ayant la- '
diâe vairolle : car par la confrication & mou-
uement les pores fouurentôc dilatent, parce
que la peau fefchaufFe & raréfié :à laquelle fat-
tache facilement cefte matière limeufe & mu-
queufe, cjui apres par le toucher communique
fa qualité veneneufê a celuy qui eft plus enclin
& difpofè à la receuoir. Aufsile plusfbuuent
fès parties premièrement attouchées font les
premières afte&éesde ce mal ,& alternes par
tel venin, qüifuccefsiuement fè communique
aufoyepar les veines ,& au eueur par les ar¬
tères ( toutesfois e’eft plus tardpar ce que le
cùeur & parties cordiales refiftent plus fort
audift ' venin) & au cerueau par les nerfz, au¬
quel le plus fouuent apparoiffent les premiers:
fignes de ce mal, d’autant que ledi& venin a de
couftume de chercher,& plus aifemet infe&er
les_parties fpermatiques & moins chauldes;
21
C V R A T O I R E. t
aufsi qu’entre les trois fubftanoes \ defquelles
noftre corps eft compofe, les elpritz (defquelz
le cerueau a grande quantité) recoyuent plus
promptement impression, & plus facilement
font altérez : comme tefmoigne Galien primo
de differ.feb.& de arte eur. ad Glauc.Et qui eft
vne chofo occulte 8c grande,tacitemet 8c len¬
tement fê cômunique ledid venin par tout le
corps, quafî en mefme forte que le venin de la
morfure d’vn chien enragé, qui fi lentement € ' e P l ^ em -
quelquefois coule en faugmentant,qu’il peulc
eftre quarante iours voire fixmoys (corne baf¬
fe ure Galieri au fixiefme liure de locis affedis)
Mefmes félon Auicene vn an deuat qu’il mon-
ftre fa venenofité: Aquoy fert beaucoup le tem
perament du patient, pour la facilité ou diffi¬
culté de patir, la région & difpofition de l’air
ambient.Enquoy fault noter que ceulx de tex¬
ture, rare, delieatz 8c molz,ferontplus prôptz
8c plus difpofêz à recepuoir cefte affedion par
tout le corps, 8c les autres au contraire. Fault
pareillement confiderer la force de la choie a-
gente, qui fera la qualité 8c violence de ce ve¬
nin, qui eft neceflaire auee les choies fufdi-
des, auant qu’il le puifFe faire aucune adion,
tefmoings Ariftote 8c Galien : car fi ledid ve¬
nin afsîegeant les parties nobles ,-fotrouue fi
faible, qu’il fe laifle vaincre par la chaleur na-
21 METHODE
turelle qui le lurmonte 8c demeure maiftreffe.
H n’y adoubte, que par la vertu expultrice,il
ne foit poulfé au dehors, & que lefdi&es par¬
ties ne demourent faines : comme fouuentap¬
pert en plulieurs, ayas vlcercs cacoethz, & ma
lings, qui feront rebelles à curer, pouree que
nature f’efforce d’euacuer ledi6è venin, par ieel
les parties. Et f’il furuient vn bubon, autremet
di& poulain,-qui recoyue ladiâe fluxion,en
brief Tvlcere fera curé 8c guary : & fera le pa¬
tient exempt de la vairolle, parla méthodique
8c bonne curation dudid abfces. Ce qui ne
peult eftre en vn momët.Et qu’fl foit vray,i’èn
ay veii plulieurs (d’autres aufsi aueemoy,ou
iournellement fommes appeliez es confulta- f
lions) qui long temps apres auoir acquis celle
maladie, n’en auoyent aucun ligne, fors quel¬
que vlcere au membre viril, ouapofteme en
Payne,ou vne ardeur d’vrine,commune / ement •
appellee pilfechaulde: (qui ne font lignes vni*
uoques 8c certains d’icelle,pouree que maintz
ont vlceres cacoethz & malings, auîsi bubons
inueterez, 8c non cedans aux remedes, aueç
ardeur d’vrine diuturne, qui toutesfois n’ont
pas la vairolle) lefquelz,neantmoins eftans cu¬
rez ou lèdid venin feulement arrefté , de forte
qu’il ne fe faifoit plus euacuation d'içeluy, peu
de temps aprçs fe raanifefloyct lignes euidens
CVRATOIRE.
de ladide vairolle :qui denotoit non feulera et
les efpritz : mais aulsi la lubllancecharneulè
eftre bîefièe, & par confequent les parties fo¬
ndes, auee les autres parties fparmatiques: les¬
quelles principalemet en celle maladie font af
feâées .Toutesfois celle corruption nellpas
égalé,ou generalemët fàide en toutes icelles:
car fi egalemet Sc abfolument elle fe fâifoit par
tout(ainfi que comunéemet on dit de lalepre,
ou de phtifis eôfirmee) il ne lêroit pas pofsible
en attendre la vraye cure : ce qu’on a veu adue-
nir a maintes, en l’endroid defquelzplufieurs
quiles ontpenlê guérir, fe font trouuez de-
çeuz. De ma part i’ay penfe àplufieurs des vl-
ceres en la verge, qui auoyent pulule quinze
jours, trois lêpmaines, voyrevn moys apres
l'ade Venerien(cql)ien que plus fouuent appa
royflènt plulloll)& maintesfois en pareil tëps
apres l’apparence des vlceres,fe manifelloyent
bubos ou poulains (ce que tous pradieies tef-
moygnerôt) & neantmoins quelquefois apres
la curation des vlceres,&poulains,fenfuyuoit
ladide vairolle. Ce que ces iours palfez me ra-Hiftoire.
contoit vn gentilhôme ieune, & de bonne ha¬
bitude : auquel long temps apres l’ade (corne
luy mefînes difoit)elloit fijrüenu vn vlcere ca-
coeth & maling au mëbre viril, pour la cura¬
tion duquel vfà par lôgternps de la decodion
b. iiii. *
24 METHODE
ou vin accouftume,aucc plufieurs médecine^
qui toutesfois ne l’auoyet peu preferuer,qu’en
la defîccation de l’uleere (nonobftant l’vfage
d’iceulx)ne luy furuint deux bubons aux deux
aynes,quifut,ainfi comme il afleuroit, plus
de deux moys apres l’ade Venerien‘.lefquelz
bubons n’eftans euacuez par fuppuration, ou
refolution, encor qu’apres l’vfage dudid vin
il feift par le conlêil d’aucuns do&es méde¬
cins vne diere alfez eftroide, auec deco&ion
de gaiac, & grand nombre de médecines, ne
peuft pourtant euader ladi&e vairolle. Par-
quoy voyant les bubons,pour quelque appli¬
cation qu’on y fift, ne vouloir diminuer , me !
manda & fift vn difeours de tout ce qui fe~
fioit pafîe. Ce que ayant entendu & méfiant
apperceu ( oultre les choies fufdi&es) d’vne
alopécie, ou cheute de poil,& amaigriflèment
de tout le corps, ie luy fis prognoftique de la¬
dite vairolle, qui luy fut allez dur ; attendu
les chofes qu’il auoit fai&es. Et pour auoir
plus grande aftêurance, luy conièillay ne plus
faire abftincnce fi extreme , ny vfêr fi fou -
uent de médecines : parce que fil n auoit la
yairolie pour néant il en vfoittant, &fil l’a-
uoit, il ne pouuoit guérir auec telles medeci- -
nés fimplement. Lors me croyant fut huyt
jours, fans vfer d’icelles, mais feulement de
C V R A T O I R E.
bonnes viandes, médiocrement & Tans excès,'
en quelque chofe que ce fuft : durant lefquelz
il ne fentift aucun mal, & par ce tnoyen pen-
foit eftré efchappe : mais enuiron le neufief-
me iour, fentit quelque peu de douleur à IV-
ne des elpaules , & le lendemain à l’autre :
lefquelles, nonobftant petites fri&ions parti¬
culières auec la main que ie luy fis faire, con¬
tinuèrent longuement ; quoy voyant me de¬
manda, dont ce luy pouoit venir ,trouuant
eftrange, qu apres l’vfage de tant de médeci¬
nes , & décodions ,pofsible fuft qu’il y de-
mouraft encore quelque refte. Mais ie luy
fis refponce, que ce n’eftoit de merueilles ,fi
par tant de temps nauoit fêntu aucune dou¬
leur , 8c que les euacuations grandes auec les
chofès fufdi&es en eftoyent caulë, purgeants
continuellement ce qui autrement luy euft eau
fe ; douleurs , puftules,vlceres,ou autres telz
fîgnes : lefquelles choies toutesfois n eftoyent
aflêz puiflàntes, pour ofter la caufê de eefte
maladie. Parquoy auec le confeil des plus do-
âes 8ç approuuez médecins & chirurgiens,
fuft trai&e & penfe par moy,auec medicamets
faidz d’argent vif, & bien guery: comme il eft
encores de prefent. Les lignes de fa. guerifon
furet la fedation des douleurs, qui luy eftoyet
furuenucs ; corne de tefte, efpaules 8c iambes;
16 METHODE
pareillement régénération du poil perdu,eon
fumption totale defdidzdeux bubons,regene
ration de fubftance deperdue, de forte qu’ilfai
foit toutes actions naturelles aufsi feinement
la prepa- <î ue i ama * s «Mais en toutes ces caufes predides
ration des ne &ult omettre vne chofe, qui eft la prepara-
corps. tion & difpofîtion des corps, qui fouuetpro-
uient,(oultre la conformation premiere)par
la deprauation du régime en toutes lesiïx cho
fes non naturelles, & leurs annexées, qui en¬
gendrent humeurs vitieux, par confequent
fubiedz à toute putrefadion. Gequi appert
iournellement en maintz,qui habiteront auec
femmes infedees, lefquelz predront la vairol-
le,îa ou d’autres deuât,ou apres,n’y predront,
ou auront pris aucun mal: ou bien auront feu¬
lement vlceres én la verge, ou quelque bubon
enl’emundoiredufoye, communément ap¬
pelle poulain,fans auoir la vairolle comme les
Galié lia a ùtres.Cela fe peultprouuer par l’authoritéde
i. diff.- des Galien au premier liurede diff. feb. parlant de
fie. la heure peftilentielle.
Sirailltn- Par fîmilitude, tout ainfi comme en vn feul
de. fagot il fe trouuera du bois d’un mefme arbre,
couppé & aflàifonné d’un mefme tëps, toutefe
fois l’ünfenflammera & bruflera plus toft que
Izperiéce l’autre. Par expérience nous voyons tous les
iours,que plufieurs communiquent, non feu-
C V R A T O I R E. 2 7
lement auec vairolleztmais aulsi auee gens in-
fedz de pefte,tant maligne que plufieurs,voi¬
re tous ceulx d’une maifbn en ferot morts,lef-
quelz toutesfois n’y prendront aucun mal, &
y conuerièront iour & nuid, àieun, fâoulz,&
autrement : qui nous dénoté la difpofition ôc
préparation des corps,par les humeurs vitiez*
ou autremet, ayder beaucoup à la caufè de ce¬
lle maladie,& de toutes les autres pareilles.
La caufe antecedente de
la vairolle.
C Ombien que félon aucuns la caufè ante¬
cedente de cefte maladie foit indifferem-
. ment les quatre humeurs,toutesfois l’ex-
perience fondée fur la raifôn me faidiuger, L a cau f e
que le fondement ou caufe materielle premie- materielle
re & principale d’icelle,eft matière pituiteufe, ^j a vai -
groflè & viiqueufe,alteree & vitiee par ce ve¬
nin maling ÔC contagieux: lequel confèquetti-
ment altéré, & corrompt les autres humeurs,
félon la proximité & la préparation quelles
auront à-receuoir cefte alteration & qualité
vitieufè, de laquelle préparation nous auons
cy deuant parlé. Or par ce que ie penfè que
plufîeurs ne fe tariferont facilement perfuader
que cefte maladie Venerienne foit telle qu^
METHODE
*8
nous la déterminons, pour la trop grade con-
trouerfie qu’il y a de l’elTence & nature d’icel¬
le ,iay voulu fommairement defcrire les rai-
fons lefqueltes iay p^ les plus propres pour
confirmer & vous induire à eonfentirà no-
ftre opinion, comme à la plus faine & mieulx
fondée.
IL n’y a homme qui ne confefle que la eau*
premier* 11 & î a maladie eft celle, laquelle,ofteela ma-
de îoeisaf ladie reffemblante à fa caufe,prend fin. Or eft
feâis. il certain/que par l’edudion & euâcuatio de la
matière pituiteufe,foit par flux de bouche,ou
de ventre,vrine,vomiflemes,fueurs,ou autre¬
ment , & en toutes températures, foit bilieu-
fe , fanguine, ou melaneholique, ladide vai-
rolle eft guerie, comme iournellement l’expe-
rience en faid foy.
D’auantage ceulx qui hanterôt auec telz ma¬
te temp s lades, çongnoiftront que leurs accès font au
du ^ des tem P s & heure du iour, que ledit humeur eft
Tcces. accouftume de faire fes paroxifmes & mouue-
mens,qui eft fur le foir & la nuid.
Et retourne tous les iours en mefme manié¬
ré que fait vne fieure quotidiane.
les paries Oultre cela les patiens font tous affopiz,pe-
aflbpiz- fans, & endormiz: & neantmoins ne peuuent
repofer à telle heure de la nuid,par ce que lors
lamatiereeften mouuement,&;faid diften-
<; v R A T O I R E. a*
fions auxperioftes, membranes,&autres par¬
ties nerueufes.
Semblablemet tous effedz de eefte maladie,
mefinesraux bilieux,ou fanguins pourrôt eftre ta vairol-
eurezparledudion dudid humeur pituiteux Ie gy eri «
corrompu,voire des le commencement, & a-
uant qu’en eulx ( pour l’intemperie & vice de matîerepi
la concodion ) puilfe eftre engendre humeur tuiteufe.
crud, corne pituite ou melaehoiie. Ioindauk
fi que ceulx de telle temperature,loit par reei-
diues, ou (comme maintes poures gens ) par
faulte de moyen, & d’auoir efte penfez, dégé¬
nérant en intemperature pituiteufe & melan-
cholique.
Et font tous ou la pîuspartdes iÿmptomes
fuyuas icelle maladie caufëzd’humeurs froidz.
Pareillement fe tentent les patiens bleflèz a-
uec ehofes froides : & aydez, mefme gueriz a-
uee choies chauldes,îoit décodions, vins,vn^
guens,ou autres medicamens, Tous pradi--
ciens méthodiques tefmoigneront que le plus Sj . Q - ^
certain figne en toutes pullules,& vîceres, certain en
eft vnc durté enla racine , {bit que exterieu- lavairolle
rement elles apparoiflent bilieufes., ou fan-
guines : de forte que les ayant curieufement
diflequees, on les trouuera farcies d’une ma¬
tière gipfeute & blanche. Âufsi que
(comme il eft bien à noter) toutes parties
3© METHODE
pituiteufes, fparmatiques & froides, tant fitnJ
pies,que côpofe^s : font plus fbuuent affe&ees
que les chauldes. Ce qui fe voit (oultre ee que
nous auons diddellùs)en ces toplies, ou les
os, cartilages 8c membranes font corropues,
8c les parties charneufês faines. Mefmes ilzfôt
. peufèbricitans, fî ce neft de quelque fiebure
lente "idiane,qui fera par accident. Et fi
voyons cefte maladie fi diuturne & longue,
qu elle fe peult cacher en vn corps,fans demô-
ftrer lignes apparens de fby, demy an, vn an,
deux, trois ans & plus . Ce que ne font les ma¬
ladies canfées d’inteperatures chauldes. Parce
Opinion de j e conclud la matière pituireufe, eftrèlabalè,
l’audicur. ^ premier fbndemet de ladide vai.rolle:eftant
premièrement affedee par ce venin, caufe effi¬
ciente de cefte maladie;. le ne veulx toutesfois
dire que la matière pituiteufê,foit feule alterne:
mais aufsipar conséquent les deux autres hu-
meursdefquelz^ommei’efèripts ailleurs)fbnt !
veuz par les fignesse«teneurs, 8c apparoyflènt 1
par les fymptomes d’icelle. Et félon qu’ilz fim-
bolifent, 8c approchent plus près dudid hu¬
meur,font plus facilement infedez detelle ma
ladie, qui eft chofè bien à noter : 8c voyons
moins de fanguins ou bilieux, affedez 8c in-
fèdz de ce mal, que de pitniteux-eu mélanco¬
liques : pareillement feront plus facilement cu- !
c V R a T O U E. jt
rez : comme il appert tous les iours par l’expe-
rience que Ion faid en la difficile curation des
femmes,de autres de teperatures pituiteufes ÔC
mélancoliques. Docques apres la pituite fuÿ-
ura lamelancolie, puis le iâng,apres luy la co¬
lère , qui efî la derniere alteree vpar ce que de
tous les humeurs elle fîmbolife moins aueele-
did humeur pituiteux.
^aLacaufe conioin&e.
• ^ ES humeurs donc ainfî altérez,viriez &
I y çorrompuz,fontfaidzlaeaufe côioinde
de cernai : pource que lors aduellement
empefehent les adios naturelles, animales, ou
vitales,ou plufieurs d’icelles enfemble, tant
generalemet par tout le corps, corne fingulie-
rcment en quelque partie d'iceluy.Côbien que
lors véritablement ne fé doyueplus appeller
caufe.’mais maladie,par la diffinition que dône
Galien auliure premier, de la différence des
maladies. Puis docques que cefte maladie n’eft
feulement côioinde auec l’humeur pituiteux:
mais fouuent (pour la nature des corps) com¬
pliquée auec autres humeurs : côme il appert
iournellement,& qu elle refemble en cela aux
tumeurs contre nature, defquelz fê trouuent
peu, ou point, qui purement & fimplement
$1 METHODE
foyent f&iàz d'un feul humeur: puis aufsi qu'il
eft neceflaire auant que f entremettre de la eu
re, auoir congnoiflànce des maladies,eaufes,
&fymptomes d’ieelles, nous auons délibé¬
ré pour plus facile intelligence de toutes ces
chofes, & pour nous en aider en la cure que
nous vouldrons faire,de traiéfcer les chofes ne-
ceffaires'Cqui font les fignes)pour congnoiftre
les caufes fufdiâes, affin de méthodiquement -
procéder à la curatio de chaicune eipece. Mais
pource que noftre intetion eft d’eferire la cu¬
ration de la vairolle, qui n’eft autre chofe que
ablation d’icelle,faid:e par la confîderation des
choies naturelles & non naturelles,ie fuis bien
content de vous en toucher icy quelque mot
fommairement, pource que d’icelles ôc de la
congnoiftance des chofes contre nature doy-
uent eftre prins les lignes,non feulem'et de ce-
fte maladie,mais auisi de toutes autres. Et
pource que ce feroit choie ennuyeuiè & peu à
propos de les vouloir icy trop curieufement
deicrire par le menu, nous nous contenterons
des plus communs ôc neceflàires pour la con-
gnoiffance du mal, dont nous auôs entreprins
enfeigner la curation .Commenceans auxfî-
.gnes pour côgnoiftre la vairolle ianguine,que
nous diibns lors que les iymptomes ou aeci-
dens prouenans de l'alteration Ôc corruption
CVRATOIRE.
33
du fang pair le venin fufdit, font dominans 8C
en plus grand nombre que ceulx de la pituite:
&ainlî des autres humeurs en particulier,fuy-
uantles fufdiétes chofes naturelles, non natu¬
relles^ contre nature*
^ Les lignes de la vairolle
fanguine.
L Ë patient eftieune ou adoîefeent, de tem signes pris
perature iànguine,charnUjles veines en- des chofes
flees,la couleur du corps vermeille,le naturelles;
poulx vehement & frequet, auec autres lignes
denotans la domination du fang. Il a vfé d’ù- Desnôna
ne maniéré deviure opulente & grandement *urelles,
generatiue de fang. Il a efté toulîours en bon -
air. Il a mangé viandes de bon nourriffement, :
comme veau,perdrix,leurauîx,cpngnins,eha-
pons, ceufz moletz,& en abondance. Il a vfé
de bon vin,dormi lohguemént • Il ne feft ex¬
ercé que mediocremét, & a toulîours efté làns
fbing,ennuy,&fafcherie. Il a douleur tenli- Bescholês
ue & grauatiue en la tefte, fpecialement en la ^ tte na ~
partie de deuant : aulsi en la racine des yeulx,
en la nucque,es efpaules, es bras, quelquesfois
en toutes les articles : Pullàtion dès temples, De i’a£H5
naufee,ou appétit de vomir,troublement d’ef- blelfee.
pnt,tardité des cinqfensnaturelzjpefanteurj
c. \»
METHODE
pc la quali¬
té muée.
Pe.ce .qui
enibrt.mué.
Signes des
choies na¬
turelles. V
Des nonna
tur.
34
&lafsitude de tout le corps,fans auoir au para*
uant trauaille, baillemens, fommeil long,&
non profond,auec fonges fânguins. Il a rou¬
geur en tout le corps, fpecialement es veines
des yeulx : la bouche fade & plus doulce que.
de couftume. Apoftemes fouuent aux emon-
doires, qui pour le plus fê cachet & retourner
dedans le corps. Vlceres fordides & putrides,
tant es parties honteufes : qu’es autres parties
du corps,auec inflammation ou rougeur.
Puftules rouges & inflammees en la tefte, fpe-
ciaîement es racines des cheueulx, es emon-
doires des parties nobles, & autres parties du :
corps ^grande abondance de fueur, & puante.
Vrinerougeaftre, approchante de iauneur, &
efpefle: augmetation de douleurs depuis trois
iufques à neuf heures de matin.
gsLes fignes de la vairolle
biliéufe.
L E patient eft ieune & en la fleur de fon aa-
ge,de teperature bilieufe,prompt en tou¬
tes fes affaires, le poulx frequent, dur, &
tendu. Il eft natif, ou a conuerfé long temps
en vn air ou regio chaulde, vie d’alimes chaulx
Sc fc cz multiplians la cholere, & ne peult long
reps endurer la faim: il dort peu, & eft troublé/
cvratoire; 3|
par plufieurs affe-âiôs d’efprit. Faiâ grad exer¬
cice fouuet deuat mâger,& en tëps chault auec
fonges cholériques. Il a l’appetit perdu ou re- Des chofes
mis,auecnaufee,quclquesfoisvomiffemes,grâ contrena-
defoif,inquietudes,pun6Honsparle corps en ture A
forme de poin&ure d’eguille, le dormir depra
uë, douleurs petites, fpecialement de la partie
dextre delà telle,& fans pelânteur,amaigrilTe-
mët de tout le corps, Couleur pâlie,iauIne,ou p e \aqui
citrine,des yeulx,de toute la face,& des excre litémuee.
mens,amertume debouche,& fâliue,auec fîc-
citédelangue, mordicatiôs &eflancemens au
ventricule, alopécie ou cheute de cheueulx, .
fourcilz, barbe, & autre poil de tout le corps,
que ion di£t cômunemët la pelade:grade abon
dance de pullules petites & en forme de mil,
auec vne citrinite,luyfantes,arides ,& feiches:
mais dures & calleufes en la racine, lelquelles
font plus copieufès,aufsi en la fanguine qu’aux
deux autres lèquetes : pource que les humeurs .
fubtilz font plus facilemët ieétez du centre à la
circüference, les gros au cÔtraire.Vlcerés viru
les ou corrofifz en plufieurs parties du corps,
lpeciajement en la verge, & en la bourfe des
couillôs: aufsi en labouche,au palais,en la gor
ge,dontfenfuit grande difficulté d’aualer.On
leurvoit aufsi des ozenes au nez,dôt fouuet les
os& cartilages dudit nez fot cariez&corropuz.
c.n.
Signes des
chofes na
turelles.
Desnôna
turelles.
Des cho¬
ies contre
nature.
56 . METHODE
Les fïgnes de la vairolle
pituiteufe.
_ E patient eft de température pituiteufe,
S, plein, gras, mol, & blanc, de fens tardif,
pefant ÔC hebete^, le poulx petit & tardif,
fon tempérament effentiel, ou accidentel eft
froid ôc humide.
Ilavfe d’une maniéré de viure multipliant
la pituite, comme demourer en lieux aqueux,
ôc marefcagetix,en air fr oid ôc humide, llf’eft
nourri de viandes de qualité' pituiteufe, com¬
me chofes gr allés,teftex& piedz de moutons,
Ôc veaulx,potages auec autres chofes vifqueu*
fês, aufsidefî’uiâ:z,laid ,froumages recentZj
pômes,&poires,vins nouueaulx, bieres, cer-
uoifes, ôc cidres. Il a dormi longuement de
iour, Ôc incontinent apres le repas, il a efte 0 -
tieux ôc fans exercice, il eft replet auec peu dV
gitation d eiprit. Il longe des neiges, pluyçs,
& chofes aquatiques. Il a douleur grauatiue a-
uec pefànteur en la partie pofterieure de la te-
fte, obtenebration des yeulx, douleur de nue-,
que, des elpaules, des bras, ôc iambes, ôc bien
fouuenr par tous les articles ôc ioinâtures , di¬
minution d’apperit, peu de foif, file phlegtqe
n’eft fale*,facilite de vomir,tardite 7 en toutes a-
dions.il a le Cens hébété' ôc obtuz,grandes flu-
C V R A T O I R E. 37
xions, Ipecialementaut ventricule , & es arti¬
cles ,faifant douleur, débilitation, & depraua-
tion en icelles parties. Froidure grade en la te¬
lle,& au ventricule,auee generale débilitation
des parties nerueufes, comme tremblement,
paralylïe,lpafme ou contra&ion d’aucunes des
fulHiâes parties nerueufes. Ilz apparoiflènt
oultre leur couftiiîne la face pafle & decoulou- P^ Ia< 3 ua
ree,la langue blache & chargée,labouche plus ütemuce *
fade,auee grande humidité*,& bien fouuent tu
meur de vilâge, & des extremitez auee mollef
fe. Il a peu de pullules ,fi le flegme n’eft fubtil,
mais elles font grofles, larges,elleuees,& blart
chaftres, quafi fomblables aux pullules des pe¬
tites vairolles des ieunes enfâns, fans demen-
gement,pourueu que le flegme ne foit fale,car
fil eft fale,Iors le plus fouuent aduiennent fer-
pigines &impetigines, di&z communément
dartres furfureufes ôc eroufteufes,fpecialemet
aux creux des mains,& plantes des piedz,aufsi
quelques fois en la telle, au col,aux emun&oi-
res &entout le corps, vlceres grands & lar¬
ges, fordides,blafards, & defcoulourez, auee
bords durs & calleux : en aucuns enflez corne
efcrôuelles ( en quoy plufieurs font deceuz)
abondance d’excremens pituiteux , Îefquelz
ellans gros,fouuent font tophes ou noeudz es
os:& telz lignes fuyuans lsdi6t humeur.
c. iii«-
3 8 METHODE
Les Lignes de la vairolle
melancholique.
chofès
turelles.
Signes des T E patient eft de température melancholi-
’ ■ | j que de efTence,ou par accidét:de couleur
liuide,ou plombee, maigre: le poulx pe¬
tit, tardif, & rare, auec eftat melancholique.
Deschofes 11 a vfé de régime multipliant ledict humeur,
non nam- comme eftre folitaire, & long temps en lieu
e es ‘ mal aéré &obfcur:vfê de chair de beuflbouez,
cheures, ipecialement falees, & efpicees, oy-
feaulx de riuieres,vieulx heures,pigeons,pois,
fêbues, choux, naueaulx, vieulx froumagës,
vins gros,noirs, troubles, auec appétit defor-
donné : a eu dormir depraué, & fonges terri¬
bles, corne de fepultures de morts, diables, &ç
môftres: faiâ exercices violens & longs, auec
grarïd fueur: il a eu grandes craintes & folliei-
con^° fè * tu ^ es * ^ a douleur de tefte,fpecialement en la
turç. partie fèneftre : grauité de rate, auec douleur,
ou téfîon des eipaules: pefanteur & tarditéde
tout le corps,auec peu de fommeiEdebilitatio
d’eftomach, & rotz aigres, aucunesfois atro¬
phie, & amaigriifement en quelque partie, ou
en tout le corps. Les douleurs augmetent de¬
puis trois, iufqs à neuf heures du ibir. Il a vne
couleur liuide , aucunesfois en tout le corps,,
ipecialemet es lieux particulièrement affligez,
C V R AT O I R e: ' 39
comme es pullules,&vlceres.Aulsi morphees
noires,aridité &: licéité de langue,puanteur de
bouche, alopécie ou cheute dé poil. Il a peu
de pullules,& font dures, & profondes, vlce¬
res fordides, ôc chancreux, auec crafsitude de
leures, fans grande fanie, morphees noires,&
fcameufes aux creux des mains , & des piedz,.
tophes ou noeudz en la telle,au frôt,en la poi-
drine, esbras, iâbes, & telles parties, hemor-
rhoides vlcerées,difficulté d’uriner,auec aflri-
dion de ventre,& fon vrine plombee.
^Spéculation requife en la
confideration des lignes..
R voila-donc les lignes les plus com uns
^ limplemet & feparémet cÔfiderez ,pour
côgnoiftre celle maladie,félon vn chafeun hu*
meur en particulier,à fin que puilsiezcognoi-
fire laquelled’icelle feramelke & compliquée
auec la matière pituiteufe,corne le lâng, & les
deux humeurs bilieux.Car comme did Galien
(parlant des tumeurs contre nature } il eft.aife
par la confideratio n d’un fimple de paruetur à
la 'congnoiflance du eôpofé^. Et tout ainfi qu’il
eftbien difficile de trouuer abfces,.ou apolle-
me, qui foit purement & limplemet faid dun
lèul humeur,ains de plulieurs compofez & en
femble mellez: aufsi a bien grand peine pour-
Diuerfes co¬
in dications.
40 M E T H O D E
roic o n trouuer celte maladie en vn l*eul & put
humeunmais quali perpetuellemétcopliquee.
Pource ces lignes Ce trouueront non feulz,&
leparez : mais compliquez & enclauez,les vus
auec les autres, pour les diuers humeurs,qui
font meflez enfemble. Et congnoiftrez l’hu¬
meur dominantaux lignes, qui feront en plus
grande abondance : toutesfois ce lêroit folie
& grande témérité,pour vn feul des lignes def
liilclidz,ou aucuns d’iceulxnon necenaires,
iuger, ou vouloir traider aucun, comme affe-
€té de telle maladie. Car (oultre que c'eft con¬
tre la charité”,que deuons à noftre prochain) il
f’én peult enfuyuir vn mal irréparable, fi le
médicament ne trouuoit obied propre,en-
quoy il peuft faire fon operatio.Toutesfois,ou
plufieurs de ces lignes ( Ipecialement vniuo-
ques)lé manifefteroyent,lors vous pourrez
faire certain iugement de ladide maladie. Pa¬
reillement ne fâultobmettre la côftitution de
lair qui nous enuironne, la température,le fe*
xe, l’aage & fetnblables chofes, félon le iuge-
met defquelles pouuez auoir plus grade certi¬
tude: car en hyuer pour la froidure extérieure,
les pores & ouuertures du corps font fermees,-
& les humeurs cachez & retirez au centre
d’iceluy. Semblable chofe aduiendra aux me—
ïançholiquçs, pituiteux, & à çeulx ; qui le plue
CVRATOIRE. 41
fouuent ont les pores denfes, allrin&z, & dif¬
ficiles à tranfpirer. Au moyen de quoy les li¬
gnes feront plus tardifz : lefquelz au contrai¬
re femanifefteront plus promptement en fem
mes délicates, ieunes enfans & autres,qui font
de rare texture. Parquoy telles chofes fuppo-
lees, plus ou moins de lignes vous feront ne-
ceflaires,pour faire voftre iugement.
Maisl’afleuree congnoilfancedeceslignes, Raifo “
ne fe peult acquérir par autre moyen, que par
jgîfon,& afsidue expérience: car en la côgnoif
{jince d’iceulx, y a des choies qui ne fe peuuent
dire n’y efcrire. Quainli foit, plulieurs auront
des vlceres,grands,larges, & malings: ou bien
des exanthèmes rouges, femblables à pullules
de vairolle,& en grade quatWdefquelz pour¬
tant n’auront rien de vairolle . D’autres auront
peu de pullules,ou quelque vlcere de petite ap
parence : qui toutesfois donneront alîeurance
au médecin, & chirurgien méthodique & ex*
perimente de ladiéfe maladie. l’en ay veu plu¬
lieurs,& gens d’ellat ainliabufèz ^car iacoit ce
que les premiers & plus communs lignes de
celle maladie, foyet vlceres calleux en la verge
ou en la vulue,tumeur aux aines,pilfè chaulde,
& qu’iceulx ayent accoullume d’eltre fuyuiz
de douleurs (Qiecialement noéturnes)de la te^
fte f du col efpsLùlçs , ôç autres particulière?
44 METHODE
au thorax,&es os furculaires.De douleur aufsi
& pefanteur de reins,débilitation d’eftotnach,
douleur &lafsitude de bras,&iambes, telles
par fois que les patiens, n ont puiffance deche
miner, ou porter leur bras fur la tefte : efquelz
aufsi fengendrent tophes ou noeudz. Côbien
pareillement qu il fenfuyue vne inflammatioa
8c vlceres en la boucbe, langue 8c tonlïles, oa
amygdales, auec difficulté.,d'aualer tant leur
faliue que la viande. Et d’auantage puftules &
boutons qui fe monftrent en la tefte, fouuent
en la racine des cheueux, es emonâoires des
parties nobles (à fcauoir le col du cerueau des
afflèiles du cueur & les aynes du foye) 8c auffi
entre les iambes, & autres parties humides,
voir quelquefois par tout le corps : combien
encor qu’vne cheute de poil (commune'emenc
nomme e la pelade) ayt accouftume' de les fuy-
ure, 8c aufsi vn amaigriflement 8c deficcation
de tout le corps, 8c autres femblables lignes.
Si eftce toutesfois qu’ilz ne furuiennent pas
tous à vn chafcun malade, 8c qu*ainfi foit, ien
ay veu maintz elquelz ne fe defcouuroit que
quelque partie diceulx en petit nombre, es aii
très d’auantage:mais occultes 8c difficiles à iu-
ger. Bien eft vray, que les plus certains font-
quand apres,ou pendant les vlceres des parties
honteufes(lpecialemêt calleux 8c dures en leur
C v R A T O I R E. 45
racine, & difficiles à cure/) apparoyfTent tu¬
meurs aux aynes,qui C'en retournent dedans le
corps, fans îuppurer, & que lors furuiennent
aucuns des fignes fufdi&z : mais il fault bien
noter qu’en plusieurs fe voyent fignes euidens
delavairolle, fans toutesfois qu’au precedent
ilz ayent vlceresenla verge, value , & telles
parties honteufes, ny bubons aux aynes, ny
pifle chaulde, iacoit ce que le plus fouuent en
telles parties fbyent les premiers fignes : com¬
me encor nagueres en bien peu de temps i’en
ay penfe quatre : lefquelz auoyent feulement
chafcun vn vlcere, dont le plus grand ne con->
tenoit la largeur d’vn ongle, l’vn en la par¬
tie di&e en Latin pubes, en François le pe.nil,
enuiron vn doigt diredement au déifias de la
racine de la verge : l’autre près de l’ayne .'l’au¬
tre à 1 extrémité' du prepuce ; l’autre entre le
prepuce & le balane. Aucuns d’eulx furent
traidez par long temps, fàifans toutes cho^
fes,pour la curation des fufdidz vlceres,com-
me fomentations emcllientes ( pour cuyder
emollirla durté eftant en la racine ) fuffumi-
gations où parfums, cataplafmes, vnguens,
emplaftres,&femblables médicaments. Auf-
quelz toutesfois lefdidz vlceres ne voulu -
xent çeder : mais de iour en iour augmen¬
tent . Quoy voyant, les patiens me man-
METHODE
44
derent pour communiquer de leur maladie.
Parquoy ayant diligemment eonlidere' la na¬
ture ,1a propre qualité de telz vlceres,&Ies
rapportât a ce que iauoye mainresfois veu par
expérience. le leur feis prognoftique delà vai*
rolle,les aduertiflàns ,que filz vouloyent,nous
pourrions auec médicaments propres & con-
trarians à la eau fe confolider &juerir leurs vî-
ceres : mais quïceulx delêchez/& lors qu’il ne
fe feroit plus edu&ion du venin,du centre àla
circunfèrence, furuiendroyent pullules, dou¬
leurs , & autres lignes certains, & euidens de
la vairolle. Ce qui aduint de point en point,&
ont efte penlêz de ladide maladie, auec tant
bon confeil, & feure méthode, qu’ilz en font
auiourdhuy bien gueriz.
prognoftique.
R n eft ce pas aflèz, de feulemet feauoir I
^ les lignes prefens, & demonftratifz de
celle maladie : mais les pretentz, & aufsifault
congnoiftre les futurs, par le moyen defquelz
nous pouuos faire prognoftique de briefue, &
vraye,ou de tardiue, & impolsible curation.
Exemple, ou la maladie eft recente, ou elle eft
inuetereetli elle eft recete,les ly roptomes font
peu, ouplulîeurs, doulx & remis, ou grands,
CVUTOIRE. 4 ?
& vehemens: en corps bien habitue &c de for¬
te & bonne nature, ou en corps de mauuaife
habitude. Toit d’eflènce ou autrement. Si elle
efîrecente,&auee peu de fymptomes exté¬
rieurs: comme puftules ou boutons, quelques
petites douleurs mobiles aux articles,& que le
corps fbit ieune,de bonne habitude ,aufsi le
temps foit propre & eômode,comme le prin-
teps & doulx efte,le jpgnoftique fera de brief-
ue,& facile guerifon : mais à f oppofîte, celle
qui fera inueteree auec grand nombre de fym¬
ptomes,corne douleurs de telle & des articles,
de long temps enracinées, tophes ou noeud?,
fpecialement auec carie ou corruption dos.
Pareillement vlceres malings en corps exte-
nue,imbeeille,&: cacochime,ou qui par diuer-
fês fois aura elle traite, pofsible par gens non
méthodiques^ fans raifon: lefquelz aurôt in¬
troduit: vne intempérie, qui difficilement fè
pourra re&ifier, ou bien aura eûé penlè par
gens méthodiques , qui auront fai& tout ce
qui eft pofsible a fart, à quoy toutesfois le mal,
n’aura voulu ceder par fâ grande malice. IoinS
que le venin à ia occupe les veines prochaines
des parties principales, corne le foye & le cer-
ueau(aydât à ce le vice prediâ de tout le corps
ou des parties) lors le prognoflique fera de tar
diue & difficile curation. Et file venin fufdiây
Vairollc ré¬
cente.
Inueterée.'
4 ^ METHODE
aia occcupe les vaifleaulx & lieux circiuacents
I des parties cordiales , corne il appert à maintz
lefquelz apres les chofes predi&es deuiennent
marafmez & éthiques, par la confumption de
l’humidite / radicale, lors pourrons iuger que j
la maladie fera incurable,que communeement
Vairpllecon nous difons confermec.Et entelz ne fauldra
fermée. tenter curatiô,linon imparfaite,ou pâlliatiue, ;
non plus quen lepre confermee. Toutesfois .
faultvfer de grande prudence en prognofti-
quant,pour n’encourir mauuailê réputation:
cari’ay veu maintz, qu’aucuns difoyeteftre in¬
curables, qui ont eihe à la fin gueriz.Encor n’a
pas fort long temps que ie penfay vn homme
d’eftat, afflige de cefte maladie inueteree,&de
long temps demoure au lid , qui auoit eftç
traiéte & medicamente, par plufieurs empiri¬
ques,de forte qu’aux confultations, qui en fu*î
rent fâiéfces, il fut déploré quafi de tous, à cau-
ië d’vne douleur de tefte intolérable, qui par
plus de quatorze fêpmaines ne l’auoit îaiflé dor
mir, 8c de plufieurs nodofitez groffes 8c peti¬
tes en la tefte,tant fur les os parietaulx,qu’aufsi
iur le coronal,vIceres au palais, aüec difperdi-
tio de l’os d’iceluy,au moyen de quoy par def- ’
fault de reuerberation de-l’air faifant lavoir
parloit(qué Ion diét cômunéemet) du nez. Pa¬
reillement il auoit deieâion dappetit, les ge-
c V R A T O I R E. 47,
noulx fort enflez, & extrememet douloureux,
Tophes ou nodofîrez fur le milieu des os des
iambes,auec.extenuation vniuerfelîe de toute
Hiabitude de fon corps, tellemet que plufîeurs
leilimoyet éthique : toutesfois trai&e auecles
indications fufdi&es, fut guéri,lâin & di/pos,
comme encor tous les iours on le voit chemi¬
nant par celle ville de Paris.
Curation.
Alien afferme que toute curatiô de maîa Triplema
^ die,fe fait par l’une de ces trois parties de niere de
medecine curatoire, fcauoir ell ou par diete, turauon *
ou par pharmacie,ou par chirurgie:& bien fou
uent par toutes,ou la plus part d’icelles enfem-
ble. En celle maligne 8c peruerfe maladie,;tou
tes les trois font neceflâires.
La première, qui ell diete, ou forme de vi- Diete.
ure,ordonnée félon les lîx chofes non naturel-
les,conlîlle en l’air,au boire,au mager, & tout
ce qufpour le nourriflement fe prend par de¬
dans: Au mouuemet 8c repos de tout le corps,
ou de quelque partie d’iceluy : Au dormir 8c
au veiller,à la rétention 8c excrétion. Et aux af
ferions de l efpric, foubz l’air font aulsi com-
pnns les baings 8c elluues,& le coït ou a&e Ye
nerien foubz le mouuement.
Pharmacie.
Chirurgie
Galien 9.
fîmpl. &
ij.meth.
48 M E T H O D fi
La deuxiefme,qui eft pharmacie, comprend
tous medicamens, tant prins intérieurement,
Içomme applique extérieurement. Par dedans
elle donne décodions, fîrops, apofemes ,iu-
leps,purgations,VQmitifz,conferues,lohotz,
pouîdrès.,eleduaires, gargarifmes, apophleg.
matifmes,errhines,parfuns, clifteres, nouetz,
& peflàires/
Par dehors huilles, linimens, vnguens, em.
plaftres, cerotz, dropaces ou pications,cata-
plafmes, embrocations', epitherrtes, fomenta¬
tions,finapifmes,fàchetz.Tous lefquelzmedi*
camens font ordonnez contrarians à la nature
de la maladie,cauiè,& fymptomes, Comme lî
l’humeur eft gros ou efpois, par medicamens
attenuans: fî trop viiqueux,par incififz: fi trop
fubtilz, acres, ou violentz, par incraflans,re-
frenans, &ainfî des autres, fans oublier fon
propre alexipharmach.
La troifiefme, qui eft la chirurgie, met en
execution les chofes precedetes, laquelle plus
certainement a congnoiflànce de cefte mala¬
die, & remedes d’icelle. S’il eft ainfi que la con
gnoiflànce des maladies, 8c medicamens ,lef-
quelz opèrent par propriété fpecifique 8c oc¬
culte, foyent congneuz feulement par expe-
ïience conforme auec raifon, ce que iournel-
lement nous eongnoiflons en elle, Semblable
C V R A T 0 I R E. 49
chofefe dira de la.rheubarbe, de enicus ou car
thame,nomme*iàffran baftard, & femblables,
de quoy nous parlerôs cy apres:pourueu tou-’
tesfois que le chirurgien fort dote & prudet,
& garni des chofes requifes en fon art,côgnoif
fontnon feulement les principes de chirurgie,
mais aufsi de la phyfique,tant en la théorique,
qu en la pratique : pource qu il luy eft necef- Chirurgie a
faire d’ordonner diete,& pharmacie, fans lef- befoing .de
quelles chirurgie fera manque & imparfaite: p^made 2
côme tefmoigne Galien* au troifîefme de fes ca r
ta genes:aufsi'en fon introdii toire de medeci*
ne, difant que comme pharmacie a befoing de
diete,& de chirurgieraufsi chirurgie a befoing
de diete & de pharmacie. Et pource fâult que
de necefsite il cognoifle trois chofes, en l‘igno
rance defquelles giftle defFault de curation de
toute maladie : c eft à feauoir l’eflence,caufe,&
fymptomes de la maladieda diuerfité des tem- f e s dêscho-
peratureSjtant generalles,que particulières,a- fes côtrena-
uec les remedes 8c medicamens jppres pour la ture » natu ~
curation d’icelledefquelles font fubdiuifees en
parties infinies, fans lefqueîles toutesfois ne fe
peult faire curati,Ô,fi ce n’eft par cas daduâture.
IL ne fault doc fefmerueiller,fi auiourdhuy
telle maladie femble à plufieurs fi cruelle , ma¬
ligne, 8c defêfpere'e, 8c fes remedes aufsi : car
Vn tas de Theflaliens, mafTons, vieilles matro-
d.i.
METHODE
f?
nes,& femblables pra&iquas fans raifon,igno-
rans non feulement les chofes predides, mais
aufsi toutes chofes gouuernees parraifon,ga-
ftent & perdent miferablement vne infinité
de perfonnes : elquelles par deffault du traide-
ment, qui y eft requis, fera cefte maladie ren¬
due fi rebelle,& enracinee,que le plus fouuent
elle ne vouldra ceder à ceulx qui y mettront la
main,encor que ce fuftApollo,ouÆfculapius:
Au moyen de quoy par telz malheureux homi
cides fouuetperiüent & meurét cruellement.
A fin doques,que plus Chreftiennemet nous
puiftions exercer choies ài’vtilite de noftrejp-
chain, fuyuos les pas des bons autheurs, quia-
uec tât de raifôs ont efeript en la méthode eu- t
ratoire des maladies.*'côme Hippocras, Galien, 1
Aece, Paul Aeginet, Cornel. Celfs. & autres. •
Et ne fàifons corne ces abufeurs, qui auec vne
forme veulent indifferement chauffer vn chaf-
cun : mais confîderons que pour methodique-
llfaultcon- ment curer cefte maladie,fâult congnoiftreles
gno^ftre les c h 0 f es n aturelles,& les dépendances d’icelles,,
turelles. ~ pour la variété des corps , & parties affedées:
car il fauît entendre que les homes d’habitude
dure &robufte, corne laboureurs, pionniers,
nautonniers, chafleurs, & telles gens de tra-
uail endureront, & porterôt medicamens vio*
lens, & euacuations plus fortes, que les autres
CVUTOIRE. JI
d’habitude molle & délicate,côme femmes eu-
nucques ou chaftrez,ieunes enfans, &fembla-
blesraufquelzauec teîz medicamets viole tz,n6
feulemet fe feroit euacuatiô des humeurs cor-
rôpuz,& malings,mais aufsi feparatio de l’ame
& du corps : comme il eftaduenu à plufieurs.?
Audi que félon la temperature,fault diuerfî-
fier les remedes, comme es perfonnes de tem¬
pérature bilieufe, & fanguine, fault autre for¬
me de curer, que es pituiteux & melancholi-
ques: car encor que le fondement de cefte ma¬
ladie (comme nous auons did cy dcflus) foit
enl’alteration de l’humeur pituiteux, fi eftce,
quil fenfuyt vice , & corruption des autres,
pour la température des corps, & exubérance
des humeurs . Ce qui n eft rien, ioind quil
n eft homme qui n ayt fa propre curation:tout
ainfî comme en fa nature y a quelque choie,
laquelle nous eftimpofsible déclarer, ou com¬
prendre par exadé fcience : car l’vn ha iâ tem¬
pérature , & propre nature : l’autre en ha vne
differente, & ainfi de ehafoun homme • Pour
cefte caufe nous penferons auoir aflfez faid,
fi nous pouuons par méthode diftinguer les
natures de chafcune maladie particulière, &
à chafcune d’icelles appliquer par coniedure
fon contraire, fans nous amufer à vouloir ex¬
actement expliquer la propre, & particuliers
fi METHODE
nature d’vnchafcun,ce qui feroit autant faire,
que iamais fift Æfculapius: Galien au troifîef-
Erreurdes me de la méthode. 1E croy que fes pauures
Empiri- malheureux, pi res q Ue Theffaliens, & Empiri-
^ ' queSjfe foucient bien de difcourir toutes fes
chofesen leurs efpritz. Aumoins encor,filz
açprochoyent d’eulx : & comme Empiriques
auoyent les vns quelques medicamens, ou
vnguens: les autres décodions de gaiac,oii
vins compofez auec vne particulière forme de
les mettre en execution ,pour ceulx qui font
d’habitude molle, blanche, ôc délicate: & vne
autre pour ceulx, qui font de grand trauail, &
qui font d’habitude dure, noire ÔC robufte,
comme nous auons did deflus : & comme
Empiriques prinfëntautres indications delà 1
couftume ôc maniéré de viure precedente âh
fèroyent plus tolerabîes : maisilzne font rien
du tout, Ôc Ce contentent ces impofleurs da-
uoir vne recepte, foit d’vnguent, ou du vin
fufdid,& decodion: de quoy indifféremment
Ôc d’vne mefine forme, ilz traideront toutes
fortes de gens:dôt aduiencfra que fi de fortune
(Te trouuant ôc rencontrant la maladie en fon
efpece,la température & force, auec le pro¬
pre,&autres choies infinies à confiderer,pro¬
portionnez à leurdid médicament, commeil
eft pofsible) quelqu’un eljt guery par leurs
C V R A T O I R I. J3
mains: autres fans nombre, ayans qualitez con
traires & differentes aux ehofes prediâtes, fe¬
ront perduz & en danger (comme il fè voit
ordinairement en vne infinité) qu’il ne feront
que languir la refte de leur vie .-lequel erreur
plufieurs auiourdhuy par faulte de iugement,
& de confiderer ces ehofes attribuent à la ma-
licede la maladie : les autres au vice & venin,
de l’argent vif. Ge qui ne peult eftre, fi n’eft
par deffault d’eftre mis envfâge, auec métho¬
de &raifbn, comme nous déduirons plus am¬
plement cy apres.
L’indication prinfe des
ehofes naturelles.
V Cachons dôcques en general,que les cho- Les ehofes
fés,qui font félon nature, requièrent con- naturelles,
feruation : & que félon icelles fault diuerfifier
les remedes, & les fubdiuifer iufques aux der¬
niers elemens, & plus petites parties, en côfî-
derant que nous auons températures,&intem
peratures naturellesrlefqueliesintemperatures Intempera-
ne doy uent eftre cureesrmais bien peuuet eftre naCÜ "
meliorees , & rendues plus approchâtes de l’ef
gai tempérament. Pareillement nous auons intempera-
inteperatures contre nature: lefquelles requie- tures contre
rent ablation par leur contraire. Exemple,vn nature *
d.iii.
METHODE
'
U
bilieux,pour la conferuation de telle tempéra¬
ture, a befbing de régime (en toutes les fix cho
lès non naturelles)chault & lèc: & pour la me-
lioration dudid tempérament luy eft neeef-
fàire vn régime tendant à froidure & humi¬
dité: autant declinant,comme lediâ tempéra¬
ment bilieux excedoit : car autrement feroit
adioufter le bois au feu.Du pituiteux ou phleg
matique au contraire, & ainfî des autres.Mais
celles qui font contre nature, requièrent non
feulement melioration, ains totale ablation
& confumption d’icelles par leur contraire:
comme fi tout le corps eft intempere encha-
leur, pour fon contraire demandera eftre ré¬
frigéré, fi par froidure, efchauffe / : ainfî de l’hu- t
midite,& feicherefle ; qui eft vne chofe régu¬
lière & facile:pourueu toutesfois quelarai-
fon & iugement de l’opérant foit tel,qu’il puif-
fe limiter, ou pour le moins approcher de l’ex-
ces de ladiéte intempérie, pour luy ordôner &
appliquer fon contraire en pareil ordre ou de¬
gré: car fi lintemperie chaulde, froide,feiche,
ou humide,excede la température naturelle en
vn, deux, ou trois ordre ou degre, le medica-
mët doibt décliner en.froidure,çhaleur, humi
dite , ou feichereflfe en fémblable ordre ou de¬
gré'. fit tout ainfî, corne nous parlons des (im¬
pies., pareillement fe doibt entendre des corn-
pofez, & plufieurs enfemble compliquez. Or
voila donc pour euiter prolixité, ce que fum-
mairement ie délibéré efcrire de l’indication
prinlë de tout le corps.
%aLes indications particulières.
\ yf Aintenant fault cofiderer qu’oultre cela
1 ^ pour l’indication qu’il fault auoir des
chofes naturelles,ne fuffit auoir la cognoiflan-
ce de la nature de tout le corps : mais aufsi des
parties patietes & fouffiates,qui fouuet diuerfi
fiet la taifon de curer,& font cotrarier les indi-
catios neceflaires pour la curation des fympto-
mes d’icelle maladie : poürce doyuent diligem
ment-eftre entendues. Exemple , fi tout le
corpseft de fa température humide,comme
es ieunes enfans, & autres fufdiâz, qui a rai-
fon de leur humidité^ requièrent médicaments
moins deficcatifz, & la partie affligée eft de
température feiche ( comme les parties du
nez, des yeulx, des oreilles, des piedz , des
mains, & telles parties non charnues,ny graf-
fes) qui requiert médicaments plus deficca -
tifz, ce font chofes contraires : parquoy faul-
dra ratiociner,fcauoir lequel des deux fera ex¬
ubérant, ou l’humidité de tout le corps, ou
la ficcité de la partie : car fi elles font efgales,
METHODE
comme lors que fhumidite'de tout le corps
excede d’vn degré, & la ficcite de la partie pa*
reillement d’vn degre : adonc le médicament
doibt eftre tel, comme fi tout le corps & la
partie eftoyent temperez. Mais ou la partie
affe&e'e féroit plus feiche,que tout le corps
n’eft humide : comme fi tout le corps eftoit ^
humide d’vn degre oultre le temperéj& la par*
tie eftoit plus feiche de deux , que le tempe-
re, le médicament doibt eftre fée d’vn de¬
gre, plus'que fi tout le corps & la partie é-
Royent temperez : &ainfi des autres tempe-
ratures : ce que feulement fe peult congnoi- .
ftre par conie&ure, & longue expérience. Les
lignes des températures,oultre ce qu’en auons
deftiis efoript,font amplement dedui&z par
Galien au liure, ou commentaire qu’il a faiâ
de arte médicinal! : & au deuxiefme de tem-
peramentis, & ailleurs. Pareillement ont elle
doftement colligez par Maiftre lacques Syl-
uius, ledeur du Roy, en fon liure de fignis fk-
lubribus,infidubribus,&:neutris.
Ce qui encorne fuffit : car en plus ipecifiant
fâult entedre que toutes parties de meftne gen
re, & aftéde^s de mefine maladie, ne font eu*,
rez parfemblables remedes ; corne en general,
des parties fpermatiques. Les nerfz,tendons,
piebraneg^ telles parties fenfibles neportetu
e V R A T O I R E. 57
tclz medicamens,comme feront les ligamens,
cartilages, os, & telles parties infenfîbles, ou
autres d’obtuz fentiment. De mefme efpece
il nous en fault parler auec les indications par¬
ticulières, qui (félon Galien) font prifes delà
température ou complexion:de la conforma- conflit."
tion, ou figure:delafituation,&de la faculté, artismed.
ou vertu,auec le fentiment agu,ou obtuz.
Nousauonscy defïus generaîement traidé I nc j lca J Ioa
de ce qui appartient aux parties fîmilaires : & rature> " "
deuons entendre qu’il fault conferuer ladide
température naturelle: c'eft à fcauoir la chaul-
de,par chaleur: la froide,par froidure: l’humi¬
de,par humidité: la feche,par fîccite. Exem¬
ple, Si les,parties glanduleufos fontaffedees,
(comme fouuent il aduienrparapoftemesdes
aynes, communément appeliez poulains, ou
vlceres virulens, corrofifz j cacoethz, & ma-
hngs)il fâuldra d’autant moins defecher,com¬
me ces parties font plus laxes & molles. Si les
parties eharneufes font vitiees, il fâuldra pa¬
reillement peu defecher, plus toutesfois que
efdides parties gladuleufes. Apres icelles font
les parties veneufês: fuyuet apres les arterieu-
fes , lefquelles il fault plus defecher que lefdi-
deseharneufes.Puis lesnerueufes, ôêmebra- -
neufes. Finablement font les parties cartilagi-
fieufes, ôc les offeufes ; lefquelles requièrent
METHODE
f*
pour leur conferuation eftre extremémët de-
feche’es,comme eftant de tout le corps les plus
fèiches parties.
Erreur des Voyez donc comment ces miferables fricaf-
empirigs, leurs depauures gens (qui par leurs defaftres
font tôbez en fi cruelles mains) font bië preftz
d’entédre l’eftat duquel ilz abufent: voyez coin
bien ilz approchet de la méthodique & ratio-
nelle cure de cefte maladie : à laquelle ilz pen-
fent triumpher,& triuphent au grand dômage
8c ruine irréparable des homes. Certes l’igno¬
rance, & effrotee impudece de telles gens fans
raifon,eftauiourdhuy caufe de laredre fiabo-
minable,voire à l’endroit de ges de bô efprit&
iugemët: lefquelz voyâs vn nôbre infini de pa
ties eftre toute leur vie inhumainemet tormen
téjlaiugeroyent voluntiers incurable^ à faultè
de côfiderer <3 telz accides quâfi defèfperez,ne
viénent q pour laifler les gens rationelz,& ex-
perimetez,& fadreftèr à ie ne fcay quelles be¬
lles,qui fans méthode traidët toutes gens:Cô-
me fil n’eftoit qu’une feule efpece de cefte ma¬
ladie : & fi en. tous corps il ny auoit quun
fèul tempérament: & toutesfois il ne fen fàult
trop efmerueiller : car fi en la euratio d’un feul
abfces, playe, ou vlçere (qui de leur nature ne
fbntfimalings) par fadrefler à telles ges,nous
voyos furuenir de grans incoueniens (pource-
C ; VR AT O I R E. 59
que pefans quelque fois les deterger fans auoir
les mdicatiôs precedetes: au côtraire ilz lesir-
ritét: au moyen dequoy f’enfuyuet aux vns vl-
ceres cacoethz 8c malings, quelquefois carci¬
nomes ou chancres; aux autres pour vne feule
playe,gangrené, 8c fîderation, ou autres grans
accides,come il eft aduenu à vn que nous auôs
encor de prefent entre noz mains,) A plus for
teraifon peuîtaduenir en la curation de cefte
maladie,qui eft chofe bien à cofiderer.Quat à
moy i’en ay peu veu , ayans efte 7 traiâez auec
méthode 8c raifon, qui foyent recidiuez, ou.au
côtraire,ien ay veu fans nôbre quiauoyet efte /
traiâez par la main de telz empiriques ,lef-
quelz difficilement apres font retournez à eon
ualefcence 8c guerifon. Galien au i4.de fâ mé¬
thode fe plainâ quafî de femblable chofe,par*;
lant des fcyrrhes, qui folemet eftoyet difcutez
ou refoultzp telz remedes appliquez fans me-
thode:car de la fenfuit euacuation de ce qui e-
ftoit en mouuemêt 8c plus fubtil ,'ibinâ:q lors
la chaleur naturelle Schumiditè fubftatifiq,de-
bellatrice, 8c prîeipale agete en la curatio de ce
fie maladie eft redue lâguide 8cimbecille,pour
les tormes q {ans occafiô ilz leur font endurer.
Or ce n eft pas alfez de congnoiftre 1 ïndica- In ^ c j £l , 0
tion prinle de ia température : mais aulsi tault f orma tiô.
entendre que les parties de mefme fubftance
60 METHODE
different eh plus grande, ou moindre deficca-
tion-jpour leur formatiô,ou figure: par ce que
aucunes font caues,&ontporofitez manife-
tftes dedans feulement: les autres dehors aucu¬
nes dedans & dehors: les autres ny dedans,ny
dehors.Et félon icelles fàult de necefsité appli
quer les remedes: car aucunes parties font ra¬
res &laxes: les autres'denfes & dures,lesquel¬
les porteront médicaments plus forts que les
premières. Lefdi&es parties laxes ont grandes
porofitez ,&tout ainfique pour lararite / de
leur fubftance, les chofês contre nature en el¬
les contenues, facilement font euaeue^s.Auf-
fiiê pourroyent par mefme raifon confumer
ks humiditez radicales & naturelles. De cefte
forte eftlafubftance des poulmôs, laquelle éft
fort poreufê, & dedans & dehors: confequem
ment la ratte, pui s le foye, les reins,& telz vi-
foeres:mais la chair des extremitez, comme
bras, &iabes, portera medicamets plus forts,
d’autant qu’elle naura cauite / feulement que
dedans. Aufsi feront les veines & arteres, ia-
coit ce quelles foyent fort feiches, finon cel¬
les qui feront aux defïu fdiâes, ou femblables
parties internes,comme celles(oultre les vifee
res) du peritoneum , de la poi&rine , & telles
parties, qui ont cauitez dedans & dehors, lef-
quelles deqroyent eftre moins defechees que
CVRATOIRE.
fi elles eftoyentaux extremitez,ou nauroyent
cauite que dedans feulement. Pareillement les
parties qui n auront cauite,ny dedans, ny de¬
hors,requerrôt medicamens plus vehemente-
ment defîccatifz, corne les nerfz & tendos def
dides extremitez. La raifon fer&par ce que à
l’occafîon de leur folidite & aftridiô des voyes
difficilement fe peu uent euacuerles humeurs
attachez &adherensà iceulx . Parquoy fault
conclure que ladide indication eft grandemet
lequife & neceffaire en la curation d’icelle ma
lâche, tant pour raifon des vndions vniuerfel-
les(ou curieufement deuons auoir egard pour
euiferles inconueniens de plufieurs,qui indif¬
féremment frottet toutes les parties du corps)
que particulieremenfpour les fÿmptomes d’i¬
celle,comme douleurs, apoftemes,tophes, ou
nodofitez, foirrhes,vlceres,& fomblables.
Ne fault aufsi oublier l’indication prife de la
fituation, laqlle varie & change les deux pre- foliation . 3
cedetes. Car encor qu une partie po ur la rari-
te qui eft en elle, demâde eftre mois defechee.*
Laprofundite toutesfois feracaufe, que pour
faire edudion de l’humeur vitre contenu en
elle, il fera befoing y appliquer médicaments
plus forts, que fi l’humeur eftoit en vne partie
fuperficiclle, de forte que bien fouuent nous
femmes eôtrains, pour ladideprofondite d’y
6 1 METHODE
appliquer iufques aux medicamets tat forts &
violents, qu’ilz vlcereront 8c brullerôtlecuir
extérieur,pour ce quauant quilzpuiflentpar-
uenir iufque au lieu ou l’humeur eft contenu,il
n’eft pas polsible que pour la diftance leur ver¬
tu ne foit grâdemenc diminuée, corne refmoi^
gne Galien au f *de là méthode, parlant de l’af-
fedion des poulinons : Àufs.i au io. liure delà
côpofition des medicamenrs pour les parties,
parlant de la curation de fcia tique, qu’il dide-
ftre maladie trelprofonde. Pareillement en vn
tophe ou tumeur(qui fouuent furuient auxaf-
fedez de celle maladie Venerienne, en l’os de
la cuiffe,bras,&iambes,& telles parties olfeu»
lès, iufque à quelquefois les fondre & liqué¬
fier, corne fie elloic métal) fauldroit médica¬
ments plus forts, que pour l’edudion de l’hu¬
meur dune pullule, ou petite tumeur en quel¬
que partie de la main. D’auâtage celle pofitio
nous enleigne par quel lieu,&quelle maniéré
d’euacuation nousdeuonsvlêr. Cariacoit ce
que celle maladie foie vne 8c non plufîeurs,çô
mei’aydid cy deiïus, toutesfbis ilya diuers
lymptomeSjlelquelz ne font euacuez ny curez
parvn mefme moyen,quainfî lbit,fi les parties
fuperieures fot plus affedees,reuacuatiô quife
fera par les mefmes parties fuperieures (corne
par le flux de bouche) fera la plus certaine. Et
C V R A T O I R E. 6}
G les parties inferieures font plus affedees: Pc-
uacuation fâidepar lefdidesparties, comme
par flux de ventre,fera plus louable. A u moyen
dequoy doibt nature eftre aydée,comme nous
dirons en la curation.
Refte à parler de la quarte indication prinfé Inà'catiô
de la faculté & adiondes parties, necefïàire P rinfe de
à la curation de cefte maladie : car aux parties la,aion ’
qui auroyét adion vni_uerfelle,ou bien feroyet
le fiege, ou lieu de quelque vertu gouuernant
noftre corps (corne eft le cerueau, le eueur, le
foye, l’eftomach, & telles parties) les médica¬
ments propres pour l’eradication de cefte ma¬
ladie fèroyent grandement nuyfibles.Qu ainfî
foit,en 1*ufage de la fridion nous vfons de me-
dieamets,qui ont non féulemet vertu d’alterer
la qualité veneneufè,corne aîexipharmac,mais
aufsi i-elaxer,ouurir,attenuer, ïcifèr,refouldre,
&euacuerles humeurs corrôpuz &fîeges de
tel venin : defquelz medicamëts fâult vfer aux
extremitez & parties ignobles feulemet: car fî
nous en vfios fur lefdides parties nobles & au
très parties, dont Putilite & adiô eft neceflài-
re a tout le corps (ainfiq plufieurs de ces abu<
feurs) non feulement nous euacueriôs les hu¬
meurs vitiez & corrompuz, mais aufsi refoul-
drions,& rédrions les parties tellemét imbecil
les,qu il fenfuyuroit impotence de leur adion
<4 METHODE
& vtilite (ce qui eft aduenu à maintz) comme
parla refolution du cerueau fenfuyura trem¬
blement & débilitation des parties nerueufes,
furdite,fpafme, paraiyfle,& quelquefois apo¬
plexie. Du cueur, fleure, diminution d’efprit
vital, palpitation d’iceluy, &pafsions melan-
choliques. Du foye, génération d’humeur
pituiteux au lieu de làng, hydropifie, flux hé¬
patique, par la relaxation & refolution d’ice¬
luy.Et par l’imbécillité de la vertu retetrice &
cocodrice du ventricule, &inteftins,le corps
ne fera nourri : mais furuiendra difentere, ou
flux de ventre, & autres femblables indifpo*
fîtions. Et par mefmeraifonGalien au13.de
la méthode reprend ce médecin Theflalien,
nome Attaîus, difciple de Soranus,lequel peu
foitvn philolbphe cinique, nomme' Theage-
nes,d’un phlegmon,ou inflammation au foye,
auquel appliquoit (ayat ef^ard à la maladie feu
lemcnt, & non à la faculté de la partie )medi-
camens relaxans, comme fomentation d’huyle
chauîd,puis eataplafme faid de pain& de miel,
fans y adioufter choie qui fuft pour roborer la*
dide faculté du foye, neceflàire à la vie. Au
moyen dequoy fuyuat le prognoftique de Ga¬
lien , ce philoïophe n arrefta point à mourir,
Doncques futilité'de l’indication prife delà
faculté des parties faid varier les autres indi-
CVRATOIRE. 71
cations : car encor que la fource de cefte mala¬
die foit efdiâes parties nobles, nous n y appli¬
ques toutesfois telz remedes immédiatement:
mais ou il feroit befoïg y relaxer, mollifier, ou
refouldre , il fauldroit mefler efdiâz médica¬
ments chofes aftringentes & roborâtes: ce qui
nefefai&es extremitez , ou parties ignobles,
defquelles la refolution n’eft tant à craindre.
Oultre ne fault négliger la qualité du fentimet
agu,ou hébété, pour autat qu’vne partie de vif
&exaâe fentimet ne portera les remedes fi a- 4
cres & vehementz,corne vne partie infenfible,
ou d’obtus , & dur fentimet, fans vne grande
douleur,qui nô fèulemet entretiédra la pmiere
fluxion,mais aufsi en excitera vne nouuelle.
Corne,pour exemple,les,vlceres prouenas des.
bubôs ou poulains, ne font fi fenfibles & dou¬
loureux , &porterôt médicaments plus forts,
que-les vlceres qui feront en la verge, entre le
prepuee,& le balanum, & ceulx qui aucunef-
fbis furuienet es yeulx ou paulpieres d’iceulx,
& telles parties fenfibles. Or voyla donc
les indications qui font necefïâires a tous chi¬
rurgiens ; parquoy puifque la do&rine du bon
chirurgien côfîfte(cômeauons di£t)en la théo¬
rique, & pratique dudid art (foubz lefquelles
principalemenrfont coprinfes les fufdiftes in¬
dications:) Il fault que eeluy qui méthodique-
METHODE.
66
ment, & artficiellement vouldra curer ladi¬
te vairolle, aye la congnoiflànce des chofes,
efquelles côfîfte la chirurgie, veu quil eft tout
cler que celle maladie (attedu les fymptomes)
requiert plus T office du chirurgien q nulle au-
tre.Et pource debuos diligemment pradiquer
le dire de Galien au 14.delà méthode,ouil
did qu’il fault curer feurement,briefuemet ) &
fans douleur, le plus que pofsible fera. A la
mienne volunte , qu’vn chafcun faifantadede
chirurgien, le congneut parfaidement & mift
peine d’en vfer pluftoft au proffit de fon pro¬
chain que par vne oftetation,ou auarice,corne
fot auiourdhuy plufîeurs, au grad de t rimer de
toute la republique,lefquelz certes meritet pu
nitiôplus rigoreufe que l’homicide ou meur¬
trier,en ce que non feulement ijz ruent lefpa-
tiens,mais leur font peu a peu confummer leur
bien, & mifèrablement languir,eulx, & toute
leur famille. Doncques apres les deux fufdi-
des indicatios tantrequifes & neccflairesàla
cure de telle maladie,c’eft à foauoir celle qui eft
prinfè delà maladie,& l’autre qui eftprinfe des
chofes naturelles,& annexeesrmaintenantre-
jfle à parler de la troifiefme prinfedes chofes
non naturelles, foubz Iefquelles nous copren-
drons les remedes : laquelle ie deduiray parle
menu, pour la diuerfite des curations.
C V R AT O I RE. 67
güLes trois maniérés de curer
la vairolle.
13 Lufîeurs ont par long teps cherche ; & ex^-
perimente diuers remedes tat generaulx,
que particuliers pour la curation de ceftema-
ladie:mais auiourdhuy de tous elle fe pratique
en trois maniérés: La première fe faid feule¬
ment par decodiôs de gaiac : La féconde par
vndiôs cômunement dides fridiôs, ou appli-
catiôs d’emplaftres,fpecialemet auec arget vif:
Et la troifiefmeparfuffumiges ou parfums.
•^ftPreferuation de la vairolle.
/| VitreIefdidestrois,ie y adioufteray la
quatriefme (ou pluftoft prophyladique
Où preferuatiue) pour f excellence à’elle, &
lexperience qu’en auons faid : auec laquelle a-
uons preférue maintes perfonnes de tomber
en tellemaladie.C’eftl’vfâge'd’vne eaue philo-
fophique, laquelle foubz couleur d’vn gaing,
ou profit particulier ie ne veuîx me refér-
uer : mais publiquement la defcrire, a fin que-
fiant méthodiquement executee , elle fbit à
l’vtilitede toute la république. Quant donc
quelqu’vn fe foufpeconne d’auoir eu compa¬
gnie auec femme immundc, fil a vlceres ca-
coethz,malings ? calleux de durs en la verge.
68 METHODE
gonorrhee ou piffe chaulde vehemete,ou aufsi
quelque apparece de fluxion, 8c tumeur es ay-
nés j laquelle fe cache & retourne aux parties
internes:par le moyen de quoy y a doubte que
le virus ou venin facefês efforts pour vaincre
& furmonter les parties nobles.Mefmes encor
que les lignes cômencent à pululer, qui déno¬
tent la mafïè fanguinaire attain&e de tel venin,
f errant, mobile, 8c ia efpandu pat l’habitude du
corps,fans eftre fixe. V vfage de ladi&e eaue
eft ayde excellent: car (oultre q par fâ chaleur,
8c ténuité de fubffance elle ouure les pores,at-
tenue, 8c incifè la crafsitude, 8c vifcofité de
l'humeur gros attaind de tel venin,& l’euacue
par fès fueurs)par fâpropriete' fpecifique &oc
culte elle contrarie a ce venin, l’euacuant par
exhalati6,refolution,&cofumptiô d’iceluy: &
par fa faculté mixte robore 8c conforte les par¬
ties nobles : au moyen de quoy font preferuez
T _. „ de putrefa&ion, 8c defuccuber par les affaulx
d’vfcr de vehemets diceluy. La forme d en vfer fera tel*
l'eaue phi- lerles chofès vniuerfèlles deuemeut faiftes par
lofoph. j e C onfeil du prudent médecin , le régime fera
bon,fuyuat les indieatiôs precedentes, & faul-
dra vfer d’aliments de peu dexcremetz, faciles
à digerer,& tendâs à fîcçite mediocrede matin
predra 3. 4.ou y.onces de l’eaue fufdide,pour
la tcperature 8c force du patient, 8c la grâdeur
C V R A T O I R E.
^9
des accidens:ce fâiâ,fe tiendra au li£t vne heu¬
re,deux,ou enuiron,& endurera la fueur qui fè
prelèntera fans violence, Ipecialement en teps
froid q les pores font aftrain&z,& ferrez: mais
lefte,que la conftitution de l’air eft chaulde,on
en peult vfer fans fuer au li&, & ne laifler à.fai-
re fes négoces, & iouer à la paulme, pourueu
que ce foit deuant le repas : & faire fembla-
bles exercices médiocres. L E premier tra£fc
du boire au repas fera.de trois onces ou enui-
ron del’eaue fufdi£re,auec autant de vin blanc
vieil,fain & entiendeuant le foupper vne heu¬
re en prendra vne dolê corne le matin, fans fe
mettre au lift , &ainfi continuera 10. ou 30.
iours,pîus ou moins pour les indications pre-
diâes : enquoy l’experience fonde^e auee icel¬
les eft le principal inftrument.
^ftCompolition de l’eaue
Philofophique.
Et. Ràfurae interioris fubftantiæ gummo-
fæ, gaiaci lib.i.trocifcoru de tiro^.i.cheriaces
veteris mithridatii an. 3. vi. Iignialoes, fchœ-
nanthi,gariophilorum an.3. iii. mirrhæoliba-
ni,thurum an.|.j?.fe.iuniperi,baccarum Iauri,
card. benedidi,an.|.i. diarhodon abbatis, aro
matici maiorü, diamarg. frigidi, an. f.ii. cor-
e. iii.
METHODE
7°
tic.aranciorum, cortic.citri conditi,an.|.i.con
feruarum aeori,yreos, flor.rofârü,buglofsiân.
.fiat aqua fublimata modo fequenti.
Vous infuferez le gaiae en demy lib. de bon
vin pour l’abbreuer, la refte des ingredies(eftas
fubtilemet broyez pour leur ordre, & nature)
fera meflee en deftrempat curieufement,auec
ladeeoftion fequente, iufques a ce qu’il y ait
telle humidité qu’ilz puiffent endurer legiere,
& continuelle ebulition, pour deuement eftre
fermentez daquelle fermetation fe fera en deux
cucurhites diligemment eftouppees(afinque
rien ne fé exhale)in balneo Mariæ, ou letemet
fur les cendres chauldes. Eftant fai&e ladi&e
fermentationjle tout ïoit fublime / doulcement
& fans violence félon l’art.Les fignes de la fer¬
mentation deuement fai&e feront,quant apres
lafuffifànte ebulition,l’humidité commence¬
ra à fe confommer,& la matière à felpeflîir.
deco&ion pour la prépara¬
tion de reauçphilofopliique.
St.Polypodii quercini,folioru fenæ an .f.ii,
pinpinelîæ,bethonicæ,fcabiofie, ân.M.j?. flo-
rum cordialiü P.iii. pafful. mund.^.ii. glycy-
rhifæ ^.i î fe.canabis,& lini ân.^.i.decoquantur
iq aqua fuffi, ad tertias: çolaturæ iqfundentur
CVRATOIRÏ.
7*
rafurae gaiaci gummofi ^. vi.fuper cincres ca-
Iidoshorarüi.4. interuallo. Fada rurfaslenta
ebulitione ad terrias,coletur : totum feruetur
vfui dido.
première maniéré de cu¬
rer par l’vfage de la déco¬
ction de gaiac.
Q Vant aux trois autres maniérés, fi nous iu
géons félon l’experiece,nous trouue-
ronsq la feule fridionfe pourra dire generale
curatrice,&les autres coadiuuates: defquellés
nous vferonsl’vnefois des deux,lautrefois des
trois enfemble,félon la copîication & diuerfite'
des fÿmptomes ou accides:pourpeu toutesfois
que ce foit auec methode,fuy uat les chofes def
fufdides,fans nous contenter d’vn feulremede
ou recepte, & le faire feruir à toutes maladies
& téperarures. Quat eft de la première qui ce
faid par decodion de gaiac, ie ne me délibéré
d’en faire icy vn traide : mais vous déclarer en
briefce qpar mes aflïdues experiêces i’en ay c 5
gneu & côprinspar l’aduis des plus rationelz&
fuffifâns pradiciës,tant de mes côpaignos chi¬
rurgies, que des principaulx médecins de celle
ville de Paris,auec lefquelz iournellemët iom-
mes appeliez es côfultations, ou fainement de
e. iiii.
jé METHODE
charitablemet eftdeuife' (apres la cognoiflân-
ce de la maladie ) des remedes les plus feurs &
briefz, pour la cure & guerifon d’icelle. Or
entre eulx Tvlâge de cefte decodion eft eftime
le plus doulx & moins violât: mais il ne fuffit, |
pour lentiere cure & extirpatio de cefte maia-
die,mefmes ie leur ay maïtesfois ouy affermer,
que iamais ilz n auoy'et veu home perfe&emet
guery auec feule déco dion: ce cj de ma part, ie
fuis cotraind leur accorder,pour 1 ’infinitedex.
perience que nous en auôs tous les iours. Bien
eft vray qu’elle eft vtile & fouuent neceffaire
(ou choie equiualente ) non feulement pour
la curation de cefte maladie, mais aufsi à tou¬
tes autres affedions, ou eft befoing defchauf-
fer, atténuer, prouoquer fueurs, delècher non
violentement ,mais toutdouîcement:defor-
te que(commeles firops) on la deburoitpluf-
toft appeller preparatifue que curatifue : car
fi elle n’eft fuffifànte pour la curation d’vnelim
pie maladiefcomme feroit catharre.ou fluxion,
apofteme, vlcere,& femblables accides com¬
muns, &no eôpliquez auec cefte maladie)que
par expérience on voit ceder aux remedes be-
nings & doulx, cornent neléroit elle tropim^
becille pour la totale eradication& ablation
de cefte maladie? qui eft de telle nature qu’^
liée évacuation bien grade, faide par çôniuns
C v R A T O I R E. 75
medieaméts tant laxatifz qu’autres, elle ne re¬
çoit point curation. Si vous me dides qu’en ce
bois y a quelque propriété ( côme apres nous
dirôs de Target, vif)auec laquelle telle maladie
puifle eftre curee,ie refpôdray auec raifon(oul
trela quotidiane expérience ) qu'il ne fe peult
faire telle adion parledid bois, qu’il fe faid
par l’argent vif.Ie confeflè bien que le bois eù
chauffe,atténué,prouoque fueurs,de par cofè-
quent defeiehe,& en côfumant les humeurs fil
perflüz(fi aucüs y a, qui eftans efmeuz caufent
douleurs,ou autres accidétsjfêmble qu’il gue-
rifle,côbien qu’a la vérité il ne face qu appaifer
la douleur,delaiflat la caufe premiere:car.aufsi
tous fes effedz font imbecilles. Et d’auantage
ilne faid edudio que du fubtil par les fueurs:
Mais l’argent vif ( encor qu’aucuns doubtent Collatiôde
de fes qualitez ) a toutes les adions de ce bois, ^
déplus grande puiflânce, de vertu : car oultre degaiac.
ce que Ion voit par expérience,qu’il efehauffe,
atténué,incife, diflou.lt, refoult, de defeiche, il
prouoque fueurs, flux de ventre,d’urine,& de
bouche : par lefquelz non feulement le fubtil,
mais aufsi bien le gros(fîege principal de.cefte
maladie) efteuoqué de tiré dehors. Parle bois
fèul fouuent nousvoyons aduenir tophes, ou
noeudz,douleurs profondes (qu’on attribue à
ÎVgent vif) lefquelles font caufees par les re*
METHODE
74
liques des humeurs plus lents ] elpes ,& viï-
queux delaiflez au profond. Toutesfois quand
il eft methodiquemêt exhibé, il peult faire tel¬
le preparatio,que fi on en vfe par quelque teps
félon que la diuturnité de la maladie , la quan¬
tité,& nature du venin, & autres indications
requièrent,la fri&ion,ouchofe equiualente
fuceedant doulcement Sc (ans violence, fera
edu&ion dudid venin.
^ La defcription du bois
de gaiac.
E N la préparation de ee bois fault premiè¬
rement côfiderer quel il eft, & les lignes
de celuy duquel deuons vfer,pource que
auiourdhuy Ion en met tel en vfage, duquel rie
peult fortir aucun effed, par ce qu’il eft entiè¬
rement refoult, fec, aride, carie', & par confe-
qaet de nulle vallue, ou en fon efpece de moin
dre perfe&ion.
Aucüs difent le bois de gaiae auoir eftéincô-
gneu aux anciens, qui eft vray femblable, par
ce que nul d’iceulx en a faiét mention,nonob-
ftant lopinion d’aucuns qui le veulent reduyre
foubz le bois d’ebene, foubz vmbre de quel¬
que conuenance quil ont enlèmble, & qu A-
riftote ait did au quatriefme de ces Metheores
cvratoire. • 75
Que tout bois nage,excepte l'ebene : or le ga-
iac ne nage point. Autres l’ont voulu reduyre
fôubz le bois di& Karon, dequoy parle Aui-
cene-Toutes telles difputes font de peu de pro
fit: & nous deuons contenter de fcauoirque
nous auons trois maniérés de ce bois, comme
defcript Manard en fon i7.1iure j.epiftre.Dot Manaxiijl
k premier eft celuy qui a le tronc bien gros & liu-3-epi.
eft fort noir par le dedans : Le fécond n’eft pas Lesefpece*
fi gros, & fi n’a pas la couronne noire fi gran- <lu . t,ois
de par le dedans : mais y eft entremefle de peti- §aiaC *
tes veines, comme le premier : Le troifiefme
eft moins gros que les deux autres, & eft tout
blanc dedans & dehors, 8 c a les venules ou li¬
gnes plus deliees.'Ceftuy cy propremet eft ap-
pellelignum fân&um. le croy certes que c’eft
vn mefme genre & mefme efpece de bois. Et
penfe le fécond feulement eftre plus ieune que
le premier;Les tiers eftre les branches(comme
il eft facile de comprendre par la figure d’elles
^uec celles des arbres de ce pays ) qui ne font
iamais droi<£fces,ny (le plus fouuuent) rondes,
* comme les premières efpeces: A quoy toutef-
fois ne deuons trop nous arrefter,ny fcauoir q LcsWes dôt
l'uneftapporte’deliflç fâinéfc Dominic,ïautre ^ a PPon:é
de Tifle fainâe Croix, l’autre de Tifle faind le- g aia °* S e
han, que Ion diâ eftre le meilleur. Mais nous
n’auons ligne aucun pour les difcerner ou çoa
METHODE
7 *
gnoiftre. Ceulx qui nous depeignet ce-bois.lt
difent aflez approcher du frefne, & eftre grad
enuiron de douze couldees, ayantles fueilles
femblablesà‘plâtain,ainfinerueufes,raaisplus.
petites ,rondes, &roides: les fleurs iaunes,le I
fruid quafî femblable à chaftaignes : d’autres
difent en forme de petites noix,qui de leur fa¬
culté font laxatiues,mais nous n’enauôs point
en ce pais , pource qu elles ne fepeuuent gar-
Heaiôdu de ''fi |on g‘e m PS-
bois de Or de ce bois le meilleur eft celuy qui eft de
gaiac. moyenne aage,groflêur médiocre,recent,gra*
ue,& non defeiche,ny carie 7 , corrode’,ou cor-
rompu , duquel eftant mife au feu la fubftance
appert fort gômeufè, de fueur acre auee quel¬
que mordication,de couleur citrine,quafic6-
me du buix par le dehors, auec vne moyenne
liuidite ou noirceur par le dedans,& l’efcorce
bien adhérente par le dehors. Mais il fault fuyr
(comme le moindre de tous) celuy qui eft fort
gros 5 c tout noir : car c eft celuy qui eft par
trop vieil, & par eonfèquent plusfec, & auee
moins de fuc,comme il appert en tontes plan-
He6H6 de tes, & animaulx. Quat à Teleâion de l’efcorce
1 efcorce. <j e l a q Ue ll e plusieurs vfent auiourdhuy,fault
confider les chofès mefmes defcriptes du
bois: &doibt eftre prifè d’un tronc médiocre
ayant couleur cendreufe,à la différence de ceK
cnATOiu. 77
le d un gros tronc & vieil bois,qui a la couleur
noire ; ou tendate à noirceur,& foit recente &C
fort adhérente au bois.Sa température eft affez
deforipte & cogneue par fes a&ions, tant pre¬
mière, deuxiefme,troifîefme, que quatriefme.
Car il efchauffe,rarifie, atténué, attire, prouo-
que Tueurs,& vrines, & a quelq chofe de pro¬
pre contre le venin fufoit. Et fault noter qu’en
iceluy bois,y a trois fub'ftâces difreretes, félon
plus ou moins: La première eft i’efcorce: la fé¬
condé eft la partie d’apres extérieure & blan¬
che: La troifîefme eft le dedans communemec
appelle le cueur, qui eft le noir :&toutes ces
trois doyuent eftre confiderees : car tout aînfi
comme en l’encens y a la manne d’encens,l’ef-
corce d’encens, & l’encens : lefquelz different
félon plus ou moins,pource quelamane d’en¬
cens defèiche plus que l’foorce d ? encês, & l’efo
corce plus que l’encens : Aufsi fefcorce dudit
bois efttoufiours plusfeiche. Au moyen de
quoy ou befoing fera plus defeicher,nous vfo-
rons d’icelle. La fécondé eft moins fêiche, par
ce quelle eft aucunement plus gommeufe, nô
toutefois corne la troifîefme, qui eft le dedas,
par ce qu’elle a plus d’h u midi te gomeufe: Au
moyen dequoy pourra moins defeieher. Et
pource es corps delicatz, humides, & de rare
texture,il eft befoing pour la conferuation des
Les facili¬
tez du ga.
iac.
Trois efpe-
ces defub-
ftance au
bois de ga
iac.
7% METHODE
çhofos qui leur font naturelles, moins defei-
cher en eulx: & à cefte caufo l’ufâge de la troif-
iefme ou deuxiefme fora plus jppre. Et à ceulx
qui de leur naturefont robuftes, denfes ,ou
fec2, il fauldra d’autant plus defoieher, com¬
me ilz font plus focz que les fufdi&z. Pource
l’ufàge de lapremiere,quieftl’efoorce,leurfera
propre meflee auec les autres fufdiâes^ n’ob-
mettant les diuerfos confédérations dequoy
nous auons par cy deuant parle 7 .
maniéré de préparer le
bois de gaiac.
Trois ma « A decoâion dudiét bois de gaiac fo peult
nieres de faire en diuerfo maniéré fuyuant les cho-
Tebolide ^ s P rece< ^ entes ‘ Les vns font pulueri-
gaiac. for » ce q ue fo n’approuue, pource que le met-
tât en pouldre,vne partie de fa vertu fo refoule
& perd: Autres le font tourner, dequoy aulsi
pource qiyl eft foc, folide, & dur,
-, ? par eonfoquent difficile à düTouldre,macerer,
ôc infufor. Autres le font râper,qui me fomble
la voye la meilleure, 6 c plus faine : puis l’infii-
for en eaue de pluye,qui eft la meilleure, ou de
fontaine, riuiere, ou puys 1 ; pure, & bonne, &
qui foit quelque temps repofo'e. Aucüs doub-
tent du temps de l’infufion ? & veulent qu’il
C v R A T O I R E. 7*
trempe par trois iours, pour raifon de fa foli-
dite defubftance. Les autres ne veulent que
douze heures,allegâs qu’il fe peult corrompre
en I’eaue par fi long teps,ie fuis d’aduis q pour
l’intention que nous auôs déplus ou moins ef
chauffer ou déficher,on le doibt laifler detre-
per : car eftant fort trepe^fà vertu en eft mieulx
tirée par lalongne infufion:& au contraire.La
moyene infufion fira de vingtquatre,ou tren¬
te heures, ou l’eaue fira quelque peu chaulde,
fpecialement l’hyuer, à fin de mieulx penetrer
lafubftancedudi&bois. Etpourîiure de bois
y adioufter huiéfc, dix, ou douze liures d’eaue,
fuyuant les indications prediâes.
J^Trois maniérés de préparer
la deco&ion de gaiac.
L A cuiflon d’iceluy fi peult faire diuerfi-
ment, les vns la font diftiller fimplement
en chapelle de plon^b : les autres en dou¬
bles vaiffeaulx,qu’on appelle balneum Mariæ.
Et mettent le tout en vn vaiffeau de verre, ou
fimblable,lequel de rechef îlz mettet en vn au
tre de terre,ou d’aerain,(beaueoup plus grad)
plein d’eaue , laquelle bouillante fâiâ: diftiller
ladiâe infufion . En telle maniéré louable fe
font maintes diftillations,pour euiter vne em-
80 METHODE
pyreuma, ou imprefsiôignee, qui facquiert
par bouillir Amplement deuant le feu. Autres
le font cuyre feulemét fans diftillation en dou¬
ble vaifleau,côme i’ay prcdid,car l’eaue bouil¬
lante fait cuyre la décoction doulcemét &fans
violence,tant & fi peu que befoingeft.
La maniéré plus commune & vfite'e eft auoir
vn vaiffeau de terre plombé, arain , ou cuy-
ure,eftaime ( qui fera plus grand que ce quife
met dedans ) & faire bouillir ladide infufion
lentemét en vn feu de bois fec,clair,& fans fu¬
mée. & garder que rie ne fenfuye par deffus
pour la perdition qui fe feroit de fa vertu. Ce
faid foie confuiWe delà moidie , tierce, ou
quarte partie,félon les indicatiôs deffufdi&es.
Et combien qu’au eus difent que fi en la faifant
cuyre on y mefle,& adioufte quelques autres
chofes, eiles luy diminuent fa vertu , fi m’eftil
aduis que comme en toutes maladies compli¬
quées nous fommes eontraindzpar fàultede
médicament fimple qui les puifle furmôter &
guérir,faire compofition dediuers medica-
mets, nous deuons par mefine raifbn en la cu¬
ration de cefte maiadie(qui le plus Ibuuétneft
fimple)adioufter chofes auec ce bois,qui puif-
fent ayder & rendre fon adion meilleure,plus
parfâide, & de plus grande efficace, plus vali¬
de, fêure, & foubdaine, au cas qu’il feroit be-r
C V R A T O I R E. 8l
foing de promptitude:& au contraire. Mais fi
on doubte quelque partie eftre affe&e^, on
doibty adioufterfîmples, quifpecialemétont
cfgard & afpeét à icelles , Iefquelz opéreront
comme en propre fubieâ:, 8 c feruiront de ve- ? '
hicule pour y conduyre la faculté de ladi&e
decoâion: Corne fi la maladie eft auec obftru-
ôions au foye,à la râtte,reins, vefcie,cerueau,
& autres parties, il ne fera impertinent y méf¬
ier chofes aperitiues(& qui auront efgardauft-
di&es parties)comme eft W. liqmritiœ, pjfiyÿo*
dium quercinum, aufsiles autres capillaires, 8 c
les firops d’iceulx rad. cychorij,petrofelini,fœni -
tuli,guminis femin.
LA première deco&ion fai&e , coulée & Lafeconde
doulcemetexpriméefilnyaautreefgard: Ion dec ° aion '
remettra auec le bois ia cuit, autant d’eaue fans
le lailfer autrement tremper,pource quil eft ia
allez macer é:ce faiéfc,la faire bouillir comme la
première , 8 c non tant confummer, ny fi long
temps,pource que plus aifement, & en moins
de temps (pour les chofes precedëtes) fe peulc
diflouldre la vertu dudi£tbois:mais fi on crai-
gnoit la trop grande aftriâion du marc, Ion
pourra prendre au lieu d’iceluy autre bois, qui
n’aura encor bouilly, mais en moindre quan¬
tité’. lequel ayant trempé le mefme temps, fera
mis bouillir, 8 c le laifieralon plus confummer
8 Z METHODE
que la première fois,adiouftât chofês roboraa
tes le ventricule en la concoftion d’iceluy,co¬
rne coriandriï,anifum,cinamomu, 8 t femblables.
temps pourlvfagede
la décoction.
le tépspour OurCe doncl’vfagedudift:bois auradou-
l’vfàge de la A ble temps, à fcauoir le temps de necefsite,
decoétiô eft & le temps d’eleâion.Le temps de necefsite eft •
double. j or$ ^ ue ] £ ma j e ^. te ii ern g t vrgent & precipi*
tant,qu’il y auroit péril de différer, corne files
fymptomes fijfdi&zfurucnoyéttmais le temps
d’elediô fera,no en hyuer pour l’extreme froi- I
dure , qui eft ennemie des nerfz, & toutes au- I
très parties feminales,tefmoing Hippocrates, f
Aufsicondenfe, & referre les pores, empefche
l’atténuation, & refblution des humeurs gros,
& vifqueux, de forte que fi elle trouue les po¬
res ouuers, & les humeurs liquéfiez, les répri¬
mât & repoulfânt vers le centre (qui font lefdi-
étes parties offeufès, fpermatiques,&froides)
elle les incrafle & efpeflit,tellement qu’elles fe
colent & attachent à icelles, &de là viennent
ces nodofitez, & autres douleurs profondes,
cacoethes & rebelles à toutes curations. Aufsi
ce temps détection ne feralefte pour les trop
grandes chaleurs qui refoluent,& difsipentles
dpritz,& chaleur naturelle,principalle agente
CVUT G! RE. 8j
enlacuration des maladies,pource qu'elle em-
pefcheroit d’attaindre à la fin ou nous afpirôs:
mais le printemps, lequel fe debura choifîr, Le temps de
non au mois de Mars ou Apuril, ou quelque- ele&ion.
fois fbmmes encor en hyuer:mais lors que l’air
fera tempéré, ainfi que defeript Hippocras en
foniiure de elementis,Galien en foniiure pre¬
mier de temperamentis. En ce temps ne fera
impertinent fonir de la châbre,& faire ces né¬
goces & affaires auec médiocre exercice, pen¬
dant l’vfâgedudiétbois,fpecialemët es habitu¬
des melacholiques ,pour ladide préparation,
pourueu quel’air nefoit pluuieux,troublè,ou
venteux:Le teps apres plus c6mode,& appro*
chant d’iceluy,ferarAutône,ou fe fauldra don
ner garde de l’hyuer qui fuccede,- & tierce-*
ment refte^.Quoy que ce foit, il ne faulr iamais
obmettre noz indications : car vne mefme de-
coâion efgalement prinfe nepourroit prof-
üter à vn chafcun, mais nuyre grandement.
Voyla comment auec diferetion l’vfàge de ce
bois doibt eftre ordonne, & non pas à la mo¬
de d’vn tas de fricaffeurs pires que meurtrier s:
defquelz aucuns adiouftent àladi&e decoâion
du cyclamen (comunemet appelle fanis forci-
nuf)lrionid,eJùla,colocyntl 3 is } turbit,diagrecliu,dga
rim, 8 c fémblables,& indifferëmet à toutes na
tures en mefme forte 6c quâtite:dot enfuyuent.
84 METHODE
Conlîdera- innumerables maulx,&: incoueniens Donc-
tionsenlv- ques es corps qui feront de conftitution plus
fage du bois humide,&qui pour les curati6s,& autres ciio-
egauc. £ s p rece( j entes feroyct defeichez, fauldravfer
de celuy qui fera moins fecfcome font les deux
fuhftaces internes,& plus gommeufes)auquel
fera mis plus d’eau e,& fe macérera & trempera
moins de temps,aufsi fera moins cofummé,&
fedonnera en moindre quantité'. Esautresde
conftitution plus feiche,ou auec grande quan¬
tité 7 d’humeurs excrementeufè , il fauldra vfer
de celuy qui fera.plus fec, corne de l’efcorce&
fecode fubftace,ou de la troifiefme en moindre
quantité 7 .^ daduatage de la première en moia
dre quâtite d’eaue:& fera plus macéré,plus co-
fümme^&en vfêraen plus gradequatité,pour*
ueu que Peftomach le puifle porter : car quel- i
ques vns font de tel naturel, qu’ilz ne peuuent
en vne fois boyre vn-grad traid, fans vomilfe-
ments, ou femblables acccidentz: Et en telcas
nsieulxvault partir la potion en deux ou trois
dofes,leur donnant par l’interuallede derny
heure,ou enuiron.
^La forme ôc maniéré d’vfcr
de la decodion de gaiac.
T A forme d’en vfer fera telle,le patient foit
^ en air plus,ou moins chault:fi c’eftl’hyuer
C V R A T O I R E. 8f
& la difpofition de l’an foit froide, il aurabe.
foing d’eftre en vne chambre bien ferme'e, ef-
chauffee, & l’air d’icelle reâifie artificiellemet
auee choies odorates_& côuenables,de laquel¬
le il ne fortira point: veu mefmes qu’il feroit pe
rillcux(eftans les pores ouuersjfexpofer à l’air
froid, qui félon Hippocras au i8*aphor. du f.
liure , eft ennemy des nerfs, & toutes parties
nerueufes:mais ou l’air extérieur fera tempere,
il ne feraimpertinét en viêr, fans laiffer d’aller
par la ville>& vacquer à fes affaires, corne nous
auons prédit, non toutesfbis fi parfaitement
quonpourroit faire,demouraten la chambre.
Et fauldraq le patient foit préparé',&puis pur¬
ge parl’aduis & ordonance du dote 8c prudet
médecin :1a préparation iê pourra faire auec la¬
dite decotion au lieu de fîrops, 8c fera cauiê
que la medecine trouuât les humeurs préparez
feraedution d’iceulx auec violence beaucoup
moindre. Ce fait, vferale matin de la deco¬
tion premiere(lors que là cocotiort eft faite)
&en prendra fix onces ou enuiron, 8c fauît
quelle foit tiede,afin que pluftoft foit réduite
de puiffance à effet : 8c q par fa froidure atu-
elîe, ne foit bleffee la vertu cocotrice du ven¬
tricule : lors fera médiocrement couuert de
couuertures plus chauldes, que pefantes, fans
violentement le contraindre à fuer par grand
f.iii.
8£ METHODE
nôbre de couuertures, ou de graiz chaulx,mis
entour eulx:côme font plufieurs,qui ne côfide
rent pas t] nous fommes miniftres de nature,&:
qu’elle^qui eft principale agente en la curation
des-maladiesjne veulteftre ainfi irrite e,ny for¬
cée^ par ce moyen elle eft quelquefois telle¬
ment corropue & deprauee, que la trop grade
abondace de fueurs refoult& efpuife les corps
de telle forte qu’on eft côtraind de biffer lajp-
pre cure,pour furuenir aux accidens. Le fera
blable peult aduenir par la trop grade chaleur
de l’air ambient, foit de la coftitution d’iceluy,
ou par accident,corne fi la chambre eftoit trop
efchauffee,ou que la decodion fuft faide,auec
ehofes trop aperitiues. Ce quauec grant iuge-
mentfaultcôfîderer,ayant toufioursFceildex- *
La manière tre £] a vertu,& force du patient:mai$,ou pour
querfueurs. kdenfîte du cuir & autres caufès, nature ne
vouldroitjpuoquer fueurs,ce ne feroit pas mal
fâiét d’appliquer aux piedz chofès chauldes,co
me vrje bouteille pleine de Iadide decodion,
ou aû|re fâide auec ehofes diurétiques, & de
tenueîubftace : aufquelles i’ay trouue grad ef-
fed, fpecialcment es extremes douleurs de la
tefte,poür la fympathie,^ grand cofentement
qu’ilz ont enfemble : Aufsi auant que luy faire
prendre ladide decôdio, fe pourroit faire fri-
dions molles auec les mains ? ou linges chaulx,
C V R A T O I R E. 87
âfindouurir les pores ,& prouoquer ladite
fueur. Quant donc il aura efté par deux heu¬
res, ou enuiron en Ton liâ fuant, fipofsible eft
(car quelquefois les paties font en telle difpo-
fition,que pour quelque diligëce qu’on y met¬
te difficilement on les peult emouuoir à fuer)
11 fe fera effuyer premieremët es parties oppo-
fîtes des douleursffi aucunes en ya)puis doul-
cement es parties dolentes, pour la crainte de
y attirer d’auantage : Ce faiâ, lentement fe ra*
fraîchira en fon lift, fe gardent du froid, qui
feroit caufc d'obftru&ion des pores & voyes,
& par confequent empefchement tant de la
fenfîble, que infenfible tranfpiration. Deux
ou trois heures apres, voyant qu’il fera remis,
&l’emotion appaifee ,il pourra difner & (com
me i’ay ia di&)pour la force,plenitude,ou ina¬
nition qui fera en luy,vfera de viandes,& fuy-
ura fon régime. Puis enuirô cinq ou fîx heures L’heure plus
apres fbn difner (qui me femble plus cômode 00111111 ,?^ 6 »
qu apres fon foupper,pource que c eft enuiron delà de-
l’heure qu’il la prinfe le matin : aufsi q la dige- co&ion.
ftion eft mieulx parfaiéte qu’elle ne feroit deux
ou trois heures apres le foupper) vfèra vne au¬
tre prïfe de la deco&iô premiere,&fe mettra etv
fon liét,corne le matin, ou(ftl n’a la cômoditë)
fe tiendra chauldemët fans fe coucher : car en¬
cor qu’il ne fue (eftas les pores ouuers) ne îaifte
f'iiiû ‘ >
88 METHODE
pourtant à fe faire exhalations des vapeurs, &
efpritz veneneux & corropuz,corne ileft bien
à croire,puis q ceulx qui couchet auec gens in-
fe&z de telle maladie,gaignent bien la vairolle
parla feulé receptio des vapeurs,&exhalatios.
Il fàuldra dôcques qu’il cotinue les choies def-
fufdi&es.l’ay trouue / de grad effed,que durant
que le patiet vfe de ladide decodiô,on luy dô«
ne tous les 4. y. ou tf.iours, quelque infufion
de choies laxatiues pour la nature de l’humeur
peccat,l’allridion,ou laxite du ventrerOu plus
comodement vfer des clifteres, qui fans faire
mouuemes cotraires, telz qu’ont de couftume ;
les medicamespurgatifz, nettoyer les inteftins
&<premieres veines des excremens recuitz, & |
defeichezpargrandesfueurs. Carcomelediâ
bois de lôy principalemet jpuoque les fueurs,
il n’y afàülte qu’il fàid plus edudio du fubtil,&
lê plus gros (iacoit ce qu’il fôit atténué'parlât
dion du boisjne peult eftre toutesfois euacue
par lefdides fueurs : mais fi par l’aide d vn me-
dicamet doulcemet purgatif,ou pluftoft(pour
les raifons predides d’vn chftere, il trouuena-
ture obeiffante,il fera beaucoup plus ayfement
edudion d’iceulx ; & en cecy fault vfer de plus
grande difcrétion, que ne font plufieurs, qui
l’exhibent toufîours laxatif, & (commeil me
femblejfans raifpn: pour ce qu’vn médicament
C V RA TOI RE. 8<i
purgatif misenvn corps,laid necelfairement
adion, de forte qu’en default de trouuer hu¬
meurs préparez, il opérera es bons, comme
tefmoigne Galien au cornent, de l’aphorif. 37.
du liu. i. Dont aduiendra qu’au lieu d’eftre ai¬
dée nature,fans oecafîon feramoleflce,& ren¬
due moins habile à côbatre & furmonter ladi¬
te maladie: & aufsi qu’il faiâ adiôs cotraires.
L'ufage de ladite decodion durera félonies
indications que Ion aura toufiours deuant les
yeulx,& pour la gradeur de la maladie,teps ôc
duration d’icelle,nature de l’humeur,la dilpo-
fition des corps,l’aage,le lèxe,lacouftume,la
région, la partie de 1‘annee, & la conftitution
de l’air,il fauldra en vfer plus,ou moins.Sii’in-
tention eft de feulement préparer, le téps d’en
vlèr pourra eftre de huid, dix,ou quïze iours.
Mais ou abfoluement onvouldra tendre à la
cure de celle maladie auec l’ufage de ce bois,il
fauldra augmenter toutes les choies fufdides,
& feraJe régime plus eftroid,& rigoureux, &
la decodion (Ipecialement vers la fin) plus de-
ficcatiue. Mais fur tour fauldra eftre fongneux
des frequentes & legieres euacuations,lefquel
les en ce cas ont vn merueilleux effed. Aufsi le
temps de l’vfage fera beaucoup plus long. Et
pour lentemet déraciner celle maladie,ne fcau
roit eftre moins de fix fepmaines, ou enuiron.
50 METHODE
Ecenteieipaee de temps, auec le traitement,
comme ie l’ay dit, i’en ay veu ( fpecialcment
de ceulxqui eftoyent affe&ez par recidiues)
lefquelz fetrouuoyent bien auec fedationde
leurs douleurs,& autres accidents : toutesfois
cela n’aduient pas fouuet. l’en ay bien veu(qui
eft chofe digne à noter) & pratiqué maintef-
fois en la curation de telle maladie, fi rebelle,
qu elle ne vouloit ceder à la fritionrmais non-
obftant le flux de bouche continuoyent,ou re-
cidiuoyent les douleurs & autres accidents,
qu’vlâns puis apres de telle decotion, ilz e-
ftoyent parfaitement gueriz: donti’encon-
gnois, & voy iournellement plufieurs, qui de
long teps font fains,& bien difpos. Mais quat
à la feule decotion, ou ie congnoiftroye par
noz expériences, ou rapportz de gens métho¬
diques , & dignes de foy (auec lefquelz fora¬
ines iournellement aflemblez, pour la vifîta-
tion & curation des maladies ) l’ulâge Ample
d’icelle, ou autre voye eftre fuffilante, & plus
fêure que la frition, croyez que ie ne voul-
droye la taire, voire n y euft il autre chofe qui
m en follieitaft que celle charité tant recom¬
mandée du Créateur, que non feulement elle
fe trouue entre gens infidèles, & fans côgnoif
fance de Dieu, mais aufsi entre les belles bru-
tçs f & toutes efpeces d’animaulx.
cvratoire. 9 x
^Le régime en l’ufage de la
decodion de gaiac.
P Areillement fera bien necelfairerordon-'.
nace du régime & raifon de viure:car fuy-
uant le dire d’Hippocras au 4. aphorif. de Ton
premier liure, la trop tenue & exquife manié¬
ré de viure eft touliours dagereufe es. maladies
longues, & aux agues, efquelles ne ennuient
pointillé eftperilleufe,&c. Or il eft ainfî,que
cefte maladie eft des plus chroniques & lon¬
gues: meftnes que plufieurs apres T ufage de ce
bois & trop eftroide maniéré de viure,(bit ou
pour douleurs de tefte,d’articles,ou autres af¬
fections des parties oflues demeuret auec vne
côfumptio du plus fubtil,le plus gros efiat de-'
laide. Au moyen dequoy (comme i’ay prediâ:
des feirrhes ) ilz demeurent en tel eftat qu en
aucuns la cure eft trefdifficile, & les autres en
font incurables, pour eftre dégénéré en vne
marafmation,di< 9 :e tabes.D’autres par le moyë
derheumes &fïuxiôsbilieufesen l’eftomaeh,
l’ont eu tellement fubuerti, debile, & agité de
douleurs,que puis apres par long tëps nonob-
ftant plufieurs aides & remedes, ne pouuoyet
eftre remis .Es autres voyons aduenirfieures,
Ipecialement par l’augmentation dudiâ hu¬
meur bilieux, P^reillemet vlçeres,qui de iours
$1 METHODE
en iours fe redent malings, ferpens, corrofîfz, '
ÔC difficiles à curer,la eaufe defquelz(ficeneft
auec grand iugemet) bienfouuet eftignorec,
Voila dequoy eftcaufe vne extreme abftinen-
ce ou elle n’eftoit neceflàire. Puis doques que
par la continuation & vfage de ce bois les hu¬
meurs toufiours fàttenuent, &defechent,fî
par ce moyen ilz en eftoyent quelquefois ren-
duz aduftes, & maligns, lors il fauldroit les
humeâer: & au contraire : Et pource tel régi¬
me doibt eftre prudément ordonne’,tant pour
la nature de la maladie, & malice de lympto-
mes,ou accidents,que pour la température,ou
eomplexion du malade, l’aage,le teps, 1 année,
& la qualité' de l’air ambient,la région,&fem-
blables fufdits. Selo toutes ces chofes doibte-
fire augmëte le régime,ou diminue,leur ordo
liant mager vne fois leiour,deux,ou plufieurs
fâs obmettre la couftume, fuyuat le dire d'Hip
po.au liu.2 Je Yiéî 9 ratione i morbis'acutk Ioinâ
que les repentines, & foubdaines mutations,
corne euacuer, remplir, efehauffer, refrigerer,
& autres maniérés mouuantle corps, font o-
dieufes,&perilleufes à nature, comme tefinoi
gne Hippo.au fi.aphor.du deuxie{meliure,&
Galien au cornent,mefmes es deux autres pre-
cedens. Parquoy me femble qu’il n’eft pas pof*
fible ordonner ou deferire vne certaine reigb
91
CVRATOIRE.
touchant la quantité ou qualité du viure,com¬
me trois onces, quatre onces de pain, feize,
dixhui&,ou vingt pruneaulx: mais fuyuantles
chofes que nous auons di&es cy deflus,il nous
fauldra reigler félon toutes icelles pour bien
ordôner, ou adminiftrer vne certaine maniéré
de viure.Mais pource qu’en cefte région & au¬
tres Septetrionales & froides ( pour la chaleur
naturelle,qui fe retire es parties interieures)la
concoétion fe fâiâ: meilleure : par confequent
plus on appete, tefmoing Hippocrates au if.
aphorif.de fon premier liure,& Galien au com
ment,ou il di&, En hyuer, & auprinteps font
les ventricules naturellement trefchaulx : par-
quoyen cefditztemps &faifons fedoibt on
plus nourrir,&c.&: par default. d’aliment l’hu-
midite radicale fe côfumme par l’a&ion de la¬
dite chaleur,& les humeurs naturelz,il feroit
meilleur à mon aduis, les indications fufdi&es
bien 8c diligemment confîderees, 8c fuyuant
icelles, vfer de chairs rofties, ou bouillies, 8c
alterees auec herbes propres, & fembîables a-
litnents(pour la fimilitude de la fubftâce qu’ilz
ont auec nous ) que de pruneaulx, raifins , &
fembîables : car encor que la deco&ion foit
cordiale,toutesfois le nourriflemét eneftter-
reftre, melancholique, 8c de fuc moins bô que
de la chair. Soyent donques les viandes faciles
5>4 METHODE
à cuyre, & digerer, & de peu d’excremens, &
qu’on fuye toutes celles qui peuuent engen¬
drer humeurs gros,vifqueux,& vitieux en qua
lice, comme poiiïons, qui de leur nature font
pituiteux, vifqueux, de gros fuc, & pleins de
crudité: aufsi toutes chofos Talées,&: efpifleés,
ailz, oignons, moiiftarde,& choTes fembîables,
qui peuuent inflammer,&brufler le fang,&ef
le lier vapeurs chauldes & acres au cerueau. V-
fe de chairs de ieunes moutons,àe veaulx^he*
ureaulxjlapreaulx de garennc,pouletz,hetou-
deaulx,& to 9 oifeaulxfauuages, excepte'eeulx
quiviuentes eaues : ôc pource les alouettes,&
merles font bonnes. Vieulx pigeons pour leur
grande chaleur pourroyent faire ebulitionaux
humeurs, parquoy eft meilleur vfer de pigeo-
neaulx, & leuraulx : toutesfois aüant qu’vfer
des choTes fufdides, il faultles préparer pour
la nature de la maladie, aufsi des corps, & au¬
tres circunftances : &c fuyuant cela feront plus
humeâans,&nutritifz, ou defeicheront plus,
& nourriront moins. Leur pain doibt eftre de
froment,bon, bien leué, & bien cuid,nÿ trop
tendre,ny trop dunmais médiocre. Aucunef-
fois oubefoing eftoit defecher ouroborerle
ventricule, y ay faid adioufter de la pouldre
d anis,ou coriandre. Son boire foit de la deco-
dion dudit bois ,pourueu que le patient ne
c v R A T O I R e: 9 $
foie trop debile,ou fort accouftumé au vin:
auquel cas ie leur permettroye f ufage d’un
bien peu de vin non fumeux, ny violent, mais
d’une moyenne force, & fubftance,& bien
meur, fpecialement apres le premier traid de
ladide decodion : laquelle pour auoir prom¬
ptement efte attirée par le foye famelique(qui
l’arrachera du ventricule pour fon aliment) o-
perera en iceluy, & luy iêruira de medicamëti
Quant eft du dormir, il fen fauldra abftenir
tant qu'il fera pofsible apres le difner : pource
que teldormir replit lé cerueau d’exhalations,
& vapeurs, & augmente les douleurs,&ma-
tieres catarrheufes. L’exercice médiocre deuat
le repas n eft impertinent, & fera bon dede-
laifler(fil eft pofsible) toutes affedions,&agi--
tationsd’elpritentout le temps de la curatio,
attédu quelles ontpuiflance de commouuoir,
&inflammer les efpritz, & humeurs, princi¬
palement bilieux : A quoy luy feruira beau¬
coup pafler le temps à quelque chofê ioyeufè,
comme deuifer, iouer, ouyr inftruments mu-
licaulx, lire chofes fàcecieufes : mais la chofè
qu’il fault principalement fuyr,&euiter du
tout pendant la curation , eft l’ade Venerien,
comme de toutes les chofes non naturelles
la plus contraire. Car oultrela débilitation
des parties nerueufes, & empefehement des
METHODE
$6
vertus, & a&ions naturelles, il empefehe tant
la fenlible, comme infenlible tranfpiration, &
euacuation des humeurs vineux, & les reuo.
que aux parties internes.
La fécondé maniéré de cu¬
rer par fridion.
L A feco.de maniéré,qui eitl’vnélion ou fri-.
ftion,eft vtiîe & necefïàire à la euratiô de
celle maladie,non toutesfois en toutes les
efpeces,& dirpolitxôs dictlle, ny en touttéps.
Parquoy prudêment la fault adminiftrer, fuy-
uant les indications cy delTus tant de fois re¬
commandées. Car ou la maladie feroit inuete*
ree,faiéte d’un humeur gros,lent,& vifqueux,
&ia adhérant aux parties folides, froides, &
profondes,qui font les Os, corne en ceulx qui
au.parauant ont elle trai£lez ? &en ceulx qui
ont nodofitez,douleursinueterees de telle,&
articles,ou pour la longueur de temps nô feu¬
lement les parties font redues imbeciiles,mais
aufsi nature faccoullume à defcharger là ce
qu elle fent luy vouloir nuÿre. Au moyen de-
quoy l’imprime vne cachexie, & mauuaifeha-
bitude,& efble corps,&les vertus rédues im-
becilles,pour les diuturnes,vehementes,&cu
tinuelles douleurs :lefquelles (tefmoing Hip-
C V R A T O I RE. 97
pocras) lurtoutes çhofes profternet & débili¬
tent les vertus : ou la maladie dide feroit ainfi
inueteree: lors tant fien fault que ladide fridiS
immédiatement en tel cas foit commode, que
mefines par vfer d’icelle,en corps, & humeurs
non préparez,nous en voyons infiniz perduz,
& miferablemet finir leurs iours, corne quand
elle eft executee par vn tas de malheureux ho¬
micides (la iufie douleur & leur mefchancete',
mecotraindd’ainfi fouuent m’attacher àeulx)
qui feulement pradiquent pour l’auarice, 8 c
quelque vil gaing, &-negligent Dieu & fa pa-
rolle,frottent inhumainement vn patient,fans
aucune préparation ou efgard,finon que quel¬
quefois les plus fufïiiâns d’entre euîx, les vou-
lans purger, leur exhiberont vne lozenge de
diacarthami, ou de fucco rofeftimant par leur
afnerie& ignorance ,ou bien par leur mali¬
ce auoir bien befongne , veu mefmement que
cela porte le nom de medecine : mais c’eft fans
côfîderation de la nature des humeurs exube-
rans en ce corps,& autres indications tant ne-
ceiïaires, & fans auoir efgard, que Iadide fri-
dion (laquelle eft précipitante & fubite) faid
adionen ce corps. Et tout ainfi, comme tout
médicament purgatif mis en vn corps, opéré
premièrement es humeurs,lefquelz de fa natu¬
re & propriété'il eft apte à purger^puis par def-
g>i.
METHODE
58
fâult de les rencontrer,fê rue fur les autres,qui
leur font plus femblables, & prochains, & ne
trouuant humeurs videz & corrompuz opéré
&befongne es humeurs bons, & en ce qu’il
peult rencontrer: par mefme raifon ladidefri-
ôtion appliquée feraa&ion en ce quelle trou-
uera luy eftre propre , & à elle préparé : & par
deffaulc de préparation des humeurs coriôpuz
de ce venin , opérera es autres bôs,& humidi-
tez radicales, & naturelles, dont enfuyt vn er¬
reur pire que le premier : aufsi que e eft cou.
tre l’opinion d’Hippocras enfès aphorifmes,
Pource eft befoing vfêr de côcoction,& pre-
paratiô defdi&z humeurs:ear ou y il auroit par
trop grade defîcatiô, il fauldroit les humefter,
tant auec les chofes internes (comme maniéré
de viure hume&ante, de facile digeftion, & de
petit excrement, vfage de deco&ion de gaiaej
mefmes faire bouillir leur viande, & nourri¬
ture en ladi&e decoétion, auec orge ouilz fe-
royent trop defeichez) qu’auec chofes exter¬
nes, côme bains compofèz de racines, herbes,
fleurs, femences, & chofes propres pour hu-
meâer, & temperer la chaleur & fïccite des
corps,& difpofîtions,qui pour les chofes pre¬
cedentes auroyent efte trop efehauffez, & de-
fêichez, côme Ion voit cômunement: Etàl’if-
fue d’iceulx faire fri&iôs de médicaments pre-
C- v H A T O I R e; M
paratifz tant feulement : corne pour humefter
&emollir,vfcr d’axungercômc cftaxungia an-
ferma,anatina, caponii,gallinacea,porcina, huma-
na,caprina,hircina, taurina^ulpina, taxi^rfina.
De Medulle,corne c^itulina,ceruina,htrcina,
bouilla,canina,taurina De gômes,côme eÛam-
moniacü,bdellium, oppopanax,galbanum,& , c. Se-
mzçes£Qvnefè.mdaa,lini > fœmgrœci,&’c.¥[uy\~
les, corne eleu ^tolarum, liliorît, lumbricorû,Çrc.
defquelz auec cire fe fera Uniment, & d’iceluy
faire friâion generalemet par tout le corps,ou
particulieremet es lieux affeâez.Mais à telzli-
niments ne fault adioufter argent vif,ny autres
medicamets refolutifz tant par leur jppriete, q
leur qualité manifefte, ou fort chaulx. Pareil¬
lement on peult faire eftuues feiches, pour les
intëuôs deilufdi&es,de relaxer, emollir,hume-
âer, &ouurir les pores, atténuer, & incifer la
crafsitude,& vifcofite des humeurs, & àl’iflue
d’icelles faire fri&iÔ auec les linimcts fufdidz,
& ainfî continuer iufques à fuffifànte prépara¬
tion. Mais il ne fault temerairement appliquer
les remede.s,ains auec meure deliberatio:& co
lîderer qu vnremedeou medicametbien pro¬
pre pour vne maladie fouuent doibt eftre chan
ge pourlamutatio & changemet des tëps d’i¬
celle. Pour retourner à noftre propos la friôio
qui eft fans moyen, fera vtile & neceîTaire (les
chofes vniuerfelles deuemet faiâ:es)à eeulxoa
la côtagion eft encor recece, & ou les humeurs
pituiteux & autres fontmeflez enfemble,ce
qui fouuent aduient es corps fânguins, & bü
lieux, corne en ceulx qui ont douleurs mobi-
îes,& nô fixes de tefte, efpaules, bras, &iabes,
vlcefes recentz de mebre viril, de gorge, & dé
bouche,puftules en la tefte,front, efmodoires
des parties nobles, & autres parties du corps,
& efquelznous pouuons faire iugement, que
ladi&e naatiere eft cuiéte & préparée , pour
promptement auec fès racines eftreeuacuee:
mais à la copofition des médicaments pour la¬
dite fri<ftion,ne fault obmettre qué(oultreles
autres médicaments de quoynous parlerosen
leurs lieux) tout ainfî corne nous auons'di&en
la diffinition d’icelle,qu elle a quelque chofe de
propre,& occulté, aufsi pour la curatiô d’icel¬
le,eft il befoing adioufter médicament quiluy
foit alexipharmac,roit de propriete'manifefle,
où occulte,côme(entre autres)eft l’argent vif,
lequel feul eft approuue par certaine, & mé¬
thodique expérience , nonobftant. quaucuns
doubtent que de fa v'enenofite prouienne telz
accidens malings , qu’on voit aduenir à plu-
fieurs ayants vfe / d’iceluy,queie délibéré trai-
^bcrpar.authorite’, raifon, de expérience.
* '<•? -IP *
ICI
cvratoiu;
&SiDe la propriété de
l’argent vif.
A Vcuns citent Diofeoride,lequel en vn cha
pitre qu’il faiâ: de l’argent vif,di£t,q prins
par le dedans il ronge, & caue au moyen de fa.
grauitë &pefanteurrmais Marianus fanftus Ba Authorité-
rolitanus, home fort experimëte en chirurgie,
traidant deçà fa, gr ejfenjione, pour refpodre &
fâtisfâire à cecy fait vne petite digrefsion, &
dit, qu’il a veu plufieurs qui ont aualé le vifar- L argetlt ^ e
gent fans aucune incommodite^oulefîon. Et 3 ans } n > e ft
pour cofirmation de fon dire,raconte l’hiftoire veneneu*.
d’vne femme qu’il afferme auoir veu prendre
pour quelque intetion, & à plufieurs & diuer-
fesfois vneliure &demy d’argent vif, qu’elle
reiettoit par bas, fans aucune lefion : mefmes
dit,qu’en l’Iliaque pafsion (comùneemet dide
miferere mei) maladie mortelle,plufieurs font
efchappez,en prenant trois liures d’argent vif,
auecde l’eaue fimplement: & les autres eftre
gueriz d’vne violente colique,en prenat moins
de trois onces. Ce qu’aufsi eft approuuë par
Auicene, au chapitre de argëto viuo, ou il dit,
que plufieurs en boyuent fans'eftre aucunemët
endômagez. Antonius Mufâen fbnliure,ou il
faidexamen des Amples médicaments au trai-
&ë des metaulx dit, qu’il a de couftnme de
§• «i- ’
102 METHODE
donner argent vif à boire aux enfâns eftans de-
my morts à l’ocafiondes vers & Timbriez.
Hiftoire. Vneuefque de ce Royaume afFermoit,que
luy eftantambafladeur pour le Roy à Venife,
fe trouua vn feruiteur apothicaire,qui pour
defrober fbn maiftre aualoit l’argent vif, & fe
retirant en quelque lieu àl’efeart le reiettoit
par le fîege fans mal aucun. Non content de
tout cecy,i en ay voulu moymefmes faire Tex-
perience, & en ay faid vfer en petite, moyen¬
ne, & grande quantité' à plufieurs efpeces da*
nimaulx, qui ne fen font point mal trouuez:
ce que vous pourrez aufsi faire, fi bon vous
Galien $. femble. Autres difent, que Galien Ta did vc-
neneux. Galien 9. fimpl. confeffe iamais n a-
uoir eu aucune expérience, fcauoir fi prins par
le dedans, ou applique parle dehors il doibt
eftre did mortel. A uicene la ordonné pour la
tigne des petis enfâns : Mefue en a ordonne
en ces vnguents(feulement pour la rongne)en
telle quantité, qu’aucuns envfent félon la re-
cepte pour les fridions.
ditiâT tr Par dedans fe donnent médicaments purga-
limilitudes. tifz,aufquelz lesauthçurs attribuent qualité
veneneufe: comme tous laxatifz,lefquelztou-
tesfois auec leur corredifz font redifiez de
leur qualité'virulente & maligne ,& fans telle
malice font adion ; Par Tauthorite' de Galien,
c V R A T 0 I R E. 103
& tous autres autheurs méthodiques,& ratio-
nelz, nous vfons de médicaments veneneux,
& de la plus partprins par le dedans, comme
de vipcres, cygue , iufquiame , mendragore,
opium,pauot,hellebore,& autresrlefquelz tel¬
lement fepeuuent corriger,que nous en vfons
fans telle malice.Ne voit on aufsi maintesfois,
que par lindo&e exhibition d’agarie, fcatno-
nee, turbih, cartame, mefme rheubarbe, &
autres telz benings médicaments purgatifz
(defquelz gens méthodiques vfent iournelle-
ment fans violence) qu’a maintes non feule¬
ment demeure vne imbécillité perpétuelle du
ventricule, par laquelle fuit lyenteçe, intem-
peftiue euacuation , & quelquefois indeue,
par laquelle fenfuyt dyfentere,tenefme, & au¬
tres telz accidens, mais aufsf maintesfois fen
eft enfuyuilamort? N’en pourroit on autant,
voir d’auantage dire du pain, du vin, & tou¬
tes autres viandes? Ne dit Galien toute reple-
tion eftre mauuaife, celle du pain trefmauuai-
fe? voire mefme veneneuiê, comme il fe peult
voir apres le temps de famine, que plufieurs
en meurent, encor que de foy il foit tant be-
ning & familier à nature , que rien plus.
Galien en fonliure de caufis morbo. dit, que
les viandes bonnes indeuement prinfes, en¬
gendrent maladies froides. Voyez quelz
g.îiii.
104 METHODE
maulx& aceidens aduiennent du vin,quant
il eft prins indeuement , & fans raifon: car '
oultre les vices qu’il eaufe au foye, il réfrigé¬
ré & rend les parties nerueufes tantimbecil*
les, que non feulement plufïeurs demeurent
en perpétuel tremblement, & fubie&z à con¬
tinuelles fluxions , & catarrhes : mais aufsi
les vns tombent en vertigine, feotomie, para-
Jyfîe, apoplexie, & bien fouuent en la, mort:
Et pouree n’y a raifon d’attribuer telle violen¬
ce^ malice à l’argent vif, pluftofl qu alafaul-
redele bien appliquer & mettre en bon vfi*
ge : veu melmes que plufieurs hommes expers
& méthodiques enfontvlêr fans aucun incon
uenient: Et fl dis d’auantage que Ion en pourra
prendre en plus grande quantité par la hou-
che fans Iefîon , que d’autre laxarif quelcon^
que - Les bonnes femmes pour bien tuer les
poulz, & ofter les rongnes de la telle des ieu-
nes enfâns, appliquen t par long temps argent
viffans corredion,ny préparation: ains feule<
ment demy mefle auec beurre, ou axunge, &
en grande quantité 7 ,encore que la telle foitvne
partie noble, de fort rare texture, petite force,
de ailée à offenfer. On a pareillement accou-
llume'en Elpaigne,comme gens dignes defoy
( m’ont référé',de faire vfer darget vif auxpetis
çnflms,pour le laid coagule dedans Feftomach
_ c V R A T O I R E. IOf
fans inconueniens : &melmes encorde pre-
fent ces malheureux empiriques en leurs fri-
dions j frottent ôc la telle & toutes les parties
nobles,auec leurs vnguents, ou n y a faulte d’¬
argent vif,& fans préparation queleôque:tou-
tesfois àplufîeursnenaduiennent aucunsac-
cidents.
Si nous voulons croire à lexperience, on en Experî&e
trouuerainfiniz, &trouueroit on encor d’a- quel’argét
uantaee, n’eftoit le fcandale. qui ont elle frot- vifn * cftve
° r f i • neneux,
tez,non feulement par vne, ou deux: mais par
plufieurs fois,Iefquelz auec les mefmes reme-
des méthodiquement reiterez,ont elle gueriz.
Et Son vouloir obieder, que celaeft pourvn
temps, & qu’ilz recidiuent, & renchoyent a-
près, i’offre non feulement d’affermer, & faire
affermer à plufieurs demes compaignons chi¬
rurgiens experts, maïs en monftrer plufieurs
en celle ville, & ailleurs (fans eeulx que ie ne
vouldroye déclarer pour le fcandale ) que i’ay
penle auee argent vif,Iefquelz teflifieront,cô-
me ilz font à vn chaféun, de leur vie ne feflre
mieulx trouuez. Les lignes font telz, ilz font
bien coulourez, aucuns gras, difpos,auec bon
appétit : ilz dorment bien, & font allégez par
le dormir:& font toutes adions naturelles-auf
fi bien que jamais. Ten monlireray auls§É£aia*
très, Iefquelz (ayans efté penfez auec mefmes
Io£ METHODE
remcdes, & par autres que moy, il y a des ans
plus de vingt ) font fains & difpos : &depüis
(comme ilz tefmoignét ) ne fen font fentizen
aucune maniéré . La controuerfie & different
des autheurs,qui en ont efcrit, nous môftrent
aflèz que la feule expérience en peult certaine*
ment iuger,côme aufsi de tous autres medica-
Qualxtez ments °P er * s par propriété occulte. Parquoy
premières delaiffans la difpute de ces qualitez premières,
de l’argéc & les autheurs qui l’ont didchaulr(cômeGa-
lie 4.{impliciü,Ariftote 4.metheor. Haliabâs,
Paul. Eginet, Conftantin, Ifaac, Rafes, Pia-
tearius) par expérience nous voyons en luy a-
fccond^r dion de ehaleur,eôme d’attenuer,incifer,pene
trer,&refouldre. Aueüs le difènt froid,pour-
ce qu’il eft faid de plob, & autre matière ftoi-
de,qui ne fenfuit pastcar la chaulx viue eft fai*
de de cailloux, & pierres froides,ce neatmois
eft chaulde & cauftique.Etpourcc ne nousar-
reftons à telle difputetmais à l’adion d'iceluy,
laquelle eft plus neceflàire,& acheuons de fca*
uoir,fi défit venenofite prouiennent tant de
mautx que luy en attribuer aucuns.De ma part
ie fcay que plufieurs en vfent,& en ont vfé,qui
n’en ont aucun mal : & ay veu homme en ce-
fte ville,qui pour cinq folz tournois en aualoit
deux onces pour vne fois: & plufieurs en font
auiourdhuy vfer en pillules fans incôuenient:
CVRATOIRE. 107
ce que toutesfois ie ne vouldroye confeiller
fans bonne & artificielle correction. Au refte,
quant à l’application exteri eure, nous le voy os L’argét vif
eftre alexipharmac & antidote contre les vice- côtraire à
res virulents, cacoethz, & malings, qui refu-
fent,&fe rebellent contre tous autres médica¬
ments: de forte qu’il confume la virulence, &
malice d’iceulx, plus que nulz autres operans
parleur qualité première. Guido deCauliac
parlant de la nature de telz vleeres, ordonne y Le P Iom J>
appliquer platines de plomb frottées d’argent
vif. Ce que conforme Galien 9.fîmplieium,du ce des vice
plomb, Tapprouuat pour les vleeres malings, res.
& pour les chancres.Mefmes nous voyons par
expérience que le plomb(lequeI aucuns difont
veneneux, par ce que l’argent vif fouuent eft
faid de luy ) peult demourer vn long temps
ennoftre corps fans foire aucune corruption,
comme Ion peult côgnoiftreen ceulx qui ont
eu coups de harquebuzes. Quoy que foit i’ay
veu à plufîeurs hommes,tant en Italie, comme
en ce royaulme, demourer plumbetz aux par- plomb
ties chameufes (comme bras, iambes , & de- ^jfnatu-
das le corps)l’efpace de deux,quatre,fix,huiCè, re>
voire dix ans, & defeedre du hault en bas fons
faire aucune putréfaction, ou nuifonce à natu¬
re, qui le dénoté alfez nauoir telle venenofî-
ili mais pluftoft quelque çhofe de familiarité
METHODE
108
auec nature,que n’ont pas plulîeurs autres me-
taulx.Aufsi Galie 7.cata topùsne did pas qu’il
foie venenenxrmais did que l’eaue contenue es
cananlx de plomb (pour le limon qui fy at¬
tache & adhéré) caufe diflèntere, ce que ferait .
bien l’erain,ou cuyure,le limon defquelz félon
la fubftance adhérente à iceulx,eft ce que nous
Hiftoires appelions vert de gris. CesiourspâlTeziefiiz
d’une ex- appelle’pour vn ieune enfat demourat chez vu
perience - Codeur en medicine de celle ville de Paris,le¬
quel âuoit vne parotide(qui eft apofteme enui-
ron les oreilles ) auec grande tumeur, inflam¬
mation,douleur,pulfation, 8c telz lignes figtii.^
fîans getieratio de matière. Au moyen dequoy
nous aduifames qu’ilféroit bon (àraifondelà
grande douleur & tenlionjy appliquer vn mé¬
dicament anodin , 8c chalaffiquecômun,ex0w
dalla punis furfuracei in laBe Vaccina infufîa , cm
. femine Uni , fœnigr&ci , oleis liliorum, & refît-
ram ,jloribm chameli , & meliloti, Qr croco. Ce
qui fut fait, & au premier remuement delem-
plaftre fetrouua grande diminution delatu-
meur,&de tous les au très accidents, dont le-
didmédecin, 8 c moy fuîmes fort efbahiz, par
ce que nous auions délibéré ce iour, ou le len¬
demain y faire ouuerture. A la fécondé fois fe
trouua fans inflammation, pulfation, ou dou¬
leur , & là peau ia fletrie, qui denotoit refolu-
CVRATOIRE. 10 ?
tionj&apparente diminution de latumeur:&
fentoit l'enfant la partie quafi toute defchar-
gée. Au troifiefme appareil i’appereeu dedans
ce catàpjgfme quelque chofe d’argent vif: par-
quoy nous enquerans, d’ou pouuoit procéder
cela, trouuafmes qu’un feruiteur, auquel on a-
üoit commandéfaire ce medicament(faulte de
c.uriofite') l’auoit meile auec vn vnguent eftat
au mortier,au,quel y'auoit de l’argent vif, tou-
tesfoisceft enfant fut guéri en quatre ou cinq
iours.fansfuppuration, ny autre incôuenient
quelconque. Et le voit on tous les iours faire
bonne chere ,fans fieftre depuis trouue mal.
Quelque temps apres vne damoifelle fuft affli
ge ; e d’une femblable maladie'laquelle non feu¬
lement luy comprenoitle derrière de l’oreille:
maisaufsi vne partie de la gorge, & quafi tou¬
te la ioue, & noobftant quelques remedes que
nous y peufsions appliquer, fufïênt repercuf-
fîfz, refblutifz, ou fuppuratifz, nous ne fceuf-
mes tant faire que nature voulut tedre à aucuJ
neeuacuatiô,de forte que latumeur,inflamma
tion,6c douleur ,eftoit telle, que nuid ne ioür
pofsible ne luy eftoit repofer, ains de iour en
ioureftoit augmetee,quoy voyans ie racoptay
aux médecins làprefents, l’hiftoire preceden¬
te, lefquelz furent d’aduis qu’on y adiouflaft
quelque peu d’arget vif. Ce qu’ayant faid ien-
IIO METHODE
tit des la première application, diminution de
{es douleurs, & en peu de iours le termina par
refolutiô (encor que ledit arget vif fuftappli-
que aueçfuppuratif)& fut guerie.
le pourroye alléguer vne infinité d’autres ex
periences,îefquelles le laifTe à caufe de brieue-
terppurce qu’il me femble que ces probations
fontfufSiàntes, pour conclure que l’argent vif
n’eft fi veneneux,& maling, queplufieurspar
Côclufîon d’experience,&:iugemeiit l’onteftime:
que l’art car fi les choies precedentes ont lieu,il me fem
gent vif ble que méthodiquement on en pourra vfer es
n eft vene fripions : attendu que les parties frottées font
neuï * ignobles : & que l’argent vif y entre en petite
quatite (fîaïfi eft qu’il y en entre)& qu’il y aau
corps,fubied,en quoy il opere,quiluy obtund
là vertu,& par confequêt l’empefche de bleflèr
ce qui eft naturel & bon.Tout home méthodi¬
que peult iugcr,qu’il n’y a patiet pour vne fois
trai&e qui en puiflc vfer vne once en toutes
fes fri&iôs, lefquelles encor font fai&es en di-
uers iours: car en vnse liure d’vaguent il y aura
trois, quatre, cinq onces, plus,ou moins d’ar¬
gent vif, duquel vnguent il vfera (pour l’habi¬
tude,& force qui fera en luy ,1a nature des hu¬
meurs , quantité du venin ) la moidie, ou les
trois pars: & fupofèz qu’il vfaft le tout (ce que
peu font) il demoure dedans les draps, & au-
C v R A T O I R Ei III
très linges mis entour euIx,ou demeure fur-
leur corps, comme eft facile de le iuger à ceulx
qui en font lexperienee: &m’eft aucunement
doubteux qu’il pénétré en fubftance dedans le
corps,corne nous déduirons cy apres:Er pour
obuier aux accidents que feroit la trop grande
refolution d’iceluy, Tvnguent f’appliq ue exté¬
rieurement fans violence aucune,mais en bien
petitequantite / furies extremitezfeulemet:&
eft la quâtite / de T unguent d’un,iufques à deux
onces pour le plus à chafcune fois pour frotter
toutes les parties. Or voyez quelle différence
il y a entre telle applicatiô, & l’ufage de Target
vif défait par le fufdiâ: Marianus fanâusBa-
ro!itanus,qui eft d’une,ou deux liures pour v-
ne fois auale,& pris par dedans :aufsi les au¬
tres hiftoires deferiptes au precedent, & au-:
très qui fe pourroyent déduire, que le delaiflè
pour euiter prolixité!,
^ÿRefponfe aux obieâions
faidtes contre Targent vif.
I E nedoubte pas que cecy ne foit trouue
eftrage de plufîeurs,lefquelz ayants par af-
feftion, fàulte de iugement, ou autrement
emreprins blafmer l’ufage, & les aftions de
l'argent vif,le diront maling,veneneux,& en-
MET h O D E
111
nemyde nature>pource que nonobftant, & a;
près l’ufage d’iceluy,ilzen voyent vn nombre
infiny de tormentez & affligez : ilz vous alle-
guerôt qu’il pénétré iufques au centre des par
tiesducorps .( qui font les os ) &que làil de¬
meure, &rfai£tefleuerleur fubftance: car delà
font.engendrez ces nodofîtez fcirrheufes, qui
apparoiflent en quelques vns affeftezde celle •
maladie, & que fon naturel eft de les liquéfier
& fondre en gouttes, comme fi c’eftoit métal:
Quil prouoque douleurs diuturnes, & telles
qu’a ïamais les perfonnes font affligées : Quil
eftcaufe de tellement refouldre la vertu des
nerfz,& autres parties nerueufês, que l’hom¬
me toute fa vie demeure en perpétuel trëble-
ment : Finablement qu’il faid des vleeres àla
bouche virulents,& malings,noircift les dets,
rend la bouche orde, & puante,auec plufieurs
autres maulx que quelque fois on leur voit ad-
uenir. Pour à quoy refpondre, amy leâeur,
ie confêfTeray bien, que"(comme aucuns env-
fent,&ont vie)il en peultaduenir mille incon
ueniens , tout ainfi comme de l’indode appli¬
cation des autres médicaments. Et comment
feferoitil autrement ,puis que nous voyons
auiourdhuy vntasde femmes , tumbiers,&
autres fans raifon, fans fens naturel, & iuge-
mët,qui en abufent, & font caufe qu’extremes
C V R A T O I R E. ÏI3
&innumerables maulx enaduiennent: la plus
part defquelz ayants eftdpenfez de celle mala¬
die, ou en ayants veu penfer quelques autres,
&trouue r moyen d’auoir vne recepte pour de
l'argent ou autrement,le meflent de frotter
inégalement toutes perfonnes fans méthode,
ou difcretiô aucune : mais en la mefme manié¬
ré & quantité, comme ilz en ont veu faire aux
autres,eftimans queiamaisles patiensne fe-
royent gueriz fil y auoit vne demy fois moins
que es autres : Et pource, encor qu’ilz foyenc
fort debiles, femmes, ou ieünes enfans, 6c de
rarifsime texture, ilz leur en bailleront tout le
long de l’aulne, fans oublier leurs couuertu-
res,& trois graizentour eulx, à feauoir aux
deux collez,& aux piedz,foit hyuer ou ellebcô
me nagueres en trouualmes vn mort en fon
lid, & fufFoque de la première fridtion, auec
brulure aux deux bras pour auoir touche les
graiz. Au côtraire, ou il fera befoing en doner
dauantage, & que les patiens fulTent forts, ro-
buftes,& exercitez à tous trauaulx, fàulte de iu
gemet,ilz n oferoyentle faire,& moins chagef
leurs medicamets pour la nature,grandeur,ou
petitelTe des accidens : car ilz n’ont iamais veu
paflêrplusoultre.Etpenfent ces malheureux
que leur recepte', & maniéré de faire foit pro¬
pre a toutes perfonnes, nayans aucune çôfide-
mïthode
114
ration de la nature de la maladie, & moins de
rout le corps,ny des parties d’iceluy, cdmefil
n’eftoit qu’vne efpece d’icelle maladie, vne co-
plexion,aage,ou vertu. Voyez donc corne ilz
peuuent fcauoir fi leur medicamet eft TufFifint,
pour l’ablation totalle de la maladie, caufe, &
fymptomes : ou fi la vertu du patient eft fuffr-
fante pour le porter. Ce font propremet ceulx
à qu£Galien parle au 2 .de fa méthode, quigai-
gnent beaucoup de ce qu’il ignorent : Qui eft
caufe de la perditiô de tant de gens: caries vns
font euacuez & refoulx, &: non feulement du
fuperflujou caufe d’icelle maladie, maisaufsi
bien des humeurs ou humiditez radicales, na¬
turelles & fubftantifiques, dont il fenfuyt tel- j
le colliquation , que bien fouuet meurentfecz
corne bois. Es autres font euacuatiÔ d’vne par¬
tie du plus fubtil fêulemét: Au moyen de quoy
quelque teps apres ilz recidiuêt auec douleurs
quelquefois extremes, detefte, des articles: le
plus fouuet au milieu des os, ou font proches
ces nodofî tez corrompis la fubftance d’iceulî,
qui ny dôneroit bien toft ordre:& pource que
celaaduientaucunesfbis apres les friâ:i6s,plu'
fieurs (contre raifom& vérité) l’attribuent à
la malicede l’argent vif, comme i’elpereauec
raifon & expérience plus amplement déclarer.
Ilz nous obiicent donc,qu il pénétré iufques
aucétre du corps,& que là il demeure: A quoy L’argent vif
ie refpôd, que préparé"^àinfi corne il doibt eftre ne demeure
fil eft ainfî qu’il pénétré iufquesau centre } il dedans k
fault côfeffer qu’il eft fubtihau moyen de quoy Cor ^*' *
&par mefme raifon (aydat a ce naturejpuide,'
laquelle n’eftiamais oyfîue,mais curieufe à ex-
peller ce qui luy eft eftrage) il en peuk aifêméc
fortir,moyennât les Tueurs, flux de bouche, dé
ventre, vrines, & infenfibles tranfpiratiÔs qui
fe font tant par les eftuues feichcs qu autremet»
Ce q ie ne croy qu’appliqué auec les fri&iôs, là
fubftâce pénétré iufques dedâs le corps, ioinft
quele refte du medicamét demeure dehors,co
me de tous emplaftres, & autres médicaments
appliquez fur quelques parties.'lefauelz fans y
penetrer en fubftâçe,mais leur faculté 7 feulemét
ne biffent pourtat à faire leur aâiô. Exéple des
ceroines de vigo, ou femblables appliquez fur
lesmefmes parties oufefaiâ:îafridi6,ne ^puo-
quet elles flux de bouche, & de vetre, aufsi bie
côme ladiâe fri&iôîtoutesfois la fubftâce de 1‘-
arget vif ne fort hors defdidz emplaftres pour
penetrer dedas le corps: mais qu iiz foyét fon-
duz,apres qu’ilz aurot faidleur operation, co¬
rne i’ay maïtefois fâi6fc, on y rêtrouuerala fub- ;
ftâce de l’argét vif en telle quatite,corne au pa-
rauant qu’ilz y fuffent appliquez. Et fl par la
blancheur qui fe reprefente aux corps,lefquelz
11$ METHODE
recoyuet l’exhalation, ou la qualité de la iâliue
de ceulx qui ont efte'frottez d’argét vif. Quel-
ques vns veulent inferer,^ neceflairemenr vne
partie de la fubftance d’iceluy pénétré dedasle
corps. le dis,que ce neft q la feule qualiteayat
fîege auxefpriiz J &aux humeurs, nolafubftan
ce, qui feroit cotre toute raifo de philofophie:
ioind q l’exhalatiô qui fort d’eulx n’eft pas Ha¬
cherais blâchift le corps qui le reçoit. Aufsiie
fuis feur d’en auoir ouuert plufîeurs, aufquelz
n en ay iamais trouue vne feule relique:meftries j
depuis peu de tëps,vn quidam empirique frot¬
ta fi bien vn pauure patient, qu’en peu de teps
il le fuffoqua.Le trefpaffe fut par nous reuifité,
& ouuert : ou eôfîderafines diligemmet (entre
autres ehofes)fînous trouuerions quelque re-
fte d’arget vif:ce que nous ne trouuafmes.Tef-
moings en font Maiftres Nicole Lambert,&
Ambroife Paré,homes rationelz,auec lefquelz
plufieursfois i ay curieufement 8c diligemmet
faid inquifîtion des chofés cy mentiônées: qui
me fài& dire qu’eftas méthodiquement curez,
il ne fy en trouuera aucunemét. l’ay bien ouy
dire qu eftant mort vn doreur, on luy a trouue
de l’argent vif dedans la tefte,cc qui peult bien
eftre vray: mais ce n’eft pas vne rnefme raifon:
car ces doreurs en vfent indiferetement,&
à toutes heures,en receuant la vapeur de tenue
C V R A T O I R E. 117
fubftanceen grande quantité parle nez,fans
auoir obieét prepare / , en quoy il puifle agir
pourobtundre cefte grade ténuité & vertu re-
folutiue : parquoy à fâulte de ce, fai&a&iô aux
efpritz, & humeurs bos, par la refolution def-
quelz la partie eft diminuée de fa chaleur natu¬
relle^ rendue froide & imbecille,dôt fenfuit
augmetation d’humeur pituiteux, gros & vif'
queux:Au moyen de quoy eftant ainli pénétré
lediâ argent vifpeult fe reunir & coaguler en
fonjppre & premier corps: à l’imitation d’vne
eaue bouillate,de laquelle fteflieuent vapeurs,
quià lacouuerture de deflus,ou autre chofe
froide & fo!ide,de reehef fê couertit en eaue:ce
qui deburoit aduenir par l’ignorâce de ces em-
piriquesdefquelz (fâult d’entedre ce qu’ilfôt)
agiterôtlarget vif(nô préparé, mais corne il le
trouuet chez les apothicaires) en leurs vngues
iufques a ce qu’il n apere plus feulemët fans a-
uoir cefte côfîderatiûn,que facilemët apres il fe
peult reunir par l’aâion de la chaleur de noftre
corps. Et qu’ainfî foit, prenez de leur vnguent
ainfî prépare,& le fâiéfces fondre,ou mettre en
vnlieu chault, & vous ne fauldreza retrouuer
l'argent vif reuni au fond du vaifleau. Pour
donc euiter telle chofê, fâult noter la maniéré
de faire Iefdi&z vnguens, & la préparation de
l’argent vif, comme déduirons ey apres.
h.iii.
METHODE
Il8
l’argent vif L'autre incôuenien^qu’dz alîeguent,eft qu'il
ne peult ef- eflieue la fubftanee des os : cela eft vn abus, car
Ieuerlafub- pour ee f a { re {{ en f au ldroit vne grade quanti-
ftacedesos. * r . « ° •
te. Aufsi en les ouurant on y en trouueroit,ou
pour le moins l’efFeâ: d’iceluy, ce q toutesfois
ne m’apparuft onques. Et d auantage on voit,
qu’a plufîeurs feflieuent tophesou nodus;,en
latefte,aux os furculaires, & du thorax,lef-
quelz toutesfois n’vferent iamais d’argent vif,
éi qu’il foit vray,fouuent nous en ouurôs,tant
en corps viuans corne morts, aufqueîz iamais
n’en eft apparu. En corps mort ie puis affeurer
(&tefmoings m’en feront Monfîeur maiftre
Iehâ le grad, doâeùr régit en la faculté de mé¬
decine,lors prefïdent en l’anatomie,& tous lés
auditeurs en medecine, qui pour lors eftoyent
prefes)q lediâ maiftre Ambroife Pare ; ,& moy
eftans difledeurs aux efcoles de medecine,no 9
anatomifafmes (entre autres) vn corps quia-
uoit eu la vairolle,ou fut trouue vn nodus,auec
os apparentemet elleue fur le milieu du gros os
de la iabe,dit cnemedequel i’ouury en leurpre
fence, pour leur monftrer fi quelque chofefy
trouueroit d'argent vif:mais il ne fy en trouua
ny autre chofe de l’effed d’iceluy.Et côfefferet
<q la chair de 1 enuiro dudit os,eftoit autat belle
qull eftoit pofsible,& moins fubieâé a putre*
fa&iô, queplufieurs autres corps qu’ilzauoyef
CVRATOIRE. u 9
aûtresfois veu dilFequer, de quoy Hz fefbahif-
foyet,voyâs le’tëps eftre ainfi pluuieux & intë-
perë.Si au eus veulet dire quil n y eftoit en fub-
ftâcetmais q Ton jppre cft de faire telle chofe: îe
refpôdray, q fi ainfi eftoit ceulx qui en auroyet
vfe Ipecialemët deux,ou trois fois,ou plus,feu
fentiroyet d’autat plus affligez. Ce que toutef-
fois onne voit:mais au cotraire ceulx qui(pour
nauôir efte aux pmieres fois allez euacuez)ont
ces nodofitez,eftâs refrottez(ou traiéfce 2 de cho
fes equiualentes auec raifon, & no par femmes
& autres amethodiques) ont eftëinfaîiblemët
gueriz,& auee l’aftion de l’argent vif. Qu a la
miene volute* permis me fuft (fans les fcadali-
zer) nômer ceulx & celles q mes eopaignôs &
moy auos pëfe auec de Target vif bien prepa- 1
rë, & en deue quantité,lefquelz eftoyet extre-
metnet affligez, aucuns pour lapremiere fois,
les autres par reeidiues (apres auoir eftë trai.
âez deux ou trois fois par gens inexpers) qui
ont eftë & font gueriz,& redüz fains felÔ leurs
diâz mefmes, & côme il apparoyffent par tou
tes leurs aâiôs naturelles, & autres lignes, dot
nous auons parle cy deffus* Iepenfe bien, que
ce qui faiâ: croire à aucuns que telles nodolî-
lîcez prouiennent du mercure, eft par faülte
de pratique, 8 C pour n’auoir aceouftume'de
veoirtelz tophes, fors apres fri&ions, ou bien
h.iiii.
120
METHODE
(de quoy n’ont iugement)apres vins ou déco¬
dions .Mais fuppolbns vn , ou plufieurs hu¬
meurs ayans acrimonie eftre cachez es parties
près des os(fans q iamais le patiet ait eu vairol-
le, ny vfe d’argent vif) envne playe, ou vlce-
rerl’os ne fera il en peu de temps corropuîHip
pocr.z.de morbis, & auj.lîure des épidémies,
Galien enfon liure 4 .defescata genes,Cor-
neLCelfs. au 8.1iure, Auicene au 4 .fen, ^ece,
n’ont il traidé des caries & corruptions, met
mes des tumeurs 8ç efleuationsdes os? toutef-
fois deleurtepsne regnoit tel vfage de Target
vif. Côbien auons nous veu(eftans appeliez es
confultatiosjde François,Italiens,homes fem¬
mes,& autres,lelquelz (defgouttez par quelqs
1 gës)abhorrés l’vlàge de Target vif,n auoyetvfe
que de decodios, ou vins auec gaiae, q toutef-
fois auoyent telles nodolîtez.Cobien d’autres,
lefquelz craignas,&ne voulas côfelïèr qu’il euf
lent la vairolle,mais trouuas mauuais fi quelque
chirurgie home de bië (aulquelz ilz coferoyét
leur maladie) les aduertifloit d’eulx faire pen-
lêrauec remedes propres,mayas toutesfois ia¬
mais vfe d'aucune choie de telz remedes,ont
eu telles nodofîtez ? mais combien en ay veu
moy eftant A Rome fréquentant en vnhofpital
nomme lâind laques de l’incurable (ou chari¬
tablement telz malades font reçeuz penfez)
ARATOIRE. Ill
lefquelz, pource qu’epfçpais là fpecialement
craignent l’ulâge de large t vif, auoyent nodo-
fitez, les vns aux bras, les autres aux iambes, à
latefte, au thorax, aux os des claues ou furcu-
laires .*les vns petis, & fans carie î les autres
grans, & les os cariez : de forte qu’il eftoit be-
foing de commencer parl’ouuerture d’iceulx
auec cautères a&uelz,ou potentielz. Entre au¬
tres i’en pefoye n’agueres deux enfemb!e(dont
y atefmoings)qui de leur vie n’auoyent eu ar<
get vifdeflus leurs corps: & toutesfois auoyet
nodofipïz,l’une au bras droi6t,Sd’autre fur les
deux grans os de laiambe, di&z cneme,iceulx
bien gros,lefquelz par medicamets auec mer¬
cure, fans acune ouuerture fej^trefoultz, ôC
gueriz,comme allez on pratique. Or y auoit
il bien long tëps queceluy quil’auoit au bras
fenfentoit, mefmes ie l’auoye cogneu delà les
monts (luyeftant capitaine de gens de pied)
qu’il n y paroifloit point, pource que Ibuuent
il &purgeoit,& faifoit grand exercice. Mais à
ces guerres dernieres feftant arme le canon de
fonauant bras Iuy frbifla & meurdrit tellemec
ceft endroitfia au precedent tumeficjqu’incon
tinet qu’il arriua chez moy,ledidos dit vlna Ce
trouua carié, & quafi vermoulu :‘de forte qu’il
fut befoing foubdainementle cauterifer. Et
pource c’eft folie d’attribuer telle chofe à la
lll METHODE
malice de l’argent vif, ce que mefmes tefmoi-
gne Huten,lequel(encor qu’il ait traiâé la cu¬
ration de cefte maladie par l’ufage de la deco-
dion de gaiac)rcpred neâtmoins ceulx qui di>
fent, les tophes, ou nodolirez n’eftre propres
fymptomes,ou accidents fuyuants telle mala¬
die,aufsi bien qu’une liquefadion,ou fonte de
la fubftance des os, qui aduiennent à plufîeurs
(comme fi c’eftoit métal ) de toutes les parties
du corps: ce que i’ay môftré es efcolles de mé¬
decine en fàifant les predides anatomies. Et
fault côfiderer. que l’humeur corrôpu de ce fer
ment maling (qui a ce propre quelquefois de
îaifler les parties charneufes, & affederlesof-
fëufes & froides,mefmes a vne malice,que par
expérience on voit eftre rebelle à tous autres
médicaments) acquiert vne chaleur eftrage &
violente qui le rend fubtil, & acre fi extreme-
met que par fuccefsion de tëps auec negligece
il fait telz effedz: de quoy ne fe fault pas beau¬
coup efmerueiller, parce qu’auioûrdhuy on
delailïê les ges méthodiques, & experimëtez,
fiôdeceuk < ï u * nont P as grades parolles,& promelfes, &
qui fans me famufe Ion à ie ne fcay quelz impofteurs empi
thodevfent riques, foitpour l’ufâge des fridios, & dargët
de vins & v jf. ou pour vn tas de vins, & femblables de-
medespour c °diôs, defquelles fans autre raifon, iugemet,
la vairoüe. ou côfideration, ilz font boire à tous malades.
cvratoire. iî]
leur permettant faire grand chere,vfer indiffé¬
remment de toutes viandes» Et voila bien fuy-
tare le dire de Galien,lequel par toute fa mètho
de(reprenant Theflalus,& les liens)nous corn
mande de prendre indications,non feulement
del’effence de la maladie,& teps d’icelle: mais
aufsi de la teperature,ou côplexion des corps,
&aufsi des parties,de la vertu,ou force du pa¬
tient,de la couftume, &: maniéré de viure. Or
voyos maintenant cornent ces pauures belles
pourroyet prëdre indicatiôs de toutes ces cho
l’es tant necelïâires pour la curatiô d’icelle ma¬
ladie, veu que bien fouuent les plus experts,&
méthodiques font bien empefchez à les trôu-
uer.Combièny ail de femmes,&autres empi-
ques,qui n’ayant congnoillànce de la maladie,
ont(les vns malicieufemét,les autres par igno¬
rance) moyënant leurs fri&ions,&deeo&ios,
cfté caufe de la perditio, & ruyne d’une infini¬
té de gens? le vouslaiffe à penfer comment ilz
pourrôt difcerner quelz remedes font propres
àvnfanguin, à vn melancholique, à vn pitui¬
teux, ou à vn cholérique, & comme il les fault
changer pour la nature des températures, &
complexionSjtant fîmples,que côpofees.Pèn-
fez comment ilz congnoiffent file patient a
vertu, ou force déporter les remedes necef»
faire? pour l'extirpation de ladite maladie
METHODE
J 2-4
fubitement,& tout à vne fois,ou plus tardiue»
ment, &à diuerfes fois : & pareillement fi les
humeurs peccas font défia preparez,&enmoa
uement pour prôptement eftre euacuez,com-
me font humeurs chaulx,fubtilz,en fuperfice,
& non enracinez, comme nous auons diâau
commencement, ou fil y a befbing de prépa¬
ration , comme quand les humeurs font gros, I
froids, au centre du corps, adhérants aux par¬
ties profondes,& par recidiues.Ne voit on pas
les grans abus qui fe commettent iournelle-
ment enl’ufage de ces vins& décodions? Il
n’eftpas les merciers,tumbiers,& vieilles, qui
ne trouuent moyen d’auoir vne recepte.Et de¬
mandez leur la vertu d’icelle, ilz vous refpon-
drôt(éome ilz ont de couftume)qu ilz n’en di¬
ront autre chofêrmais q fi vous beuuez de leur
vin,vous guérirez, & qu’ilz en ont guéri plu-
fieurs : toutesfbis ilz n’ont garde nômer ceulr
qu’ilz ont gaftez,& qui bië toft apres font ren*
cheuz. Aufsi qu’il fault (au lieu de châger leur
recepte pour les indications precedentes) que
les patients foyent appropriez à leur recepte.
Voila raifbns peremptoires pour clairement
monftrer combien telles gens font dogmati¬
ques , & de combien ilz approchent de cefte
méthode, laquelle Galien commande tant de
garder en toutes maladies. Aufsi pour toutes
CVUTOIRE. Iif
îaifons & confédérations ilz demâderont com
bienilen.fault,& puiferôt dedans leur grande
marmite, & le donneront touttelàvne fem¬
me,ou ieune enfant,corne à vn homme fort ôC
robufle, faifant vfer de mefme maniéré de vi-
ure, foit à vn choleriq, ou pituiteux,repîet,ou
inani: & leur permettet aller à l'air,foit hyuer,
ou efté, & fans fuer. le leur demanderoye vo-
luntiers, par quelle vertu leur vin faid tel ef¬
fed,attendu queceulx qui ont defêrit de l’a-
dion du bois de gaiac(auquel on attribue eon
trarier à celle maladie)ont did qu'il operoit &:
monftroit fon effed par les Tueurs principale¬
ment, n’ellant de foy point laxatif, ny prouo-
quant flux de bouche. Si donques fon effedell:
par lé moyen des Tueurs, comment ferail pof-
fîblc-que fans fuer, ou faire autre euacuation
fenlîble,&apparéte,il puilfe curer,& du tout
extirper & arracher la racine d’une maladie e-
liant enracinée en humeur gros, vifqueux, &
difficile à îeder dehors ? le penfe bien que par
la tenuité de la fubllance il peult inlènlîblemet
refouldre vne partie du plus fubtil & délié def
didzhumeurs vitiez: au moyen dequoy peult
ceder douleurs, ollant, ou diminuant (par la-
dide refolution inlênlible)ce qui ellât au mou
uement fàifoit les douleurs. Mais ie crains que
lafedation defdides douleurs ne procédé plus
I 2 (j METHODE
toftdes chofes extrêmement chauldes, qu’ilz
méfient auecleur vin, & décodions : & qu’au
moyen de cefle chaleur les humeurs fe confu-
ment en ce corps, dot fenfuyt à caufe de celte
cofumption,que quelques vns pour vntépsfc
trouuet enrepos:mais ilz ne côfideretpasauf*
fi qu’ilz font caufe (principalement à ceulx qui (
ont lefoyeia préparé 7 à inteperature chaude)
Vairolle d’une telle inflammation de foye,qu aulieude
mal curée cuire vn fàng teperehnentjilz le brufletîdefor-
peultdege j e q Ue plufleurs font paruenuz iufque à elephâ
nerer en • e 5 munetne nt dide Iepre , corne encor'ces ‘
elephatie . 5 . r f, ■ ’ u ,
didelepre aoürs pailez par tel vfage,il en mourut vn redu
lépreux. Autres iufque à vne grade preparatio
à icelle, corne dernieremet ie cornetay vn geu
tilhôme de bône maifon,qui par l’ufage de telz
vins,eftoit en grade preparatio de Iadide lepre
auec vne defœdation de cuir, corne vne roor-
phe'e, ia cômen ceâte à deuenir fcâmeufe, quafi
vniuerfèllep tout le corps, & auec aucüs bour
geons au vifage, & vne chaleur extreme des
parties internes, aufsi des piedz, & des mains.:
au moyen dequoyfu tvn grand teps à redifier
lefdides parties ainfiintëperëes, auec régime
tçdant à froidure,& humidité", firops,baings,
admotion de cornetz, & fëmblables remedes.
Hiflolre. Au mefme teps ie penfaygentilhomme(tef-
moing entre autres eft monfieur Vigoureux,
C V R A T O I R E. U7
médecin dode,& fameux) lequel (apres auoir
die traide auecla fridion pour la curation de
la voirolle, & de deux bubôs,ou poulains) vfa
de decodio de gaiac auec vin affez violent (co
meplufieursontde couftumele préparer) an
moyen dequoy luy eftoit furuenue vne mor-
phée(qui eftdefœdation de cuir ) vniuerfel-
lement par tout le corps, & en la plus grande
partie d’iceluy eftoit fcâmeufë, & fort efpeflè,
dénotant grade aduftion,& quafi incinération
des vifceres,ou entrailles,& de toute l’habitu¬
de du corps,de forte que pour le prognoftique
fut arrefté' de tous qu’il eftoit en bien grande
doubte de lepre. Or me dides maïtenat ie vo 9
prie li pour venir au bout de cefte cure il ne
fut pas bië befoing de plus d’une recepte ? veu
mefme qu’auat q procéder plus oultre, failloit
reparer les fàultes comifes , corne aufsi no fans
grâd labeur elles le furet auec remedes réfrigé¬
ras^ humedâs, corne fîrops,&(apres medeci
nés purgatiues) diuerfës phlébotomies,baîgs,
fridiôs vniuerfelles faides auec médicaments,
corne les predids(fàns argët vif)pour l’intëtio
dehumeder,emollir, & têperer la grade cha¬
leur, & ficcite de toute l’habitude de fo corps.
Quâtà la curatiô des vlceres jperëez des deux
bubôs ou poulains, qui eftoyet deux en l’ayne
dextre ; & cïq en la feneftre,no 9 y appliquâmes
128 METHODE
medicamers deterfifz pour les mundifier exté¬
rieurement : emollientS, pour préparer, &e-
mollir les durtez:puis refolutifzj&defieeatifl,
comme fomentations,embrocations,fuffumi-
ges, ou parfums, admotions des emplaftres&
çeroines, pour les intentions predides: ce ve¬
nin ne voulut ceder à tat de remedes, pour les
nouuelles fluxions, qui deioureniour fêlai-
foyent : quoy voyans, nous luy ordonnâmes
de la déco dion de gaiac : mais encor quel-
le fuft fort aqueufè, fut caufe nonobftant qu’en
moins dedeuxiours famorphe'e faugmetoit:
& fuîmes contrain&z, pour les choies vniuer-
felles venir à la fridion,qui fut fàide auecmé¬
dicament , ou y auoit de 1 argent vif ( félonies
indications requifes ) par le moyen duquel il
eut grand flux de bouche,& tumberentlesfca
mes, & furfures de tout le corps ; de forte que
le cuir luy demoura aufsi ned, & délié queia-
mais, pareillement le defeicherent, & guéri¬
rent parfai&emër les vlceres de les ayries,qu’il
auoit porte' par plus d’un an. Cela nous mon-
ftreil pas bienquïlya plus grandes vertus &
vtilitez én l’argët vif, que plufîeurs ne pefent?
Mais puis qu’ilviet à propos,&pour plus'am-
plement le vous faire entendre, ie vous racon*
leray vne autre hiftoire allez digne d’eflre en¬
tendue, ôcaduenue quelque temps au parauât
C V R A T O I R E. 12,9
qui m’aida beaucoup à la curation du prece¬
dent. Et à fin que ievous en bâille tefmoings
fuffifans, Meilleurs maiftre Antoine Saillard,
St maiftre laques Houllier, do&eurs regens
en la faculté de médecine, hommes degran-
dedoârine, &mes précepteurs,'vous afleure-
ront, que fay.penfe home quiauoitvne mor-
pheefcameufe, & fort efpeflfe vniuerfellemenc
par tout le corps : mefmes luy occupoit la
plus grande partie dü vilâge ( fans aucun li¬
gne de vairolle) & ia de long temps inuete-
ree, dont aucuns le iugerent eftre près d’ele-
phantie, vulgairement appellee lepre. Or a-
auoitil parle confeil dés médecins vfé’pat plus
d’vn an continuellement de diuers firops ma-
giftraux, preparatifz, purgations ^phléboto¬
mies, bains, fri&ions de diuers médicaments~
deficatifz (fans argent vif) 8c autres chofes
pour la curation de ladi&e morphee: léfquelz
remedes n’y profitèrent aucunement : Quoy
voyant le patient &ennuye,que par tant de
chofes ne guerilToit, commencea à le defplai-
re, & négliger le tout pour vn grand temps :
mais voyant qu’il empiroit, 8c lé fouuenant,
que luy auoye quelquefois tenu propos de ce
remede, ou les autres ne proffiteroyent fe re¬
tira par deuers moy. Parquoy ayant faict di{l Largentvif
cours en mon efpritde l’humeur, caufe delà P ro P re P°“ r
* . . la curatio des
1,î * morphées.
13° METHODE
maladie, allez prochain delanaturedeceluy,
dont le plus fouuent eft caufee la vairolIe,auec
autres expériences qu’en auions eu,ie fuzd’ad-
uislecômuniqucr aux perfonnages predidz:
& fuft conclud,quelcs chofes vniuerfelles fc-
royent réitérées .puis préparé auec l’vfagedes
baingsr&àlilTue qu’on le frottaft de médica¬
ments emollians, & hume&ans : defquelzil
vferoit vniuerfellement par tout le corps,afin
de prouoquer la cheute defdi&es fcammes,&
relaxer le cuir ainfi fec& aride: puis auecvn
vnguent compofe' de médicaments de fubtile
fubftance,pour atténuer, & incifer la crafsitu-
de,& vifeofite de l’humeur : auquel (entreau¬
tres) entra de l’argent vif, comme le principal
agent(prepare / pour la nature de la maladie, &
autres indications) & qu’il feroit en vn lieu
ehault modereemenr, vfant de régime hume-
dant, & atténuant: ce qui fut execute félon le
confeil, & fut guery;comme depuis enuiron
fix mois apres, il nous reuifita tous,ayantle
cuir aufsi net, délié, & clair, commeli iamais
n’y eull eu mal. Pour reuenir à mon propos
i’en trouue encor d’autres,qui penfênt que l’ar¬
gent vifeft caulè de ces douleurs,que pîufieurs
ïentent, & quelqfois de tôberen celle émacia¬
tion,ou amaigri{Temer,ou on en voir pîufieurs
apres auoir elle ainfi penlêz : mais celle opiniô
c V R A T O I K E. 111
ne procédé qu’a faulre d’experienee &raifon,
pour autant qu’il ne côliderent pas que les pre¬
miers & certains lignes de celle maladie,com-
mencét par douleurs de telle, des efpaules,des
bras,cuifles, & iambes, aufsi par amaigrilïe-
ment, voir en ceulx qui n’ont encor vie d’ar¬
gent vif:quimonftrebienquxl n’eftpascaufe
de telles douleurs,mais pluftoft vn humeur ma
ling,& infeéte'de tel venin, cotenu en ces arti¬
cles , & duquel telles parties fenfibles & ner-
ueufes font imbues. le croy bien q telles dou¬
leurs aduiennet quelquefois apres les fridiôs,
&eftpourceque les parties, apres grandes &
longues douleurs, & nonobllantla méthodi¬
que curation demeurent debiles : ou bien,que
leur vertu expultrice, qui pour raifon de la
trop grande quantité de l’humeur, ou qualité,
grotte, vifqueufe,&rebelle adhérente à la par¬
tie, ou pour fa diuturnité,n*a peu le tout li
promptement chaflèr dehors : qui faiâ que le
patient peult demourer, & renehoir en quel¬
ques douleurs : mefmes retourner des pullu¬
les (comme maintesfois 1 ay veu par expérien¬
ce) qui toutesfois fontgueries lans reitererla
cure vniuerfelle , mais par feulement appliw
quer médicaments anodins, & rcfolutifz, en
la partie douloureufe, delîcatifz fur les pullu¬
les . Nous vfons aufsi quelquefois, fur les no-
METHODE
W'
dofitez, & fur les bubons, ou abfces des ay.
lies ( dures & rebelles, qui demeurent apres
la curation vniuerfelle) des remedes émolli¬
ents , & refolutifz, mefmes des perfumspar¬
ticuliers, pour la confumption dudiâ humeur
particulièrement demeure. Ces accidenspeu-
uent aufsi aduenir,quant apres la méthodique
curation, & totale confumption du venin,&
effedz d’iceluy: les patiens eftans affamez font
excès en toutes, ou en plufieurs des chofesno
naturelles : comme loger & viure en air froid,
gros, rçmugle, ou aqueux : aller bien toftà la
pluy e,c'-iié mouiller(qui eft grandement con¬
traire aux parties nerueufes) fe replir copieu-
fêmet de viades exeremeteufes, & de mauuais
fuc,à toutes heures fans difcretio.Par anatüre,
qu aucuns(e5me beaucoup en ya)n’ayas encor
la force de mafcher, fê recôpenfênr à boire, &
aucunesfois auecpeu d’eaue: dot fenfùyt,que
ne fe trouuant fubftancefblidededarisleven-
tricule,pour le faire nager, & fe méfiât parmy
luy rompre fon acrimonie,il poinâ & irritele
ventricule,&les mefmes parties nerueufes par
vne fympathie, dot eft la vertu côcoftrice dif-
fblue,fubuertie,&rédueimbecille. Etdauan-
tagele fbye famelic (&ia inflamme ,à raifott
des remedes chaulx , qui ont precede / pour la
curation de la maladie) fubitement l’attire fans
CVB.AT O I R E. 133
donner loilir au ventricule de le préparer, &
cuire: dont fenfuyura augmentation de ladi&e
intempérie çhaulde : parquoy ie vous laide a
penfer de quelle nature pourra eftre ie fang
cuit par luy pour le nourriflement de tout le
corps, puis que (comme did le philofophe)
Nous fommes femblables à ce de quoy fômes
nourriz. Aufsi de ce lâng chaulr,& acre feflie-
uent vapeurs au cerueau, qui par leur acrimo¬
nie feront extremes douleurs de tefte,& diftil-
lants furies poulmons,quelquesfois fontvl-
ceres,dont fenfuy t l’aftèdion despoulmons,
nommée phthifis, & aufsi des autres parties:
efquelles par leur imbécillité, & defFault de
concodion,fe multiplient fuperfluitez : lef-
quelles augmétées, & enuoyees aufdides par¬
ties, fouuent réitéreront les mefmes douleurs
(iacoit ce qu’il n’y ait rien du premier venin)
fans que l’argent vif en fojt caufê : Autant en
pourront faire les autres chofes non naturel¬
les, &leurs annexées, comme entre autresl’a-
âe de Venus quiy eft grandement contraire.
Telles douleurs peuuent aufsi retourner (cô- L’argent vif
me eft plus vray femblablejapres les imparfai- n’eft caufe
ftescurations:pource que ces empiriques n’a- îa re °°"
yants le icauoir de ratiociner, que leurs re- j ou i eurs
medes ne font fuffifans pour la grandeur delà
maladie,n’oferoyent(par le deffault de la meil-
i.iii.
I
134 METHODE
leure pieee de leur harnois) rien diminuer,
ny augmenter de leurrecepte : & pourceilz
euacuent feulement vne partie delà caufede
cefte maladie, & la refte au bout de quelques
iours faid recommencer les douleurs, fuy-
uant le dire d’Hippocr. au iz. aphorifme de
fon fécond liure, ou il dit.Le refte des mauuai-
fes humeurs,ou indifpofitions laiflees aux ma¬
ladies apres la crife & iudication d’icelles, ont
accouftume faire des rencheutes, & quelquef-
fois pires que les premières : dont ce ne fera
pas la malice de l’argent vif.
Pour refpôdrc à l’obiedion fàide par vn qui¬
dam,que l’argent vifrefoult &difsipe la vertu
des nerfs(c6me on voit à ceulx, a qui furuient
l'argent vif vn tremblement apres Pvfage diceluyjie con-
n’eft caufe f e {f e bien q fi Ion en vfê indifcrettemet,& fins
^ent m ^ C * ra if° n ( c ° me fôtnos empiriques)qu’ilenpour
raeftre caufè par accident : Autant en aduien-
dra aux doreurs, & à ceulx qui font aux minie*
res : car par l’indue,& trop copieufe réception
de telles vapeurs, fe fera non feulement edu- ;
dion des humeurs malings & corropuz : mais
aufsi refolution & confumption des efpritz,&
humiditez radicalesjefquelles rcfoIues(fpecia*
lement des parties nerueufes,defquelles le cer-
ueau eft autheur & racine) il f’enfuyt vn trem¬
blement quelquefois perpetuel,non par la ma*
lice, mais par le mauuais vfage de l’argent vif.
Le tnefme aufsi peult aduenir,corne nous auos
ditcy deiïus,par i’imbecillite des remedes,qui
n’ont puiffance de faire edu&ion totale des hu¬
meurs corropuz en ce corps,mais fculemet co
mouuoir: lefqùelz ont de couftume de leurjp-
pre malice chercher les parties froides,&fper-
matiques,par côfequet les nerfs, & les oppilât
& bouchât par leur crafsitiide & vifcofité,gar-
dent(pour le moins en partie) que Tefprit ani¬
mal ne reluift par icculx, donr(oultreles dou-
leursjfenfuyt non feulemet tremblemét, mais
quelquefois priuation de mouuement,comme
eftoitaduenuces iours paffez(&:le puis bien
prouuer par plufieurs perfônes dignes de foy )
à vn ieune enfant aage de douze ans ou enuirô;
ceftenfant eftac quafî vniuerfellemet couuert
de gros boutôs de vairolle, fadreflâ à aucus de
mes voifins & à moy(ainfi q nous deuifîos en-
femble) pour nous demander laumofne : par-
quoy efmeuz de pitié de voir ainfi perdre vn
beauieune enfant, & aufsi que pour le deu de
monart,i’eftoye curieux d’experimeter,fi pof-
fible feroit guérir vn corps défi mauuaife ha¬
bitude^ tant imbecille pour la gradeur & ve-
hemence des accides, qu'il eftoit rendu en tel¬
le forte refoule, & diminue de fes forces, qu’il
ne pouuoit quafî Ce foubftenir, ains fen alloit
ljs METHODE
chancelant auec vn bafton, & trembloit quali
comme fil euft eu rigueure de fiebure:Au relie
il eftoit tât maigre & extenue, que ie doubtois
bien fort non feulemet les efpritz,& humeurs,
mais aufsi les parties folides ia eftre altérées,&
bien fort diminuees-.toutesfois nous entreprif
mes de luy aider:& donna vn gentilhome prê¬
tent quelque argent pour aider à le nourrir,&
vn autre du linge :vn apothicaire dôna la moi-
die r des médicaments pour le pcnter. Quanti 1
moy ie leur feis le prognoftic fuyuat la doub-
te quei’auoye qu’il mouruf.ce fai&,tafchay,c6
me il me futpofsible, de le reftaurer par quel¬
ques iours: puis l’ayant faid purger par le co«
teil du médecin auec vne legiere medecine jie
luy preparay vn médicament pour le frotter
auec de l’argent vif:& le matin enuirondemy
heure apres luy auoir faidb prendre vn moyeuf
d’œuf, & bien peu de vin : ie le feis frotter de-
uantle feu: mais aufsi toft qu’on euft comencé
feulement,il luy print vne fyncope,ou deffail-
lanceauec bien grande contra&ion de nerfs:
parquoy ie le feis enuelopper dedans vn drap
chault, préparé 7 pour cefte affaire,& mettreen
vn liftchault, médiocrement couuert,Iuy fâi-
tent prendre vn peu de confumme en la bou¬
che: & pour ce iour fut nourry. auec péris po-
çagçs en du veau; la nui& eut vn orge monde:
C V R A T O I R H. Ï37
Le lendemain eftantplus fort que le iour pre¬
cedent,ie le fis frotter vne autre fois, qu’il en¬
dura mieulx'que la premier e : toutesfbis fur la
fin il iyncopifa auec fes contractions. Le troif-
iefineloufvoyant fes forces eftre augmentées,
fut encores frotte',& l’endura encores mieulx:
mais fur la fin il y eut feulement quelque appa¬
rence de fyncope. Ce fai&,de plus en plus il fë
fortifia,&moins trembla: de forte qu’au bouc
■dehuiâ.ou dixiours il fe fouftenoit mieulx,
nonobftant le mal de bouche, & la grande eua
cuationquife faiibit par icelle. Somme, il fut
guéri auec l’aâioft de l’argent vif, &au bout
de quatre ,ou cinq mois nous vint remercier,
eftant beau garfon,gras, & plein: &eftoit à ce
qu’il nous dift au foruice de monfeigneur Tarn
baffadeur de Portugal. le croy bien q qui l’euft
traiâe^ar acquiâ, & n euft (auec méthode, &
fuyuant les indications precedentes ) propor-
tiôné les remedes, qu’il n’en fuftiamais efohap
pe ; . Affez d’autres fe pourroyent monftrer, qui
par moy,& par autres,ont eu le mefme traite¬
ment,ou autre approchant d’iceîuy,qui ont e-
fte, & font gueriz : Qui eft allez prouuer que
l’argent vif de foy ne peult inciter treblement,
ny refolution,ou lefîon des nerfz'.mais par ac¬
cident,& male application, pource que la plus
part auiourdhuy fabufent à ces empiriques.
METHODE
I38
fedudeurs,lefquelzayans vnvnguent,ouvn
vin tè font publier & cadeler par touc:&nont
honte de faire promettes impofsiblesàeuh,&
d’abufer ainfi le monde.
I'en trouue dautres,lefquelz ne pouuanspis
L’argét vif dire de l’argent vif, le difent engendrer vlceres
n’engédre fordides, & puants en la bouche, noircir les
ïaboufch” ^ ents ’ ^ ^ re ^ a ^ a > ne puâte. le leur demande
’ àquoyilz congnoifïent que relz vlceres pro¬
cèdent de la malice de l’argent vif? aucifns di¬
ront que par fa tenuité il monte en hault, &
fortant par la bouche faid telz vlceres. Mais à
foauoir mon fi à ceulx qui n'ont point de flux
de bouche, & ont flux de ventre ( encor qu'il
môte en hault)il caufera vlceres en la bouche?
pourquoy donc n’attribuent ilz la génération
de telz vlceres à l’humeur qui fort par la bou¬
che aufsi facilement comme nous le voyons
(par fa malice)engendrer vlceres par tout le
corps,& faire douleurs, & nodofîtez’Ne voit
on pas venir telz vlceres en la bouche. Scies
dents noires,&l’haîaine puante fans l’ufagede
l'argent vif? fay cesiours pafTez efté appel¬
le ( auec dautres ) pour vne damoifelle hon-
nefte, laquelle auoit eu par long temps vlceres
virulents , &malings par toute la bouche,&
les dents noires & gaflees auec l’halaine puate
à merueille, qui difficilement fe font gueriz,
CVRATOIRE. j S9
fins toutesfois qu’elle euft vfé darget vif,com
meilfenvoidaflezd’autres: Mais telles gens,
faulte de raifon, & expérience, ne congnoif-
fent, que félon Galien telz vlceres font nom¬
mez au fixiefme cata topus, aphtae ,lefquelz
quelquefois acquièrent vne putrefadion, &
fe rendent malings,diuturnes,&rebelles,qu’il
appelle noms, lefquelz vlceres noirciffent les
dents, & font cracher , & mefmes accidents,
commeceulx qui prouiennentparla fridion.
Aufsi ilz n’ont veu à aücüs vfans de la decodiô
degaiac (encor que ce ne fuft pour la vairolle,
mais pour vne refîccation de quelques humi-
ditezfuperflues)furuenir flux de bouche,com
me iïlz euffent vfe d’argent vif auec vlceres
fordides,&putrides,& trefdifficiles à curer.
Et à ceulx,aufquelz telz vlceres prouiennent
apres les fridions, lors que lhumeur ceffera
d’y palier,d’eulx mefmes fe fecheront, comme
ceflant la caufe : car les premiers Agnes de flux
de bouche font humeurs gros,& vifqueux, lef
quelz atténuez par l’adion de l’argent vif, ou
autres médicaments, f’eflieuent en la bouche,
laquelle ilz fentent premièrement pafteufe
comme lenie,& barbouillée de boullie,les
gençiues enflees: Parquoy lefdidz humeurs
ainfiadhérants caufent vlceres parle moyen
de leur acrimonie , lefquelz continuent iuf-
METHODE
140
que à parfaire euacuation d’iceulx humeurs.
Par ainft donc ce n’eft de la malice de l’argent
vif quelles procedentrmais l’experience mon¬
tre que les vlceresdelabouche,&de toutes
les autres parties du corps font curez par luy,
comme en ceulx qui ont vlceres aux amygda¬
les, palais, &: autres parties de la bouche. Plu-
fteurs autres raifons probables de mon direfe
pourroyent encores alléguer,que ie delaiffe
pour caufe de brieuete 7 .
Or non fèulemét l’argent vif,mais aufsiplu-
lîeurs autres chofes bonnes ont efte par faulte ;
de iugemet agitées : & l’ufage d’icelles (au dô-
mage irréparable des hommes) retardé, com¬
me nous auos pour exéple notable delà rheu-
barbe auiourdhuy tant benigne, & approu- j
irne depuis vingt ans, ou enuiron. Et que ain-
li fbit n’a elle efte* plus doubteufe ,& moins
en viâge enuers plufîeurs médecins fameux,
que auiourdhuy n’eft l’argent vif? Et en auoit
le commun vne telle perfuafion, qu’ilz efti-
moyent lepatiet eftre à fon dernier meâzlors
qu’on luy ordonnoit vne rheubarbe, corne vn
remede extreme:& difoyent lors les médecins
iouer à quidc,ou à double.Toutesfois auiour-
dhuy par la continuelle, 8c méthodique expe-
rience,on l’a congneue eft.re des plus begoins,
douîx,& moins malings medicamentspurga'
CVRATOIRE, 14I
tifz.Pareilletnêc de la curatio des playes fai&es
par hacquebutes, & autres baftons à feu : la¬
quelle par fi long temps y a eu vn tel abus, &
y aencor de prefent entre la plus parr, qui ont
opinion, qu’en telles playes y ait combuftion,
& venenofité: au moyen dequoy pour la cura¬
tion d’icelles,appliquent des le cômencement
médicaments cauftiques, & violents, qui fou-
uent induyfent douleur extreme, fluxion,apo
fteme, déperdition du riiouuement de la par¬
tie , fpafme & eontra&ion, & quelquesfois la
mort : ce qui eft fans occafion. Tefmoings en
font maiftre Ambroife Pare,lequel en a docte¬
ment efcrit, & vne infinité de perfbnnes, que
iay penfe, tant à Fouflàn,Thurin,&autres vil
les de Piedmot, corne au teps du cap de Ialon s
que ie pefity entre autres môfieur d’Ache capi¬
taine de chéuaulx Iegiers,ayat vne playe faidte
d’une hacquebute enuirôn le milieu du cubi¬
tus,ou petit bras, qui cômencoit au deflbubz
diceluy bien près de l’os di&vlna, & paflànt
tout oultre,fortoit près de l’os dicfc radius anec
ruption d’une bonne partie des deux gros mu-
fdes, faifant la flexion des doigtz : Auquel ie
monftray euidemment lafàulte de ceulx qui
vfent de felz remedes violents, le trai&ant
comme ayant vne playe feulement contufea-
uec médicaments doulx, & feulement prouo-
fyZ METHODE
quans lacheutede cequieftoit contuz&di-
Iaceré : & par ccfte voye fut guéri en peu de
iours fans déperdition d’aucun mouuement.
Autant auiourdhuy (faulte de jugement, &
experience)fen pourra dire de larget vifimais
ceulx qui auee raifon en ont continuelle expé¬
rience, l’ont bien en autre eftime, & reputa-
tion.‘& auec bône méthode en font chofesmi-
raculcufes.Et à la vérité 7 ce font telles gens qui
véritablement en peuuent faireiugement,non !
ceulx qui fans expérience ( mais par feuleaffe-
dion) fefforeentiàns fondement cherchcrar*
guments naturelz (afin qu ilz ne foyeut mef-
creuz de n’auoir rien efcritj pour le blafmer,
& quafi femble qu’ilz foyent enuieux,ou mar-
riz du bien public, veu que par fon moyen
fe faid fi brieue, & feure curation de telle ma-
ligne,&'perucrfe maladie, au default duquel y
a toufîours recidiues,& nouueaulx accidents,
qui(eomme Ion did comm unement) font va-
ehes à laid des médecins ,ôc chirurgiens: mais
aufsi ie ne veulx nyer, & l’ay ia did par cy de-
uant, que par n en vfer prudemment , & auec
méthode,il n en peult pas aduenir moins d’in-
conuenients, telz par fois, que plufîeurs per-
fonnes perpetuellemetlanguiflàns finêtmife-
rablement leurs iours. Pource me femble^ion
feulement vtile.mais neceffaire deferire la for-
C V R A T O I R E. 145
tnç y Sc maniéré de le preparer,faire les médica¬
ments, & les mettre en execution . Mais pour
ne tomber de fleure en chault mal, & ne don¬
ner occafion à cefte canaille d’empiriques de
faire encor pis, & abufer le monde aucc leurs
receptes,i’ay penfe qu’il n’eftoit bon de les leur
dreffer toutes preftes,veu meflnesqu’il euft
quafî efte 7 impofsiblé,attedu qu'il les fàult cha-
ger&diuerfifieren fortes infinies félon les in¬
dications fuidiâes : toutesfois afin que cculx
qui(ayans les principes de chirurgie)auec mé¬
thode^ raifon ont enuie de procéder à la cu¬
ration de cefte maladie, puiffent eftre aidez,&
adreffez par noftre labeur, i’ay trouue meilleur
faire vne fôreft des fimples medicamêts,& les
colloquer chafcun en leur ordre, félon qu’en-
feigne Galien, Diofcor. Aece, Paul Æginete,
Vautres,à fin que celuy qui fera garni,& aflêu
reMeces indications puifiè félon Ieiugement
d’icelles compofer medicaments(pour toutes
fortes d’affe<ftions,& températures,qui lèpre-»
fenteront)tant chaulx, froidz, fée z, humides,
comme temperez, qui feront repercufsifz, at-
tradifz,refolutifz, émollients, fuppuratifz,&
femblables : Iefqùeîz félon l’intention qu aura
le chirurgien,feront foibles, moyen», ou plus
fortz.
144
Argct vif
naturel &
artificiel.
Eieâiô de
Target vif.
METHODE
^ De la préparation de
l’argent vif.
Vant à la préparation de l’argent vif,2
faultpremicremet confidercr que nous
w en auons deuxefpeces, à feauoir natu¬
relle , & fadice ou artificielle : De la naturelle,
il fentrouue coulât par les veines &eauitezde
la terre(eomme on voit en diuers lieux)&auf-
lî fe trouue entre les metaulx,& fpecialement;
comme did Diofcoride enfon cinqiefîne B
ure,aux voultes des fodines d’argent.De l’arti¬
ficielle , il l’en faid de minium , aufsi de ratif-
fures de marbre , comme eferit Vitruue au 7.
liure de ion architedure . Et eft vrayfem'olablc !
qu’il fen pourroit tirer de tous metaulx par ar¬
tifice , fpecialement du plomb. Telles efpeces
fe peuuet congnoiftre par leur couleur fufque, '
6 c noiratre,leur fubftance lente, efpefle,&qüi
en coulant laifle veftiges, cras, comme excre-
ment de plomb: Et de tel ne deuons vfer,mais
de celuy qui eft pur, clair, fubtil, & blanc, &
tout contraire aux deflufdidz, lequel fera au
parauant nettoye, trempe’,& bouiliu par long
temps auec chofës incifiues, tenuantes,robo-
r2tiues des parties nerueufes, & alexipharmac
contre touts venins, comme eûafual>m,fil-
uia t ron]manm,a^uA terebfnthin<e,o\i noftreeaue
CVRATOIRE. 147
philofophale*. ce fâiâ, bouillira 4 . 7 . ou £.heu-
res:piiis fera coule & purge, ne lailïànt côfum
mer toute la liqueur, autrement le vaifleau de¬
dans lequel il feroit mis (comme vne bouteille
de verre,ou femblable)fe rôperoit.Et pour luy
ofter ce qui luy pourra refter de fubftaee grof* .
£e,ou piôbe^jOn le peulc agiter médiocrement
auec beurre, axunge, tereben. & telz médica¬
ments, qui deuiendrot en 1‘agitatiô de coüleur
liuide & plobee,lefquelz eftans apres leniemét
refonduz en fortira l’argent vif de tenuifsime
fubftaee, & bien purifie: car il y laiflêra fa fub-
ftance grofle & plôbée.Quant il feraainfi pre- La matière
pare on pourra lêurement le mettre aux vn~ pourincor-
guens,pourueu qu’il foit bien méfié, eftaind, P or ^ r ^. ar *:
& incorpore 1 auec axunges, metridal,ou tiria- °
que & femblables. Mais le vo 9 aduertis bie que
ce n'eft allez de le tneller(comme aucuns font)
iufque a ce qu’il n apparoiffe pïus,ains fault par
long temps le demener, & agiter, afin de le fè-
parer en parties tenuifsimes, & luy ofter tout
moyen de fe reunir en fon premier corps : car
l*ileft ainfi peu agite (oultre, qu’il ne peult fe
macererfibien auec les autres médicaments)
il peult aifement fe raflèmbler & feparer d’auec
les autres, fans introduire fa qualité en iceulxî
maiseftant préparé auec deue agitation, com¬
me i'ay dit,il ferafoultre les autres cômoditez)
14^ METHODE
que les médicaments alexipharmaques (méf¬
iez auec luy aux vnguens pour luyaideràagir
contre le venin de Iadide maladie) pourront
mieulx faire aâion contre luy, fi quelque cho.
fe ya de malin g, ou qui pourra y eftre,comme
médicament. Pareillement (cômenousauons
diâ par cy deuat)ouhre q la caufe de ceftema-
ladie,quieftoccuîte,eftofteeauecmedicamets
opérants par propriete / fpecifique, & incoa-
gneue: aufsi les effeâz & accidets d’icelle,tout
ainficomme ilz font cômuns,fbnt eurezauec
les remedes, que nous difbns comuns,pource
qu’ilz conuiennent à plufieurs maladies.Donc
fi nous confîderons, que la caufê materielle,&
conioincie de celle maladie fouuent eftdiuer-
fe, &aucunesfbis mefleeauecvn, ou plufieurs
humeurs, entre eulx contraires, comme la pi¬
tuite, & melaneholie, auec la cholere ,ou le
fangjcontraires en qualité (au moyen dcquojr
ferôt les fymptomes ou accidents diuers) cer¬
tes il fauldra diligemment fenquerir de l’efire,
ou effence de la maladie, & aufsi des accidets,
& feloniceulx diuerfifier les remedes, fuyuant
les indicatiôs precedentes, tant generales, que
particulières . Exemple, pour 1 indication que
nous prenons des chofes naturelles (lefquelles
nous enfeignentla conferuation deiles)oultre
le régime eh toutes les fîx chofes nô naturelles,
C V R A T O I R E. 147.
lequel debura tendre à ce, nous adioufterons
aux vngu ëts pour la fri&ip medicamëts ayants
vertu de roborer, conferuer, &: empelcher la
trop grande refôlution, & diminution d’elles:
commmé mafiix, aloe, myrrha, cltbannm,jlirax
(dd,£r liquida, benioin,theriaca Gai. trochifci de
Tfiperajleum tereben jleu, de nuce mofcata,&C fem-
blables. Lefquelz médicaments feront eôpo-
fez tant pour le regard de tout le corps, que
particulièrement pour augmenter, diminuer,
ou châger félon la nature des parties,n‘obmet-
tantaufsila cofîderation des parties nobles af-
feâées,côme le foye,la ratte,les reins,les poul
mÔs,Iecerueau,afin d’y adioufter medicamëts,
ayant efgard principalemët à icelles pour em¬
pefcher leur diflolution, qui facilement le fê-
roit pour leur imbécillité, ou indilpofîtion ia
aquife. Prenant indieatiô des choies cotre na¬
ture (qui nous demonftrent l’ablatiô d’icelles)
premieremet debüos côfîderer, q fi la maladie
eft lîmple en vn feul humeur ,& lâns diuers ae-
àdërs(iûmâ qu elle eft materielle)clle fera cu-
re'e,auec medieamës feulemët vacuatifz dudiâ:
humeur (n’obmettat point la caufe occulte,de
laquelle nous auôs parlé par cy deuât)mâis,ou
elle feroit côpliquëe(comme auons prediâr)8£
auecdiuers humeurs, & accidëts entre eulx co
traireSj iltious fauldracompolër nozremedes
lz .ii.
METHODE
I48
conuenables,& contraires aufdiftes complica.
tions.Pource ou les humeurs ferôt froidz,gros
& vifqueux (côme en maintes perfonnes,auf-
quelz cefte maladie eft degenere'e en leuco-
phlegmacie) no 9 meflerôs medicames dhaulr,
attenuans, & incififz, tant pour la préparation
defdiâz humeurs (digérants par chaleur & té¬
nuité les chofes eftranges contenues es parties
nerueufes)que pour plusjpfondemet penetrer
iufques à la fubftace des os,fi befoingefbaucô
traire ou les humeurs feront chaulx,tenuz,&
preftz à inflâmer nous adioufterôs medicames
mors chaulx,incraflàns, St refienâs,auec les in¬
cififz,attra6Ufz } & refolutifz,afin q de tous co*
fiez foyët agitez,& préparez à l’expulfîôjquife
pourra faire iâns empefeher l’aftiô l'vn de l’au¬
tre: aufsi aifemet, côme(plauthorite de Galie,
Guid.&autres ,auec quotidiane expérience,)
nousmeflôsenlaugmét &eftat desapoftemes
cômunes,medicames repellas, & refoluâs,en-
femble côtrairesen qualité^&en a&io.Auffiou
il y aura nodofîtez fcirrheufes,durtez, & refic-
catiôs generales,ou particuIieres,no 9 adioufte-
rons emolliats ou remollirïfz, & relaxâts: tout
ainfi, côme fi noftreinrentiô eft de ceder dou¬
leurs, nous y meflerôs anodins : & fil ya vlce-
fes,puftules, Sc autres defœdations de cuir,on
y adiouftera deterfifz,& defîccatifz,&ainfi des
autres.
C y R A T O I R E.
*49
$#jLa forme d’executer ladi¬
te fri&ion.
Stant docques le corps & les humeurs pre
parez auec medicamëts doulx 8 c benings,
tant fîrops c6codifz,q médecines purgatiues,
&fedion de veine fil y auoit plénitude , infla-
mation generalle,ou particuliere,ou autres in-
dicatios, pour lefquelles auras recours au pru¬
dent & rationel médecin, le patient fera mis tes lieux
en vn lieu chault naturellemet, ou par artifice, propres
exempt de tout vent froid,lequel(penetrât par
les portes, feneftres, ou f eblabies ouuertures)
eft en ce cas fort pernieieux,& nuyfible,pour-
ce qu’il peuît penetrer, & faire lefion aux par¬
ties nerueufes, 8 c auisi diminuer 8 c deprauer
l’a&ion des médicaments. Et en cecy plufieurs
faillent grandemetdefqüelz autant l’hyuer co¬
rne l’efté,frottent les patiens en vne grad cham
bre comune,ou tous vents peuuët trâfpirer.Et
pource quant ladi&e fri&ionfe fera, fera bon
auoir linfeux, & couuertures eftendues à l’en-
oirop du feu en forme de demy pauillon,pour
en toutes fortes fe garder de l’air froid. Mais ie
nay trouue 7 chofe meilleure ny plus propre à
cecy,que de faire en lachabré vne petite cham
brette,ou deux perfônes puiffent demeurer,&
au defToubz faire qaelque petit poifle, ou en-
lz.iii.
METHODE
îfO
fermer vne partie du grand,& icelle efehauffee
mediocremct,y frotter le patiêt, fans qu'il puif
fe fentir aucun vêt: & là demoüreraafsis (fibô
.luy femble)trop plus log teps,&auec moindre
fafeherie qu’il n’euft faid deuat le feu: & fi aura
la chaleur vniuerfellemêr &efgalemêt par tout
le corps: ou, fil euft efié deuant le Feu,ilfefuft
bruflê d’vn cofte ( ,& morfôdu de l’autre,quifét
mouuemês& chofês côtraires,à ce q demâdos.
Aufsioulepatient feroitdebile ne pouuaten¬
durer la chaleur du feu,pu eftre de bout, ou ne
vouldroit fexpolèr nud deuat ceulx quile trai-
deroyêt(côme entre autres fotles femmes ho
nettes & hoteulêsjen ce cas,eftat. couche dedâs
lelid,on pourraluy frotter les parties les vnes
apres les autres:eômeayât pfènte vn bras hors
le Iid,& luy auoir frotte les articles d’ieeluy a-
uecl’vnguet préparé', au deflus,oupreSfcdynpe
tit feu de charbon,on luy enueloppera d’eftou*
pes,oudecottoncarde, decppreflèsdelinge,
dVnefueille de papier noir, ou autre fembla-
ble: puis on le bâdera & remettra dedas le lift,
en faifânt autant à l’autre bras : pareillemet des
articles des iambes,& des autres parties.
•g^Le temps de la fri dion,
T A fridion fe fera le matin,lors que la con-
■*-*' çodip & digeftiô léraparfai&ç* & U
C V R A T O I R e: IJI
tricuîe & inteftins defchargez, afin qu’ilne fè
fâcefubuerfion d’icelle,& diftradiô des opera¬
tions de nature: mais ou nature feroit debile le
patietpourroit vne heure deuât la fridiô pren
dre quelque gelee , moyœuf d’vn œuf, côfom-
me,&femblable de facile digeftio, & en petite
quatite pournempefcher nature à lacocodio
d’iceulx. Puis fauldra cômecer ladide fridion
auxarticlesfeulemet,cômedesmain$,eouldes,
efpaules,piedz, & genoulx. Mais ou le patient Les parties
fera fort,& ou ferabefoing de plus fort efmou- aufquelles _
uoir,on en pourra appliquer aux éfmondoires
des parties nobles, 8 c le lôg de lefpine dorfâle,
auecjpuidece & difcreti6,euitas fur toutes eho
fes les parties nobles(çôme no’auôs predid en
noz indicatiôs) afin de ne faire corne ces mal¬
heureux,lefquelz frottet indifferemmet tout le On ne doibt
corps, depuis la plate des piedz iufqües à la fô- frotter ies
mite 1 de la tefte.Et en ces fridios fault côfiderer n °~
la*fituatiô des fymptomes:come pour ex.eple,fi Confidera-
lesparties fuperieures fôtpraflfedees,lafriâiô tions en la
fera pl 9 copieufe en icelles J & ainfidesinferieu- fridion.
.res-.mais il fauldrapremieremet frotter les par¬
ties moins doletes pour ne rêplir dauatage les
parties plus affe&ees. Pareillement faute noter,
que tout ainfi,comme les trop do ulces fridios
ne font fuffifante ouuerture des pores : aufsi Les fridios
les trop fortes font caufe de les ferrer ,faifant doyuéteftre-
hJiii. médiocres»
METHODE
le nombre
des fri&iôs
eft côieâu-
ral,
do uleur,co mmo tion, & attraftiou en la partie:
parquoy fera meilleur les faire médiocres
nous arrefterprincipalemet fur la vertu&for.
ce du patient,eftant cefte indicatio la première
& principale entre les autres. Il ya encor vne
autre chofc, à laquelle il fault fur tou tes autres
auoir efgard, & qui eft caufe de tous les maulr
& recidiues, qui furuiennentaux affligez de
cefte maladie: c’eft la quantité'’des remedes, &
nombre des fridions : laquelle (aueclaparfai-
de congnoiffance, & gradation des temps de
la maladie, & de la température des corps &
parties) fàid la medecine conieduralle & di*
uinereflè, & y font tous méthodiques &ra-
tionelzbienempefchez. le vous laifîedoncà
prefuppofêr cornent vn tas de vielles,&autres
empiriques pourront limiter la quantité d'i-
ceulx? Et nem’efmerueille plus fîloli voidpar
expérience vn nombre infiny de gens perdra
èiamâis. Suyuant docques nozindicatiostant
de fois repetees,il fàult auec méthode & rai-
fon en approcher le plus que nouspourros,&
foauoir quant nous ceflèrons lefdides friâios.
îoind qu’il neft pofsible exadement deferire
le nombre d’icelles, ou quantité desmedica-
ments.Ilne fâult donçques, comme nozame-=
thodiques eu donner (félon leur receptejles
ynsquatre,les autres cinq,les autres 115
CVRATOIRE. If 3
pîus,hy moins,à l’un comme al autre (pource
qu'ilz n’ont qu’une forme pour chauflèr vn
chafeun) mais fault pour la grandeur & quali¬
té de la maladie, &la nature des corps, les ap¬
pliquer,en continuant iufque à ce que Ion con
gnoiflèfuffilânte eduâion des humeurs vene-
neux/oit par flux de bouche,de vetre, fueurs,
vrines,ou refolutions infenfibles : qui le con-
gnoiftra par la deficcation des puftuîes,& vice
res,fcdation des douleurs (tant de la telle,nuc-
que, elpaules, que de la relie du corps) & au¬
tres accidents communs à telle maladie. Et ou
nous voirions qu’es corps folides, & robulles
nature ne vouldroit par la maniéré des fridiôs
fufdiâes fefmouuoir, i’ay pratiqué en aucuns
qu’il elloit bon les frotter fur la fin deux fois le
iour,vneau matin l'autre au loir enuiron
cinqou^ix heures apres le difner ( par ce que
lors la digelliô fera acheuee)&ay trouué quel
les faifoyent trop plus dadion,que ne feroyet
trois par trois diuers iours : côme au contrai¬
re es corps delicatz,& températures rares, i’ay
laifle maintes fois (par mefme prouidence) s vn
iour entre deux fridions,voire deux,ou trqis,
de crainâe que par les frequentes ne fe fèift
trop grande refolution des efpritz, & full par
confequent nature rendue fi imbecille ( la¬
quelle ellprincipale agente en cecy)qu’elle ne
Signes pour
congnoiftre
la fuffifance
desfriâiôs.
les fri&iôs
fcpeuuétcô
tinuerdeux
fois le iour.
M E T HO D E
Ïî4
peuft nous ayder à expugner & chaffer horsc
qui luy eft eftrange ôc nuyfiblc. Et faulrnoter
qu’es dernieres friâ:ions,fpecialemet quantilz
commencent à cracher,les corps fonttellemét
préparez à caufe des precedentes, quunefcra
plus que deux au commencement. Pour celle
caufe ayant toufiours les indicatios deuantles
yeulx, fault confîdercr la nature ,& force des
corps, & (fil eft pofsible)ne point doner plus
d’une friétion lors qu’on voira nature efmeue,
doit par flux de bouche, de vetre,ouautresdes
fufdiétz :*& feroit trop plus feur les. faire à di-
uerfes fois, fuyuât Galien en fon liure de vena:
feétione,ouil diâ que fl la maladie eft grade,&
la vertu foible, il fault tirer du fang, nonà vne
Intermif- formais àplufîeurs . Aufsi Maffaracôptevne
âioas hflloire d’vn qui eftoit tout marafmé,&défri¬
ché auec extremes douleurs,6cc.lequelilpen*
fa eftant quafi déploré d’un chafcun : &diâ
qu apres l’auoir fait frotter par quelquesfoisii
de laifloit refociller, & reprendre fes forces
par aucuns iours , & ainfi continua par filon»
temps qu’il fut frotte trentefept fois, & fut
guéri, fenay veu traiter à de mes compai-
gnons, ôc fait frotter plusieurs,quinze, feize,
ou dixfept fois(laifTans quelques interualles)
pour vne fois traitez,& bien guérir. Autant
fen doibt. faire es. corps refoulez, 6c débiles*
Prenant toutesfois garde que les fri&kms ne
lôyent par trop imbecilles, & en fi petit nom¬
bre,que la eaufe ne fuft fuffifamment touchée:
car par art,& aide des médicaments ,il fe pro¬
cure vne crilè, par le moyen de laquelle natu¬
re aide^ , & dominatrice, expelle, & chalTe le
venin par les euacuatiôs fufdiâes: de forte que
eftant la crife parfaire, il fenfuyt vraye,& en¬
tière curation. Les lignes de ladi&e crife font ° e
inquiétudes telles, que debout, ny couche' les acn c *
patiens ne peuuent fe contenir, boire,ny man
ger: & font auec perpétuelles lafsitudes-, quafî
iufques à fyncope : toutesfois le poulx bon,
fort, & égal : puis au bout d’un iour, ou deux,
que nature commencera à expeller, & (fe def-
chargeant ) euacuer la caufe du mal, autant fe
diminuent telz accidents ,& fentent allége¬
ment de toutes douleurs. Mais par n'eftre les
remcdes fuffifants, la crife demeure imparfai- Crife im-
âe,&lailïè toufîours quelque refte de fer- parfaiâe.
ment, qui pourra corrompre toute la malle,
& engendrer recidiues de la maladie, dont
fenfuyuront accidents pires que les premiers:
& eft caulè que aucunesfois demeure cache*
ce leuain en vn corps fîx mois, vn an, deux
ans, dix ans, & plus : qui faiâ doubter au -
cuns que celle maladie foit héréditaire, com-
tnç lepre, arthritis ( qui eft maladie des arti-
METHODE
iy«
clés, communément di&e gouttes nature:,
les ) epilepfîe , néphrétique ( qui eft pafsic-
des reins)& femblables,lefquélles ont décos,
ftume demourer cache'es en vn corps, nonfeir-
lement quelque fois dix,ou douze ans,maisla
vie d’une perfonne(viuât de régime) ûnsqni!
fen fente, & les enfans de luy en ferotaffliger
ce quln’eft pas ainfi de eefte maladie : car onia
voit ordinairement guérir auee fes racines,&
ne fe voyent point reeidiuer du pere au filzfcô
me les precedentes)!! ce n’eft faulte d’eftretrai
. dez. Aufsi pareillement il fauh bien ie donner
len’cfthê Regarde que les médicaments nefoyenttrop
reditaire. violents,ou indiferetemet appliquez, pourles
grans accidents quiontdecouftumed’enad-
uenir,comme ie vousaycy deflus racompté
d’un qui des la première fri dion, apres luy a-
’ uoirremply le ventricule fuftfuffoque^ Lona
aflez veu de femblables hiftoires,& triftesfpe-
dacles, defcpuelzie me tais: &ay efte maintef*
fois appelle / auec d’autres,ou nousenauons
veu, qui par telle fâulte eftoyent tormentezSî
affligez en plüfieurs & diuerfes fortes : les vns
(pour la trop grande violence des medicamets
qui auoyent coHique', & confomme 7 l’humeur
radical) eftoyent deuenuz tabides. Aux autres
furuenoyent vlceres fordides, & putrides en-
la bouche, qui mangeoyet, 6 c rongëoyentvnr
cvratoire. i Î7
bonne partie d’icelle ,& de la langue:quelque-
fois le degeneroyent iufque en gangrené, &
mortification,dont aucuns font morts mifera-
blement : Es autres la colliquation eftoit telle
qu’un, deux, ou trois mois apres leur fluoit la
bouche,& ie&oyét côtinuellemet humidité g
icelle.Suyuent aufsi aucunesfois vne déperdi¬
tion,ou deprauation grade del’adion des mu-
fdes,quifontle mouuementdela mandibule
inferieure, en forte qu’aucuns font demourez
fans iamais ouurir la bouche que bien peu: qui
cft chofe miferable,que par l’ignorance, & af-
nerie de telz coquins tant de perfonnes fans
occafîon languiflent, ou mifèrablement perif-
fent: attendu mefmes que pour la congnoiffan
ce.qu’ont auiourdhuy gens rationelz(plus que
iamais) tant de la maladie, que des remedes, il
eftpofsible de les curer plus feuremet, & auec
moindre violence. Semblablement il ne fault
toufiours continuer les friftions iufque à ce
qu’il fe face flux de bouche, ou de ventre, par
ce qu’il y en a plufieurs à qui iamais il n aduier,
encor qu’on les frottaft infiniemet ( à quoy ai¬
de beaucoup la préparation precedente des hu
meurs ) & à beaucoup d’iceulx ( trai&ez me- t0U £ 0 Q™ Iet
thodiquement)aide nature par les refolutions flux de boa
infenfibles, ou .flux d’urine, auec quelque pe- che apres
tit flux de ventre incite'de nature, ou par art: lesfnaioî *
If8 METHODE
& me fuis fort bien trouue' en tel cas leurfai-
re vfer apres par quelques iours d’vne déco¬
ction de gaiae le matin, aucunementlaxatk
pour la nature de l’humeur. Et fî le corpseû
plein,ou abondant en humeur,cras,lent,
& vifqueux ,i’y adioufte du vin blanc parmi,
Mefmes iel’ay veu aufsipréparéauecvinfeu!
profiter a des gens,voire bilieux,& marafaei
^ÿDes ceroines, ou em-
plaftres vicaires de
la fri&idn.
P Ource que pîufîeurs abhorrent le nom,
& l’ufage de la fri&ion fatéte auec lefdiâz
vnguents, on a pratique l’admouon des
ceroines, ou emplaftres, lefquelles font vicai¬
res , & tiennent les lieux des fridions : exce¬
pte feulement qu’elles font plus tardiues:&
non feulement doyuent eftre celles qui font
deferiptes par De Vigo, mais aufsi(cÔmenouj
auons diddes fridions)eompofees de cho¬
ies plus, ou moins anodines, emollientes.in-
cifiaes, refolutiues, ou defiecatiues/pourli
nature des fymptomes,ou accidents, aufsides
humeurs, qui doyuent eftre vacuez, & autres
indications fufdides,fans publier l’argent vif
CVRATOIRE. If?
pour alexipharmac contre le venin, caufè de la
maladie. Lefdidz emplaftres font de grand ef- L’utilité des
fed,pource que demourants continuellement emplaftres.
fur lesparties, leur adion eftaufsi continuel¬
le : & doyuent eftre appliquez, fpecialement
aux recidiues ,& ouïes humeurs font gros,
vifqueux, & adhérants aux parties profondes,
& difficiles à eradiquer, parce quelles befon-
gnent, & font leur adion plus lentement, &
auec moindre violence, que ne font les Ai¬
dions: de forte que nous fommes maintesfois
contrainâz fur la fin de l’ufàge defdidz em¬
plaftres donnerquelquesfridions,pourinci r
ter nature à plus prompte euacuation. Nous
les auons aufsi qüelquesfois applique / à des
natures, 8 c ouïes humeurs eftoyent tellement
préparez, qu’au bout de deux, ou trois iours
elles auoyent faid adion fuffilânte, pour la
corifumption de la eaufè de la maladie. 1 & fail-
loitles ofter, autrement euflènt faid colliqua-
tion, & les mefmes accidents que nous auons
didde lafridion violente, & trop copieufê.
Pource fiult auoir mefme iugement à les ofter
comme nous auons did en la fridion.
Les emplaftres fe doyuent eftendre fur du cuir L’ufacre des
vniement,& les appliquer à l’enuiron des arti- emplaftres.
des, & mefmes lieux des fridions . Les autres
itfo METHODI
couurent tout le bras depuis la main iufquei
l’efpaule: & les iambes depuis le deffus du ge.
noil iufqs à lextremite / des doigtz: maisalec-
droid des articles ievouldrois cftendrel’em.
plaftre vn petit plus efpes. Et fâuldralesylaif-
fer iufques à ce que nature aydee parle moyé
delà crifèfufdicte face edudion des humeurs
corrompuz de ce venin, comme nous auons
deduid parlant des fridions. EtfaultauGiles
augmeter,ou diminuer fuyuât les intetiosfuf*
dides.Etou en l’ufàge d’icelles furuiendrapra
rit,oudemangeifon, lors fauldra leuer les en-
^ plaftres,& fomenter les lieux auec vinchaulr,
y adiouftât flores cham(gmelt,meliloti } nfmmfi
femblables pour refouldre ce quieft caufedu-
didpruritîlequel cefle r , fauldra les y remettre,
Pour eui- Aufsi pour euitêt ledit prurit pourrez couurir
ter lepru- les emplaftres de quelque tafetas, oulingede-
nt proue- jf/. £ fi n de g ar der q U ’'ilz ne fattachent, ou ad-
emplaftres herent au cuir pour empeicher la trampiratio.
Les effedz d’iceulx emplaftres font telz que
des fridions, & fè terminent quelquefois par
refolution infenfible,flux d’urine,flux de ven*
trermais le plus fbuuët par flux de bouche, qui
eft bien le plus certain* Doncques au moyen
de l’operation faide par l’application des em-
plaftres,& aufsi de la fridion(incitas le Sur de
bouche fufdid ) font procréez vlceres virulërs
C V R A T O I R E. l6\
&fordides par l’acrimonie des humeurs ma-
Iings& eorrompuzde ce venin adherens aux
parois de la boupherqui faid erofion, & faug-
mente autant, comme l’humeur acre con¬
tinuellement paflant les abreuue. Et pour em-
pefcher leur augmentation, & le grand flux de
bouche, fauldroit vfer fouuent de clifteres re-
mollitifz feulement pour empefcher les hu¬
meurs des parties inferieures, de ne muter aux
fuperieures:qui lêroit caufe d’augmeter le flux
fans vtilite,fpccialement au commencement
d’iceluy,&lors queles humeurs fe cômencent
à efmouuoir. Aucuns pour la mefme intention
exhibent au malade medicamet purgatif,à telle
heure du mouuement des humeurs, afin de les
cuacuer par les felles, & euiter lefdidz vlce-
res delà bouche: qui neft toutesfoisla voye_
plus certaine : La curation detelz vlceres eft
differente des autre s,par ce que nullemëc doy-
uent eftre réprimez, ou repercutez, encor que
foyent inflammez : mais peuuent eftre tempe- Dîuérsgar-
rez auec gargarifmes anodyns,pour leur dirai- garifmes
nuer l’ardeur,& defFendrepar ce frequer laue-
ment,que les humeurs gros, & vifqueux (adhe^o^e,
rens aux parties internes delà bouche)n’aug¬
mentent les vlceres : à quoy eft bon l’vlâge de
la decodion d’horge, laid de vache tiede tenu
dedans la bouche : au ùimuciUgtnes, fi. malut,
1 . 1 .
\6l. METHODE
althea',pjj)llj, latfuujini, fæniguà^xtucu
in açfua, hordei 3 malu& l>clparietaria: lefquclzte-
nuz en la bouche, adoulciflènt les vlceres,&
empefchent les humeurs d’y adhérer .Pourle
commencement il fe fault garder d’y appli¬
quer chofes fort deterfiues, parce que la plus
part des médicaments deterfifz ont quelque
acrimonie qui pourroit caufcr douleurV & 1 fi
les vîceres eftoyent ne&z, & detergez, pour-
royent par cefte acrimonie de telz humeurs
eftre irritez daduantage. Et pource fauldra au
commencement, & pendant le flux fe conten¬
ter de l’vfâge des choies fufdi&es empefehant
que la forditie & corruption naugmete:pour-
ueu toutesfois,que lefdi&z vlceres ne fulfent
trop violentz : car, ou pourîavehemence des
médicaments,ou deprauation de nature,le
flux feroit extreme, & rendroit la bouche &
les ioues fi tumefiees, que par trop grande re-
pletion les elpritz ne peulfent reluyre, il fe
pourroit enfuyure vne gangrené, comme au-
Flux de hou cunesfois aduient. En ce cas nous fommes co¬
ché violent t rains de laifler la jppre cure pour furueniraux
derer lbtm ° acc ^ ents : & P our ce ^ re nous v ^ ons deme-
dicaments réfrénants,corne eîï,decoBum hsriei
plantag.folani, polygoni 3 hurfi> pajior. Çrc cum jîr.
rof ~)nûUru } njmpheœ, cydonioru Jberberis, grAMti-
rum^çrc. Aufli corne îonijnmlag.çr decifti [c-
c V R A T O I R E. I<r 3
UBiut,ffflj>cj)doniorum,plantag. cucumer. melo -
nvm } f>dpaueriîalbi, hyofcyami albi, çrc. in aquis
hcrdei riffUntdg.folaniyiymphe*, caprifohj,&c.
Etd’aduantage pour reuoquer & reprimer le Diuerfeap^
flux,nousvfons de fri&iôs aux extremitez auec P^ cation
la main ou linges moyennement chaulx, nous peÆterlè
appliquons ventoufes fur la région des efpau- flux immo
les & fefles : & faifons emplaftre de maftic, ou deré.
femblable, qui comprent entièrement tout le
ceruix, & à l’entour du col : pareillement fur
les arteres des temples : il eftbon aufsi de cou¬
per les cheueux,& y appliquer chofes pour
defleicher & roborer le cerueau , comme lâ¬
chez fai&z de cypemsjaldm-aromat. milium de-
ficcatti,furfur,Jal deficcatu,fior. cham&melisof.gr
dehctonicd, ôc de chofes fcmblables : Iefquelles
fault mettre toutes chauldesfur la telle, auec
eftouppes perfumees, dejàndaracha, ou lernix,
m<tflix,olibdn,0'c.¥a.\ût pareillement faire eftu-
ues feiches, auec chofes chauldes deficcatiues
&roborantes, afin qu’ellants les fueurs prouo
queespar louuerturedes pores, le trop grand
mouuemet de nature foit retire. Or ou ce mou
uement prouiendroit de la force desmedica-
mets,& ttop grade quatite d’argent vif^i’ay en
ce cas note vne chofe,enlaquelle fay trouué vn
merueilleux effedtceft que le patiêt vfe de cho
fes dorées, foit auec fueilles d’or (qu’on peulc
~ - - - - - l
mefler auecfes viandes) ou auec petis graim
d’or creux, en la cauité defquelz foyent mifa
chofes qui ayent vertu de roborerles parties
nobles : comme theriaca,confeflio demufa } d.
lz<ermes,fk autres conférions cordiales:ces
grains ainfiauallez, & mis dedans l'eftomach
ilz ne fauldront à attirer ce qu’il y aura de li
faculté' de l’argent vif, de toute l’habitude du
corps, & fe congnoiftra quant ilz feront ren-
duz par les felles.pource que lors ilz apparoif-
iront bîancz,comme filz auoyent elle frottez
d’argent vif. Et voylale moyen commeleflat
incite' parl’a&ion d’iceluy pourra infallible-
ment eftre euacue & diminue' r maisilfefault
bien garder qu’on ne donne ,au patient del’ot
à tenir en la bouche, tors que le flux commen¬
ce,ou eft en eftre, par ce qu’a caufe de la gran¬
de familiarité qu’il ya entreluy & l’argent vif,
plus qu’entre les autres metaulx , il ne fàul-
droit à attirer ce qui eft d’iceluy, & quant &
quant vne grande quantité' d’humeurs : lef-
quelz engendrent quelquefois tumeursenla
bouche ^que i’ay veu demourerà perpétuité.
Lors donc, qu’on voirra le flux diminuer,
Ion pourra adioufter auec les gargarifmesfuf-
didz,quelque peu de iîr.exrofjtccis, melrofj'u-
morrhon,diaaucum, & femblables, pourdoul-
cemenc deterger.Et ou on vouldroit defeicher
C V R A T O I R E. itfj
les vlcercs ,on pourra les toucher auec eaue
alamiaeufè, ou eaue des alkemiftes corrigée,
& adoulcie, corne celle qui auraia opéré ( qui
eftbleue) eaue de fublirué, ou autre faiéfce auec
chofes deficcatiues: lefquelles en peu de temps
les defcicheront,ioinâ que lors on pourra vfer
de gargarifmes deficcatifz auec quelque aftri-
âion,adiouftez auec les eaues predi&es, ex rof.
fldntdg.folano,polygono hurfa gr lirga pafi. cyno-
glojfodes (impies qui fenfuyuent, balaufiia, ro -
fi rub. mirtillifimac, alumen, acacia^erberugal-
U, maltcor 'tum, & femblables.
Pendant le flux, il fault reftaurer & nour¬
rir les patients auec viandes propres : lefquel¬
les feront liquides, de bon fuc , & de facile
conco&ion : attendu lors qu’il ne leur eft pof-
fible de mafeher : & que nature eft debile, &
diuertie ailleurs , à l’expulfîon de ce qui eft
cftrange, ioinâ aufti la grande refolution qu'il
feftfaiâ des vertus, tant par les grandes dou¬
leurs precedetes,inquiétudes noâurnes, corne
pendât le flux de bouche:entre autres ilz pour¬
ront v(èr d’œufs molîetz, potages faiétz auec
moyoeufs d’œuf, horges mondez, confummez
(faiâz auec extremitez de veau,& quelque vo¬
laille fans fel) gelée, efprintes, coulis, & fem¬
blables: defquelz ilz vferont peu, & (ouuent,
ayants à chafeune fois laué & nettoyé la bou-
l.iii.
Lamaniere
deviure des
pariées pen¬
dant le flux
débouché.
1 66 METHODE
che: pareillement vfero’nt de deco&ion dega-
iac aromatifée cum clnammo, ou de vin vieil
bien meur clairet, & fubtil,auec eaue d’horge:
fi on veult leur dôner vn boir plus nourrilïant
pour autant qu’ilzne mangent rien de folide,
on pourra leur faire tremper de la mie de pain
blanc bien leué auec du vin predi&, puis l’ex¬
primer pour mefler de la fubftace du pain auec
lé vin qui le rendra plus nourriflànt, & luy
rompera fon acrimonie:autrement faire trem¬
per du pain chault auec du vin par l’efpace d’v¬
ue nuift, puis le faire difiiller inbalneoMarne
lé commencement de la liqueur qui fortira,
fera quelque peu forte, mais l’autre fera doul-
ce,& d’icelle pourra mefler parmy fon vin,
,quilerefocillera & nourrira. Aufsi ou pour les
grandes euaeuations, le patient feroit'fort de-
bile,ou fyncopiferoit,cn luy pourroit donner
à fentir bon vin baftard,maluoy fie,hippocras,
eauerofe, vinaigre rofart, & autres telles cho-
fes pour reftaurer les efpritz : toutesfois fault
obferuer la nature du patient, & l'enquérir di¬
ligemment fi enfanté il lésa appeté ou non!
pource qu’autrement telles chofes leur pour-
royent pîuftoft nuyre qu’aider, les ayants en
horreur.Sur toutes chofes ne fault négliger
fon ventre, & ou il fendurciroit doibt vfer-
4é çliftereslefquelz feront çfoulx lçnitifzj
CVRATOIRE. 1^7
pourquoy eft bon auoir l’aduis du dode 8c pru
dent médecin.
gfiLa troifiefme maniéré de
curer la vairolle.
R ESTE maintenant à parler de fvfâge Des per¬
des perfums, qu’aucuns ont did eftre la fums <
troifiefme voye generale pour curer la
maladie Venerienne : laquelle de ma part ie
n’approuue pour telle, pour les accidents qui
peuuent, & ont de couftumed’en aduenir.car '
pour abfolument curer, il eft befoing les faire
vefaementz & copieux, de forte que pour la
proximité &droide voye qu’il yaiufques aux
parties recepuantes, corne eft le cerueau, fou- Symptômes
uent fenfuyt vne trop grande refolution des des perfums
cfpritz & vertus d’iceluy, au moyen de quoy viofentz.
eft l’operation de l’efprit animal grandement
deprauee & diminue'e : dont eft aduenu à plu-
fieurs vn fpafme ou co t radio n des nerfs:Es au¬
tres tremblemét, paralyfie, furdite ^apoplexie,
&femblablesaccidents.Toutesfois cefte voye Perfums fôt
fera propre pour les affedions particulières a-
presl’vfage des chofes vniuerfelles,corne nous particulières
auons did cy deffusrcar elle ne fera extreme,aù de la vairol-
moyen de quoy ne pourra faire refolution des le *
1. iiii.
168 méthode
vertus, ny par confêquent empefcher, ou de-
prauer les aftions des parties. Etpource fidâ-
uanture apres les fridions & femblables voyes
generales il reftoit quelque choie enla telle,
bras,iambes ou autres parties,en ce casl’vlâge
particulier defdidzperfums jpffïtera pour at¬
ténuer, incifer & refouldre,ce quiferoitdere-
fte:aufsiou pour les fridions precedentes na¬
ture aucunesfbis delprauee,ou empefehe^e par
le moyen de la crafsitude & ténacité des hu¬
meurs, ou pour la denfîte' du cuir & petiteffe
des voyes, ne vouldroitfeftnouuoir,ny exci¬
ter aucune crilë poureuaçuer ce quiluy feroit
eftrange; lorslefdidzperfums vniuerfelz ont
grande puiffance lâns lefîon, & l’ay mainref-
fois pratiqué auec heureufê yflTuc:mais il fault
auec prudence procéder àPvfage d’icculx, &
ne les appliquer, comme vn tas de fricaffeurs,
qui lâns diferetion prendront ce que vulgaire*
ment nous appelions cinnabre puant,& inhu-
mainement enuelopperot les pauures patiens,
comme filz vouloyent parfumer vn cheual,&
en donneront félon leur recepte au foible com
me au fort: dont maintefois (corne vn chafeun
feait) plu fleurs y ont miferablement lailïe la
vie: & les autres ont efté renduz, tabides,afth*
manques,& hydropiques. Tout cela ne vient
que par faulte de raifon, §c de bien entendre
c V R A T O I R E. 1 ^9
l’art dequoy Ion {ê mefle: car iamais ilz n’ufent
que de cinnabre, & ne côfîderent que pour les
indicatiôs(lefqlles fouuet font diuerfes)il fault
diuerfîfier les remedes: & que,comme di& Ga
lien au lieu fufdiét treziefme de la méthode, cinnabre
traiâant del’abfces dufoye, il ne fault appli- nefedoibe
quer aux parties nobles refolutifz, ou medica- ^PP% tter
ments relaxans Amplement : mais meflez auec
aftringents : veu mefines que Ion peult faire Perfus des
perfums de plufîeurs autreschofes,voirearo- ch °f esaro ,
manques, lefquelles oultre ce quelles font o- fon'tapre-
dorantes, & deleâables au fentir,incifent, at- ferer.
tcnuent,refoluent,& ne laiffent de roborer,&
rendre les parties plus fortes. len ay ces iours
paffez trai&é deux quafî en vn mefme temps,
auecfufFumigeSjOuperfumsd’unauoitvneflu tl ô s f a ia:e*
xiomgradefuries poulinons,difficulté, & dou g perfums.
leur en la reipiration, auec deprauation de la
parolle : l’autre eftoit fort extenué pour vne
diuturne douleur de tefte, quafî intolérable a-
uec carie, ou corruption de plufîeurs os delà
partie fuperieure, & latérale du nez. Au pre^
mier prenant indication de la partie bleflee,&
autres parties nobles, qui abhorrent telle acri¬
monie^ foetidité.côme il y a au foulphre(de-
quoy auec argent vifefî compofe'le cinnabre)
ie confîderay qu’il fêroit trop meilleur inuen-
ter autre moyen pourarrefter le fufdi& argent
I7O METHODE
vif: ( quieft le médicament fans lequel) &'fe
rédiger en pouldre,ce que ie feis en la maniéré
Maniéré q U i fenfuit.Premierement ie feis fondre enui-
l’aro'éfvif ron c l uatre ° nces d’eftain en-vne cuiller profon
en poul- d e j & l° rs qu’il fe froidifloit, le nettoyay de
dre. fon excrementrpuis ie feis vne foffe au milieu,
ou ie iettay enuiron vne once d’argent vif,le¬
quel farrefta,de forte que aife'met il fut réduit,
& mis en pouldre.Et à fin d’attenuer,& incifer
la crafsitude,& vifeofité de l'humeur, dont les
poulmons, & parties circumiacentes eftoyent
imbues:& conlummer iceluy en roborantlef-
dift.es parties’:, i’y adiouftay de l'iris Florent, lu-
ddnum,ftyrdxcdldmitd,dloe,myrrl}d,thits,mafix:
defquelz reduiftz en pouldre ie feis trochifqs
cam therided. galeni , & bien peu d’eaue de vie:
Et auec iceulx fut guéri,ayât efte préparé auec
decoftion de gaiac par quinze iours. Au fé¬
cond i’arreftay l’argent vifauec du plomb fon¬
du, faifant fondre le -plomb, & bien purifier,
puis lors qu’il fe froidifloit ie meflay l’argent,
vif parmy, qui le rendoit facile à rédiger en
pouldre : puis auec ladifte pouldre i’adiouftay
de Untmonium, cddmia,popholîx, dise, myrrha,
cltbdnumyCrmdftix reduiftzen pouldre ,lef-
quelz ieincorporay cumterebenthina renet. &
bie peu de maluoifie, & en fis trochifques,def
quelz i’ufay pourladeterfion, & deficeationj
C V R A T O I R E. 171
apres auoir efte traite* auec legieres fritions:
& fut guery apres auoir iette' huit, ou neuf
fquillesjou pieees d’os corrompuz de fon nez.
car, comme veult Galien, iamais on ne doibt
curer les yeulx, ou le nez deuant la purgation
du cerueau, ny du cerueau deuant la prépara¬
nt) de tout le corps, qui eft chofe raifonnable
matière des perfums.
- A matière auec laquelle telz perfums fê
1 j peuuent faire,fera pour lïntetion que Ion
aura de les augmeter,& rendre plus forts»
& vehements: ou bien de les diminuer, corri¬
ger, Prendre moins violents. Les communs
auiourdhuy fe pratiquent auec ce que nous di
fons cinnabre,qui eft(côme i’ay predit)com-
pofe de fbulphre,& argent vif.Et pour les for¬
tifier aucuns y adiouftent radlcemgentUnœ, fà-
bin<e,miJt,cf}alcitidem,fory yfàndarachamyCdlcan-
thum yfforicum, marcottes, auriÿigmentum, &
telles chofes violentes : lefquelz ne fe peuuent
pratiquer fans danger bien apparët. Et pour-
ce lonnenvfe point, fi ce n eft à gens déplo¬
rez : & encore? celafe doibt faire auec grande
méthode, & diferetion.
Pour la corretion d’iceulx (ayant toufiours
l'indication principale prife desçhofes natu-
Pour forti
fier les per
fums.
Pour itio-’
derer l cs
perfums.
17 * METHODE
relies deuantlesyeuîx,lefquelles ilfaultcon-
feruer)on y doibt adioufter radicem diBm-
ni T>eri, acort, pdonU, iunci odorati dngulofi & r».
tundi, zjedodria, tormentilld, dngelicd, hehen dit,
Cr rubei, Ireos Florent.cinndmomumyhM } fândd-
rdcIjdm,tndJ}içhem,olibdnü,dloem,myrrhdmJdl >-
ddnum,flirdcem caUmitdm,0 J lijuiddm,terebin.
Venet. beniotn , caldmum aromdticum, gariophjl-
los,nuces mojcdt.fêmen citri,dcetofk } ocymi, crocum,
xylodloem,mdcis,dmbrdm,pmdalorumj]>ecies,tbe-
riacdm, & autres ayants faculté de roborer, &
empefcher la trop grade diflolution de nature.
J^fLa maniéré durer des
perfums.
Î L y a deux maniérés de mettre en execution
lefdiftz perfums; l’une generale,l'autre par*
difitz per - ticiiliere : la generale qui fe donne vnitier-
fums, * ' fellement atout le corps fe faiâainfi : Il fault
auoir vn pauillon bie couuert & ferme de tou*
tes pars, de forte que rien n’y puifle entrer nÿ
for tir. Le patient fera tout nud afsis dedans le
pauillon , & aura les yeulx fermez, afin qu ilz
ne foyer bleflez par la tenuité’, & violence des
perfums. En ce pauillon y aura vn petit vaif-
fèau auecfeu médiocre, ou Ion ieâera poül-
dres ? ou trochifaues faitz des chôfes predi&es
C V R A T O I R. E. 173
|.i.ou %. ii. le tou t félon les indications tant de
fois répétées. Et ou la vapeur léroit trop gran¬
de , le patient pourra par interualles mettre la
telle dehors le pauillon, puis la remet treiuf-
ques à ce que ladide fumëefera paflee : là il
fuera quelque peu fil eft polsible, puis pourra
fortir, & fe mettre au îid enueloppe 7 du lin-
feul qui aura ferui audidpauilIon,ayantvn lin
ge chault fur le vetre, & poidrine: & en ce lid
fuera doulcement vne heure,ou deux. Cecy le
doibt faire au matin ,aufsi c eft le temps le plus
commode, & plus accouftume , . Mais fi pour
lavehemence desperfijms on craignoit trop
grande relolution pour ellre le corps inany,&
à ieun,& debile pour les douleurs precedëtes.
Ion pourra donner au patient vne heure deuât
ouenuironle moyeuf d’un oeuf auecvn peu
de vin, quelque peu de gelee ,ou d’un eon-
fummë,& autres chofes cy deflus Ipecitie’es,
ou nous auons defcritla maniéré de traider
ceulx qui ont flux de bouche.
L’autre maniéré qui eft particulière fepra-
dique quand apres les curations vniuerfelles
par fridions,ou decodions,l’intetion eft d’in-
ciler, atténuer, & relbuldre quelque humeur
reliât en vne partie,fpecialemët enla telle, aux
bras,iambes,emôdoires, & telles parties: lors
pouuez vlèr lèurement'defdidzperfums eftas
17 4 METHODE
feulement la partie affedeedelcouuerte,&re-
ceuant leperfumen petite quantité'. Oultre
ces maniérés deperfüsilyenaencor d’autres
qui fe font auec décodions d’herbes chauldes,
éc de tenue fubftace,mefmes de vinaigre, eaue
de vie,&femblables, lefquelles on elpandfur
pierres dides pyrites, demolins, briques,ou
graiz, comme deferit Galien au quatorziefme
de la méthode, parlant de la curation des feir-
rhes. Maisouondoubteroit le venin nauoir
efte fuffifamment touche par les chofes vniuer
Telles,les dernieres maniérés de perfums ne fe-
royent fuffîfântes, pource que la vertu de Tar¬
get vif y defauldroir,qui ne doibt eftre obmis,
pource qu’il eft en ce cas plus que neceflaire.
! ÿt Curation des fymptomes,
ou accidents de la maladie
Venerienne } ou vairolle.
O R apres que nous auons fufïitemmet def
crit la cure generale de là maladie Vene-
rienne, moyennant laquelle tout chirur
gienrationel peult méthodiquement traider,
& curer tous affedez de cefte maladie,mainte¬
nant il nous fault pourfuyure lametnode de
trader particulièrement les affedions qui fur*
uiennent à icelle maladie, commenceant àla
CVRATOIRE. 17f
diuilêrainfî. Leslymptomes,ouaccidetsc6- Troisma-
muns de celle maladie font plufîeurs,defquelz nieresd’ac
les vns precedent,Ies autres luy ucnr,Ies autres cidérsen la
furuiennent. Ceulx qui precedét font vîceres vairo c ‘
de diuerfe nature en la verge, ardeur d’urine, Les fy m P[°
oupiffechaulde,bubons,ou poulainsdefquelz délayai
feront didz précéder, pource que encor qu'ilz rolle..
foyent equiuoques, & puiffent aduenir, &
non aduenir, fans, ou auec contagion dïcelle
maladie,ont néanmoins (le plus fouuent)ac-
couftume de les précéder, & feruir quafi com¬
me daduantcoureurs . Les autres que nous Lesfympro
appelions fuyuants, ou confoquutifz font pu-
ftules,& vlceres nailïàns par tout le corps prin
cipalement aux parties honteulês, au fiege,à la
bouche, à la gorge, à la telle, au front, & aux
emundoires. Pareillemet cheute du poil corn¬
ai unemept dide pelade,douleurs articulaires,
fouuent mobiles, aufsi(mais peu fouuent) to-
phes,ounodofîtez.
Les derniers que nous appelions furuenants, ï-esfympc®
ou extraordinaires, qui naiflent apres les im- j£ruèn£si
parfaides, &non méthodiques curatios (eau- lavairolle.
fe des recidiues ) font douleurs fixes de tou¬
te la telle, ou d’une partie d’icelle, des bras,
des iambes, principalement auec nodofitez,
ou fouuent font les os cariez ,&corrom-
puz, vlceres virulentSj&phagedeniquescom-
17 £ METHODE
munement di&z ambulatifz, fcifïures,ou dar¬
tres aux mains, piedz,& autres parties du
corps, vice prouenant dechafeune des con-
co&ions auec marafmation, & amaigriflfemer
d’icelluy. Brief comme i’ay predid tout gen¬
re , & efpece de cefte maladie, prenant origi¬
ne de caufe interne communément dide an¬
técédente, peulteftre fymptorçie de cefte ma-
Iadie.De tous lefquelzi’eufle particulièrement
traid&, finon que ce euft efte 7 vn propos long,
ennuyeux, & peu neceflaire, attendu que la
plus part d’iceulx Ce gue-riffent auec la curation
& generale ablation de cefte maladie.Et pour-
ce nous nous cotentons d’efcrire de ceulx qui
plus communément aduiennent, & aufquelz
eft requife vne fpeciale, & particulière curatiô
auiourdhuy rrai&ee, & pra&iquee par la chi¬
rurgie, comme demourant apres la generale
curation.
J^fDes vlceres de la verge.
N Ous commencerons donc aux vlceres
de la verge, lefquelz ( iacoit que leur o-
rigine vienne de ce coit, ou copulation
charnelle, car nous ne parlons de ceulx qui de
eulx meimes pour la grade humidité de la par¬
tie C'y peuuent engendrer)peuuent toutesfois
cftre curez à part fans confêcution. de ladite
vairolle. Quainfîfoit, quelquesfois yades vl¬
ceres fimples quiprouiennent de feule déflo¬
ration, caufêe de trop grande confri&ion, co--
me en filles ou femmes eftroi&es .Ou bien la
femme aura feulement quelque ylcere peu ma-
lingaueolde la matrice ,ou de ce venin nou-
uellement receu de quelque autre : dont peulc
aduenir que par eefte copulation, & par le con
rad de la verge aufdi&z vlceres & corruptio,
la mucofîte virulente adhérera à la verge du
laboureur ,& feulement engendrera lefdi&z
vlceres, par ce que la virulanee eftant imbecii-
le, apuiflânce feulement infe&er telles parties
prochaines : lefquelles font fubieâesà putre-
fadion : de forte que pour la vèhemence, ou
imbécillité d’iceluy,ferôt les vlceres cacoehtz,
& malings : ou benings , & eedans aux reme-
des, plus ou moins. Quant telz vlceres vien¬
nent, lors ilz font maladie à part foy, & non
fymptomes de cefte maladie: mais pource,que
l’vne & l’autre efpece fymbolifent, & font en¬
tre eulx de mefme genre, il ne fera, comme ie
croy,impertinent cômencer par iceulx.Donc-
qucs fi ces vlceres naiflèn tfurle balanum,ou
gland,lors font plus copieux, & moins ma¬
lings: filz naiffent au prepuce, ilz font moins
en nombre, mais plus dangereux. filz partici-
Différences
des vlceres
de la verge.
METHODE
I 7 8
pcnt de tous les deuxilzfontmoyens.Leïdi&z
Autre diffe- vlceres aucunesfois font compliquez auecvne
^katiôdes v ^ ru ^ ence ou erofion , quelques fois auecvne
vlceres de la forditie &putrefaâ:ion:fouuent auecvne eau-
verge. ' fe (aydant à ce la mauuaife habitude du corps)
telle que fans l’extirpation d’icelle , tantfen
fault que lefdiâz vlceres foyent curez, que
bien fouuentilzen fontrenduzcacoethz,ma-
lings, & tellement rebelles aux médicaments,
qu’a aucuns fe terminent en gangrené,&fy-
deration : de forte que es vns il eft befoing
amputer tout le membre, es autres vne bon¬
ne partie d’iceluy. Nous auons aufsi veu quel¬
quefois qu’en d’autres ilzdegeneroyet en car-
Curatio des cinomes diâz chancres : pour la curation def-
yer°e! C * ft u elz eft befoing vfer de grandz remedes,
& comme pur gâtions,phlébotomies,décodions
de gaiac, auec bon régime : ayants toujours
efgard à la caufe, 8c tant à l’habitude de tout
le corps, que de la partie : mais pourcé qu’au
commencement de telz vlceres la caufe eft en¬
cor incertaine, on ne doibt iamais en iceluy
ordonner médecines fortes ou violentes,&
moins phlébotomies du bras ou autres parties
fuperieures : car ou lefdidz vlceres fontdoulx
& benings, ou ilz font vehçments & malings:
filz font doulx, il n’eft befoing vfer de chofes
tant fortes 8c violentes : mais f’ilz fontvehe-
CVHATOUE. 17*
mentSj cela vient ou acaufe de la mauüaife ha¬
bitude fimple de tout le corps (choie peu com
mune)& peuuent guérir auec les remedes co¬
mmis : ou bien de la quantité, & qualité mau-
uaife de ce venin, qui eft plus vray femblable, »
& à craindre. Et en cecy plufieurs empiriques
font auiourdhuy caufe de grands maulx : leC-
quelzabufants de l’office d’vn médecin, exhi¬
beront quelque medecine forte, côme lozenge
diacarthami,oude fucco rof.ou cotignae de
LyondifToulx,& en grade qualité,afin q parle
nobre des Telles, qui fen enfuyuet, iîz lemblët
auoir donne vne bonne medecine: Et fàulte de
raifon ne peuuet iuger q naturejpuide & forte
adecouftume fuyuat fon mouuemet expeller
auxaynes (cmô&oires du foye)lc virus ou ve¬
nin, de forte que par le moyen d’vn bubon ou
pouIain,on eft exempt de la vairolle:mais pen-
fentlespauures infenfezpour auoir quelque¬
fois veu vn médecin rationel ordoner en vice-
res malings,& cômencemet de bubon aux ay-
nes, vne medecine doulce & benigne (dont il
en fuccedera bien)qu il n y a point de différées
de médecines, & moins de phlébotomies, &
tireront du fang du bras, fans confiderer que
par telle phlébotomie fe fera vne retradhon du
virus par letrauersdes parties nobles ia agi¬
tées &: affoyblies par les affaulx precedents î
m. ii.
IÜO METHODE
dont fenfuyurala vairolle, comme iladuient
iournellement en vne infinité'. Aufsieft ce con
tre le dire d’Hippoer.au ar.aphor. de fon pre¬
mier liure,ou il dit,qu’il fault fuyure nature en
ce ou elle tend par les lieux eonferens. Donc
nefoyent témérairement données telles pur¬
gations au commencement, mais bien leniti.
Plileboto- ues & doulces. Semblablement phlébotomies
mie pour des parties fuperieures : mais ou il y aura in-
lesvlceres tendon de faire retradion du venin, ladide
de la verge. jf c Q.j on j e veine fe doibt faire des parties infe-
. rieures (comme du pied ou iarret) pourquoy
fauldra auoir confeil du prudent médecin.
Nous nous contenterons donc de feauoirque
des ïymptomes aucuns requièrent feulement
euacuation :les autres euaeuation &reuulfion:
les autres euacuation,reuulfîon,&deriuation.
L vfage defquelles chofës nous eft frequent en
fes curations particulières : pource me femble
meilleur, & à propos d’efèrire fummairement
les maniérés pour faire les chofes fufdides:
qui font purgations, fedions de veynes,ven-
toufes, fângfues, application de médicaments
chaulx,fridions, ligatures, & fëmblables : def¬
quelles les vnes font adiôn plus toft & plus
fort, les autres plus tard & moins fort-
Purgations. Des purgations,phlébotomies, & telles cho
fes uniuerfelles ie les delaiffe à meflieurs les
C V R A T O I R E.
181
médecins,& me contente feulement côfiderer
quela purgation euacue,deriue,& reuoque les
humeurs: mais feraen efchauffant, attirant ,ef'
mouuant,&fouuent irritant les parties dolen¬
tes^ par accident les replift: toutesfois eft^p-
pre,& neeeflaire à la curation de cefte maladie.
La phlébotomie au côtraire euacue,deriue,& Phlehoto-
reuoque fâs efohauffer,eaufer douleurs,ny em- mie *
pîirles parties, eftatmethodiquemer celebree.
Les ventoufes de grand puiffance attirent les Ventoufês.
matières,& prôptement:pource fouuent nous
font en vfage, ou nous voulons attirer, ou di-
uertir, plus que euacuer, fî ne font appliquées
auec fcarification,ou lors euacueront,mais fu~
perficiellement à comparaifon de la phlebo-
mie fufdide : laquelle euaeue du profond .de
tout le corps.
Les fangfues feront les mefmes aétions,mais Sangfues.
auec plus ample euacuation, ÔC du plus pro¬
fond,que lefdi&es ventoufes,moins toutesfois
queladi&e phlébotomie : aufsi font propres à
expurger le fàng& humeurs corrompuz con-
tenuz es vlceres cacoethz,& malings,eftats ap
pliquees es parties eircuniacentes.
Les medicamets chaulx euacuent, deriuent, Medieaméts
&reuoquent pour la force & nature d’iceulx. chauîx.
Les ligatiircs attirent, diuertifTent, &reuo- Ligatures,
quent doulcement, ou violentement, pour la
m.iii.
l8z H 1 T H O D E
conftridion d’elles forte, ou debile.
Fridions. Les fridiôs ont les adions predides,&oultre
refoluent plus ou moins félon leur multitude,
& vehemencc:& en icelles fault entendre, que
tout ainfi, comme ladoulce faidapertiondes
pores, la forte les ferme & referre. Et de tous
iceulx retnedes nous.vfons pour la diuerfite
des affedions. Exemple : Nons vfons de feule
euacuation es affedions particulières,faides
de plénitude ou abondance d’humeurs, ou ne
doubtons recente fluxion: De réuulfion,laon
la fluxion encor eft en eftre, tout ainfi comme
nous vfons de deriuation, la ou ladide fluxion
eftia fàide,& la partie à reeeu:mais ou les deux
fonteneftre^’eftàfeauoir vne partieflue,&
l'autre partie ia occupe le lieu afledé, nous vfe-
rons des deux remedes, qui font retradion ou
reuulfion pource quifé faid,& deriuatio pour
ce qui eft faid. Si ce n'eft es cas, ou de noftre
puiflànee attirons,come es bubos Veneries ou
poulains svlceres auec durte,& abfces,ou dou¬
tons la fuytte de telle maladie Veneriene:aufsi
flux de bouche & de ventre,vrines,fueurs mo-
derees,ou nullement ne debuons vfer deretra*
dion, mais fuyure nature en fes mouuçments.
Retournâts dôe à noftre propos,filvIceretft
fimple, comme il aduient es defloràtiôs faides
par yn violent çoit^aueç vne petite fjll$ ou au-
C V R A T O I R E. 183
trc fort eftroi&e, en ce cas ne fault farrefter à
ce venin, mais fuffit ( pourueu que le corps ne
foittrop replet ou cacochime) vfer de medi- Medicatnécs
caments defîccatifz fans aucune mordication, P our les vl-
comme pouldre , ex tuthia præparata, qui eft c ^ res ^ ra ~
pmpholtx Itéra Iota, plumbe Ijlo, ceruja , coraîlo ,
doc, cottchis Iftis cr lotis, ligni caria ., calce plu -
ries Iota : aufsi terra Lemnia, f'ii fen recouuroit,
terra Jigillata lera, bêlas jLrmema 1er a, 6c au¬
tres telz médicaments préparez, en forte qu’il
ne demeure aucune acrimonie. Telles poul-
dres vous pouez infperger feules, ou méf¬
iées enfembles : & aufli faire vnguents d’icel¬
les en méfiant auec de l’huylle, & de la cire
aufsi delatereben.de Venife, bonne & bien
lauée pour luy ofter fon acrimonie. La plus Préparation
propre huille fera l’huille rofart,pourueu qa J el-.,®^ ni Ue
le foit fans fel •. & fera encor meilleure & plus
fouueraine,fi elle eft mife en œuure,comme ie
la préparé: il la fault choifir recente doul-
ce,& pour autant que nous n auos de celle,que
Galien appelle omotribés, ou omphacin, faulr
lalauer pîufieurs fois en eaue de fontaine,pour
luy ofter la chaleur & acrimonie du fel : ce
faid, fault lalauer en eaue rofe : puis encor de
rechef en eaue aftringente faiéte ex plantagine,
polygonoJèu centinodia,lirga pajlor.berbere, eu ba *
lauJHis: cela faid, la macerer & infufer auec ro«
m.iiii.
Galien au 4 .
de fà metbo
de,parlâtde
la complica
tion des vl-
ceres.
Medicaméts
pour les in-
temperatu -
res chaul -
des.
I'ntéperatu-
re froide»
1X4 méthode
fes: puis la laiffer vn temps au foleil, ou faire
bouillir vn bouillon feulement inhalneo Mi¬
na. Mais fi l’vlcere eft complique, auec quel¬
que fymptome, ou autre affedion , la cura¬
tion debura commencer à l’ablation d’ieeluy.
Et pouree fil ya intemperature^quifouuetad-
uient pour la négligence de plufîeurs,qui efti-
ment paraduanture la femme nette, eftant or-
de, ou bien par ce que la partie eft fubie&e à
inftammdtios, & à recepuoir tous exeremens)
elle fera ohaulde, froide, feiche, ou humide: Si
elle eft chauldeilfauldravforde médicaments
froidz,corne faire fomentation de fuc, ou eaue
de fiantag.folanum, folygonum t burfafaftor'u\ &
ou Ion vouldroit plus refrigerer y fauldroit
adioufter des mineraulx préparez, comme i’ay
did cy deflus,& les camphrer.il y en a d’autres
encor plus froidz,comme les narcotiques,lef-
quelz ie ne puis approuuer filz ne font appli¬
quez auec grade diferetion:& à l’enuirô pour¬
ras feurcment vfor de médicaments réfrénants
comme oxycrat faid exaceto, &aqua,mefle
en forte qu’on en puifîè boire. Aufsi faire em¬
brocation d’unguent did nntritü, ou debolo,
ou de remplaftredid diachalciteos, diffoultz
in oxyrrhodino,qui eft mixtion de vinaigre,&
huille, celle quieftrofat eft meilleure. Sem¬
blable raifon tu auras de curer l’intemperie
C V R A T O I R E.
froide par Ton contraire,à fcauoir par médica¬
ments chaulxen mefme latitude ,ou degre f ,
comme ladi&e intempérie excedera l’habitude
naturelle en froidure: ce que amplemet ie pra-
âiquay en paffant les monts enuiron le Noël
i y j 7,auec gens de guerre du roy Fracois pre¬
mier de ce nom. Plufieursen noftr.e trouppe
endurèrent telle froidure qu a aucuns non feu-
• iemet le nez,ou les oreilles,mais aufsila verge
fe tuméfia: es vns quelque peu , es autres fi ve-
hementement que le cuir fe dilaceroit par trop
grande tenfion. Es autres il fy fift telle priua-
tion d’efprit,qu’il y eut cômencement de gan¬
grené : Pour la curatiô defquelz ie leur fàifbye
fometation auec vin, auquel auoit bouillu ori-
gttnum, calamenthum,faluU, mniorana , thymm ,
chmœmelon, melilotum, cuminum,faniculüs ,ani-
fum, Aufquelles chofes fi l’intemperie eftoit
trop grande, feroit bon adioufter eaue de vie.
La fomentation faide,i’y appliquôye le médi¬
cament qui fenfuit,
. oleorum anethi, chdmœmeli an.iij. olel
ruth&ïO" terebinthina. an.§.i.fè. cumin t, nyrfœni-
gr<eci,an.§. J? pul-majhc.lreos Florent.alaes an.yij.
cer£,quodfufficfiat empl.mclle.
Esfciffures 1 appliquôye m edi carnets faiâz
de mucilages fe.ltni^fyllij/nalu^yfœnigYeci^cum
4 xungia,çr wa, pour la côfiftence de linimet.
lo£ METHODE
Es autres ou y auoit gangrene,ieleurfaifoy c
cataplafmes ex fetrinif hordei,fabarum,orobi,&
lupinorum , dijfol. in oxymelite cum Jyrupo acetofî ,
fui. do es, myrrh&, & fèmblables remedes def-
criptzde Galié,Guido de Cauliac,&plufieurs
autres pour la curation des gangrenés, que ie
delaiffe pour caufe de brieuete , <
Intépera - Es intemperatures feiches Galien approuue-
tures fei- la fomentation d’eaue temperee pourl’hume-
ches. â er . £ t( j urera ce u e fomentation feulement
iufques à ce que la partie rougifle, & eflieue
quelque peu en tumeur,de paour que lion fo*
mentoit d’auantage, il ne fe feift refolution de
Intépera. ce qui auroit efte” attire^: autant en fera tout
tures hu- médicament qui fera humide. Mgis fî Tintent*
nudcs * perature eftoit humide ,lors rauldroit defecher
d’autant plus quelle abonderoit en humidité.
Les mefmes raifons doyuent eftre obferuees
es complications des fufdides intemperatu¬
res : ou toutesfois nous deuons bien noter ce
que diâ Galien au cinqiefme de fa méthode,
On doîbt fcauoir quelebalanus,qui eft le gland, ou ex¬
ciser Jèsvï trem ^^ charnue delà verge,doibteftre plus
ceres du defeché que le prépuce ou couuerture d’icel-
balanus, q le, encor moins celle qui extérieurement cou*
duprepu- U re les tefticules, que nous appellôs ofeheum,
mm ^^ 0 ou ferotum, qui femble eftre contre l’indica¬
tion prifedu tempérament de la partie. Carie
c V R A T 0 1 R E. 187
baïanus ( qui eft chair pure ) eft de températu¬
re plus humide que lefdi&es parties: dont fera
bleroit que pour fa confëruation il deuft e-
ftre moins defeche que les fufdiâes parties de
température plus feiche. Mais l’intention de
Galien eft qu’il fault plus defeicher ledit ba-
lanus,d’autant que comme canal defdi&es par¬
ties, il eft plus humide de cefte humidité excre
menteufe (qui doibt eftre eonfommee ) que
n’eftlediâ:prepuee,ou ferotum.
Refte maintenant de pourfuyure les cho-
fes eftranges, & complications defdi&z vlce-
res commenceans à ceulx qui font virulents,
comme eftants moins fufpe&z que les autres
* fordides, po ur les raifons deflufdicfces.Si don-
ques les vlceres font virulents,& corrofifz,
leur naifTanee fera par le moyen des humeurs
videz, & corrompuz (prinçpalement bilieux,
acres , & mordicants ) qui refuderont desvl-
ceres eftants au col de la matrice de la femme
habitée, pour eftre lefdi&z vlceres irritez par
la confriâion, ou bien le venin frefehement
receu de quelque autre ayant gonorrhe'e Ve-
nerienne, ou vlceres à la verge -..lefquelz hu¬
meurs inflammez, & renduz plus acres, ad¬
hérants aux porofitez de la verge vlcere-
ront tout aüfsi toft. Hz peuuent aufsi adue-
. nir après Amples vlceres ? eftants irritez aueç
Caufè des
vlceres vi¬
rulents.
METHODE
♦ j88
Signesdes médicaments acres: & lors fe fentira vne cuif-
rule^K Vi " 5 ^ ^ ou ^ eur p un g“i ue & erodente, & au¬
ront lefdi&z vlceres vne couleur citrine vers
le milieu,& vne bordure lubflaue, où rougea-
ftre, fe monftrans au reûe inegaulx,& comme
Curation, dentelez. La curation d’iceulx fe peult faireea
telle forte, Les chofes vniuerfelles bien,&
deuement faites (corne le régime,pur gâtions
valides,& phlébotomie reuulfiue ) fera bon v-
fer de mëdjcamets de faculté froide, §c feiche,
ayats efgard à l’inflamation,& tenuité de l'hu-
meur(caufe de fulcere) & à la partie fuperieu-
je des repellents pour reprimer,& empefeher
que les humeurs nedefluent en icelle partie,
qui eft la maniéré de les trai&er, corne telz vl¬
ceres irritez feulement par médicaments vio¬
lents , & acres, & non par qualité veneneufe.
Mais aux vlceres prouenansparlecoij:, nous
deuons craindre telle maniéré de curation:
car paraduenture que cuidants euiter Tulcere,
& brieuement le curer en telle partie,nous re-
pou|ferôs es.parties nobles le virus, ou venin,
duquel nature aia commence / à fe defeharger
- aux emonâ:oires,&lieux prochains, fpeciale-
ment es vlceres pullulants quelque teps apres
l’aâte:dot fen enfuyuroit la vairolle.Et pource,
veu le danger, ie n’approuuerois telle manié¬
ré,linon que nous fufsions contraindz dejaif-
C V R A T O I R E.
fer la pfopre cure,pour furuenir aux accidéts,
corne es vlceres phagedeniques,& rongeants,
putrides,& gangreneux : efquelzprôptement
deuôsvfer de remedes reuulfifz,& repellents,
es parties prochaines,à fin que ne nous aduien
ne ce que diét le prouerbe.-CeaW/f in Scyilam cu-
pens 'l’itere charybdim . ce que l’ay veu par ex¬
périence cefte année en vn perfonnage d’eftat
ayant plufîeurspuftules de cefte maladie auec
vn v!cere,ou fcrotum aflez ample, fôrdide, oii
cal!eux:pour la curatiô duquel fut par gés mé¬
thodiques aduifé que les chofes vniuerftlles
premièrement fai&es ( comme purgation, Sc
phlébotomie) il iêroit traidé aueclelitus ou
fridion: cequ’eftant executè, luy furuintquel
que petit flux débouché auec flux de ventre,
non violent : mais fur la déclination defdidz
flux fexcita vne inflammation, ou ébullition
quafî vniuerfelle, excepte la tefte, & bien peu
d'endroidz fur fon corps:dont finablement au
lieu de l’ulcere fufdid fe manifefta vn cômen-
cement de gagrene,qui tout aufsi toft comen-
cea à croiftre,nous côtraignant chager & con
trarier à tousnoz precedets remedes :parquoy
ordônafmes que fon régime, qui au precedent
eftoit ehault,tant en l’air, comme fon boire,&
manger,tendroit à la refrigeratio de toute l'ha¬
bitude du corps, & fut faide phlébotomie re-
I£0 METHODE
uulfiue du bras, & appliqué médicaments re-
pellents aux enuirons : plufieurs fcarifications
auec les remedes accouftumez en gangrené,
que ie delaifie pour le prefent. Eteftoitlaflu-
xion fi vehemente,&'furicufe,que iâns les mé¬
thodiques, & prompts remedes, il eufteftéen
grand péril de mort. Apres acheuafmes la cu¬
ration première : & par tel moyen il fut guéri,
tant de l’ulcere, comme de la maladie Vene-
rienne.
de curerks man i ere de curer telz vlceres, eftquon
vlceres vi doibt fuir les médicaments froidz, & repel-
rulétspro- lents aux parties circumiacentes pour les rai-
uenants f ons edi&es : & y procéder des le commen-
diicoic. r j. c . c i >
cernent auec médicaments, qui ayent faculté
d’obtundre telle acrimonie,comme toucher
l’uIcere auec eaue de fublime foible, médio¬
cre , ou for te : aufii auec eaue for te, en laquel¬
le foit adioufte grande quantité d’eauede gui-
maulue; pareillement eaue bleue, quieftl’eaue
predide, qui ia a opéré : & ce tant pour lana-
ture,malice, & virulence de l’ulcere,que pour
le fentiment exa&e ^ ou hebete 7 ,'aufsi pour la
cacochimie, ou plénitude de tout le corps.Ce
fâid, il fault prouoquer la cheute delefcarea-
uec chofes fuppuratiues, & vndueufes,com-
me vng. bafilicon, beurre,mucilages ex fe.at-
theæ, maluæ, lini, & femblables. Mais enl’u-
C V R A T O I R E. I5?I
lage de telz médicaments, il fe fault bien don¬
ner degarde que par le moyen d’iceulxl’ulce-
re nefoit rendu plus fordide, ou putride : ôc
aulsique par l’application de ces eaues, Ôc par
la vehemence d’icelles, ôc lèmblabîes medi -
caments la chair fubiede ne Toit par trop col-
liqttee, ôc les vlceres renduz plus ords , ôc for-
dides, fuyuant l’hiftoire defcripte par Galien
au tfoilïelme de là méthode. Fauldra pareille¬
ment auoir efgard, principalement eflant le
corps pléthorique, ou cacochime , que par
leur acrimonie lefdidz vlceres foyent irritez:
au moyen dequoy ilz puifient degenerer en
vlceres cacoethz, ôc malings, ôc quelquesfois'
en gangrenés,carcinomes,ou chancres . Et ou
îapertinacite / , Ôc rébellion de telz vlceres vien
droit de la vehemece du venï,de forte qu’ilz ne
vouluflent céder aux remedes,lors tu dois no¬
ter vne chofe, que nous auons maintesfois ex¬
périmente auee heureulê yffue. C’elï qu’aux
emondoires du foye,& aux enuirons defdidz def’autLeur
vlceres foit fàide fridion particulière auec
médicaments non compolëz de choies froi¬
des, ôc repellentes, mais qui auront faculté de
elchauffer, attirer, refouldre,& cofummer: en¬
tre lefquelz médicaments y ait portion d’arget
vif, lelon les indicatios fuldides: Atifsi foyent
faidz fulfumiges, ou perfums, defquelz auons
METHODE
m
traiébef>ar cy deuant.Ce fai£t,tu verras que tek
le malice qüafî comme par miracle fc difpa-
roiftra, & fe rendra l’ulcere fi égal, & obeif-
fant,que quafi de foy fe deflèichera,& guérira.
Etay trouue ; celle voye auoir telle efficace,&
vertu, quecôbien queplufîeurseuflentlavak
rolle, i’ay defTeche 5 & cure 7 en eulx vlcerés for-
dides,calleux,cacoethz,& malïngs,qui ne you
loyent cederàtous autres remedes : après la
curation defquelz à aucuns fenfuyuoyentli¬
gnes euidents de la vairolle, comme douleurs
de telle,elpaules, bras, ou iambes, pullules en
diuerfes parties du corps, & femblables, qui
n apparoiffôyet au parauât la defîccation pour
la côtinuelle euacuation. Ce qui ne doibt eftre
trouue / eftrange,veu les preuues,&fréquentes
expériences, que nous enauons pour le iour-
dhuy :mefmes qu’au parauant que la vairolle
Guidôap- Guidon deCauliac pour la curation des
prouuel’u vlceres virulents aapprouue'l’ulàge del’argent
fageèerl’ar vif,quand il confeüle y appliquer vne lame de
vfcenf T P^b perce e endiuers lieux, en laquelle laver
ruknt. tu de argent viffoit mife,& infulé ; toutesfois
' fi tu abhorrois tant l’ufage de l’argent vif, tu
peuîx tenter,& commencer auec autres reme¬
des , comme auec médicaments deferiptzpar
Galien, Guidon ,& autres par nous approu-
uez,& expérimentez. Donques oultrelufage
C V R A T O I R E.
1*3 *
defdi&es eaues., tu pourras y appliquer de la
pouldre de mercure bien calcinée, & purifiée
de la vapeur d’icelle (laquelle adherate au vaif- Medicaméts
lêau,auqueleftfai&e, feconuertiften pouldre P^ ur cur “
violente & cauftique d’aucus appelle lublimé, ruiems.
qui rendlautre vehemente,&douloureufe)&
ou il ne fen trouueroit d’autre,tu la peulx cor¬
riger (comme moy) en la lauant plufieurs fois
auec eaue de vie, puis la calciner & feieher fur
le feu, dont fenfuy ura, que par la ténuité 7 de
l’eaue, il fe fera refolution dudiéfc fublime, ôc
ainfiferadeplus tenuefubftance,&grand ef-
feftfans eftre douloureufe, & aura grade puif-
fance d’obtundre l’acrimonie & malice du ve¬
nin, & decuyr ou digererrhumeur virulent
& trop fubtiljpour l’incralFer,efpefsir,efgaler, Signes de
& blanchir, qui font les lignes d’vne bonne fa- fanie loua¬
nte. Pareillemét eft propre en telle choie Cad - ^ e *
m'ut,Crchalcitis (qui eft efpecede vitriol) lef-
quelz plufieurs fois lauez en bon vin clairet,&
feichez au foleilbien chault,font fort defîcca-
tifz. Et fi au lieu du vin, vous les lauez en fort
vinaigre,Galien les approuue grandemet à telz
vlceres ekaleanthum ( qui tÇtattramentumJuto *
mm)Mifi,Jon,antimoninm: aufsi diphryges, le¬
quel a quelque acrimonie : mais eft excellent à
telz vlceres. Etfituveulx ofter leur acrimo¬
nie,tu les peulx bruüer & lauenlors ferot plus
ïiH METHODE
propres à ceulx qui feront de rare texture, de
fentiment exa£te,en corps pléthorique,ou ca-
cochime : par ce qu’en tel cas l’acrimonie des
• médicaments peult inciter douleurs & fluxios
recentes. Et ou lefdi&z vlceres ne vouldront
ceder àteîz remedes méthodiquement appli¬
quez, il y aura doubte de la vairollè : mais ou
auec iceulx le virus fevoyra réprimé' & rendu
obtuz, lors pourra Ion tendre à la deficcation
auec pouldre de centdurium minus, thus,m&-
fiix,Jarcocolla, alee,myrrhd, driftolochid,pomf>be -
lyx, batitura jiue feamma tris, &Jiomomd,Jcm-
ma ferri,plumbum l’Jtum, flumbt recrementum ,<«
embufum, grc. lefqueîz fe pourront appliquer
à part, ou meflez enfembîe : & aufsi en faire
vnguent, en y adiouftant ceram O" oleum refar.
l'ioUr. myrttllor. dbjynthtj, cydonior. chammeli,
& femblables : mais ou ton intention ferait
deterger, & enfembîe regenerer quelque fub-
ftance defperdue en telz vlceres,tu peulx y ap¬
pliquer telzvnguents.
Medicaméts terebtn. renet.Iota in aqud > ini $.ii pul.ma-
deficcatifz. fie. ohbani, an.^.t.f. dloes,myrrha, ariïlolochu,
an.$. i. mellis rof. t,fidt medicamentum■
Autre médicament plus deficcatif pour la
mefme intention.
batitura arts, & aris cobufti, an.^.f. alumr
nisfiifilis fiti.Jel loco em dtpbryges (lors mor»
CVUTOIRE.
dm moins ) terrafigillata, aloes Iota an.3 iliolet
maftic.& cydonior. an.^.ït.cera quod Juffi. fiat
"inguentu. Oultre ces médicaments vous auez
difpenfez vnguents deficcatifz, comme album
%ajis, dejiccatiuum rub■ aufsi vnguent nomme
diapompholygos, lequel bien difpenfé eft vti-
le à telz vlceres. Semblable railbn de curer fo
doibt obforuer à telles efpeces d’vlceres en tou
tes les autres parties du corps.
Aucunesfois lefdi&z vlceres font fordides,
&puruîents, caufezd’vnfuc vitié& corrom¬
pu, fanguins,pitaiteux,ou participants de tous
les deux : & font auec inflammation à l‘enui„
ton, & au dedans auec vne forditie ou blan¬
cheur jcômunement appellée chancre: le plus
fouuent auec dureté aflez profonde >mefme-
ment quant elles participent plus de pituite:
&d’autantqn’ilyauraplus de cefte durete,ilz
feront plus malings, tardifz, & difficiles à cu¬
rer, & en fora le prognoftique plus doubteux:
aumoyendequoy fault aduifor de les traiâer
prudemment,&auec difcretion.Pourles cho-
fes vniuerfolles fauldra tenir régime non fub-
ieâàputrefadion,& vfer de medicamëts pur-
gatifz, doulx, & lenitifz. Et fi pour la plénitu¬
de, ou attra&ion du venin la phlébotomie fe
doibt faire, elle fe fera des parties inférieures
pour les raifons fufdi&es. Et pour les topiques
n.ii»
Des vice tes
fordides &
putrides.
METHODE
I96
& particuliers remedes,eft fouuerain desleco*
meneement (iacoit ce qu'aucuns commencent
aux chofés les plus legieres, qui eftaux chofes
qui donent le loyfir)vfer de médicaments, qui
ayent faculté 8c puiflànee d’obtundre & repri¬
mer le. virus 8c venin : comme font les eaues
& pouldres defcriptesey défias. Semblable
chofe,&lamefme intention feral’vnguentdi&
Ægyftiacum commun: mais eeluy fera de plus
grand effeâ, qui fera faiâ de parties efgales:
& encor plus fi en la çompofition eftadioufle
arfenic,ou fiiblime: pareillement dumen
mefle efgalement cumpuluerectngelice faidvne
efcare,G,u crufte ineredible à eeluy qui ne l’au¬
ra pra<ftique:pourueu toutesfois,que cenefoit
en corps de fentiment cxa&e, eftant pléthori¬
que ou cacochime:car en tel cas lefdidzmédi¬
caments trop forts rendroyet f vlcere plus for*
dide, en incitant fluxion plus copieufe. Pour
cefte eautè, fauldra fe contenter de médica¬
ments moins violettts,comme mel dejfntmatm,
aufsi appliquer ful.aloes , myrrhœ, Ireospr.Ari-
fiolochiœ^mdM Arit,aluminit fctfîilif, fepare'emet
ou plufieurs d’icelles enfemble,oules mefler a-
uec le miel fufdid, ou auec terehin, Feneth\ilc )
qui la vouldra moins deterfiue &acre. Vous
trouuez encor plufieurs autres vnguents pré¬
parez pour la mefme intention ,comme dtttr-
C V R A T O I R E. 1*7
Jtuumde apio : aufsi vnguent did apoftolicum,
ou vnguent d’aucuns didmixtum, quieftfaid
du fufdid vnguent apoftol.auee pareille quan¬
tité de Ægyptiaeum meflez enfemble .Aufsi
pourras mettre tel emplaftre.
E i.hitreoli ^ -i.fi aluminh Jcifiilû,calcûllua,
mdiccrij, cortic-maligranati, an. §.i. thur.gdlldr.
immdtur. an. 3. 10. put 'Yitult , T>el loco ùm dxun-
gU heterif porci 8. olei >eterif |. y. cer& epuocL
fufi.fat empldftrumftcundum drtem : ou fi nous
voulons le réduire en forme d’vnguent,il faul-
dra moins y mettre de cire & plus d’huille.
Pareillement pourrez vfer d’vn tel.
Tjt.fcamd <erifO J eruginis raja an. ^-fi.terebin .3.
é.cera,<fuodfejf.jiat medicdmentït^ugmctant,ou
diminuant pour les indieatiôs fufdides. Mais
ou parle moyen des vlceres eftants entre le
prepuce & le balanü, fueeederoit vne tumeur
telle qu’il ne fuftpofsible defcouurir la verge *
ny veoirlefdidz vlceres,ou y appliquer les re-
medes predidz, en ce cas fera befoing au lieu
des vnguets & emplaftres fufdidz,vfer de cho
fes liquides, comme eaues diftille'es, décodi¬
ons, collyres &femblables,defquelz fera faid g ^
iniedion auec fringue,ou autrement. Et lèrot fai a g U e en
lefdidz remedes préparez pour la nature delà vlceres de la
difpofîtion : comme pour refrener, deterger, verge,
regenerer, moliifier ,refouldre, & femblable.
n. iii.
METHODE
158
Pour refrener (ou befoingferoit) fe fauldra
ayder des eaues & medicamets réfrénants trai-
dezauec les inremperatures& d’iceulx faire
in iedion : puis à l’enuiron vfer de medica-
ments réfrénants, comme eft le fuc des herbes
fufdides,en y méfiant quelque peudevinai-
gre,pareillement oxycrat(qui eft mixtiô d’eaue
& de vinaigre) vng. nutritum: aufsLeeluy qui
fera faid ex bolo Arment a t terraJîgillata,fangui-
ne draconû,caphura, fort agité auec huille & vi¬
naigre à la confîftence de miel. S’il faulc vfer
de deterfïon , nous pourrons auec les eaues
precedentes, ou lexiues faidesw? cineributfor*.
■mentorum, quercut, llmi, & femblables, ou dé¬
codions auec herbes deterfiues,corne eft//*»-
tago,felanum, eupatorium , abjynthium, apirn ,
chelydonium & femblables,mefler quelque peu
de Jïrupm rofacem de abfynthio ou melrof aufsi
‘alumen^ ~\>itnolu,ashiride, ou y diffouldre vn-
guentü Ægyptiaeü, qui en ce cas eft fort pro¬
pre. Aufsi pour plusvehemetemêt deterger on
pourra y mefler Trochijcos Polyida, Mupt, Pajio-
pis^ndronif^lus forts font Trochijci AJphode-
lorum er aldaron: mais pour leur violence faul-
droit regarder den vfer auec grade diferetion 1 .
parquoy pour plus grande feurete,vous vferez
du collyre fuyuant,lequel infalliblementofte-
ra toute corruption &maliçe 3 aufsi detergera,
1 99
CVRATOiRE.
&defeichera Iefdictzvlceres.
Vint albi lib. i. aejudr.rof ZT plantag. an.
qudrà.duripig. 3. ii^irid . arts 3./. dloesynyrrhd^n-
Jcrup. il. ter dut tir fubtiliÿimè , & fidt collyrium :
lequel debura eftre moins fort es corps de rare
texture & exa&e fentiment. Et ou lefdiâz vl-
ceres par negligence.ou par les trop irriter (ce
que fouuentaduient par l’ignorance desem-
piriques)feroyent téllcmer empirez,qu’ilz de-
generaffènt en gangrené , lors lés chofes vni-
uerfelles premifes, comme le bon régime, de -
dinant à froidure & ténuité, vfage de cli Ité¬
rés phlébotomie,& fèmblables,foit le lieu fca-
rifie' d’incifions affez profondes, afin de eua-
cuer le fang gros & corrompu, qui faiâ ob-‘
ftruâions &empefcheles efpritz d’yreluyre:
& foit extirpe tout ce qu’on voyra eftre fyde-
ré (que nous appelions comunement efthio-
mene / ) Ce faiâ, fauldra vfêr de remedes, qui
ayent puiifance d’hebeter,& empefcher la pu-
trefaâion, comme eft lotion d’eaue marine
(ouen fon lieu) d’eauefalee, ou pourrez mef-
fler de laloe, myrrha , driftolochia ~)>trd<jue. Par
le deffuson appliquera médicament compo¬
te ex txymelite, eutfiibiganturfdrina hordci } fa -
barum, or obi, & lupinoram cum pul. pradiftis en
forme de bouillie. Et pour arrefter la gangre¬
né entre autres remedes forts & valides,eft
n> iiii.
Collyre de-
terfîf & de-
fîccatif.
Curation de
gâgrene fur
nenanc aux
vice res de la
verge.
200
ME T H O D E
fouuerain Tvnguent appelle Ægyptiac,fai&de
parties efgales,ou pour le fortifier on peult ad-
ioufter chalcitirn,arcenicum,fublimatum,<turipig.
mentü,d>C femblables, qui fera mis & inféré aux
fcarifications fufdites: car par fa chaleur & té¬
nuité, il a faculté' d’incifer,attenuer,& cofum- I
mer lavifoofite ,crafsitude, & grande abon¬
dance des humeurs,caufe d’icelle .Mais en l'ap.
plicationdetelzremcdes il fault diligemment
fê donner de garde quant ladite gangrené fera |
arreflee: pource que quelques vns apres l’vfâ- I
ge de telz vnguents , voyants à Tendron défi-
di&z vlceres quelque rougeur,penfent que ce¬
la procédé encor de la gangrené,&non déla¬
tion du médicament chault& acre,enquoy
font deceuz: & non feulement ilz affligent les
patients ,maisaufsifouuent irritent la partie,
& incitent violentes & extremes fluxions qui ■
augmentent le "mal premier,corne maintesfois 1
nous auons veu par expérience.
sgfcDes bubons Venerieiis^comu-
aiemcnt appeliez poulains^.
A Vçunesfois le venin fufdiâ eftantpîus co
”*■ pieux employé tous fos efforts pour faire
foccüber le foye,& autres parties nobles: mais
pâture forte lexpelleà (es çmontoires,dbu
C Y R À T O I R E. 20 l
furuiennent bubons Veneriques, autrement
diâz poulains :1a plus part defquelzfont en¬
gendrez d’humeurs froids,cras,efpez,lents,&
vifqueux,corne il apperrpar vne tumeur dure, DifFeréces
blanche, & de petite douleur: mais en recom- de bubons
penfe font longs & tardifs à curer .11 y en a d’au Venenês *
très participants dVn humeur chault, fouuent
bilieux, & acre : lefquelz f’efleuants moins en
tumeur font auec grade inflammation,& dou-
leurplus extreme, & fouuent degeneret en vl-
ceres virulents & corrofifz: aucuns d’eulx(co-
me nous auons predid des vlceres ) font Cy m-
ptomes precedents icelle maladie, corne ceulx
qui Ce cachent,& retournent auz parties inter¬
nes : les autres ne font fymptomes d’icelle,
mais font maladies à part,qui fe peuuent curer
fans confêcution d’icelle, comme iournelleJ
ment il appert. Etpource qu’eftants compa¬
rez aux autres, ilz Ce peuuent appeller Amples,
Srnon compliquez : aufsi qu’ilz font plus fre-
quents,nous commencerons à deferire noftre
curation-par-iceulx. Quand dôques Ion voul- Régime
dra curer telzabfces , pour les choies vniuer- pour les
feHes on doibt ordonner vn régime médiocre P ouIaim *
non fuyuant l’opinion d’aucuns qui approu-
uent l’ufage des ailz,oignons,chofès fàlees, ef-
piflè / es,& toutes autres telles viandes en gran¬
de quantitéifaire exereiceimmodere,& autres
Curation
particulier
re desbu-
bôs Vene
riens.
2.02 METHODE
telz exces, à fiti^omtne ilz difent, de ftimuler
nature à pluftoft manifefter, & pouffer hors
lefdi&z bubons: ce qui cft tout au contraire de
bien, attendu que na*ure iaeft afHigee parles
aflaulx dudiâ viru s, & par telz exces fera di-
uertie j& prohibe^ d’agir contre iceluy,& oc¬
cupée à la coneo&ion,& reâification d’iceulx
exces, qui fera caufe de la matter, & faire tum-
ber defloubz le faix, qui eft contre le commua
dire, Qu’il ne fault point molefter vn afflige:
& contre l’opinion d’Hippocrat. en fes apho-
rifmes, ou il di&, Quand la maladie eft en fa
vigueur,il fault vfer d’un régime fort tenu.Auf
fi fe voit iournellement par experienee que ou
lefdidtz bubons feront tardifz, rebelles, & re-
fiftants aux remedes, nature ayde'e d’un régi¬
me médiocre, & de quelque lenitif, & doulx
médicament purgatif, feulement purgeant les
premières veines, femploye,& faiét fes efforts
chaflant, & enuoyant plus aifement lediâ ve¬
nin aux emon&oires, & n en fuccumbe pas fi
: toft. Quant aux topiques, & particuliers, ia-
coit ce que félon Galien, Guidon, & autres en
la curation de toutes tumeurs contre nature,
lavoyepar refolution eft la meilleure , & plus
eligible: fi eft ce que ie trouuerois bon (atten¬
du la difficulté') qu’on fuyuift lavoye defup-
puration ,tant pour la rébellion de l’humeur
cvratoire. 203
virulent, qu’a caufe de l’imperice de plufîeurs
en l’ufage d’iceulx; car bien fouuentilz font
qu’une partie fê refoult, & l’autre irritée dc-
moure au dedans, & retournant aux parties
noblesses furmonte, & caufe la vairolle, com¬
me maintesfois on aveu par expérience. Et
cTaduantageen tel cas l’ufage des repercufsifz
n’a point de lieu fuyuant tous autheurs. Pour
celle caufe au commencement foyent appli¬
quez médicaments attraétifz pour la nature de
l'humeur, c’eft àfcauoir plus chaulx es tu¬
meurs cedematiquesjou fcirrheufesjqu’es fan-
guines,ou bilieufes : neantmoins il fault touf-
iours commencer aux chofes les plus legieres
tantàraifonque tous mouuements fubitz, ôc
violents font molettes, & dangereux à nature,
que pour autat qu’il fe pourroit faire vne trop
violente attraôion : ioind que pour la tenuité
des attra&ifz, il fe pourroit faire euaporation
d'une partie, & l’autre irritée, & inobedien-
te ne vouldroit céder aux remedes, ainfi que
fouuent aduient. Donques fàult noter qu’a-
ueclesattra&ifz, fera trefvtile mefler médica¬
ments ayants fubftanee emplaftique, à fin que
opilant les pores nefê refolue l’humeur atti¬
re 7 , qui fera caufe de fuppuration, comme fi
le corps eft délicat, tu feras vn médicament
tXileo tnetbine, hyper ici, yulfino , plus forts, ex
Les reper¬
cufsifz ne
côuiénent
aux pou¬
lains.
METHODE
20 4
T
cleo de cojlo,cdj}oreo,de tdrtaro,petroleo,defile a, la»
roétattrâ nuceln ^ ca ' c l ne tu me A cras aueccire,a-
âif pour* xun g e > herbes, 8 c racines de fubftance empla-
lespoulaîs ftique,& mucilagineufe, comme capita lilm
allerum,radicis dltheœ,Jigilli beatdMdnd,brjonia,
(ucumeris afinini, h tria maluarum, bijmal. > id.
parietar.fem. lini , <£r fœnigraci . Ou fî tu veulx
plus forts, auec iceulx pourras meflergomes,
comme galbanum, ammoniacum, bdellium, oppt-
ÿanax.Aufsi peulx y mefler fermentum,fiercwci
lumbinum, cafèum "Petits, & femblables : & d’i-
ceulx faire plufieurs compofîtions. Aufsia*
uezl’emplaftre diaehylon magnum Mefue, a-
uee lequel fi voulez pouuez de rechefyadiou-
Sfter des gommes prediéfces,comme,
tyt. diacbylonûmagnipartes duos,gummipar-
. tem^natu, plus ou moins : qui feront fonduz
enfemble.
Pareillemet pourras faire applicatio de ven-
toufe, fans fcaritication fur la partie, pource
qu’elle a grande puiffîtnee dat tirer, pourueu
qu’apres y foit mis vn medicamët emplaffique:
toutesfois l’ufiige d’iceulx doibt eftrepourla
nature de l’humeur, la difpofition du corps,&
autres femblables confédérations, comme du
temps, & difpofition de l’air ambient. Pour
exemple,fî l’humeur eft froid, gros, 8 c lent en
• vn corps robufte, 8c que 1 air extérieur foit de
CVRATOIRE.
188
conftitution froide,les médicaments doyuent
eftreplus valides,&forts: mais ou l’humeur fe
roitehault,& bilieux en vn corps rare^xleli-
cat,& en temps chault,tant moins les médica¬
ments feront forts,& plus emplaftiques:car au
trement ce feroit adioufter du bois au feu, &
au lieu de préparer l’humeur à concoâion,l’in
Eammer. Semblable chofe fera des fupura -
tifc : car en matières chauldes , bilieufës, & a-
cres les médicaments doyuent eftre moins
chaulx, non pour intention de repoufTer,mais
àfind’obtundre, & reprimer cefte grande fu¬
rie , & qu elle ne dégénéré en herpes exedant,
quelquesfois ferpant, & ambulant par toute
l’emôâoire, & parties circumiaeentes,à quoy
fera propre le médicament qui f enfuy t.
JJfc. mucilag.fe. althea, linijjylltj, tragacan
tba,extraBa m aqua bifmal.^iij. meduüœf/omom
cocloru ij.folioru mal.O* “V tel an .M.i.coBa t aqua
frôle ter atur,quibui mifeeanturfarina tritici èj. itj,
olei ')>ioldti,butynfinefale an.^.j.~)>itel. duorum o-
uorum coBorum .fiat cataplafma. Mais fi la ma¬
tière eftoit mixte, & meflée,c’eft à feauoir l'hu¬
meur froid,&erasauecledift humeur chaulr,
&tenu, il fauldralors que le médicament foit
plus chault,comrne ceftuy.
Çi. radie, althea, O' liliorum an- ij-foliorum
mal. bfjmal. T'iol.J>drietari<e,Jènetiotfff,fub frunu
Medicamét
fûpuratif
doulx.
Supuratif
médiocre»
2û6 METHODE
cottorum an. M. i. coquantur, & terdntur adieHt
axungia forci, & but jrifinefitle, an. f j. oleorm
liliorum, yiol. an. f i.fi. cum pul.fe. lini. 3 .i,
O* litellis duorum ouorum cottorum : formetur ca*
taplafma.
Es matières moins chauldes,& plus diffici¬
les à fuppurer^on pourra vfer de médicaments
plus valides,& forts,comme ceftuy cy,
tifforc™" ~ fy-rtdic. liliorum alborum,althea, cyclaminit, '
° rt * grlapdthi,an.f i.fi.fol.mal.yiol.Cr lapatbi, »
an. M-i.ficutfinguesficcas numérofex, cojuantur
in brodio extremitatum arietis : colatura adde oit»*
rum liltj, anetbi, dn.f q. axungia forci f ttj.
farina fem.lini, crfœnigraci, an. f i. fermenti
f tj. formetur cataplafma.
Et de la decodion Toit faide fomentation
pour eichauffer, préparer, & cuire l'humeur.
Et ou l’humeur fera froid, cras, peu doulou¬
reux, & rebelle aux remedes, lors fàuldra ve¬
nir aux plus forts,comme eft le fuyuant,
Suppuratif Çt* radic.bryonia, lafathi, cyclamink, çrfigiU
tresfort. U beat a Maria, an. ftj. caparum, & alliorumfub
prunis cottorum, an. f if coquantur, gr conteran*
tur addendo axungiaforci, f iitj. axungia dnfirit,
Crgallina, an. f i.gummiammoniaci, bdelltj, &
galbdni dijfolut. in aceto, an.ffi. oleorum anetbi,
Cr liliorum, an .| i.fi,ferment i acerrimi. f tj.fa*
rinafem. lini, O*fœnigraci , an. |. i. œfiffi humi-
207
C V R A T O I R E.
di. cataplafma.
On pourra vfer de telz remedes iufques à
la concodion, & fuppuration de l’humeur:
Aufsi ne fera impertinent, lors qu’on tendra
àla maturation, mettre par defloubzle cata-
plafme vmpetit emplaftre couuert d’unguent.
didbafilicum,quieftde grand effed. La fup¬
puration , ou maturation fàide pour lylTiie du
pus conioind,& contenu en la partie faul-
dra venir à l’ouuerture .‘laquelle fe peult fai¬
re en trois fortes, la première eft auec lalan- Trois ma-
cetre',ou autre chofe incifîue: la fécondé le ^| e s sI) °“
cautere aduel ( qui eft fer principalement â- b ons „
duellement igné) la tierce fera le cautere po¬
tentiel : lefquelles trois maniérés d’ouüertu-
re font trefutiles à la curation defdidz bu¬
bons, & de toutes tumeurs cotre nature félon
diuerfê confideration : car fi par quelque né¬
gligence, ou autrement au lieu de fuppura¬
tion fe trouuoit putrefadion : ou fi l’humeur
chaule, acre, & bilieux au lieu de fuppurer,
ambule,corrode,& gaigne pais, lors le cautè¬
re aduel par fâ ficcite'(roborat la partie)cotra- L’ufage
rie,& empefehe ladide putrefàdiô,ou ambula cautere a-
tion:&pareillemet cofomme par fa ehaleur,& ^ ueI *
ficcite / ladide virulence,& acrimoijje,rendant
l’humeur plus médiocre, bening*& obeiflant:
METHODE
Toutesfois il efticy moins en vfage,qu'au pji s
de Prouuence,& Languedoc,ou i’ay veulcspe
res, &meres faire ouurir à leurs enfansvnbic
petit apofteme auec ledid cautere aduel. Le
Vti lirez cautere potentiel,quon appelle communemét
descaute- ruproir fèruiragrandement ou lefdidzbubos
res^ poten f eront creez d’humeur froid, & mal aife à faire
fupurer: car par leur chaleur ilz ayderoc la coa
codiondefdidzhumeurs. Etlalongue dou¬
leur fera caufe que nature, au lieu de reuoquer
ledid venin aux parties internes, en enuoyera
de rechef à ladide partie. Et d’auantage apres
l’application defdidz cautères, il y demeure
telle ouuerture qu’aifement fe peult faire edu-
dion du pus , & humeur contenu : & fi ne fe
« font gueres de finus,ou cauitez:Mais celle qui
Apertîon fe faid par apertion auec chofes incifîues,aura
faiâeaurec Ji eu ou les chofes fufdides feront moyennes
entre ^ es deux extremitez,& pour le iourdhuy
1 * elle efl la plus praâiquee de toutes, pour la ti¬
midité de plufîeurs perfonnes de ce pais, auf-
quelz il fault faeçommoder.Mais oultre qu’el¬
le fe doibt fàireiêlon la reditude des filamens,
qui eft aux aynes,felon Galien au treziefmede
fa méthode, il fault le plus toft qu’il fera pofsi-
ble faire edudion dudid venin ,fans attendre
qu’une partie du pus ia cômmence , aide (com¬
me il fe peult faire aux autres apoftemes)àla
CVRATOIRE. lO?
conco&ion de l’autre: car fouuent i ay veucô-
bien qu’il y euft humeur contenu tk apparent
par quelque douleur pongitiue, & lancinante
plus que de couftume (ce qui aduient en la gé¬
nération du pus ) mefmes en les fondant auec
le doigt, qui eft le ligne infallible : toutesfois
cefthumeur lé cachoit,& retournoit au de- Exépled’vn
dans.Ce que ie praâiquay encor ces iours pa£ bubon Ve-
fez en vn homme de qualité, qui auoit vn bu-
bon enl’ayne : pour la curation duquel, quel
qu’vn luy feift prendre vne medecine forte
auet phlébotomie du bras, ce quayant en -
tendu ie luy appliquay médicaments attra -
difz pour la retradion du virus, & matière
veneneufe : de forte qu’auec ces remedesfap*
paruftvne tumeur ample, & allez grande auec
génération du pus ou matière, comme appa-
royflôit par les lignes : Toutesfois il difpa- -
ruft & fefuanouit en peu de temps, quoy voy¬
ant ie le feis purger doulcementpar leconlêii
du médecin ,& vfer de noftre eaue philolo-
phique roboratiue des parties nobles, auec bo '
regime:au moyen de quoy aduint qu’au temps
quelle fe diminua enfayne,il fapparuftvne
tumeur enlemondoire ducueur foubzi’aif-
felle de la partie mefme, & par c’efl endrpid
fuppura, qui fut caufe qu’il efchappa de la vai-
rolle. Ce fera donques le plus feurde ne dif»
210 ME T H O D E
L’ouuerture ferer l’ouuerture, veu mefmes que de ladite
des bubons fanic,continuellement fourdent & fellieuent 1
ftredtffc 6 " va P eurs kimefme nature d’icelle ; lefquel-
r{ t e> les peuuent nuyrc à tout le corps, voir intro¬
duire vne trefmauuaife habitude en la partie,
dont fouuet font engendrez vlceres cacoethz,
& difficiles à curer. Louuerturefaide, feront
reduictz foubz la nature 8c curation desvlcé-
resfufdiéte,exceptequ’apresi’vfage des.cau¬
tères fera procure la cheute de l’efcare,auec
beurre, axunge, vnguentdid bafilicum dige-
flif, faid de moyœuf d’œuf, auec huille rofart,
ou femblâble choie fuppuratiue & vndueufe,
puis on pourfuyura la curation des vlceres,
fans reprimer aucunemët, mais pluftoftattirer
doulcementle venin cache au profond. En la
lin de la curation ne fâult oublier vne chofe,
c’eft que le patient foit purge , pour l’habitude
du corps, & nature des humeurs ,ainfi qu’il
fera aduifepar le prudent médecin, afin qu’il
ne demeure aucune virulence, ou imprefsion
d’icelle. Mais ouïes fufdi&z bubons apres f’e-
llre monlfrez, viendront à difparoiftre&re-
tournerau dedans : o.u demeurants nevoul-
droyenteeder aux remedes, & fuppurertou
fuppurants euacueroyentpeu de matière,re¬
liant àlenuirongrade tumeur 8c dureterquel-
quesfois vlceres virulents,corrodents,ou for-
C V R. A T O I R E. an
dides, qui en peu de temps fe rendroyent bor¬
dez auec labiés dures, &renucrfées refiftants
à tous remedes communs : cela eft vn figne
bien apparent de la vairolle. Toutesfois pour
vnfetd tefînoingil ne fault iuger vn homme
à mort. Pource en tel cas eft trefneceffairé v-
fer de purgations fortes, 8c puiffantes aufsi de
bon régime auec deco&ion de gaiac : mais il
fera encor meilleur vfer de noftrc eaue phi-
lofophique auec epithemes theriacaulx, 8c rcr-
boratifz, fur la région du cueur, & foye, afin
qu’eftants îes parties nobles roborées elles puif
fent faireeXpiilfion du venin eftants en mou-
uemenr, 8c n’ayants encor vaincu ny faid fuc-
comber les parties nobles.
$De l’ardeur d’vrine autrement
appellée pifïe chaulde.
T 'Ardeur d’vrine communément appeîlee
. pifïe chaulde eft inflammation des profta-
tes & parties circumiacentes. Et eft differente
dauecGonorrhee,Priapifme,&fâtyriafis:par- Différence
ce que Gonorrhee,félon Galien au fixiefme de c “ tr f ardeur
locisaffedis,eftinuoluntaireemifsiondefper- ^orrhéePiî
me,toutesfois fans putrefaftion, 8c vlceres: apifmej&fa
Priapifine eft feulement immodérée 8c conti- tyria&.
o.ii.
Différences
d’ardeur
d’vrine.
Première
dpece a-
uecfescau
fes.
nuelle eredion de la verge fans appétit libidi¬
neux,fuyuât Galien au mefme palîage,&au u.
de la metho : Et fatyriafis eft eredion de verge
auec appétit d’habiter : routesfois l’ardeur d’v-
rine a quelque chofe de commun auec les deux
premières, entant qu’il y a immoderee & vio¬
lente extenfion de la verge auec fpafme ou co-
tradion particulière du nerfconcaue:pareille-
menremiffion non feulement comme en go¬
norrhée, mais aufsi de fanie & humeurs putré¬
fiez auec vne virulence, & puanteur.
D’icelle y a trois efpeces,dorrt la première fe
faid par repletion, comme il aduientàceulx
qui (ayant plénitude aufdides parties)cheuau-
chent principalemet belles qui vont dur : lors
pour autant mefmes que tout mouuement eft
exca!fadif,la fuccufsion dieeluy imflamme-
ralefdides parties / laquelle attendu la reple¬
tion,caufefa ladide affedion. Autant en pour¬
ra aduenir file fbleil en Ion ardeur frappe lon¬
guement fur telles parties : voyre quelquefois
par l’vfage de la biere,& autres telles chofes va
poreufeSjCralïès, & vilqueulês,lefque!lesopi-
lent,& font obftrudion: dontfenfuyt inflam¬
mation defdides parties, lefqueîles. dolentes,
imbecilles,& efehauffees, attirent, & recoyuét
non feulement la femence,mais aufsi les hu¬
meurs des parties prochaines,fefquellesfepu-
C V R A T O I R E. 213
trifient, & fluent continuellement par la ver¬
ge. Il peult aduenir aufsi quelquefois, que la
grande abondance engendrera abfces aufdi-
âes parties, comme (entre autres) apparuft à
vnieune eftudiant, duquel ie feis diflcétion,
prefêns aucuns de inefïieurs les docteurs en la
faculté de medecine, auquel parvne grande
plénitude eftoit créé 7 vn abfces quiauoit pu¬
tréfié vne bonne partie des proftatés, parafâ¬
tes, & autres parties circuniacentes, fans ap-^
parencc extérieure. Es autres elle fë manife-
fte aux parties externes,& fouuent fe vîcere au
perineum.Et telz font fubieôz à fouuent reci-
diuer auec grandz accidens : comme inflam¬
mation grande, douleurs intolérables , fup-
prefsiôn d’vrine, & femblablcs. Elle peult aufc
fi fouuent degenerer en inflammation d’vne
partie du fcrotum auec vehemente douleur,&
enceulx laie l’ayveu maintesfois par vne né¬
gligence venir en abfces, Sc fuppurer, lef-
quelz toutesfois fouuent fê repriment &re-
foluent. En cefte efpece l’ere&ion de la verge,
nyla cuyffon en vrinant n’eft fort douloureu-
fe, par ce que peu fouuent font engendrez vl-
ceres en la voye de Fvrine,ioinâ: qu’aucun c oit
ou cohabitation n’a précédé.
ladeuxiefmefe faiét par inanition, comme SecondeeC-
il aduient à plufieurs exeefsifz, & immoderez P ece > & les
* n caulês d 4 i-
met h o d e
«4
en la compaignie de leurs femmes bien nettes,
lefquelz par leur intempérance, & trop fre¬
quent , & violent coit, font caufe qu’il fe faiâ
vne inflammation efdiétes parties : par mefine
raifbn fè'fàiâ attraâion d’humeurs & femen*
ce, lefquelz attirez & receuz font corrom-
puzpar la chaleur eftrange, dont fenenfuy-
uent les meflnes accidents, & en aucuns pour
telle caufe. fort femence fanguinolente àde-
my elaboree feulement: & es autres le vray
& pur fang,dont quelquefois eftenfuyuy la
mort. ^
La troiiîef- La troifieflne fe faiâ par vn virus ou vene-
me efpece, neux e fprit 7 lequel infeâe telles parties,& ad-
tftrelcci- u * cnt * ceuix qui ont. compaignie de femme
dentprece- immunde. Et cefte feule entre les trois eftaç-
deotlavai- cident decefte maladie £ dont pour la malice
rollç. deladiâevirulence qui a imbu & infeâe tel¬
les parties les fymptomes en font aulsi plus
vehements,comme douleurs & cuyflons en
vrinant, à caulè de l’acrimonie de l’humeur
fufdiâ:, qui faiét erofîôn & vleeres, fpeciale-
v ment enuiron les proftates,& près le baîanum
ou gland tant pour railbn de la lympathie&
contentement des parties,qu’aufsi pource que
là principalemet efl: retenu l’humeur: au moy¬
en de quoy palTantlvrine acre par deflus îef-
didte vkeres 3 les mordique^ corrode* de caufe
C V R. A T O I R E. US
les douleurs fufdides : aulsi en l’eredion de la
verge fe faid contradion, & comme fpafme
particulier, prouenantd’vn elprit vaporeux,
ou flatueux,lequel rempliftle nerf cauerneux,
par laquelle repletion eft accourcy. Et d’icelle
efpece fouuent eft engendrée la vairollë, parce
que plufieurs ( caùfe de leur malheur ) négli¬
gent & Iaiffent longuement couler & durer
ladide ardeur dvrineou,piffe chaulde,pen-
fantsparce moyen fe purger, & euacuerladi-
de matiere,& ainfi le garentir de la vairoî!e,ou
autres accidents : fans confiderer que la viru¬
lence lûfdide augmente continuellement, &
gaigne pais maintesfois iufques aux parties no
bleSjlefquelles fouuent feront contraindes de
fuccomber: comme (par mefme raifon que ré¬
féré Galien en fon troifiefme liure de locis a'f-
fed. capite de morbo comitiali) il aduient en Cornent le
lamorfure de phalangium (qui eft vneefpece Venin § ai ~
d’araignée) Aufsideturturmarina(quieft vne ^èsnobles"
truite marine) Sc de l’efcorpiontCar qui croy-
roit (didil) que tout le corps peuft eftre ainfi
vehcmentement affedé par telle m'orfure, qui
ne le verroit fouuentesfois aduenir ? atten¬
du mefmes la petite quantité de ce qu’elles
mettent dedans le corps, qui toutesfois eft de
fi grand pouuoir & faculté ? Quainfi foit cë-
ûc petite araigne'e ne peult poindre , forts la
m e Thode
fuperficie du cuir, & neantmoins elle petilt
communiquer fa virulence à toutes les par-
des du corps, qifi ont continuité auecluy,
Semblable chofe fera la vapeur delà femen-
ce, & humeurs corrômpuzaux vaiffeaulx pat
iceluy : par meime raifon, comme par l’eleua-
tion des vapeurs vitieux, &d’vn fpertiie cor.
rompu es hommes, & femmes chaftes,oudes
humeurs efleuez des poulmos, de l'eftomach,
des reins,vefoie, piedz ou mains,& autres par-
des, le cueur & le cerucau font affèâez, corne
appert es fyncopes & epilephes « Et pource il
eft neceflàire de promptement y dôner ordre,
pource que par fàulte d y pouruoir fouuentef-
fois fen enfuyt la vairolle. La curation d’icel¬
les eftauiourdhuy de pîulîeurs mal entendue.
Et comme feroitilpofsible ignorant la mala¬
die auoir congnoiflance, & ordonner dure-
mede ? Il n’y a celuy qui ne feaiehë bien que
celle qui eh: fài&e par inanition veult autremét
eftre curee <3 celle qui eft fâide par repletion :
La maniéré & ainfi de l’autre. Pour les chofes vniuerfelles
ar/urd’ 611 ^ ^ iU ^ C c l uetanc fora pofsible l'air &lon
rine. V ~ re g^ mc foyént teperez, & la maniéré de viure
eftroiâe (finon qu’elle fuft caufo d’inanition)
tendante à froidure, & fîccité au commence-
ment,&‘ en laün à chaleur {k ficcité médiocre:
pu toutes chofes $atueufes,falees <1 &elpiffeçs
CVRATOIRE. ' 217
leront euitées. Le vin Toit debile, oligophore,
& peu fouftenant d’eaue, & foit le plus trempé
que pofsible fera, & qu’on fe garde de beau¬
coup boire. L’exercice foit petit, fors des par¬
ties fuperieures . Le dormir foit médiocre, &
fabftienne de dormir fur iour, & fur les reins :
ne couche fur Iiéfc de plume, mais fur matelas,
ou par defâult d’iceluy mette vne peau de mar-
roquin deffoubzles reins.Et fuye toutes gran¬
des affe&ions delprit: pareillement le coit,ex¬
cepté en celle qui eft caufée de replétion, ou il
doibt eftre non violent. Le corps foit purgé
pour la nature de l’humeur excedant, auec fre¬
quent vfage de elifteres, & y ait fe&ion de la
veine, fxl y a plénitude, aufsi qu’elle ne proce-
de d’inanition . Pareillement vfe dapozemes, %
&emulfions froides au commencement,mais Curation
de tenue fubftance , diaphoniques, &aperi- e f ardeur
r r , 1 « r , • a urine pro
tiues : en quoy fe rauldra conduyre par 1 aduis uenant de
du prudent médecin. Pour les topiques, de repletio.n.
particuliersaucommencement foit faiét inie- iaieâiôs.
âion exdecoèh hordei,fiantAginis,fold.ni, & ro-
fàrum, ou en hyuer de leurs eaues, en y adioù-
ftant (fil y a grande chaleur) petite portion de Â
camphre : ou faire mucilagines exfim.fjyllij,
mdfUntdg.cydoniorum^xtraBas in aquir.Autde
(oftionibtts frœdittis: lefqueiles pour leur vifquo-
foç leniront les parties affedees,6c empefçhe^
METHODE
218
ront l'acrimonie defdi&es matières fluetes. Et
ferafai&einie&ionauec firingue ayant lacan-
nule longue,& en forme d’une algarie, laquel¬
le, fil eft pofsible, fera conduire iufquespres 1
des proftates : fînon fauldra faire coucher le
patient lors que ladi&e inie&ionfe fera, &par
ce moyen feront les proftates en fttuation de-
Medicaméts cliue. Par le dehors fauldra appliquer fur lare-
topiques. gion des reins emplaftres réfrigérants, corne
cerdtic Gdleni infrig. O* camphré, qui le vouldra
plus froid: ^nguentum comitifiê, ou ceratumfin-
dalinum, ou oxycratum faid exapuarofarm,
plantaginis,nymphéa, & femblables cumacetoin
forma potabili. Pareillement fauldra en appli¬
quer fur le perineum , & les parties circumia-
centes,euitant la partie anterieure pour ne ré¬
frigérer la vefcie, n’eftoit que elle participai!
de l’inflammation. Apres que la veHemence fe¬
ra diminuée,ladite inie&ion fe fera auec cho-
fés deterfiues, comme hydromel aquofum fait
ex decôBo rdd.althea,hordei,fal.mal.pUntdg.foU‘
ni, centaurf en y adiouftant petite quantité de
fifup. l/ioi.rofdr.aatpamm de ahjynthto. Aufsi
fauldra faire mucilagines mixtus exfèm.pfyiltj, la-
j ^ Baca,papduer..alhi,lini,&^fænigraci,éxtraBdiin
âions ou a f u xprœdftfis, en y adio uftant aufs ïjirup.iam di
eauespour Bot. Pourladeficcation foit vfë deius, de.
la defîcca-codions, ou eaues ex plantagine ( entre lesef-
tion. f
C V R. A T O I R E. 219
peces duquel i’ay trouue grand effed en cyno-
gloflum, qui eft langue de chien) folano, burfk
jitp .folygono, rojis : mais leurs ius le doyuent
depurer,&nettoyer deleur terreftrite a'ufo-
Ieil(fipofsible eft) ou au feu lent,& doulx, de
paour d’une empyreume, ou violence ignee,
quineftiamais fans acrimonie.On y peultauf
fiadioufter trochifcos albos I(hafts de terra ftgil-
Uta l>ent : de carabe,zu{si du pompholyx >era Iota ,
thelota. Pareillement on y peult faire iniedio
deeauealumineufe,debile,&femblable.
Silacaufe vient d’inanition, le régime ne fe- Curatioen
rafieftroit,mais tendant à froidure, &humi- ardeur dW
dite fuyuat les chofes efcriptes au régime pre- uant <fj na _
did. Et fauldra delaifTer les médecines , & fe- nition.
dion de veine ( fi le corps n eft replet, ou ca¬
cochyme ) mais fauldra yfer de clifteres refri-
gerans, & humedans : lefquelz auec ce qtfilz
corrigeront l’intemperie,ilz feront diuerfion,
& empcfcheront les humeurs de fluer à la par¬
tie patiente, & inflammee. Aufsi eft propre en
ce cas l’ufâge des emulfxons réfrigérantes, &
humedanteSjfaides auec fetnences froides, &C
femblables: aufsi orges mundez ,ou on pour¬
rait adioufter defdides femences froides, font
fort vtiles pour vfer le matin à ieun: pareille-
mëtfirops de guimaulues, & femblables,pour
lefquelz auras recours au dode médecin.
110
METHO DE
Pourles topiques les inie&ios ferot plus nume
Inieâiôs &ates,corne faides ex mucilag. fe.UBuu,^^
réfrigéra- cydoniom > cucumerii,pdpduer.dlbi, hyofcyamdh,
tes, & Lu- extraBisin depuisfrigidis& humidis,comc)o\\l-
ates ' rre les predides ) m dqud nymphe*,/èmpemui,
portulacœ^ôc fêmblables . La dererfion, & cica-
trifation fe fera auec les collyres fufdidz, fans
laiffer derrière les emplaftres, vnguents, & li-
nimëts caphurez aux parties des reins, & tout
le perineum félon l’intention que Ion aura de
plus,ou moins refrigerer,& humeder. '
Guratiô d’ar La trofiefme différé auec les deux premières,
deur d’urine par ce que ( oultre l’inîlammation commune)
co^rene- 6 e ^ e a vtl propre, & mefme virulence, dont cft
neux, engendree la vairolîe: lequel toutesfoispeult
eftre en fi petite quantiteque nature forte le
peult cÔfommer d’elle mefme. Aufsi quelquef¬
ois eft de telle malice qu’oultre la vairolîe qui
fbuuent fen enfuyt , les fymptomes d’icelle
font plus grands qu’es autres efpeces, & telz
que bien fouuër y demoure quelque chofela¬
tente,& cachee, comme vlceres diuturnes, &
malings, ou maintesfbis furuiennent farco-
mes,ou carnofîtez,qui empefehent tellemetle
, méat, ou conduit de la verge qu’il fen enfuyt
difficulté,aucunesfois fupprefsiô d 4 urine,dot
■Maniéré de nous parlerons cy apres.Pour la curation faul-
viure. dra ordonner le régime prudemment pour le
221
C V R A T 0 4 R E.
regard de l’habitude du corps, euitant les for¬
tes purgations,&: phlébotomies du bras,pour
n’eapefeher nature en fes adions,& reuoquer
le virus vers les parties nobles. L’ufàge de la
decodion de gaiac eft entre autres fouuerain
aide:caroultre cequ’eftant préparé^pour la
difpofition,& nature du patient,elle aide ài’e--
uacuation vniuerfèlle, elle a encor ie ne fcay
quoy de propre cotre ledid venin . Aufsi tere-
binthina Venet. y feruira beaucoup eftant la-
uee in aqua {cahicfœ, lugloJSi, cychorei^el loragi-
nis, auec rheubarbe, ou y auroit plénitude : el¬
le fe pourra prendre auec huille damede doul-
cenouuellement exprimée, laquelle eftleniti-
ue.La rheubarbe fera edudion de quelque hu¬
meur,qui pour l’inflammation de là partie y
feroit deflue'.Et la rerebinthine,qui eft dediee.
& a regard aufdidesparties, oultrè que par la
tenuite / de fà fubftance elle a vertu diaphoni¬
que,& deterfîue, elle feruira de conduide, ôc
ouurira le chemin à ladide rheubarbe.
Pour les topiques Ion vfera deschofês fort Medicaméts
refrénantes & froides,à fin de ne reprimer, & topiques,
poufîèr le virus aux parties nobles, & par ce
moyen les infeder:mais, comme nous auons
did parlants des vîceres de la verge, fauldra
plustoftobtondre, ôchebeter la malice auec
médicaments alexipharmaques, & propres.
Inie&ion
.côtrafiâte
à venin.
Mucilage
réfrigérât.
1ZZ METHODE
comme entre autres eft leauefuyuante, delà-
quelle il fault faire iniedion auec firingue;
fyt. buglofî. borag.j2abio.card. bened. rofar.tn.
M.i.rafura medulla lignifand'igummojifiglntt-
quatuor horarumfatio macerata in decotfionebtr «
barum fradidarum,Cf tantttlum coda i.tberu -
r* G aient 3. tj. hydrargyri extindi in faltua homu
nis ieiuni,Cf bene hahiti, cum theriaca dijfîl.}.j.
ponantur in l>ajè Yitreo, Cf dijlillentur in bàlnu
Maria, Cf T'fat referuetur. Si le temps eftincô-
mode, vous pourrez au lieu des herbes pren¬
dre les eaues d’icelles.
Et fi pour l’habitude, ou fentimentdu pa¬
tient 1 iniedion precedente caufoit douleur,
ou chaîeur,on pourra pour le commencement f
vfer de teîz mucilages, pour obtondre la vehe-
mence,&ardeur.
~ 9 p.mucilag.fem. mal.ladu. pjylltj, cydomor. (y
lini extrada in aquis bijmal. Cf rojarü j.iiij . lef-
dides mucilages foyenc tirées lentement fur
cendres chauldes pour n’acquerir vne empy-
reume,ou choie ignée.
Si les températures eftoyent froides,iay ap¬
pliqué au p.erineum emplaftre de Vigo: fi elles
eftoyent chauldes, & bilieufês, ie l’ay tempe-
réauçc ceratum fandalinum pourempefeher
l'inflammation. Et pource quepar vne fym-
pathie, ou confentement les reins fQuuentfc
c v R A T O I R E. 22J
inflamment. Etpour empefcher que le virus
montait aux parties nobles, i’ay appliqué fur la
région des reins ceratü Galeni infrig. ou fem-
blabîerpareillementoxyrhodinum fai6fc ex oleo
refit.nymphe*, cydoniorum, aut myrtil. cum aceto % .
Apres donc quon auravlè trois, quatre, ou
cinqiours, de l’iniedion fufdide, & obtondu
la vehemence du venin, il fâuldra venir aux
ioiedions deterfîues, comme l’eaue diftilîec
precedente,en y adioultant tantillumfirupi, ro -
ft.mell.rof aut de abjynthio, & continuer l'em¬
brocation des liniments,tant fur la région des
reins, que fur le perineum : puis confecutiue-
ment fauldra venir aux remedes deficcatifz, &
cicatrifatifz defcriptz en la première efpece. A
telles iniedions i’ay plus trouue d’efficace que
à nul autre remede, & ay maintesfois veu par
expérience quelles faifoy en tcelfer tous acci¬
dents prefents, & aduenir. Et au contraire par
négligence, pour autant que la partie eft in-
flammee, & dolente, debile ,pres des parties
excrementeufes, & en lieu déclinant, les hu¬
meurs^ fuperfluitez y font cnuoye'es, & atti
rees, de forte que les reins en font maintesfois
affectez: à aucuns perpétuellement, aux autres
furuiennent les fufdides carnofitez, qui gran¬
dement les affligent,& moleftent, corneiour-
nellemcnt nous voyons, & pratiquons en.
InieéHon
deterfiue.
METHODE !
plufîeurSjVoire gens d’e ftat. La c u ration d'iceV
Les earno lesiufques àprcfent aefte" eftimeeimpofsible
iîtez en la faulte d’inuention, & de bon iugement, en et
voye de q ue jg p 0 y e p es ne f ont i ncura y es} feulement
fontmeu. Y a difficulté pour l’immifsion des remedes:
râbles, car pource qu’ilz doy tient eftre catheretiques,
& erodents,pour la confumption d’icelles ,&
que les parties prochaines font d’aufsi grand
fentimét, il fe fault bien garder d’en ufer: mais
au lieu diceulx fauldra fenquenr quelzmedi-
caments ont faculté deconfumer cescarnofi-
tez fans erofion des autres parties : parquoy
pour noftredeuoir ieneveulx tenir caché ce
que par methode,& raifon nousauons pradi-
Curatio des que auec heureufe yflue.Fault donc première*
carnofîtez. ment confiderer fi telles carnofitez font recen
tes, ou inueterees: car eftât inueterees elles fe¬
ront plus endurcies , & quelquesfois cicatri-
feestqui gardera que les médicaments nepuif-
fent fi facilement operer. Et pour la curation
fàulc premieremét préparer le corps, de paonr
que par l’admotion des médicaments chaulx
nef’excitefluxio nouuelle : puis il ferabefoing
les emollir intérieurement auec iniedionse-
emoUi&e m °fii entes > co me celles qui font faides ex nul.
alth eœ,foliorum mal.bipnal.fenecionh^iolfAmt.
mereûrUl. & femblables : & fera ladide deco-
dion faide lentement* &doulçement eneauc.
C V R A T O I R E,
Etterieurement fâuldra faire fometation auec
femblable decodion, en y adiouftant fi cm ptn~
guesfie.linijfœmgrœci , cttm tantillo fipatlU, aut afi *
pbodeli, afin que par leur ténuité de iubftance
ilzfoyent condudeurs des autres :ouau heu
de ladide fomentation faire femicupium , qui Semicupiu.
eft vn vaiffeau de bois,ou erain, dedans lequel
on baigoeralefdidesparties feulement à fiifue
duquel, fauldra faire embrocation en toute la Ern brocati5
partie de ce Uniment faid ex axungiisgnedUlliî ,
Çr oleii emoliienttbmprxdittis . Et ou on le voul-
droit plus fort, on y pourra adio ufter gommes
emoHientes, comme Gummi ^Cmmoniacufidefi '
liumftppopandx.Galbanît^tk femblables. L’em¬
brocation faide',on pourra y mettre emplaftre
emollient : entre autres celuy de Vigo y eft ex¬
cellent, ou de Philagria, & côtinuera cecy iuf-
ques à l’emollition defdides car no fi tez, afin
delesreduireàlaraifon&: qualité 1 dès récen¬
tes . Et alors vous ferez iniedton auec cefte
eaue diftiîlee.
RL.rad. altheœfiœniculi dn. i.folior.graminii, Diftillation
df>!j,£r ahjytithiffin.M fi.meduiLeligM fantti a 4 . .p our L con -
horarfiatio ïnfiufœ in lib.i.dfuœ btfinal.ey-modicu
cottœ j.i.fi. argent 1 ~\>im extinEli tnfdliud homints
iciunt) C5“ in terebïth. renet. letet cum acjua. pane-
tdrJijfol. 3 .6 fabinœ | i. put. aloes , Ireosfioren.an .
fit. mtteerent urpretdiffa in colLttttra infiufionifga -
P* h
226 METHODE
4. hor.ftdùoJeindc dijhlletur in balnto Mi-
ru,1elper ancres.Et fera augmente ou diminue
V felô l’adiô d’iceluy ,& les indieatios prediftes.
Auffi ay ie trouue' bo de leur mettre quelque¬
fois vne châdelle de cire,ou foit inferee la ver¬
tu de fabina,la faifant tremper en ladecoâion
d’icelte, & aucunesfois malaxât lapouldred'i-
Autres reme celle,auec la châdelle fufdide.Pareillemet leur
des, pour la a y faidvne tante de plomb en forme d’algarie,
descafnofî* laquelle i’ay frotte d’argent vif, qui en tel cas a
tez. grand efficace^côtinuant àl’enuiron du lieu de
la carnofite l’emplaftre de Vigo, iufques à laco
fumption d’elle. Ce faid,on doibt y procéder
auec.remedes fort aftringents & cicatrifatifz
tant par les iniedions fuiclidcs & fomentatios
qu’empîaftres extérieurement appliquez.
Voylales fymptomes q i' ay did précéder, &
aufquelz prïcipalemet ië me fuis arrefte, pour-
ce que d’iceulx les parties hôteufes font fouuec
affedées log teps auat que le virus ayt furmoté
& abatu les parties nobles: auffi que fouuetilz
font cacoethzmalings,&difficiles à curer fans
Les fympto confecution de la vairolle^ Quant aux autres
mesfuyuâts qui fuyuent cefte maladie , ilz font curez auec
îa yairolle, ,p a bîatiô de leur caufè,fbyêt pullules,douleurs,
fouuét auec dépilation,vlceres qui ne feront de grande ap-
ia generale parence, tophes ou nodoffiez , pourueu qu’ilz
curatiô d’el- foyet fans carie dos: car auec les fufdides cua-
evRATOlRE. 2.17
cuatioirs 8c côiumptions du venin & humeurs
virulêrs 8c corrôpuz,telz fÿmptomes fe defei- f
chét,& gueriflènt fans applicatiô particulière.
Etyabienencorvn poinft,c‘eftque faiiântles v&ge de
choies vniuerfelles ie n ay iatnais rien appliqué l’authcur?
fur telles difpofîtiôs,afin quelles me fuffent vn
figue certain de l’eradication de la caufe:Pour-
ce, que cedant du tout refFe&(qui font pullu¬
les, vlceres,douleurs & femblables)fans appli¬
cation particulière de foymefmes on peulc
îuger q lacaufe eft eftain&e.Au moyë de quoy
iene m’arrefteray à la particulière curatio dr-
ceulx:mais bien fuccindemét defcriray queîqs
remedespourleurpalliation:cômepour-defei-
cher les pullules eftâts au vifage ou ailleurs» de-
laidans la côfideratiô de leur caufej attédu q ne
voulôs côbatre par qualitez côtraires,mais par
• ticulierement côfummer l’humeur & matière
viruléte, caulè d’icelles, on pourra les toucher
auecl’eaue fuyuâte. ty..aqu&platdg.roffolygo. Eauedefîc-
bttrfefafior.fîUntfîn^.i.apudr.tiffîchelidoma^b-
finthtjanfî-chalcitis } dlum'tnk rocfj£,an.}M.bul-
liant ynied ebullitione: in fine ebullit tonif adde fît-
llimati fui. 3 J.fi. refîruetur ad ~l>fîtm diStum.
De celle eaue vous toucherez les pullules aueè
vn pinfeau de peintre, du cotto, ou linge lié au
bout d.’vn petit bafton,ou chofe femblable:à la
mefine intention pourrez appliquer eauc des
228
METHODE
alchimiftes corrigea, ou celle qui eft bleue,ou
^ eaue alumineufe. Aufsi y font propres les fuf-
fumiges ou perfums particuliers, defcripts en
leur lieu, auee vn entounoir. Et pareillement
l’vnguent appelle 1 enulatum, oüJng. deficcdtm
Les vlceres fulphuratum, & femblables. l’ay fuffifamment
aezou^r” 1 tTlL ^des vlceres db. toutes efpeces,pourcefi
çeclenc.^ 16 " quelques vnes demeurent apres lageneràlecu.
ration,vous aurez recours au cômencementde
la curation particulière des fymptomes. Sem¬
blablement ne ferôs plus log difcours pour les
douleurs, pource qu’elles ceffentauec leur eau
Te : lêulemet nous defcrirôs quelques médica¬
ments anodins pour aucunement les appaifer,
attendu que par telle voye pofsiblen’eftdeîes
curer.Dôques(lâns négliger l’vlàge des chofes
vhiuerfeîlesjfera bon faire embrocation au lieu
des douleurs auec le Iiniment enfuyuat,lequel
fans rien reprimer ny fort efehauffer, les dimi¬
nuera ayat faculté de vraymedicam et anodin.
£ iniment JpLoleor>ckem,chamœmeli, & rofan.ÿ.i.medulU
anodin, cruris cerui^ & Citait an axugia humant, $.ii.
axungiœ anfèris grgallmœ an. |. i, pal. lreos Flor.
majiie. olibani , an. 3. n. hydrargyripraparati |.J?-
cerœquod fuffi.fiat Unimentum molle.
Et fi pour l’affeétion & autres chofes requi-
fes il y falloit muer quelque choie, ie laifle cela
à la diferetion de l’opérant,corne fil y a grande
CVRATOIRE.
119
inflâmatiô en vn corps bilieux, & en efie, on y
pourra adioufter plus grande quantité d’huillç
rofart, ou huille violart : aufsi lauer le medica-*
met auec eaue rofe^ou y aclioufter quelque peu
de câphre,& ainfi des autres :côme aufsi au co-
. traire on pourra y adioufter qlq peu d’eauede
vie,huille de terebinthiné de moyœufzd’çeufz
denoix mofcade, axügehumaine,& lehlables.
Pour la mefme intention peult eftre applique
le eataplafme eommun(fai& ex medulla. panis in
inlafteinfufà auec chofes anodines)ia defcript
enl’hiftoirè de la parotide .Et fi on veult y ap¬
pliquer bien petite portion d’argent vif, il en
fera meilleur : comme en tous autres médica¬
ments , fpecialement de qualité chaülde pour
appliquer aux fymptomes de cefte maladie.
Autre eataplafme,qui fe pourra dire la fècode
maniéré d’anodins, contrarians à la caufe,fi h
douleur eft caufée d’humeur froid.
JÇi .rad.altheœ,brycniœ,dn.$.i.foltor.maL bifmal. Cataplafmc
^lol.bracœ T/rJînœ,an.M.i <ficr.chama.meli, meliloti anodin.
an.pi. coquatur in aepua ad médias,adieBisfè-lini,
dtbeœ,pfyllij fiœmgrœa,an.^ .fi .materia, piftetur &
fajfetur fieruata ceintura-, addedo axügia humanœ,
caponis, anferis,œfip'i humïda, an |. i.oleor . chamœ -
meli,& rofanfi.il.fiat cataplajmafècunduartem.
La deco&ion d’iceluy fera refer uée pour la fo
mentation,en diminuât les ingrediens chaulx,
p.iii.
2j° METHODE
es douleurs caufees d’humeurs chaulx.recen-
tes, & mobiles. Et aufsi les augmentant ouel-
’ les feroyent froides, inueterees, fixes & arre-*
ftees, aux parties oflèufes & profondes.Nous
delaifferons les anodins, qui font ftupefa&fz,
corne impropres,& non côuenats à ce propos.
^esDes TopheSjOU nodofitez.
terielle^es "K/f Aintenât nous fault parler des tumeurs
tophes. ^ ' ofIeufès,côrnunernentdi&es tophes,no
dus, ou nodofitez, qui font fai&es d’humeurs
cras, vifqaeux & tardifz, no feulement imbuz
aux parties circüiaeentes de l’os ,mais fouuent
en fajppre fubftaee,de quoy nous auôs parle' cy
deuat. Et nous refte à déclarer la curatiÔ parti¬
culière,demourant apres Tvniuerfellej,ou nous
pouuôs fuy nre la curatio des fcirrhes defcripte
par toutiexeepte que corne il ya quelque chofe
de ce venin, pareillement fault y appliquer ion
Curatiô des jppre alexipharmac, qui eft Target vif. Doqucs
coruf 5 Templaftre de Vigo y eft côuenât feul; aufsi eft
d’os. U ^ 101 * celuy de Philagria,ceroneu,diachilon Ireatum
ayant faiâlegiere embrocation de linimente-
mollienr auec portion d’argent vif,pareillemet
fomentation emolliente & refoluente,& fem-
bîables remedes qui font propres pour la con¬
finai ptiôdefdnftes nodofitez, pour ueu que l’os
fott feyletpet intetnpere,§ç no çarie '.mais pu il
C V R A T O I R e; Î 3I
yaura carie ou corruptiô d’iceluy, lefdidz re-
medesnauront plusdelieu ,&en fauldrane-
ceflkirement faire amputation par meimerai-
fon qu’on faid ordinairement en la chair : la¬
quelle eftant Amplement intemperee & altérée
en chaleur,froidure,feichereffe, ou humidité',
fe peult réduire en fa nature première fans per¬
dition d’aucune chofe de fa fubftâce: mais eftât
iâfubftancecorrompue, foit par caufe externe
(eôme cotufîô grade,aduftiôn,&c.)ou interne
(corne erofîô & corruptiô fai de par le vice des
humeurs) infalliblemet il fen eniuÿura déper¬
dition de fubftâce. Au moyen de quoy encor q
Iacurevniuerfelle ibit methodiquemet faide,
fieft ce,qu’en tel cas la cure particulière eft ne-
ceflaire,foit en la tefte, bras, iambes, ou autres
parties du corps:tellemet que pour la curation Cur ^° ^ es
j- i c ' i / r ■ i. V - r ■ tophes,auec
diceulx fault defcouurir 1 os corropu,ioit auec corruption
rafouer & fêmblable inftrumet trenchant,cau- des os.
tere potétiel^ou pluftoftaduel,qui eft le meil¬
leur & pl’certain,parce qu’il ne peult faire pu-
dion de nerf,ou tendô,hemorrhagie,ou flux de
fang,ny laifler introduyre vne qualité mauuai-
fe,dôtfouuécfont engendrez viceres cacoethz
&malings, ce qui peult aduenir par l’incifion.
faide auec le rafouer , ou choies femblables.
Aufsi à caufe de fa foudaine operation il ne cq-
munique fa vehemece aux parties fènfibles,ny
- p. iiii.
tes cautères
aûuelz font
propres aux
codofîtez.
Medxcaméts
detçrfifz.
13 2, METHODE
caüfe douleurs fi longues , dont par cofequent
ne faid telle attradion, comme le potentiel:
mais oultre ce qu’il faid le contraire des choies
fufdidesjil roboreencor la partie, & en con-
•fommant leshumeurs & malice d’iceulx il aide
à la cheutedel’os corrompu. Pour l’appli¬
quer faulc qu’il foit préparé ,pour, & felonla
figure de l’os.qui doibt eftre eauterife,foitrôd,
quatre', ou longuet. fit iacoit ce que cormnu-
netnet le premier cautere appliquéfoie incifif
appelle cul tellaire, puis les dilatatoires apres,
toutesfois ie trouue meilleur qu’on applique
le premier caué" & ouuert par le millieu,afin
d’emporter toute la fubftance de defTus,& laïf- -
fer l’os defcouuert : & ceftuy eft beaucoup
le plus brief, de moindre douleur, & li
les labiés n’empefeheront à l’application des
remedes propres à exciter i exfoliation de l’os
corrompu. Le çautere applique, fauldrapro-
uoquerlacheute de l’efcbare faideenla chair,
auecchofes vndueufês,come beurre, moyeufs
d’oeufs meflez auec huiîîerofârt ou vioîarr.auf-
fiaxuge ou vnguet fuppuratif. L’efchare tobee
les fauldra deterger auec apparente deficcation
pour empefeher la génération delà chair,co¬
rne on pourra faire auec ce medipament.
gz. tentât, renet. lot a in aquA lini §.
hordei Çr çrobi m.ldi.JyrupJeabjjntbioÇrml
C V R A T O I R E. 2 fs
refin. l-hj .pul.aloes ,myrrh<&, Ireos fl0rent.an.3tj.
mfceantur, £r dwagitando fat medicamentim .
On pourra aufsi y appliquer d’autres médica¬
ments deterfifz defcriptzauec la curation pre¬
cedente des vlceres.
La deterfîon fàiâe,on pourra par interualles
y appliquer charpie feiche, laquelle delèichera
fans mordication, & y infperger âufsi de la
poulare enfuyuante, qui eft de grand effed en
tel cas.
Ri- pul aloes, creta cobufa,pompholygts } an.^.tj. Pou;dre de-
Ireos Florent. arifiolochU, myrrha, cerufe ,plumbi ^ ccat ' ue
ljh.an.3.1. fui. ofireorum combttforum |.J?. ter an- P our esos
tur tenmf ime , & foit bien conferuee ladite
pouldre qu’elle ne fefuente : elle peulty eftre
mife feule, ou la mefler cum melie rof. elle aide
grâdemet à nature par fâ ficeite manifefte à fe~
parer los carieux de celuy qui eft fâin.Or pour
lacheute dudi&os carieux, il y en a qui font jj ne f au f t
d’aduis ofter la fubftance corrompue auecru- ruginerlee
gines, comme on aaccouftümé faire aux cor- oscarieux.
ruptions ( que communément on appelle al¬
teration d’osjqui prouiennent de caulê exter¬
ne . Et cela ie napprouue, pource que la caufê
eft interne, & agit perpetuellemet, fi elle n’eft
confommee. Aufsi que ce fâifant nous nauons
autre ligne certain pour congnoiftre quandle
corrompu fera ofte,ft n’eft lors que le fan g for-
M E T MODE
tira. Et pource feroit befongner auec trop grad
doubtc : car il f’en peult ofter trop en vn lien,
de en laiffer du corrompu auprès: quainfifoit, '
plufieurs pour nÿrien laiffer d’eftrangeontrn
gine prefque tout l’os : & toutesfois y demeu¬
rant encor du corrompu, falloit encor y ope-
ter auec le cautere a&uel, ou femblable reme-
de deficcatif. Autres y appliquent huillebouil
lante, ce que ie trouue bon, pourueu que cela
ieface par interualles : de apres auoirreceu la
vertu des médicaments propres,&;dediezà
telle affedion comme eft la pouldre predide:
aufsi qu’incotincnt eile-fera imbue auec char-
pie,linge, efponge, coton, ou femblable,à fin
qu elle ne puiffe putréfier. Puis ferôt Iespoul-
dres fufilides infpergèes fur l’os, ou mellees,
comme nousauonsdid. Mais fur touteftvti-
le,&necefïâirela frequente admotion du pe¬
tit cautere aduel : lequel, comme i ay predid,
en confommant rhumidite / , caufe de la carie,
faid que nature aidee fepare l’os corrompu de
auec le bon :&au parauant la feparation en¬
gendre de la chair entre l'un & l’autre pour em
pefeher qu apres lachcute d’iceluy l’air exté¬
rieur n’altere le bon qui fera demouré, quieft
Prousdéce vne merueilleufe prouidenee de nature :tou-
denature, tesfois on le doibt methodiquemet appliquer,
afin que cuidats defeicherlefuperflunous ne
CVRATOIRE. Of¬
ficions eonfumption de l’humeur, & humidi-
’k radicale ,qui doibt engendrer la chair en¬
tre icculx. Mais ou l’os altéré' feroit trop tar¬
dif à tomber,i’ay trouue / grande ayde à le per¬
cer en diuers lieux iufques à ce que le fang yfTe
parla perforation: car nature ayde^par telle
tranfpiration engendre la chair fufdi&e,qui eft
caufe de plus brieue fêparation defdiétz os: &
iceulx fèparez, pour la régénération de la fub-
fiance deperdue font propres les pouldres fuf-
diâes préparées comme deflus,meflees cumjj*
rufo rof.dt ahfynthie, aut cum "\nguento Jarcotico,
&ainfàfuyure la côfolidation, & curation des
vlceres. Mais fault noter qu ou l’os fera deper-
du,la cicatrice demourera perpétuellement ca
ue ,ainfi que tefmoigne Hyppo. en fes apho-
rifmes au 47 .aphor.du fixiefme liure.
$ Des dartres, ou fcîfTures
ferpigineufes.
T Elles affections furuiennent le plus fou- Dîfferéces
uent apres les curations vniuerfelles de de dartres,
cefte maladie'en la vole des mains, & des
piedz, & aucunesfois occupent vne bonne
partie du corps : 8 c font caufe'es d’humeurpi-
tuiteux fale', ou de cholere rendue adufte par
lintemperie chaulde du foye,comme en ceuU
ME T H O D E
ou pour la curation de ceftemaladie on auroit
vfe'de médicaments trop excalfadifzroupour-'
ce qu'apres ladite curation il demeure quel¬
que petite portion de ferment eftanthebete.
lequel eft enuoyé de nature aufdi&es parties:la
curation defquelles eft difficile, fpecialement
ou elle eftinueteré’e 1 pour ce que celanousde-
dnote le foye eftre affede^ & la partie ia de long
temps habituée à receuoir telle indifpofuion.
Aufsinous fault noter qu’aucune eft recente,
desdartres ^ ^ ors l’humeur moins enraciné 3 & la par¬
tie moins afredee : Elle fe eongnoiftpar vne
rougeur auec grand prurit , & le cuir aucune¬
ment plus efpes & aride que de couftume.L’au
tre eftinueteree,laquelle oultre les lignes pre*
didz a des fcifïures (quafî côme iârfureS) pro-
uenant de trop grade fîccite auec duriez feam-
meules,&furfureufes, de forte qu’en les frot¬
tant rudement vous en voyez fortir en manie-
Curation re de farine, ou fuccre blanc. Pour les ebofes
vniuerfcl- vn j uer f e U esi l fouit auoir éfgard à l’intempera-
ture, & vice du foye ,-Sc confiderer que fi la
caufe virulente y eft encore, il fault commen¬
cer par icelle : fi c’eftinteperatüre feule, il fault
la corriger, tant auec régime conuenable, mé¬
decines jegieres, que phlébotomies félonl’or-
Curation donnance'du médecin . Pour les topiques i’en
Here. CU * a X § uer * * ma intes eftâts recetes auce eaue de-
C V R A T O I R E. 237
£ccatiuc,& de renue fubftan ce,corne celle c'y.
tiquarof.parietana,an.^.i. aqua aluminofie
ijjsalcitis 3 ij. alumtniâ^. iij.pul fidlimati,firup.
wj.aut arfimci,fi maiorem dcfideres dftnftionefiat
lentd,crmtnima ebuliitio ( ne refluât ur lit çr
ficultas)in balneo Mari*, feu du fia ’i'afi, augen-
do,aut minuendo dojîn fitblmaü.
Aufsi pourrez vfer de telle #
gi, aqua bifinal. Iranca Irfinœ, lapdtln, & mo -
rcr.anfi.fi. aqua alchemifiar. fi.mifieatur abfque
thulhtiorie:à.cic\\id\cs on frottera les parties af-
fedees,augmêtant,ou diminuant pour les cbn
fiderations fufdi&es.
Et ou elles feront inueterees, lors fauîdra v-
fer de préparation auec choies emollientes,at-
tenuantes, & incifiues par fomentations, &
embrocations ‘.puis y procéder auec fufFumi-
ges,ou perfums.
Les fomentations feront telles,
fy..rad.dltheœ,Upa(hi 3 hryoniœ an. fij foliorum
ml,bifindl 3 ~UoLpdrietdri<e.lapathi 3 mercurial.au.
M.i.ficus pingues numéro wjfe.limfœn igraci 3 dn.
fchamameli, melilotifiecad .an. M fi-fiat déco-
Bio in aquafecundum arte, Çrfeueaturparsphyl-
. tro madefacio in ea.
Apres la fomentation on pourra-faire em¬
brocation auec tel liniment.
olei Uliorumjchamameli^nucii mo fiat.an.
Eaue défie
catiuepour
les dartres.
Autre eaue.
Fométatiôs
emolliétes.
Uniment. .
METHODE
i. axungia humant i.fi. axungu anfèm,
caponis dnpl'i, medulla cruris cerui , Cr^ituli an.
§■fipul.litargyri auri $ i. Ireos Florent. $.tj argenti
~>iui more noflro praparati, çr diligenter cum axun
gia extinéli ÿ.i.JZ. diu agit adofat linmentum. &
ainfîcôcinueriufques à fuffifâtepreparatiô, &
que le cuir calleux Toit mollifie'dors on pourra
v^br des remedes defcriptzen Iarecente,ou
faire ce remede ou i’ay trouué grand effed,fpc
cialemët es mains, & piedz, quieftl’ufagedes
perfums executez en celle forte, La partie fera
fomentee auec la decodion predide, & allez
rudement elïuyëe, puis legierement lenie, &
frottee du liniment prefcript : apres feramife
en vn petit tonneau,ou femblable vaiffeau cou
uert,au fond duquel fera du feù en vn rechault
pour receuoir ce qui fenfuit,
Pp pulueris cinnahrij tj.ladani, ajfœ odora-
tpfiyrac. cala, an.^fi.majhc. olihani anp ij. olù
tartan y&theriacA quod fi fie. fiant trochifii,
delqueiz on pourra vfer pour chafcune fois
demie once,ou enuiron.
T Vlques icy nous auôs declare r en general les
* trois maniérés de pradiquer la curation de
celle maladie: maintenât ne relie qu’a traider,
fuyuant la troilîelme indication , les remedes,
& médicaments coadiuuans à la curation vni-
uerfelle, &aufsi curatifz des fymptomes, &
accidents d’icçlle.Ce que i’ay délibérera fin de
c V R A T 0 I R E. 235>
diuifsr, & feparément trader les trois indica¬
tions generales, comme i’ay faid, commen-
ceant à la maladie, puis aux chofes naturelles.'
Aufsi, cômei’ay predid pour n engendrer vn
us d’empiriques, ie n’ay voulu compofer rece
ptes particulières pour la curation generale de
cefte maladie: au moyen dequoy ie feroye veu
imparfaidement traider la cure,fi ie ne fugge- 3
roye matière aux ieunes eftudians de bon vou-
loirpour ce faire : ce qieferay pour cefte fois
le plus fuccindemer qu’il me ferapofsible,co^
menceant en cefte maniéré,
Medicamet,félon Galiêau f .des fîmples, eft
vne chofe qui peult altérer natur e(à la difrerë-
ced’alimet) par fa première, fecôde,tierce,ou
quarte faculté. Par la qualité première il ef-
chauffe, réfrigéré, humede, ou defeiche. Parla
fecôde, laquelle immcdiatemét fuit la premiè¬
re,le chault ouure, atténué, & attire : le froid
ferme,efpefsift ; & repoufTed’humiditë emollift
(pourceqtous corps humides font môlz ,filz
font auec chaleur modérée) lubrifie,& adoul-
cift : le fec endurcift (pource q tout corps dur
eftat moderemét chault eft fecJeri deux maniè¬
res , l’une imbibât l’humidité côtenue aux po-
rofitezdautre en altérant,& fâifànt la fubftan-
ceplus feiche, comme confommant l’humi¬
dité d’icelle. Aufsi referre,aftraind ? & rend les
cbofes arides, & exafperées.
Diffînitiô
demedica
rnent.^
La prenne
re faculté'.'
La fecôde
faculté.
1 4 0 METHODE
la rroifîef- Parla tierce faculté,laquelle le plus fôuuét fait
mefaculcé. la première & fécondé,peult engendrer chair,
aglutiner les playes,cicatrifer,&c.côniepour
exeple le farcotique (chault, & fec au premier
ordre, ou degré, deterfîf fans mordication)
par fa chaleur il ouure les pores, atténué l’hu¬
meur gros, & attire : par fa fïccité eftant aidee
de fa chaleur fans acrimonie il defeiche ce qui
eft füperflu, & rendant le fangefpefsienfuit
génération de chair, ckainfides autres :auec
lefquelz font redui&zceulx qui pour leur fimi
litude de fu’oftance ont faculté de purger en¬
gendrer laid, ôc la femence, provoquer l’uri-
rie,Ies meriftrues, &lesfifter : Aufsiceulxlef
quelz font appeliez vomitoires,errhines, apo-
phlegmatifmes, & femblables, lefquelz ie de-
laiffe comme appartenants à la medecine.
LaquatrieC. La quatriefme faculté eft celle qui opéré
me faculté, par propriété, ou forme fpeeifique, & occul¬
te, ou de toute fa fubftance, comme le bois de
• gaiac, aufsi l’argent vif opèrent en la vairolle:
peonia a efgard à epilepfie :1e fàng de bouc
rompt les calcules : le magnes attire le fer : ca¬
rabe ou ambre la paille, ôCc. Auec lefquelz
font adiouftez les médicaments, qui prennent
leur dénomination des part ies aufquelles ont
efgard,côme céphaliques,cardiaques, pulmo-
niques,hepatiqs, fplene tiques, néphrétiques,
CVR.ATOIR.E.
gonagriques,podagriques, chiragriques, &c.
Lesautres les diftinguent autrement, c’eft à -
fcauoir, que la première faculté eft cfefchauf- <
fer, refroidir, hume&er & feicher.
La fecôde qui fuyt 1 effed des premières, co¬
rne ouurir, clorre,emollir,&: endurcir : gluti-
ncr,engendrer chair, cicatrifér,&c.
La tierce par laquelle vn médicament regar¬
de vne partie plus quelautre*
Laquarte eft la vertu & forme occulte & fpe
cifique,de laquelle auons parlé.
Tous îefqueîz médicaments prennent leur ’
origine,des plantes, des animaulx, de la terre, 1
ou de la mer. ' (
Des plantes, comme font racines, efeorees, <
bois,ram eaulx, ge&ons,fueiiles, fleurs, fomen .- 1
ces, frui&jfuc,liqueurs,refînes,& gommes.
Des animaulx,corne font os, mediilles,gref- :
fes, fang,lai(ft, chair,poil, excremens, parties, i
corps entiers,vifz, ou mors.
De la terre,eôme pierres, gemmes,terres,& :
metauîx, fel qui vien t es foffes, orpiment,fan-
daracha,foulphre,cadmie,litharge,argent vif,
chalcitis,or,argent,& leurs parties.
De la mer & eaues,corne toute autre manie- :
re de fel, efponges,aïphaltum,nitre,ambre,bi-
tumen,Piflàfphaltum,garyum,Adarca,muria,
alcyonium,coraulx.Et iacoit çe que par le fens.
q.i.
Autre diui-
fion des mé¬
dicaments.
Tous medi-
camétspren
nent leur
origine de
quatre cho-
fes.
Des plantes.
24 1 MET H O D E
du tad,de la veue,& de l’odeur,’on puiflêfaite
iugemet delà faculté des fufdidz medicaméts,
Lesmedica- toutesfois pl s parfaiftemetfepeuuetcognoiftre
mets tôtco- p ar j çs f aueurs ^ q U i f5 t huid, & vne neufiefmc,
ksfaueurs! ^ P eL) h eftreadioufteeaueclesdeux teperées.
Différence bes ^ ro ^ es f° nt 1aüftere ou ftiptique, l’acer-
des faueurs. be ou pontique,l’acide ou acetcufe. Les chaul-
des font la falee, l’amere, l’acre. Les temperéé
fontladoulce & l’vn&ueufe, auec la neufief-
me, quiefU’infipideou fade.
La faueur La fâueur auflere eft de grofTe fubftance, &
auftere. terreftre,froide, réfrigéré, incrafle, contrainâ,
repercute, mais imbecillement. Comme pour
exemple,tous fruidz,lors qu’ilz commencent,
ont exafperation,fêulemet petite pour l’hutnû
dite / qui leur hebete la grande afperite'.
L’acerte. L’acerbe a les vertus predides plus que l’au¬
tre: aulsi grandement deféiche, contrainâ, &
exafpere ; comme ledid fruid, lors qu’il grof*
fîftdeuantfà maturation.
L’acide. L’aci d e ( n ô obftan t fa fri gi di te)e ft aqu e ufe,de
tenue fubftacetau moyen de quoyincifé,atté¬
nué, deterge,pénétré,&mordique,comme eft
l’ofeille domeftique,& fylueftre, verius, oran¬
ges,citrons,&c..,
La falée. La falée eft cbauîde, de fubftace terreftre,in-
çife,artenue, digéré, deterge, mordique, pre-
feruede puirefadion,exafperej& defeiche.
H*. . V
cvratoire. *43
L'amereeftdefùbftance terreftre, efchauffe, JL’amere.
attenue,incife,deterge plus que la (alée, ôc de-
leichc, corne myrrhe,lupins ,aloe,nitre,&:c.
L’acre eft de fubftâce fubeile , efehaufté plus L’acre,
que toutes les autres faneurs, atténué, incife,
attire,digéré,deterge,corne ailx,oignos, poy-
ure,pyretrc,gingembre,chaulx viue,&c.
Ladoulce eftteperee,tendente à chaleur,ma La doulce*
ture,relâxe,ouure les pores,côme toutes chodès
mieîle'es,ladeufes,vineufes,aqueufes,&:c.
L’oleeufe eft teperee, tendente à chaleur,& L’oleeufe*
humidité aerée,hümede, relaxe,emollift, 8c c.
corne rhuille,& le frui# des oliues,i‘huille & le
fruiâ des amandes, des noix,&c*
L’infipide eft déclinante àïroidure de facuî- Lafnfîpide.
te approchante aux autres temperées,& eft aux
chofes,qui mont aucune fàueur.De telle nature
font celles, lefquelles fant im p arfai de m e t cui¬
tes ou meures, corne tout fruid, lors que tôbe
la fleur, la mandragore, hyofeyame petite 8c
recente, eaue pure, & femblabîes.
le penfe bien quaucuns eftimei ôt la prefente
pourfuitte des fimples medkamets exceder no
lire deffein,entendu que ne debuions ttaider,
fors la curation de la vairolle fimplement: au£-
quelziefupplie exeufer pluftoft autres faultes
fil f’cntrouue à i’orthographe,laquelle iayde-
laiffé àl’opinion de rimprimeur,pour la varie» ;
METHODE
244
té & diu , criîte d’icelle, & cofiderer que foultre
qu’il n‘y a choie qui ne ferue à la matière pre-
fenre)ce fera beaucoup fai& pour la république
de ftimuler les ieunes eftudiâs de bon vouloir,
& dôner moye à fexercirer en la côgnoiflânce
des fîmples, & êompofition des médicaments
trop plus neccifaire, qu’vtileen leureftat.Et
pource que plufieurs n ont le moyen, tant par
les chofes predi&es, que par l’incomodité des
liures, enquérir la faculce / des médicaments,
nous deferirons leur qualitez tant chauldes,
froides, feiches, humides, comme tempere'es,
par ordre & degré, commenceans àceulxlef-
quelz font temperez.
Les médicaments qui en chaleur &
froidure font temperez. ;
Medicaméts Glycyrrbizjt,fabaJens > bordeu,cubeb^^têlM 3 (y
teperez en folia brujci } J}eaes capillor. veneris, dxungia futllt,
chaleur & oleum dulcejerafac, litellut oui, cortex citri, mb
lanapni, lithargyms, adiantbum , cadmia, crc.
Ceulx qui efchanfFent au premier degré.
Wedicain éts ^ rt ft olûC ^ ta rotmdayad.eryngij^lthe^mjg
chaulx au data dulces , nuces Inrid. Imuba/aflaneafm^rtf
premier de- fea^ beta y abfynthium^abrotanum^ lApiumyufcu-
£ re ' ta, eupdtortunt, ^fthanafia fenecio faglojfum)^
rago, mercunalû , merfmdtabolt ,Jahud,fimlu-
cm^fcolopendria, ebulm yubus ^fchœnanthumfb
ca nardi ) yjhea, agâncum , aloe } triticum 7 fa/iun>
C V RAT O IRE.
*4Î
rr/cum , llni femen, or ohm, oryz*a , milium , ?»e/,
butyrum ,faccharum } fèrum lattis, hlnum nouum t
yuamatura ) melilotum,0 J c.
Geulx qui font chaulx au fécond degre.
Gaiacum , cyperm, calamus aroma peoma , du- Chaulx au
Byli,pajli»aca ,nux lndica 'aux mofcata ^amygda- fec°àd.
U amara,enula campanajoranca yrjtna/entaunu,
chm&fitys , confolida maior ,famcula , dens.leo-
nu, trucajumm terra,gallitricum,garyophyllata,
gtnijra,lupulm ,gladidm } œjippm Eryngium , /d-
uandula^cArdamomumynamibium^mdijfagnen-
tA doraejlica , rununculm ,petrofelinum, bipinellu,
Jiubiofifubed tlnfforttm jfœnicuïm, thm ynyrrhu,
mdftlchdp&’c.
Ceulxqui font chaulx au troifiefme degré.
lArifloloch la longu ,gentiana ypolypodium,py- Chaulx au
retrum, raphanus , rhaponticum y pttyrion } acorm , ticrs -
zjnzjler , zjedraria , iris , rad. fœnicull y artemi-
fta, arum , ajjbtdelus , afàrum , apium rijm , é<?-
thoritca ,ajj>hAltum yerefoliu.,cham<zdrys, colocyn-
this, cojim, crijla marina y cupreJfus,dleborm,fîro-
phuUria,liguJlicum,najlurcium, origunum .perfo¬
rât a , ruta jfabtna ,cyclaminmMttamnm,daucm,
tpithymm gojmurinm , cuminum ,jlaphifugriayp-
popanax > galbanum,fè.iunipêri,nigdla :) dmeos i ani -
fumjcari, (yrc.
Ceülx qui font chaulx au 4 . degre.
Capa^llium^hdidonm/ithimalm fxtureia,f- chaulx au
q.lli. quart, , :
METHODE
inier degré.
Froidz au
fécond.
napi,euphorbium^ piper,cleum .petroleum,(ye.
Maintenant fault traitter de ceulx qui re-
frigerent,
Medicamëts Ceulx qui refrigerent au premier degré,
froidz au p- Cotoneum^cafianeaynalum granatu dulce.^im
' alba^gramen^hepatica^malua^falix^foUmm^i.
nacia,atriplex.
Ceulx qui font froidz au fécond degré.
Ltltum conualim. melon , pomum perjtcumyucur-
bitdjucumerafininmjynogloffum^enduiui^m-
ma Jenticuld palujlrk ^nympked >dllz^elzjngi,fn-
muU ')’em > pulmondrid,mald granata acid a , citm
ou citred malwygalla, pfylUü/ibes^alaujHü/ifii.
Ceulx qui font froidz au troifiefme degré,
yAcetofa^endwta fyluefirû,jragaria, ^irga pap-
ris i tormentilld,cicutd,l'ermicuUri) ) portulaca,hji-
Jcyamtts,mandragora pribes , caphura^c.
Ceulx qui fo ht froidz au qu atriefme degré.
papauçr,Opiam t cicuu.
Maintenant aux humides,
Ceulx qui font humides au premier degre'
Enulacampana^malua^uglojfumjporago^h
ndeia, amygdaU,imuba y nttxIndica,fc. hnijoa-
tyrum y crc,
Ceulx qui font humides au fécond degre.
Nymphéa Jilium conuaüiumJ,enùcula palupn,
laftuca franco, ~ïrfma , atrtplex^cuçumer afininaS)
pomlaça i pnmla^€rk.pHlmcmna i ema i 'Er^
Froidz au
tiers,
Froidz au
quart,
Medicamëts
humides,
Humides au
fécond,
C V R A T O I R E. *47
giumyucubirta .melon,dablyli,pi fa t pf'Ilium ,&c *
Ceulx qui font humides au 3.degre.
Sityrium y endtuia fluefirûfagarta.
Ceulx qui font humides au 4.degre.
^/trgentum l>iuum.
Ceulx qui font feez au premier degre 7 .
dixaltbea y fœniculi y mercurialif y morJûs diabo- Medfcamérs
lifambucus y eb'ulus falix,gramenfchœnathu,mala *~ ecz *
grinuta dulcia ,capanea y kordeu y fœnumgracu,cba~
mmelum,melilotum,crocus y tbus ,argentifuma.
Ceulx qui font fecz au fécond degre.
Gaiacum,arijlolochia, cyperus y ealamus aromati- Secz aufe-
m^ynamomu^acis,anetbu,abrotanu } cerefolium, conc **
consolida maior,faxtnus ,fumus terra, opium, al-
Ixjlzjngi, centaurium, 'Vtrga pafior. cupreff\is,c.uf-
cnld,cynoglojfum,faniculd, eupatoriumfdens ho-
nif,endiuia fœntculû, latsandula,hyjfopus , gdryo -
fbylUta,gallitricu,genifa,lupulus,gladialus,mar
tuVtu,,petrofelinu y pipinneRa y fabtoft,melifd y men«
thd dmefltca feus ,cotoneti,citrus galla ,Cardamo~
mu,amygdala,milm,mx Indien,nux mofat a,ma
Ugrasata actda,mafliche,myrrha ,orob° jnel,&c.
Ceulx qui font fecz au troifiefme degre 7 .
y Acorus y cyclaminus y tormentilhi > rdphamts y pyre- Secz sa
trm,gentiana,galanga y afhodelus y frpefarta mi- tiers.
noT>dbfynthtum y artemifia y acetofa y afarum, apium
ripM fethonica y ch amapithys y cbchdonium ,clcutd,
critamarina y heîlebo.ms y fcrophularia y Ugufim y mait
q.iiii.
drdgorat, nafiurtium .origdnumfentdphjllcn^ f#,
forât a ypulegium , rojmarintu, rutd,fdhmd^ nies,
gdryophyllut, epithimut, dmeosyfe.cdri.dmfum^i-
gellayndium Jolis,àgnns caftai.
Ceulx qui fon t fecz au quatriefme degre.
Seez au ^/£Üium, piper,fdtureid , tithimdlùs, dmedrim,
S uarr ' eleum petroleum.
Voykdonques la première Faculté des mé¬
dicaments , laquelle congncue ( fpecialement
aueclesfaueurs) ileft faciledauoirlacôgnoif-
fânçedë leur féconde. Maintenant fauït dé¬
duire la tierce,çommeneeant aux reperctiffifz,
les defcriuansparordrejauec la maniéré de les
mettre en execution.
gfcDes médicaments repellens.
Nature des \ /f Edicamentrepellent eftceluy qui parfï
repellens. .4 -* frigidité en in éraflant l’humeur, ou par
fon aftriâiô roborat la partie, ou tous lés deux
enfémble, peuk prohiber la fluxion des hu-
îfpece de meurs. Defquelz Font plusieurs elpecestcar les
repellens. aucus font froidz&humides:Ies autresdmulx
& aftring es:les autres froidz&aflringes.Mai s
toutesfois perpétuellement le froid repoulfe:
& fiiyuant Guidon nous pouups faire telle dif
féren ce d’iceulx. Aucuns font le giers & débi¬
les,di&z largemet repcrcufsifzdes autres forts
& proprement didz repercufsifz, les debilçs
C V R A T O I R E. 2 49
fontceulx qui font aqueux,aueclefquelz pou-
uons adioufter ceùlx qui ont feule adftriciion,
comme les repellents dictz chaulx,pource que
imbecillement, & feulement en fuperficie ilz
repoulfent.
Les froidz, & humides font lattuca ,hym- plants.
pbea, lenticulapalujlm, ">mbiltcus yenerù, fera- Repellets
peruiuum,portulaca,foliapopuli,cauda e<puinà,fo - débiles.
cortexfraxini, pfy Ilium, rofk, a]uapura,à-
plantaginii,folant ,rofamm, caprifdj , pdygo-
ni,berberis , & femblables,encor que foit faiéte
auec-les autres repellents ayants quelque aftri-
âion,pource qu’en ladiftillation ilendelaif-
fent vne partie, pareillement de leur frigidité.
Semblable a&ion ont tous medicamétsfroidz,
lefqlzfepeuuent refouidreen elemét aqueux.
Les repellents chau^&aftriûgentSjqui ont
l’aârion des predi&z font abjynthium, manu-
kum, centaurium, cardamonum , confilida maioir,
iyperut,foliacuprefi,germina,(yrnuces: faluia, cA
Umts anmatim, coriandrum ,fruclus tamarifci,
farina lupmorum, &orobi, mentha ,cyndmomit,,
aloe,fica^rccm^fafalume^îtreolifectesfulpbur. Metalla*
oleitm abfynthj,oleum cbamameli, >cl majlicis, à- Olea.
hum reftrum l>ctus, l>nguentum citrinum, dejiccà-
tiuurn, l>nguen.populeum Onguent, album iïhafi
Inguentu rofatum ,empldftrum didchalcitees ,tri-
phamacum.
2 fO METHODE
tesrepel» Les forts repercufsifz font foUnum.phs.
kn s forts, tdgo, ^irga^O" burfa pdjloris , rubws, omphacium^
PJantx. fruttus <y- foliafôrborum,cornorum,meftiUritm.
fyrajlrorum yydoniom gnyrtillorumfyinorum,fac¬
etté & cortexgranaurum , prafertim acidorm.ru
licorium , cytirms , balaufiid , fumdch , bypocyjlis t
rhus^ acacia, galla, rjuercm, mandragore,byofcyt-
mus,papauer, opium , cr fruHus eorum,omneum-
maturifruttusflelutipoma,pyra , e 'Tperfica , fan-
Metalla- draconh, armenia,cerujfa, terraftgUUta,
ebimolea ,popbelyx')>erd feututbid ,cordllorufte-
cies,Jpodiü,antimoniu : plumbÜ ijlum.cr no >J?a.
°lea. oleum mandragore,papauerû cydomorum,myrùl-
lorum yrofarum fïiol.nenupbaris.
Vnguenta. P’ng.comitiJJe.album gbafis,capburdtiï,citrinum,
cerotum infrigidans Galeni , ceretum fandalimm .
Êinplafira. Emplafirum de cerujfa.
Oultreieeulx peuuent eftrefai&z plufieurs
médicaments compofez des Amples predidz.
l’ufage des Nouspouuons vferdefdi&z médicaments
xe 6 eultr^ 8 re pe r cufsifz eritoutes fluxiôs,les cas exceptez,
la vairolle. c o me defeript Guidô de Cauliac. En ceftema-
ladie (ioinâ qu elle eft veneneufe ) ilz ne font
en vfage, fors ou nature feroit deprauee, man¬
dant trop grade abôdance d’humeurs en quel¬
que partie,qui pourroit èftre caufe d’une gan¬
grené , comme aux grandes inflammations de
la verge,& bubons aux aynes.Pareillement ou
CVRATOIRSi
die fe defchargeroit fur aucune partie no con-
uenable,come aux yeulx,au nez,& autres par¬
ties du vifage,en la gorge, au fiege, & fembla-
blespartiesten tel cas pourrons nous aider des
médicaments fufdiétz, ipeeialement de ceulx
qui font imbecilles pour empefcher telz mou-
aements vehements de naturertoutesfois pru¬
demment,à fin de n’incrafTei^rendre l’humeur
plus adhérât,mefme trop aftraindre,& empe£
cher les tralpirations,par cofequent augroeter
& rendre le vice plus pertinax,& maling.
Des médicaments attraStiês*
M Edi carnet attra&if,eft contrariant au re- Nature des
percufsif : c eft celuy qui tire du centre attraâifz.
àlà circüference.Telz medicamets font
de température chaulde,&dé tenue fubftanee
pour plus facilement penetrer *. &fe peuuent
diuifer triplement: les vns font d’eulx mefmes *jesmedica
aiiifi nez : les autres par putrefa&ion font telz: ments attra
les autres par proprieté'occulte. &ifz.
Ceulx qui de leur nature font telz, Bryoniit, Planta:.
filind^aUmethu^litum.capa^iBanui^orruJinÀ,
fi,f>ropolii,driJlolocl>id,tIjap]i4,Uurits,l)ermodaBy-
h, Omnes tithymalorumJftectes, li/cum , oxyacan-
tba , radix cyclamintSi abrotamm , anagallis , rad.
lihj , >ticü ,/tgilium beat# Mm<* t cd>itharide(. f
ME T H O D E
2fl
arum Jeu JerpentàrU minor , dfarum , ajpbsdelm
ajpbaltum,gentiana,pyretrum,ruta.
Gmnmi. i/Pmmoniacu, bdellium^albdnumjppopMtCxjJi
fætida, benioin ,gummi rut a , hedera , Vtfctu puer.
cinum,fixj>itumen ludaicu, terebinth. euphorbn,
Metalla. Sulphur, calx y tua, aunpigmèntum, fublimutum,
arfenicum > ckalcanihttJàl^mmoniacumflitrm )
omjtesfaitsjpecies,cin nabri um,h ydrargyros.
Olea. oleum Gaiaci,pJjiloJàphorum,Petroleu,deSplti,it
Tartdro, deCoJlo, de Nuce jndica, de Cafiom, it
bruce mofcata,de Terebinth .de Scorpiotiibus, put*.
ceum r vulpinum, Laurinum, ^£nethimm, dcpi •
treole, de Hyperice : defquelles les plus vieilles
font les meilleures.
Vnguenta, F’nguentum Agrippa, kArogon , Martiatum, On-
feclio anacardina > çymel etus, tlfieriaca, Mitbri-
dafium,japo.
Emplaftra. Emplajhum diachtlon magnum i 0'paruum,dt
mehloto.
Semblable chofèferalapplicatio des vetoufes.
Attra&ifz Les médicaments attraâifz par putrefadion
par putre-' lônt comme Jlercrn columbinum, caprtnum,(y
fanion, pluresJlercerumfpecies,fe rmentum,cafèus yetuf.
Attraâifz CeulxqUide toute leur fubftance,ou quali¬
té toute té occulte attirentjfbnt comme magnes,ambrd,
ftanrg 1 ^' hydrArgyrus,peenia t omniapurgantia medicamtti.
L’ufic ré des ^* e * z me âicaments font v tilès, & neceflài-
attrlaifz! res à la matière prefente, comme à l’euocatio,
c V R A T O I R E.
k attraction-de sb ubo n s, autres abfces .'pa¬
reillement des humeurs virulents, & eorrom-
puz,tachez au profond du corps.Nous les ap¬
pliquons fur la tefte pour attirer les. humeurs
viriez,adhérants, & faifans diftention,ou acri¬
monie au pericrane,& aux méningés: aufsi fur
lanuc-que,& les efpaules, pour la mefme inten
tion,ou pour reuelîer,& retirer de la tefte,mef
mes pour les fluxions qui fe font fur les yeulx,
1 & partie an terieure de ladifte tefte : pareille¬
ment fur les bras, & iambès, à fin de faire euo-
cation du cetre à la circunferëce des humeurs
gros,lents, & vifqueux, adhérants aux mem¬
branes,& parties offeufes,fiiifansextreme dou
leur. Mais il y aura différence entrerelz médi¬
caments , pource que.ceulxqui feront appli¬
quez pour les bubons, ou po ulains feront mef
lezauec médicaments ayants fubftance empla-*
ftique : les autres auec médicaments de tenue
fubftance.
^Des médicaments re-
folutifz.
M Edicamët refolutif,eft cçluy quiouure, Nature de*
atténué, incife, difeute, & çuapore par refolmifz.
inlènfible transpiration les humeurs ,ÔC
matières contenues au profond du corps . Hz
a î4
METHODE
font de teperature chaulde,&de tenuefubftan
ce: non toutesfois fi chaulx que les attradift:
cariacoitce,qu’entre iceulxrefolutifzaucuns
foyent autant, ou plus chaulx que d’autresat-
tradifz , toutesfois ne feront leffeddesattra-
difz eftants appliquez methodiquemët es tem
peratures dures,&robuftes,&es matièrescô-
tumaecs,rebelles,& profondes: ioindque Ga
lien en fes cata genes ,& par tout ou il compo-
fe médicaments, il fuppofe toufîours le corps
eftre tepere,&dautât que le corps feflongne-
ra de ce tempérament,le médicament excéde¬
ra plus,ou moins.
Voyla pourquoy vn medicamenr pourra eftre
attradif à vn eorps, & à l’a'utre bien peu refo-
_ lutif,&ainfî des autres. D’iceulx les vns font
de^refolu- ^°^ es s les autres font forts : les firmes font
tdz. ceulx aufquelz la chaleur eft remilè:& r d’iceulx
vfons ou nous délibérons peurefouldre (lef-
quelz peuuent eftre didz anodyns) comme ea
toutes douleurs de ceftemaladie, files choies
vniuerlèlles ne font iuftement faides à l’imi¬
tation de Galien au cata topus,qui commande
vfer au comencement de la maladie dide fcya-
tique,de medicamets,lefquelz nefoyëc repcr-
* cufsifz, pour ne reprimer, &'rechafler l’hu¬
meur au profond de l’article:ni fort chaulx,ou
refolutifz, à fin qu en efchauffant il ne fe face
c v R A T O I R E.
îttraâion d'humeurs rempliflânts la partie.
Donques les foibles font btfmaLcum totoyner
tandis Jdrietaria Volubilis jtnetbum, adiantbiï,
‘ïileridna. fumas terra ^farina hordei. tritici , lu-
fmorum.fern.liniyfœnigracï.ntgella^furfur, flores 111 **
chmmeli, mehloti'.feretmmA metallica i exceptis
bi/yjUA^im habent acrem.
oleum cham&tnelinu^anethinum filiorum 3 cheiri , Olengâiàci.
mygdaUru dulcium fumbricotufe litellû ouoru. Vng. de al-
Implafirum diachdon Ireatum. r ^ ea ‘
Les forts ( foubzlefquelz iecomprens ceulx Lesrefblu-
quidifcuret les flatus) font radarifiolochia,bryo t ^ z ^ >rts *
nu.afhodelorum .figtlli beataMaria y Ireos Floret .
fuâa^fcordium^acorasgaUngAyCydamtnuSydra-
gontea, origanum,mentha^roJmarinas , pulegium ,
fbinaphymas^epithymas ynaiorana, fica nardi i
ttriplex,fœn iculum } <tryngium ,piper,wx moftata,
lacu lauri,iuniferas ,Jlyrax, bemoin^ ladanum ,
mfumyuminu,chdmamelumpneldotum^anethu^
jlircas caprin », canin», e Tpluresfiercorum fecïes.
olcumamygdalarum arnararum, lumbricorum , e Oies,
liccis tumperife lateribas yerebinthtna, èfcorpio-
nibusj menth ayrinum jcofinum yiardinum, Idu-
nnum , l>ulpinum , rutaceum , de euphorbiofe tar-
Urofefica.de petroleo-
ynguentum arogon Agrippa, martiatum. Empld^Vn guehb.
frum de Ftgo fde meliloto.
Nous vfons de de telz medicamets en la eu-
îftf METHODE
Ûufage des ration de cefte maladie pour l’atténuation, re-
refolutifz. folution,& euacuation des humeurs imbuz
aux membranes, & parties nerueufes faifaau
douleurs.articulaires fouuent mobiles ,ficcft
au commencement,lors quelleeftrecéte.Auf*
fi pour les tumeurs demeurez aux aynes, enla
verge, & telles parties, qui n’ont voulu fefup.
purer. pareillemet vfons d’ieeulx aux douleurs
fixes,arreftez,& diuturnes: aufsi aux tumeurs,
& durrezfcirrheufes, &: nodofitezoffeufes:lc
plus fouuent au milieu des bras, &iambes,en
la tefte,au thorax, & aux os clauiculaires. D’i-
ceulx nous faifons embrocations d‘huilles,ou
liniments,admotions d’unguets, cataplafmes,
emplaftres,& femblables: toutesfois auecgra¬
de prouidencêjàfin de ne tomber aux inconue
nients defcriptz de Galien au quatorzième de
la méthode, ou il prohibe indifcretement vfer
de refolutifz, â fin que le fubtilrefolu,leplus
gros ne dégénéré en telle durte qu’il demeure
incurable, chofe auiourdhuy trop cômune,&
par l’imperice de plufieurs .Pourcefàuldrales
mefler auec emoîlientz,ou les humeurs feront
cras,lents,& vifqueux,comme en toute appli¬
cation près des parties nobles, ayants aâion,
& vtilite neceffaire à la vie, ou à la côferuation
de l’efpece, on doibt adioufter auec eulx quel¬
que chofe daftringent pourroborerla partie,
c V R. A T O I K E. Zf7
comme font dbfynthium, cjperm } cenfdurîu, rofe,
deautres defcriprs au chapitre des repercuflifz
chaulx, & aftringencs.
Des médicaments
émollients,
M Edicament emolliét eft celuy qui a puif- Nature des
fançe de moUifier,& fodre toute durte 7 : emolli ents.
& eft de fa qualité a&iue chault modérément,
&de fa pafsiuéfec ou humide:car fi elle eft fai-
depar concretion(àlaquelle proprement coti
uient l’emollient) lemedicamet fera chault, &
fec : mais fî elle tend à fiecité’,comme fouuent
aduient aux fcirrhes & tophes de cefte mala¬
die fouuét defeichèz par folle application*il fe¬
ra chault,& humide moderement:mais perpé¬
tuellement le medicamét emollientdoibt eftre
modéré) foit en chaleur, humidité ou feiche-
refleplus que l’attraéfcif, & moins que le fu-
puratif. Les fimples font, Had.altbeœ cucume- Plant*,
rifjylueftriijilij , Mdlud cum totojbtjmal. liol.pa- Gumm *‘
neUrU, dtrtplex,fe.lini,fœnigr&ci, nigeîld, jLm-
mnidcü,bdellium y oppopdndx .ftyrdx.lddanu, gal¬
lium perchith.refmd, colopbontd^cefipm humidd ,
lutyrum.xAdeps humdnwjorcinm pUtulinuf : hd' Adipes,
it,tuis,cdprji, hirci , cerui, equi, djini, cdnif , tduri f
}rfi } yulpisjleonfs. Scia moelle d’iceulx.
METHODE
2j8
Des volatilles, ^fdeps an féru, caponû,gdm )
anatisy oloris^gruû. Mais il fault noter qoe les
malles font plus chaulx que les femelles,par co
Icquët leurs grailles & moelles: les malles eha-
fïrez Ibnt redui&z auec les femelIes.Cellesdes
belles fàuuages lontplus chauldes & fcichcs
que des domeftiques de mefme efpece.LVfage
des grailfes en natures molles & humides: du
fuif en natures dures & robuftes. Semblable
Olca. vertu ont, oleum delilio lumhricor.de linojimyg
dalarum dulcium,& les huilles treldoulces: pa¬
reillement celles ou feront cuittes ^radalthu,
lilior.bryonta.cucumeris agrefiu ,fè. Imfanigwi,
Emplaftra. jp cus pj n g Ues # ynguentum dealthea , Emplapm
diachtlon commune, cr magnum ^de mucilag. cm-
neum , oxycroceum Ioannis de rigo, Çrc.
Nous vfdns d’iceulx aux trop grandes reücca-
re o uti z. t j ons vniuerfelles de tout le corps , commeà
ccülx qui font marafmez & extenuez par les
diuturnes douleurs precedetes, pu par l’extre-
me & vehemente application des remedes :ce
qui appert louucnt à ceulx qui par vn tas (Tern
piriques ont elle mal rraidiez : pareillemet aur
relîceations particulières,corne au col,àlabou
che, aux bras,& aux iambes,ou lôuuet aduient
décurtation ,-au moyen des nerfz & tendons
Ipalmez, & retraidz par inanitio,& defîccatio
violent eîaulsi quelquefois par repletion d’hu-
C V R A T O I R E.
mcnrs gros,lents,vifqueux,& endurciz, rem-
pliflânts & diftendants lefdi&es parties ner-
ceofes. Souuent nous vfons de bains auec telz
médicaments émollients : mefmes à liflue d’i-
cenlx vfons d’vriguenrs de mefme faculté (fans
argent vif) defquelz faifons embrocations par
îoutle corps, non feulement pour amollir &
humefter les humeurs fufdi&z , mais aufsi le
cuir & toute l’habitude du corps, afin de les
préparer aux autres remedes. Aufsi faifons fo-
mentations,embrocati5s,& applieatiôs d’em-
plaftrcs particulières pour les mefmes raifons.
! Des médicaments fup¬
puratifz.
. . Edicament fuppuratif eft celuy qui en Nature des
fortifiant la chaleur naturelle (ayât fub- fuppuratifz.
fiance emplaftique) cuit, & tranfmue le-
fang, & humeur fuperflu en fanie, & matière.
Il eft de chaleur proportionée à celle de la par-
;ie: mais la fubftance emplaftique eft la princi¬
pale quat àla fuppuration, & eft ce qui le fai&
différer d’auec les emolliets:car fi les mala&ifz,
calaftiques, & émollients font meflez auec au¬
tres médicaments dé confiftance emplaftique,
üzferont faiftz fuppuratifz : ce que font fou-
liecmefines les repercufsifz,iacoit qu’ilz foyêt
METHODE
i6o
froidztcar par le moyen de leur fubftance craf
fe, & vifqueufc les pores font opilez: Ce qui
aduient parlaiflfer à lenteur d’un vulnere,oa
vlcere tel vnguet, foit vnguent diânumtum,
de bolo’, ou autre repercufsif : car par default
de tranfpiration fe faidi: rétention des excre-
mens fuligineux , lefquelz retenuzfontinflam
mation,&apofteme, Aufsiles poresfermezla
chaleur naturelle eft retenue, laquelleaugmen
tee en fubftance, non en qualité, eft principale
agente en génération defanie. Et eft certain
que tous médicaments emplafticz auec quel*
que chaleur font fuppuratifz.
Plantæ. Les finipies font radïx lilioriim, cape, cjcli-
minis , altheœ, buglof>i,-cucumeris agrejlis, M&lu
cum toto, hijmal. parïetarta, hranca ÿrfina,fenttn,
Gummi, yiola, buglojfum. pix y cerd, refma,thm,fiyrAx, U-
danum,gdlbdMm,dmmoniaeum,paJfuU,fictK,(y
eorum déco flum, farina yolatdis,hordei,lolj,tnti -
cum,& eimfarina,, fœnumgracumfemlm, lut)-
Adipes. rum.^deps porcinm, yitultnm,yacca,capra,tAun,
Crc. yitellw oui. Au (si tous medicamets chaulx
tendans à humidité meflez auec médicaments
de fubftance emplaftique, & qui peiik fermer
les pores. •
Les compofez font oleum dulce, lilmum>
lumbncorum,&c..
Vnguenta. rnguentum commune diâbafilicum,auquelad-
C V R A T O I R E. 2^1
iooftospour le fortifier gtimmi ammeniachgd-
Uni,Scie mblable.
Emplaftrum dUchylon commune, par mm > ma- Emplaftra,
gnum, & de mucdag . &c.
On vfe de telz médicaments pour aider à la L’ufage des
ftippurarion des bubôs, où poulains, defquelz fuppuracifz.
Ibntfai&z fomentations, embroc-ations,cata-
plafmes, St emplaftres : aufsi quelquesfois par
deffusles vlceres calleux, St durs, pour les ai¬
dera cuyre,&fuppurer:mais peu fouuent,par
ce que les humeurs altérez de tel venin ne fuy-
uent ailementla concoâion, St fuppuration
commune: pluftoft au lieu d’icelle fe pu trifiét,
ou font renduz plus fordides,ou virulents. Au
moyen dequoy au lieu d’iceulx fuppuratifz
doulxfommes conrrain&z y appliquer médi¬
caments violents, chaulx,& acres, qui feruent
de confommer ladi&e virulence, comme on
voit par expérience,qu’au lieu de bafilicon,ou
autre tel medicamet appelle digeftif pour cui¬
re, & digerer l’humeur cotenu e n telz vlceres,
nous appliquons pouldre de mercure, vngued
Ægyptiacum, & telz médicaments violents,
qui infailliblement aidentà la conco&ion, 8c
rendent la fanie plus digefte,&louable.
r.iii.
METHODE
z6z
Des médicaments
deterfifz.
Nature des _ _ Edicament deterfif, abfterfîf, ou mudi-
decerfifz. Ecatif, eft celuy qui a puiflance de fepa-
rer, &attirer l’excrement purulent,&
fordide du centre ou profond des vlceres àla
cireunference, lequel eft de température chaul
Pifferéce tcnue fübftance.Aucuns d’iceulx font
d’iceulx. debiles,& peu forts,ilzfc côgnoiflent parleur
faueur doulce: les autres plus valides, & forts.
Lafaueur d’iceulx eft amere,&nitreufe:lef-
quelles fâueurs perpetuellemétfôtdeterfiues.
Radices. p es fl m ples font rad. Ireos Flor.ariJlolocbuÜ
tisalba, enuU campana, bryoma,gentiana,fcjh,
afyh odeli, ferpetitaria Itriufue ,pgilli beau Mi-
Plantæ. ria,acori, Confolida maior cum toto,cenfolid<t rep¬
lis, melijfd, chamœpithys>eupatortum,fumu{ terri,
abrotonum, prafiumfin marrubium, drtemifut,tp
ptum, abjynthium,omnes tithymalorumJfecies, t J
Gummi. mygdala,faba, Terebinthina, mapich f recuis,
myrrha, propolis, dlee, tragachdnta >fagdptnm,
ammoniacum,galbanum, ferum lattis,facchsm,
mel,aqua l>ini, Jdpo,ft.lini,fœnigrdci,hordei,crù,
Metallica. iupini,fcama arts,as lpum,<es ’\iride,anùmm l
cdlx,cbalcitis,mifi, fori,alumen,Perçus caprinm.
Syrupi. Les compofez font Jyrup. l>ioldcm, rcficnt,
de ettpatom ? deartemifia, de fume terra, de ahp*
c V R. A T O I R E. 2^3
tho, lixiuium. oleum de yiteliis ouerum,oleum te-
rainth. oleum de tartaro. mguentum fujcum, de
ajiit,aj>ofiolicum, KÂEgyptiacum, pul. mercurialis ,
&plufîeurs autres compofez.
L’ufâge des médicaments fufdi&z eft necef-
fâirc pour la deterfïon des vlceres fordides, pu
trides,& compliquez auec piufieurs,& diuers
fymptomes : defquelz nous vfons en diuerfe
maniéré, comme en vnguents pour les vlceres
egaulx én forme de linimets mollets, pour les
vlceres caues : & en inieftion, pour les vlceres
finueux, & profonds. Enl’ufage defquelz gift
vne grande, & curieufe fpeeulation, pour ne
tumber en l’erreur de ceftuy dequoy parle Ga¬
lien au troifiefme de fa méthode, qui fans rai-
fon vouloit curer vn vlcere fordide en y appli¬
quant médicament trop dcterfîf, par le moyen
duquel il l’augmétoit de plus en plus, d’autant
qu’en colliquant, & confumant la chair fubie-
âe il voyoit l’ulcere plus fordide.Pareillement
en celle maladie peuuët eftre deceuz ceulx qui
auprecedentla purgation, & fufEfante prépa¬
ration des corps vouldrot deterger, & expur¬
ger l’excrement fordide des vlceres: car les me
îcaments doulxne mundifieront la fbrditie
rebelle, & maligne.: Les medicamëts trop fors
par leur acrimonie colliquerppt la chair fubie-
âe ,ou inciteront facilement fluxion en corps
r.iiii.
Olea.
Vnguenta.
L’ufage des
tnedicamés
deterfîfz.
METHODE
264
pléthoriques, & cacochymes : au moyen de,
quoy fault méthodiquement ratiociner la na-
ture de la maladie,de tout le corps, & des par¬
ties,enfemble des remedes,pournetumberea
telzinconueniens,
D.es médicaments
farcotiques.
G Omme ainfifoit que le propre de nature
foit engendrer la chair, il femble imper¬
tinent vouloir defcrire médicament far.
çotique,ou engendrant chairrmais fuyuat Ga¬
lien nous appelions médicament farcotique
celuy qui par Ton abfterfion, & deficcatio mo¬
dérée aide à nature ( lüy oftant les empefche-
Naturèdes nients) à la régénération de la chair. Etdoibt
farcotiques eftre de température feiche enuiron le premier
. ordre,ou degre, à fin que les deux excrements
gros & fubtil, aufquelz contrarié l’abfterfion,
&deficcation,nepuiflenr emgefcher ladion
de nature. Ce qu’il fâult enteér^diligemment:
car d’autant que l’humidire fuperflue excejera
l'habitude naturelle, commeen vn yîçerefbrt
humide eftat en la verge, 8c telles parties prô-
ptes à receuoir toutes humïditez e^crémêreu-
îes,il fauldra que le medicamet farcotique foit
plus fec:autant de la deterfio.yoyla pourquoi
c-vratoire.
il y a des médicaments di&z-farcotiques, qui Différence
fontfeczau deuxiefme, St troifiefme ordre v & desfarcoti-
dègré: ainfî des autres. Aufsi Galien en toutes V 6 **
fes comportions a toufiours fuppofé le corps
tempère delaiffant à la conieâure de l’opérant
laquante', & qualité des chofes eftrages,félon
lefquelles il pourraaugmenter,ou diminuer.
Les {impies font rddix ariJIolochU longœ, & Radices.'
ntund£,lreos ? confilida ma.ioris,jcordtj,acori,aJari,
Mhonica,artemiJîa,centauriumm<iiiM,<& minm^ Plantæ.
jàniculd, fymphytum petreum,mtllefolium, lingud.
cdnis } fcdbiefd>prnj)inelld,'l’erbend,trdgdcdnthd,by
firicon, Tbus, olybdnum, gummi ^frdbici, mdJU- Gummi.
ches,colopbonid> terebintbÿnaÏJd tburii,cortex thu-
rif, aloe, berdxjnyrrhd.md^inumjfdnnd border,
fdrarumMçbidupinorurn.
Les compofez font olçùm mdftiçhinum } dedb- oi ea .
fynthio , l>ifedû ouor. dènuce mofcdta , cydoniofum.
ynguentum dureum’^bdfilicum , Empldfirum de Vnguenta,
\>cthonicd,grdtid dei , tndpbdrmdcum ou, empld-
jlrumnigrttm.
Telz médicaments font propres aux vlceres Vfage des
cauerneux ,&auec déperdition de fubftance, - medicaméts
j>ourueu qu’dz foyent fufFifâriiment detergez, % cot ^ uç ®*
aitrerhentil fengendre vne chair molle, ba-
ueufe, & de nulle value: aufsi fault que le fang
côôyibt en la partie foit bon en quatite, Sc en
qualité'’: par çonfequeru eftneceflaire^ue tant
ME T H O D E
166
la virulence de celle maladie qu'autre mauuai.
fe habitude de tout le corps, &aufsi des par¬
ties foyent oftez : aurrementil n’eft pofsible
regenerer chair qui vaille.
$*Des médicaments epuloti-
quesj ou cicatrifatifz.
epuloti - C * R P our ^ deûccarion de tous vlceres à
que*. déduire les medicamets epulotiques, ou
induyfants cicatrices, qui fontceulx qui par
leur ficcite & affri&ion fans acrimonie, ont
puifïànce de tellement deféicher, aftraindre&
conden ferla chair, que d’icelle il fe fai&cica-
Bfpeces des triée,qui eftfubflâee femblable à cuir. Et peu-
epuloti- U ent eftre de trois efpeces des premiers font les
ques. vrays epulotiques: les fècôds font les cathcrc-
tiques ou corrofîfz, & ce par accident: com-
me fi on infpergeoir,ou appliquoit bien petite
quantité' d’ieculx, méfle'e parmy vn vnguent
fur vn vlcere prefl à cicatrifêr, parce que lors
nauroit plus force de corroder, mais feulemet
cicatrizer. Donc le médicament epulotique
férafecau fécond ordre ou degre plus que le
tempere', foit que fâ qualité adiue foit chaul-
de,ou froide, pourueu qu’il y ayt telle aftriâio
qu elle ayt puifïànce de defeicher l’humidité
excedente de la chair fubiede, corne font telz:
cvratoire.
167
^adix drifîolochtd, gentianœ, centaurium , iuA Planta:.
moftatdyhamœdrys ,firpentarid mmoryauda equi-
nd, eupatonum , ebulus ,pentaphyllon ,perfoliata,
fimfhitum matus, yerbenaca , plantago, quercus ,
bdlduflia ,gall<e , pfidia , malicorium , æ/oé, acacia, Gummi.
iris iRyrica,fanguis draconû ,farcocolla,alumen, as
yjhim & lotum , yitriolum yjlum Cr lotumfilum Metalla.
yjlum,pumex yjlpu, (fecularis lapis y erra lem - /-
»/W, certifia, pompholyxfiolus armenia ,chryfocolla,
chdcanthum fine atramentum fütorïum, cadmia,
fcdmmd œris , ferri, .Erflgo, o */#pluries Iota.
Fuguent um diapompholygos , fuguent um al- Vnguenta.
kw Efiafis,fnguenium denccatiuum rub.Empla- ^ m P^ a ^ ra *
/r«w ^ , Emplaflrum diachalciteos y Em-
pLJlrum iriapharmacum.
En l’vfage de telz mcdicamers,plufieurs font Vfages des
caufequejes cicatrices font difformes, & mal mccJicamëts
vniesrles vnes demeurer caues, & auec deper- e P ulotl< l ues *
ditiô de fubftâee, parce qu'on aura vfé defdi&z
remedes au parauantq la chair fuft fufïifàtnmet
regeneree,ne plus ne moins,comme les autres
vfans par trop de farcôtiques la chair exeede,&
eft trop efleuee:au moyen de quoy n ayar le me
dicamet epulotic puifTance de cofommer fuf-
fifammet ladi&e chair,ains feulement en colli-
quer & defeichér portion pour la generatiô du
cuir,îors demeure la cicatrice trop groffe & e£
leuee. Donc il fauldroit pour la faire efgale ôc
2^8 METHODE
vnie appliquer lediét medicatnet quâd la chair
feroit quelque peu plus efleuee , que les par¬
ties circumiacentes : à fin qu’en la deficcation
ilfe face confumption feulement de ce quiex-
cede : qui fera-tant par la considération delà
mollefle ou folidite^es corps , que delà force
ou imbécillité du médicament.
g^Des médicaments Pyrotics,
ou cauftiques.
T Vfques à prefent ie penfe auoir fuffifammet
trai&e la matière, pour la troifiefme indica¬
tion, & dôné remedes de toutes natures, pour
fuyurela curation de la maladie propofee:tou-
testbisie fuis contant pour le foulagement des
ieunes eftudiants,y adioufter les médicaments
acres & violents appeliez des Grecs pyrotics,
délaiffants ceulx defquelz i’ay penfe mepou-
uoir paffer. Dôques telz médicaments font re-
dui&z fbubzle genre des cauftiques, cômune-
naet didz cautères potetieîz,qui font ceulx qui
ont faculté de corroder, putréfier ou induire
efchare.Etpourros les diuifer triplemet,diffe-
Les efpëce srens feulement félon plus & moins. Les pre-
des pyrotics niiërs font les debiles,que les Gréez nomment
catbèretiques,nous les appellôs corrofifz. Les
feeôds font appeliez des Gréez feptics, ce font
CVRATOIRE. 2^?
ceoixque nous difons putrefaéh'âz. Les tiers
font diâz efcharotiques, que nous difons ru-
proires ou cauterespotentielz.
Les premiers qui font catheretiques. font Nature des
, r . , , i. r - | cathereu -
ceulx qui parleur vehemente deuccation col- ^ ues
Iiquent& degaftcnt la chair fubiecte: lefquelz
comunement on applique aux vlceres, ayants
chairs fuperflues, covacgadix afjihodeloru,heta, Radices. •
ÿretrum.alhum, hermodattylt pul. Jj>onguiprajer-
tim ifacoralliu ruhalumen yfium Çr non Iffum, Metallica.
chalcitu yfla & Iota , calx mediocriter lota } diphry
jw, thdlcantbum , myji } firi yintimoniu^as yfturn,
Jcamma art *, erugo <zris Jeu as ~\mde ,jlos eris , eru-
goraftlis. Si on les veult moins violents^! faulc
les brufler &"lauer ; car par combufiion } & lo-
tion,tous mineraulx delaiflent leur acrimonie.
Semblable effaiâ: feront Trochifci feu paJHUi, Trochifci.
undronis, polyida^mufa ,pdJionis^ cahdicon , ajjho-
idorum. ynguentum Ægyptiacum , rnguentum Vnguenta.
omne deterfmum , eut permtxtumfuerit aliquid ex
fjûmèdicaniêntûpradiclis,puluis angeltcm^&c.
Les féconds dïdzfeptiques,font ceulx qui Lesmedica-
font plus forts que les predidz, & ont faculté, métsfeptics.
par leur grade chaleur 4 & tenüite^defubftance
fondre, & liquéfier la chair molle & tendre :
foubz lefquelz coprendrons ceulx qui peuuet
vlcererle cuir fuperficiellementicomme ceulx
que nous difons vefîcatoires, qui font tclz.
4 y0 METHODE
Radicej. padixfigilli beat a MdmfirpentarU ’ïtmfpe,
ranuculi , cyclaminis,fcylla , bryoniœ ^Jtpium rifus ,
Herbar. 4^/» regale, omnes titbymaloru fiecies } euphorhiiï,
mel andcdrdinumfindpi cantharides ,arfênicn : fh
blimatum, redlgar , appliquez en petite quâtite,
Metallica. & fans autres médicaments ayants fubftance
emplaftique.
lesmedica- Les troiûefmes di<ftz efcharotics,ou cauftics
mentsefcba font di& z tresforts,no qu'ilzfoyct plus chaulx
rôties. q Ue les feptics, mais pour leur crafsitude de
fubftance, autar en pourroyet faire lefdi&zfe-
pries eftants meftezauec médicaments aftrin-
gents, pourueü que leur vertu n’en fuft dimi¬
nuée,comme eft tartdrum qtiod eflfex > inifid •
mia,fapo,chdcitii,£rc.
Telz médicaments font deferiptz de pîu-
fieurs autheurs, entre autres x’ay trodue 7 bon
celuy qui eft compofe exfaponenigro , (ycalct
yiua,cumtartaro 1 aufsi celuy qui fera compoüc
en la maniéré fuyuante.
Cauteve po aqua prima cum qua fit fapo,lib. iij. >itreoli
tentiel. Romani, faits ammoniacijtitrifingulorû i. poft-
qttam diligenter l>nafuerint difiolutafiecoquantur
ad ferdium crafiitudinem, tune adde eptj thebaki
| fi. deinde torreantur igné tandiu l>t lapidefiant:
ejfracla oîla , lapillos adhérentes obturato l>afi >i-
treo confieruato.
Capitcl. Le capitel, ou eaue première pour faire lef-
,CVRATOIRE. 17?
didz cautères fe doibt faire ainfî,
gi. cdcis l/'uttt, ch alcitis,faits ammoniaci an.lih.i.
infundantur in lixluio cinerum truncorû faharum
ÿjueddperfetfamrnacerationem. -»•
Et nevous abufez en la fortification de telz
cauftics, pour y meller arfnicum ,fullimatum,
iyfimilia : pource que par leur ténuité* de fub»
fiance îlz fe refoluent en l'ebullition, & aydent
à euaporer la vertu des autres médicaments.
Nous vfons defdi&z médicaments pour la vfage des
diuerfite'des lymptomes& nature des corps: cauftiques.
comme en vlceres fort humides, & corps ro-
buftes,les feptics & telz médicaments forts
pourroyent tenir le lieu des cathcretics & tek
médicaments que nous difons débiles: autant
l’en pourroyent faire des efcharotics, lelquelz
en vn corps fort robufte feront moins que les
feptics en natures délicates, & tendres. Aufsi
la maniéré de les augmetér feroit les appliquer
en plus grande quantité, tenuz plus longue¬
ment fur la partie, & plus forment repetez.
L’ufage defquelz en celle maladie ell different
dauec les autres, aufquelles on a de couftume
appliquer à l’enuiron médicaments réfrénants
&repercufsifz:àfin que par le moyë de la dou
leur,& chaleur il ne fe face attraâion,& fluxio
enlapartie:mais en celle ey & lès fymptomes,
fignament aux bubons Veneriens (n’ellansles
1JZ METHODE
fluxions trop extrêmes ) nous deuons allicer,
& attirer tant que, pofsible fera, afin que telle
virulence ne bleflè les parties nobles : toutef-
fois telz remedeS; doyuent eftre appliqueza.
Lamanie- uec-moyens. La maniéré de les appliquer en
ce ^ e maladie eft, ü l’inflaraation n eft par trop
cautères -grande.quil faulc auoir vne emplaftrefaiâedc
potétiaulx diachylon magnum , ou album, laquelle aura
vnpertuis aucunement oblong parle milieu
de là grandeur de rpuuerture que demandez:
on y mettra le médicament cauftic, ayant au
parauant hume6te / le lieu auec bien peu defali-
«e, pour inciter le médicament, & réduire de
puiflànce à effeâ : puis fauldra appliquer peti¬
te coprefle de charpie,ouJinge en diuers dou¬
bles, pour co u urir le médicament cauftic feu-
lemet, 8c vne autre emplaftre de mefmelepre'
mier par deftus,pour contenir le tout : & ainfî
le bander iufqu.es apres ion operation,qui fera
en deux, ou trois heures. Et en lapremierere*
mutatiô fâuldra fçarifier,& ou urir le lieu bruf
14 ôc noir auec lancette jOuièmblable inftru-
met, qui fs fera fans douleur, ioinâ que la par¬
tie eft bruflée,&infenfîble:alors fàuldrapour*
fuyure lacheute del’efchare, & euratiôdeluî-
cere, ayant recours ou j’ay traiâedeladiuerfe
curation des vlceres.
tf. Iufques îcÿàmy lcdeur,ie tay declairé la
bonne part de ce qui touche Sc appartient au
{ûbied de mon entreprinfe : que ie te prie re-
ceuoirauecques toute bienueillance, comme
efcript & auancé, en faueur de toy & du pu-
bliq auancement pourarres de la bonne vo¬
lante , quei’ay d’ayder & proffiter à toy, & à
chafcun en tout ce que ie pourray d’ailleurs,
&encemefme traidé: lequel ainfi que lacon-
gnoifTance,& l’experience croiftront,& Te cô-
fermeront en moy, i’aecroyftray & conferme-
ray d’autres dcdrines,& raifons feruates à ton
profit,&dediées, corne moy,perpetuellemet
àton bien, à ton plaifir, & au gré'de ta bonne-
grâce : laquelle auec ta faueur iè te fupplie me
départir en lifant ce mien petit liure,& fuppor
tant humainement l’imperfedion de la puif-
fance, qui le plus fouuent n eft égalé à la gran¬
deur du bon vouloir.
gftL A TABLÉ, O V INDICE
des matières principales contenues
en ce liure.
A
. -Ccidens&lymptomesdelavairolle f, 1
j\ Accidents & douleurs qui furuiennent à
ceulx qui en la curation de vairolle ont
vie de maniéré de viure eftroi&e 5ir*
Aduertiflement pour la curation de gangrené
furuenucaux vleeres de la verge 200*
Alafindela curationdespoulains faultpur¬
ger lecorps 210.
Alopécie aucunesfoiseft auec vairolle .
Aperiionfai&eauèc choie incifîue 208.
Apres les poulains, & vleeres de la verge bien
penfez fouuent fenfuit la vairolle 23*
Ardeur d’urine,ou pille chaulde, apofteme en
layne,vlcere au membre viril ne font lignes
vniuoques de la vairolle 22.
Argent vifcotrelatigncdes petizenfàns 102.
Argent vif reieâe' par le fiege fans mal aucun
IÔ2.
• Argent vif pour le laift coagule'’ I04.
Argent vif en quantité f’eft trouue f enla telle
d‘un doreur 116 .
Argent vif eft naturel & artificiel 144.
Argent vif fe peult tirer de tous metaulx 144.
Atrra&ifzparputrefa&ion 2J2.
Attraâifz de toute leur fubftance 25-2.
Autre différence & complication desvlceres
de la verge 17g,
Autres remedes pour la confumption des car-
nofitez 2 16,
Autres fortes de perfums I74,
Autre diuifion des médicaments 241.
Axunges hume&antes & émollientes ^
B
Bonnes viandes indeuement prinfes engen¬
drent maladies froides 113.
Bon vouloir de 1 autheur à la republique £7.
Bubon Venerien, ou poulain f’engendre par
l’expulfion du venin de la vairolle 22.
C
Capitel 270.'
Caries & efleuations des os eftoit allant l’ufa-
ge d’argent vif uo.
Cataplafme anodyn 22$.
Caufe des vlceres virulents 187.
Caufe materielle des tophes, ou nodofî.tez
23 °.
Cautere potentiel 270.
Ceulx qui lot de texture rare,delicatz,& molz
font plus difpofêzàreceuoirïavairolle 21.
Chancre vulgàiremet di&,eft forditie > & blan¬
cheur des vlceres putrides
Chirurgie a befoing de diete & pharmacie 49
Cinnabre nefe doibt appliquer fêul 169.
Clifteres nettoyent commodément les pre¬
mières veines & inteftins 88.
Clifteres remollitifz pour empefcher le grand
flux de bouche 161.
Collation de l’argent vif auec le bois de gaiac
73 .
Collyre deterfîf & deficcatif 1 99.
Combien de temps il fault vfer de la deco&io
« 3 ».
Comment fe peult caufer tremblemet par l’ar¬
gent vif 134 *
Comment le venin gaigne les parties nobles
aif.
Complication des vlceres 184.
Compolition de Teaue philofophique 69.
Côclufion que Target vif n’eft veneneux 110.
Confiderations enl’ufage du bois de gaiac 84.
Crife imperfai&e ijS.
Curation de vairolle eftfaiâe en trois fortes
• ' 47 -
Curation du tremblement & imbécillité 7 des
mouuements par fri&ions d’argent vif
qoisfoW
Curation des playes faites par hacquebutes a
efte long temps incertaine 141.
Curation des fymptomes j ou accidents delà
maladie Venerienne. t?4.
f. iii.
Curation des vlceres de la verge 178.
Curation d’intempene froide i8f.
Curation des vlceres virulents 188.
Curation de gangrené furuenant aux vlceres
de la verge 155.
Curatiô particulière des bubôs Veneriês 202.
Curation d’ardeur d’urine prouenatdereple-
tion 2,17.
Curation d’ardeur d’urine prouenant d’inani¬
tion il}.
Curation d’ardeur d’urine prouenant ducoit
veneneux 220,
Curation des carnofitez en la voye d'urine
V , 22 4'
Curation des tophes fans eorruptiô d os 230.
Curation des tophes auee eorruptiô dos 231.
Curation vniuerfelle & particulière des dar¬
tres 23^
D
Decoâion pour la preparatiô de l’eaue philo*
fophique 70.
De la congnoiflance de la maladie procédé la
cure&inuentiondesremedes 1,
De la propriété''de l’argent vif 8i,
De la préparation de l’argent vif ' 144.
De l’ardeur d’urine, autrement appellee piflè-
çhaulde an,
Des bubons Veneriens communément appel*
lez poulains 200.
Descaufesdelavairolle if.
Des ceroines, ou emplaftres vicaires de la fri-
âion 58.
Defcription du bois de gaiac 74.
Desdartres^u feiffures ferpigineufês 235-.
Des médicaments repelfents 248.
Des médicaments émollients 2T7»
Des médicaments fuppuratifz 2^.
Des médicaments deterfifz zéi.
Des médicaments farcotiques zéf.
Des médicaments epulotiques, ou cicatrifa-
tifz
166.
Des médicaments pyrotiques ,* ou
eauftiques
2^8.
Desperfums
1^7.
Diftillation de l’eaue philpfophique fe faid in
balneo Mariæ
;1 7 P>
Des vlcerés fordides & purulents
Des vlceres de la verge
177 .
Deux.chofes en quoy confiûcla do&rine du
chirurgien
1.
Deux moyens d’vfêr de perfums
172.
DifFere nce entre l'ardeur d’vrine Gonorrhée
Priapifme & fatyriafis - 111.
Différences de lardeur dVrine 2I2.
Différence des dartres 23f.
Différence des deterfifz
f.iiiî.
*Î 4 .
241.
ici,
1 77 -
* 39 .
%
Différence des refblutifz
Différence des fârcotiques
Différence des fàueurs
Différence des bubons Veneriens
Différence des yléeres de la verge
Diffinition dé médicament
Diffïnition de vairolle
Diffillation pour 4 a'confumption des carno-
fitez : 225.
Diüèrfe application pour empefchér le flux de
bouche immodéré 163.
Diuérs accidents qui açcôpaignentla vairolle
10.
Diuerfés coindications - 40.
Diuers gargarifmes pour les vleeres de la bou.
che ^ 161.
Douleurs mobiles font fouuent auec la vai-
■'-folle ,
Douleurs no&urnés fuyuent vairolle inuete-
' rée .... ■’ U.
Douleurs de téfièyêë amàigriffement viennent
d’vn humeur malin g & infé&e du venin de
vairolle -*• ' ’ 131.
Douleurs demeuret apres la curatiô vniuerfeHe
de vairolle par l’exces des patients 132. 133.
Durant l’ufàge delà deeoéfion,on peult vfer de
cîÿfteres,ôuinfufionslaxatiues - - - 88.
Du prognoftique de vairolle 44 v
E.
Eaue diftillee pour nourrir les paticns durant
leflux de bouche 1 66.
Eaue propre pour defeicher lesvlceres de la
bouche
Eaue- defîccatiuc pour les püftules 227.
Eauêdeficcàtiuepour les dartres 2.37.
EfFeâz & vertu des emplaftres 16©.
Effedz & vertus des faueurs amere, acre,doul-
ce,o!eeufe & infipide 243.
Eleftion de bois de gaiac 7 <j.
Ekdion de l’efcorce du bois de gaiac 36.
Eleftion de l’argent vif. -144.
Embrocation emollien te aaf«
Emplaftre deterfif & defîccatif pour les vlce-
res putrides ôc virulents 157.
Emplaftres emollientes 2j-8«
Emplaftres fupp uratife 261.
Emplaftres epulotiques
En la vairolle fault entêdre vn quatriefme gen¬
re de maladie 7.
En la vairolle eft vn propre qui ne fe peult bo-
nement dire
Epilepfie, comme la vairolle fe cure par médi¬
caments propres 10.
Epilepfie eft caufe^e quelque fois par vairolle
inuetere'e 14 *
Erreur des empiriques fz.
Efpeces & différences de vairolle io,
Efpcces des repellents 248.
Efpeces des epulotiqucs 2^,
Eftuues feiches 29 .
Exemple d’vn bubon Venerien retire au de¬
dans ; 205.
Experiéce que Target vif n’eft vénéneux lof,
Expérience de l’autheur i^u
F.
Faeultez du bois de gaiae 73* 77.
Fermentation de 1 eaue philo fophiqueaueeles
lignes pour la congrioiftre 70.
Flux, de bouche & vlceres fengendrent par
Tattenuation des humeurs gros i3?.
Flux de bouche violet fé doibt reprimer 162,
Fomentations emollientes 237.
Fridions 182.
Fridions molles, auant que prendre ladeco-
dion Ü-l
Fridions fe peuuent continuer deux fois le
iour ift.
G.
Gargarifmes defîccatifz & aftringen'ts pour les
vlceres de la bouche i£f.
Gommes humedantes & emollientes 99 .
Gommes emollientes 2
Gommes deterfiues 161.
Gommes attradiues 232.
Gommes epulotiqueï 2^7.
Gommes fârcotiques 2 6$,
Gouttes prouicnnent fouuentpar la vairolle
inueteree 13.
Grade partie des aceidets fuyuats la vairolle fè
gueriiïènt par la vacuation vniuerfëlle 17 6.
Guidon approuue l’vfage d’argent vif aux vl-
ceres virulents 152.
H.
Herbes feptiques 270.
Hiftoire référée par maiftre Antoine le Coq
médecin 1 7.
Hiftoire d’vn vlcere cacoethe au membre vi¬
ril 23.
Hiftoire de parotides gueries par l’argent vif
fansfuppuration rc8. 109.
Hiftoire d’vne grande môrphée,ou defedation
de cuir aduenue, au moyen de l’vfâge de la
decoéhon,ou vin violent 126. 127.
Hiftoire de deux curations fai&es par per-
fums . ; en-' ' ' 169,
Huilles humcâantes & émollientes. 99-
Huilles & vnguents repellents 24 9-
Huillcsattraàiues iya'.
Huilles refoluentes fortes 6 c débiles 2^3.
Huillesemollientes
Huilles deterfiues 2^3*
Huilles fârcotiques
_ I.
-Il Fault mefler chofes aftrïngentes auecmedi.
câments relaxants pour appliquer aux par.
ties nobles
11 fault curer briefuement feurement, & lacs
.'-douleur 66,
Il fault continuer l’ufage de l’eaue philofophi-
que vingt,ou trenteiours 6$,
Il ne fault vfer de maniéré de viure eftroiâe en
lavairolle 51.
Il fkult mefler auec l’argent vif médicaments
jconuenables parles indications 145.
Il fault auoir efgard à l’appétit des patiets pour
leur ordonner leur maniéré de viure 160.
' Il ne fault èftrer trop curieux des noms 5.
Il-ne fault en curant les fymptomes & maladie
delaiflèr la caufe dicellè 7.
Une furuient toufiours flux de bouche apres
les fri&ions . uo. IJ7.
11 ne fault ruginer les os carieux. 233.
Indication de la température f7.
Indication prinfe delà formation
Indication prinfe dè la fituation 61,
Indication prinfe de l’a&ion £3.
Indoâe exhibition des medicamets purgatifz
caufe plufieurs maladies 103.
ïnfufîon de chofes laxatiues, durant l’vfage de
îa'deeoâion 88.
jaieâions 217.
jnieâions réfrigérantes & humedantes 220.
Iniedion contrariant au venin 222.
Iniedion deterfîue 223.
Iniedion emolliente 224.
Intemperature froide 3 ^ 4 .
Intemperature feiche i 84 .
Intemperature humide 18^.
Intemperature contre nature 5-3.
Intemperature naturelle ^.
Intermiffion des fridions 15-4.
lus,décodions,ou eaues,pour defeicher en ar¬
deur d’vrine 218.
l;
La caufe primitiue de la vairolle ipl’
La caufe conioinde de la vairolle 3 r.
La caufe materielle de la vairolle eft principa¬
lement pituiteufê 27.
La côgnoiffance des dignes ne fe peult acquérir
que par raifon & afli^ué expérience 41.
Ladecodion de gaiac eft vtile pour toutes affe
âions, efquelles eft befbing d’efchaufFer, at-
tenuerj&prouoquer Tueurs 7 z.
Ladecodiô peult guérir les douleurs qui nont
cede'à la fridion& flux de bouche ?o.
Laforme& maniéré d’vferdela dccodionde
gaiac 84.
Laformc d’exécuter la fridion 14^.
La fri&ion n*eft eomode en corps & humeurs
non préparez 57 (
La maniéréd’uiér del’eaue philorophique 6 8.
La maniéré de préparer le bois de gaiac 7g,
La maniéré la plus commune & vfite^ de pré¬
parer le gaiac 8o,
La rrianiered appliquer cautères potetielz 271,
La maniéré de prouoquer fueurs 8$,
La maniéré d’incorporer l’argent vif
La maniéré de viure durant le flux de bouche
La maniéré de viure en ardeur d’urine u$,
La maniéré d’ufer de perfums 172.
La maniéré de curer la vairolle parfriâion
96.
La matière des perfums 171.
La propriété- des médicaments fe cognoiftpar
expérience conforme à raifon 48.
La première maniéré de curer la vairolle par
l’ufage de la deco&ion de gaiac 71.
La quantité que Ion doibt prendre de l’eaue
philofophique 68.
La quantité, & mefure que Ion doibt prendre
deladeeo&ion 8f.
La quatite,ou qualité du viure ne fepeult det
crire 53*
La rheubarbe a efté par long temps doubteufc,
& eftimée dangereuië
^argent vif eft alexipharmac de la vairolle
io o.
L’argent vif prins par dedans n’eft veneneux
lor.
L’argent vif entreaux vnguents pourla ron-
gne 102.
L’argent vif ne fè peult prendre en trop gran-
de quantité, côme les autres purgatifz, lans
lefion. 104.
L’argent vif contrarie à la malice des vlceres
107.
L’argent vifne demeure dedans le corps 1 if.
L’argentvifne fetrouue aux corps morts,&
fuffoquez par friâion immodérée ii£.
L’argent vif ne peult efleuer la fubftance des
os 118.
L’argent vifmal préparé”fe peult reunit 117.
L’arget vif ne feft trouue en vne nodofice / d’un
corps anatomife aux efcholes de medecine
• , 118.
L’argent vif eft propre pour la curation des
morphées 12?.
L’argent vif n’eft caufe des douleurs & amai-
griffement , qui aduiennent apres les fri¬
pions 130.
L’argent vif neft caufe de la renouation des
douleurs 133.
L’argent vif n’eft caufe du tremblement 134.
L’argent vif n’engedre vlcere en la bouche 138.
L’argent vif applique 7 auec méthode, pcult fai-
re ehofes admirables 141.
La féconde decodion 81.
Lafituation &pofition monftre par quel lieu
fàulteuacuer l’humeur 6 y
La troifîefme maniéré de curer la vairolle ify
La vairolle à efté apportée en ce pais par les Ef-
paignolz 2.
La vairolle ne vient ny delà contagion ne de
l’air & aliments corrompuz 3.
La vairolle à eu commencement par l’indigna
tion & permiffion du créateur 3.
La vairolle eft comme punition de l'enorme
peche / de luxure 4.
La vairolle eft vne feule, & non plufîeurs ma¬
ladies 6 .
La vairolle fepeult mieulx defcrire, que défi¬
nir 6 .
La vairolle fe cffie par vn feul médicament, &
vne feule intention, partant n’eft compli¬
quée 7.
La vairolle ne fe péult guérir par médicaments
communs aux trois genres de maladie 8.
La vairolle fe complique auec trois genres de
maladie 11*
La vairolle eft prïcipalle ennemie aux nerfs 13.
La vairolle dégénéré aucunesfois en elephan-
tieoulepre 14;
La vairolle Te peult acquérir par U réception de
fair & haleine infeâe 16 *'
La vairolle fai&e efgalement & abfoluement
par tout le corps eft incurable 23.
La vairolle eft quafï perpétuellement compli¬
quée auec plufîeurs humeurs 40*
La vairolle fe guerift par l’eduâion de la ma-
ricrepituiteufe 19.
La vairolle requiert plus la chirurgie qu’autre
partie de medecine 66.
La vairolle eft maladie lôgue,& chronique 91.
Le bo^re durât la curatiô de la vairolle 9^.9^*
Lenourrififementde la deco&ion eftterreftre
&melancholique 53.
Le nombre des fri&ions eft conieâural if2.
Le plomb eft propre contre la malice des vlee-
res 107.
Le plomb eftamjt& familier à nature 107.
Le régime & maniéré de viure en l’vlàge de la
deco&ion de gaiac 91.
Les accidents qui enfuyuent la refolution du
cerueau 64,
Les caufes des douleurs, qui demeurer apres la
curation vniuerfelle de vairolle 131. 132.
Lescarnofîtczen la voye d’vnne ne font in¬
curables 224»
Les cautères potentielz ne font propres aux
nodofîtez 232,
Les chofes qui fault confiderer pour ordonner
la maniéré de viuçe en la vairolle 32.
Les eiFeéiz accidents de la'vairolle font cu¬
rez par remedes communs 14^
Les efpeces du bois de gaiac 7 j.
Les efpeces des médicaments attra&ifz 24t.
Les efpeces des pyroticz 2%
Les exercices & mouuements durant la cura¬
tion de vairolle Sf.
Les fri&ionsdoyuenteftre médiocres qj.
Les indications particulières - yy #
Les ifles d’ou eft apporte le bois de gaiac 7^,
Les lieux propres pour la fri&ion 143.
Les médicaments font congneuz par les la-
ueurs 242,
Les médicaments feptiques 2,^.
Les médicaments efeharoriques 270,
Les nodofîtez fegueriflent par ladion de Ur¬
gent vif 113.
Les nodofîtez fengendrent fins l’vfage d’ar¬
gent vif • . v Ho.
Les nodofîtez & tophes font propres fympto-
mes fuyuants la vairolle 122.
Les parties fpermatiques font principalement
affeétees en la vairolle 23,
Les parties efquelles on doibt commencer la
friction -
Les patients alîopiz 2,8.
Les premiers & plus communs lignes de la
vairôlle 41.
Les plus certains lignes de la vairôlle 42.
Les repellents forts ajo.
Les Ggnes de la vairôlle bilieufê 34.
Les Ggnes delà vairôlle fanguine 35»
Les lignes de la vairôlle pituiteufê 36".
Leslignes de la vairôlle melancholique 38.
Les Ggnes prins des chofes naturelles,non na¬
turelles, & cotre nature 33. 34. 3^. 38.
L’efpacedu temps quelondoibt demeurer en
Tueurs 87.
Les lymptomes precedents la vairôlle 17f.
LesTymptomes fuyuants la vairôlle
Les Tymptomes diéfcz furuenas à l'a vairôlle 17$
LesTymptomes Tuyuants la vairôlle ceflent le
plus fouuentauec la generale curation d’i¬
celle 7.16 t.
Les trois indications prinfes des chofes natu¬
relles,non naturelles,& contre nature 49.
Les viandes qui conuiennent, ou nuyfent à la
curation de vairôlle $4.
Le tempérament naturel du corps , 1 a région,
‘ l’air ambient fontbeaueoup pour acquérir
la vairôlle 21.
Le temps pour vfgg^le la deco&ion 82.
Le temps defeleéüra, 83.
le temps de ncceflhe 8 2<
Le temps du mouuement des accez
Lè temps de la fridion i 4Ii
Le temps comode pour vfer de perfums 173,
Le venin de la vairolle fe communique à tout
le corps en mefme forte que le venin d’vu
chienenrage / 21.
L’heure plus commode pour f vfage de la de-
codion 87,
Lichen ou mentagra, maladie fort femblableà
la vairolle i£.
Ligatures 181.
L’indication prinfe des chofes naturelles
L’indode application de l’argent vif eft dan-
gereufe , comme de tous autres médica¬
ments 112.
Liniment anodyn 2*8.
Liniment pour les dartres 237.
L’or par fa grade familiarité'’qu’ilaauec Target
vif, le tire de toute l’habitude du corps 154.
L’origine de la vairolle eû incertaine 2.
L’ouuerture des bubons ne doibteftfe diffé¬
rée 210.
L’humeurcorrôpu de vairolle Iaiflè quelque¬
fois les parties charneufes, & affedelesof-
feufes&froides 122.
L’vfage de l’eauephilofo^âque contre les fî-
gnes 8 c accidents de la vlfrolle 6 Z.
L'ufage de la deeodion de gaiac eft bie doulx,
& non violent 72.
L’ukge de la feule deeodion ne peult guérir l a
vairolle 50.
L’ufage de la deeodion de gaiac excite fouuent
flux & vlçeres de Bouche 139.
L'uâge de la decodio de gaiac ayde beaucoup
en ardeur d’urine,ou piflfe chaulde 221,
L’ufage de fîrïgue aux vlceres de la verge 157.
L’ufage des médicaments repelients en la vai¬
rolle 2,50.
L'ufage des attradifz ' 2f2.
L’ufage des refolutifz
L'ufage des émollients 2j8.
L’ufage des fuppuratifz 161.
L'ufage des médicaments deterfifz 2 £3.
L'ufage des médicaments farcotiques 2 .
L’ufage dû cautere aduel 107.
M
Maladie Veneriene doibt eftre le propre nom
de la vairolle 4.
Maladies qui furuiennentâla débilitation du
foye,&dueueur 64.'
Maniéré de mettre l’arget vif enpouldre 170.
Maniéré de curer les vlceres virulents proue-
nants par le coit 1^0.
Maniéré de viure pourlardeur d'urine proue-
nant du coit vdheneux zzo*
Matière pituiteufe eftla première affcâe'e en U
vairolle 30.-
Medicaments opérants par propriété fpccifi-
que,& occulte conuiennent à la vairolle 8.
Médicament anodyn & chalaftique lo8.
Médicaments roborants & eôlêruantslescho-
fes naturelles 147.
Médicaments deterfifz ne cônuiennent au c 5 -
mancementduflux débouché '162.
Médicaments deterfifzfie peuuentmefler aux
gargarifmes ,pour le flux de bouche 164.
Médicaments ingrédients aux perfums 172.
Médicaments chaulx 181.
Médicaments pour les vlceres de la verge Am¬
ples 183.
Médicaments pour les intemperatures chauh
des 184.
Medicamets pour curer vlceres virulents 1?}.
Médicaments deficcatifz 154.
Médicaments deterfifz 158.
Médicaments attra&ifzfont propres aux pou.
lains 203. 204.
Médicaments fuppuratifzdoulx iop
Medicamets topiques pour ardeur d’vrine ai8
Médicaments topiques pour ardeur dvrine
prouenantducoit veneneux 221.
Médicaments deterfifz 232.
Médicaments temperez en chaleur & froidure
244.
Médicaments chaulx au premier,
deux, trois,
& quatriefme degre
244. 2 4 f.
Medicaméts froidz,au premier, deux, trois,&
quatriefme degré
246’*
Médicaments humides,au premier,deux,&
troifiefme degré
146.
Médicaments fecz au premier ,> deux, trois, 8 c
quatrierme degre
247. 248.
Medules hume&antes & emollientes 99.
Metaulx attraétifz
ip.
Metaulx deterfîfz
2^2.
Metaulx epulotiques
2^7.
Metaulx catheretiques
2 69.
Metaulx feptiques
27O.
Mucilages pour le flux de bouche
l6l.
Mucilage réfrigérant
N.
222.
Nature des attradifz
ayi*
Nature des catheretiques
2 69,
Nature des deterfîfz
161.
Nature des émollients
*S 7 -
Nature des epulotiques
166.
Nature des repellents
248.
Nature des refolutifz
Nature des fuppuratifz
. 2 -Ï 9 -
Nature des farcotiques
164.
Nous vfons des médicaments veneneux, cor-
rigez fans aucune malice
i° 3 «
c.iiii.
a
On a impofe plusieurs nomsàla vairollepar
maüuaife affe&ion cotre les nations y.
On doibt plus defêicher les vlceres dubalanus
que du prepuce ou ferotum 186.
On ne doibt frotter les parties nobles iyi.
On ne doibt reprimer n’y repercuter les ulcé¬
rés de labouebe 161,
On ne peult Jentemet defraciner la vairolle eu
* moinsde{ixfepmaines,ouenuiron 8$.
On peult intermettre les friâios par vn,deux,
ou trois iours es corps délicats iyj.
Ophthaîmie eft quelquefois auec vairolle U.
P.
Par la côfîderation d 4 vn {impie, Ion peult par-
uenir à*vn compofe '35.
Par le boire & manger fe peult acquérir vai¬
rolle " 17.
Par le coit fe gaigne la vairolle, principalemët
en ceulx qui font préparez lo.
Par l’imbecillite , des remedes peult aduenir
tremblement du corps, & auffi priuation du
mouuement I3y.
Parties honteufes font le plus fouuent les pre¬
mières infeâées de la vairolle 20,
Perfums font propres pour les affeâions par¬
ticulières apres i’vfage des chofe? vniuer-
fclks ~
Perfums des chofes aromatiques font à préfé¬
rer 1
Perforation de hos altéré, eft fort propre pour
l’exfolier 137.
Phlébotomie pour les vleeres de la verge 180.
Phthyfîs ou tabes font engendreesfouuetpar
la vairolle inueteree 14.
PifTe chaulde fouuent engendre la vairolle,par
fâulted’y remedier
2-tf.
Plante epulotique
167.
Plantes émollientes
* 17 .
Plantes deterfîues
262.
Plantes fuppuratiues
z6o.
Plantes farcotiques
Plufîeurs opiniôs de l’origine de la vairolle 2.
Plufieurs ont eu nodofitez fans
auoirvfe'd’ar-
gent vif
121.
Prouidence de nature
234.
Pouldre à cfix ie&ee en l'air pour la génération
dapoftemes, fuyuant le commandement de
Dieu
4*
Pouldre defîecatiue
254.
Pouldre defîecatiue pour les os
233.
Pour curer méthodiquement vairolle.
.faultco
gnoiftre les chofes naturelles
fo¬
Pour euiter le prurit prouenant par
ies, em-
plaftres
160.’
Pour fortifier les perfums
w
Pour modérer les perfums 171'.
Première curation de vairolle fe fait par diète
47 -
Première elpece d’ardeur d’urine auec fes eau-
Tes 212.
Première faculté des médicaments 239.
Préparation des corps 26.
Préparation de l’huille rolârt I73.
Preferuation de la vairolle 67.
Prognoftique de vairolle recente 4P
Prognoftique de vairolle inueteree 4P
Purgation pour les vîceres de la verge 180.
(Quaîitez premières, 8c fécondés del’arget vif
iotf.
Quandfault vfer de vacuationaux vlceresde
la verge 182.
Quantité de l’unguent qui fapplique aux fri-
dions ni.
Qüâtité méthodique de l’argent vif qui entre
aux vnguents pour les fridions no.
Quatî'iefme faculté des médicaments 240.
R,
Racines fêptiques 270.
Racines deterfiues 262.
Racines catheretiques 2 69.
Racines farco tiques 2df.
Raifon deduide par fimilitude 102,
Refrenatifz _ 158.
Régime pour les poulains 20a.
Remede préparatif pour humèder,& emolHr
99 -
Remede cotre le trop grad flux de bouche 166
Repellents froids,.& debiles 24 9.
Repellents chaulx,& adftringents 249.
Repercufsifz-ne côuiennent aux poulains 203.
Reprehenfion de ceulx qui fans cognoiflànce
de l’art vfent d’argent vif 113.
Refolutifz forts 2ff.
Refponfe aux obiedions faides contre l’argét
vif nr.
Reuùlfîon pour les vlceres de la verge 188.
S.
Sangfues ' i8r*
Saueurs auftere^acerbe,acide,&falée 242.
Secôde curatiô de vairolle par pharmacie 48.
Seconde efpece d’ardeur d’urine aueefescau-
fes 213.'
Seconde faculté des médicaments 23$.
Selon la température fault diuerfifier les re-
medes fu
Selon la région, & partie de l’anne'e fault plus
ou moins nourrir 53.
Semences humedantes,& emollientes 5.9*
Semicupium 22 f.
Signe le plus certain en la vairolle 2>
Signes pour congnoiftrela fuf&fanee des fri-
dions iyj.
Signes de la crife lyy.
Signes des vleeres virulents 188.
Signes de lânie louable 193.
Signes des dartres 236.
Si le corps neft préparé auant, la fri&ion atti¬
rera les bons humeurs p8.
Spafme prouenant de la vairolle inueteree 13.
Spéculations requifesenla confîderation des
figues 39,
Suppuratifmediocre 20f.
Suppuratif fort 106,
Suppuratif tresfort 106.
Syncope aduenue durant la fri&ion 136.137.
Symptômes des perfums violents 167,
T
Terebinthine laue^ auec eaue refrigerâte prin-
fe auec de la rheubarbe eft bonne pour la pif-
fe chaulde ni,
Tophesjounceudzjatheromes^eatomespne-
licerides fuyuent 1 a vairolle inueteree 13.
Tous médicaments ont leur origine de quatre
ehofés 241.
Toutes parties de mefme gere affeâéesdemef
me maladie, ne font eûmes par femblables
remedes
Toute tradation méthodique doibt comcn*.
cer par définition y.
Troehifques pour les dartres 238.
Troehifques cathereriques 2 6 $.
Troifiefme curation de vairolle fai&e par chi¬
rurgie 48.
Troifiefme indication prinfe des remedes
médicaments coadiuuants à la curation vni-
uerfelle 138.
Troifiefmeefpeee d’ardeur d’urine peult eftre
accident précédant la vairolle 214.
Troifiefme faculté de médicaments 240.
Trois maniérés d’accidents en la vairolle 17
Trois maniérés de curer la vairolle 67.
Trois fubftances font au bois de gaiae 77.
Trois maniérés de préparer la decoâion du
bois de gàiac 75.
Trois maniérés depparer le bois de gaiac 78.
Trois maniérés d’ouùrir les bubons 207.
V
Vairolle inueteree 12,
Vairolle confermee eftincurable 4^.
Vairolle mal cure'c peult dégénérer en elephan
tie vulgairement diâe lepre 126.
Vairolle n’eft pas héréditaire
Vairolle facquiert par coucher au liâ des vai-
rôllez 18.'
Ventoufes 181.
Ventoufcs fans fcarification pour, les poulains
204/
Vlceres eacoethz accopaignent la vairolle n,
.Vlceres au nez accompaignent quelquesfois
la vairolle u,
Vlceres de la bouche viennent fans vfagc dar.
gent vif par la malice de l'humeur 138.
Vnguent fort defîccatif
l 9 4 -
Vnguents attradifz
Vnguents fuppuratifz
2<j0.
Vnguents deterfifz .
Vnguents farcotiques
2^.
Vnguents epulotiques
Z67.
Vnguents catheretiques
269.
Vn médicament purgatif mis en vn
corps faiâ
neceffairement action 8?.
Yne nourriflê peult gaigner la vairolle en allai
dant vn enfant vairolle 18.
Vfage des emplaftres 1^.
Vfage des chofes dore'es eft de grand effed co¬
tre le flux de bouche immodéré 7 163.
Vfage des perfums 168,
Vfage de la phlébotomie 181.
Vfage de lautheur 217.
Vfage des médicaments epulotiques 267.
Vfage des médicaments cauftiques 270.
Vtilite des cautères potentielz 208.
Aucunes faultes à corriger.
Page7 -ligne i.lifèz curez.~pa.14 .li.14.dor file, pa.17.
lig.ij.peult. pa.îo.li.ij.pourdeuxtrois. pa.37.1i.i.au.
4$lig.24.déperdition. pa.ffî.lig.i7.alexipharmaques.
page ff9.lig.25.thun s. & ligne iB.maioris. pa.74.lig.
?,apres violence adiouftez infailliblemét. pa.75.li.2ff.
confîderer. pa.81.li.r4.pour fèmin.8cc. pa.1co.li.24.
prouiennent. pa.io8.1i.2o.chamæmeli. pa.117.lig.16.
faulre. pa.n8.1i.i4.pourIehan,Nicole. pa.ns.& 148.
lig.24.feder. pa.i5ff.lig.2.rigueur. pa.i4i.lig.2.enla.
pa.iéfi.ligne4.boire. pa.iSj.li.ff.decidit. page 193.li.
if.cuire.page 2o8.1i.ff.ruptoire. pa.221.li.22. Ion n’ulê-
ra. pa.228.1ig.i.corrigée. page 244.1^.2 j.faluia.